Chapitre 14

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Lucas semble satisfait et hoche la tête sans rien dire. Je m'attends à ce qu'il s'empresse de me raconter pourquoi rejoindre les rebelles est une occasion formidable pour moi, mais mon ami reste silencieux. 

"Qu'est ce que je dois faire maintenant? je le questionne.

-Patienter avant l'arrivées des ordres. Je dois en informer le conseil qui te réserve une place de choix, celle de tes parents. 

-Comment savaient-ils que j'accepterai de devenir une rebelle?

-Tu ne les vois pas, pourtant eux sont toujours là. Ils te connaissent et savent que la famille est un concept important pour toi, qu'elle compte plus que tous à tes yeux, affirme Lucas en me souriant chaleureusement."

Je ne suis pas sûre que se soit une bonne chose, alors que lui parait ravi d'être observé et d'observer. 

Nous clôturons la discussion là, afin qu'il court au côté de Mme Livya. Je ne sais pas pourquoi la lettre m'a rassuré et a séché mes larmes, peut-être le fait qu'elle soit écrite par ma mère m'a aidé à me rappeler qu'une part d'elle continuerai d'exister en moi. Que rien n'était jamais fini. Je replie soigneusement la lettre et la range dans un tiroir. Je ne suis pas encore prête a affrontée une journée de travail. J'espère que Mme Livya se montrera plus gentille par respect ou par pitié, les deux me conviennent. Je risque aussi de devoir faire face aux piques acerbes de Jonathan. 

L'appréhension me ronge jusqu'à ce je doive descendre accueillir Lina Livya qui se présente à la porte avec plus d'une heure de retard, ce qui d'après Marta est parfaitement normal. Lauria boude dans sa chambre alors que je passe la chercher. Ne voulant voir ses cousines, elle refuse de bouger de son lit. J'en viens à la supplier de m'accompagner et lui promet qu'elle n'aura pas à les supporter très longtemps.

J'arrive donc dans l'entrée, découvrant deux fillettes aussi rousse que je suis brune avec des prunelles de la mêmes couleurs que celles de toute la famille. Elles sont vêtues de robes vertes satinées. Une salue poliment Jonathan, tandis que l'autre s'approche de Lauria pour lui dire bonjour. Elle lui parle d'un ton froid et supérieur, comme Jonathan quand il s'adresse à moi. La fille ne prend pas la peine de me regarder et repart vers sa sœur. Je développe vite un vive sentiment de mépris à leur égard.

 Leur mère, elle, est une copie conforme de Barbara en plus jeune, avec un air moins sévère et moins affable. C'est son exacte contraire, tout en joie de vivre et en couleur criarde. Ces cheveux cuivrés, sa robe rose, ses lèvres rouges et ses yeux verts. Lina me balance littéralement sont manteau en pleine figure. Il embaume toute la pièce d'un parfum chère et très odorant. Je crois que je viens de perdre mon odorat. 

"Où dois-je le mettre madame Livya?

Barbara Livya me regarde durement. Sa sœur m'étonne en me répondant chaleureusement, la première fois depuis un bout de temps.

-N'importe, tant que je repars avec!  Comment t'appelles tu?

- Rebecca.

- Tu es nouvelle ici, non? Je ne me souviens pas t'avoir vu lors de ma dernière visite.

-Pas tout à fait, dis-je.

Du coin de l'œil, j'aperçois Jonathan observer notre échange et Lucas à ses côtés. 

-Tu ne serais pas la remplaçante de Stephia? Je savais qu'elle ne tiendrais pas longtemps avec ma sœur. Ou Evie? Je ne la supportais pas celle-ci!

Barbara Livya la coupe avant qu'elle n'ai eu le temps de me dresser une liste entière de mes prédécesseurs. Elle affiche un air crispé, déjà exaspéré par Lina Livya. Marta me reprend le manteau des mains pour aller le ranger dans la penderie. 

-Je pourrais très bien engagé la conversation sur ton esclave Liam, suggère Mme Livya le visage figé.

La remarque déclenche les railleries de Jonathan et l'air indigné de Lina qui a perdu son sourire. 

-Je ne m'étalerai pas trop sur tes conquêtes, je n'aurai pas encore terminé que nous en serions au dessert, continue-t-elle.

Sa sœur est rouge d'indignation et surement de colère aussi.

-Tu as raison, mais au moins les miens étaient respectueux envers la nouvelle ère."

Les deux jumelles se regardent simultanément,  se concertant pour décider si c'est le bon moment de prendre la fuite avant que la situation ne dégénère. Marta annonce le début du repas mettant fin à leurs interrogations. 

Nous entrons à table dans un silence de mort. Personne n'ose parler et un malaise inévitable s'installe rapidement. Rien n'est plus gênant qu'un blanc. Chacun d'eux est figé, ne bouge que pour manger et font attention à ne faire aucun bruit.

Pendant le repas, les plats se succèdent rapidement avec aucune intermittence. Je suis la seule à dire merci aux serveurs, alors que la famille ne semble par même remarquer leurs présences.

A chaque assiette fini une autre apparaît.

Depuis le début, Jonathan ne fait que de me fixer étrangement ce qui accentue mon agitation intérieur. Ses yeux verts ne se détachent que rarement de moi.

Lauria quitte la table et les jumelles l'accompagnent en haut. Je restent avec elles à les surveiller du regard m'ennuyant profondément jusqu'à ce que nous entendons des cries provenant du grand salon. Curieuses, les jumelles se précipitent à l'étage du dessous. Je laissent Lauria, seule, dans sa chambre et descends à leurs suites.

En bas, du verre cassé est éparpillé par terre, des bouts d'assiettes brisées jonchent le sol. Je vois déjà Marta ramasser et essuyer les dégâts.

Les jumelles sont à côté de Jonathan et observent avec lui, la dispute des sœurs qui se hurlent dessus en se balançant des objets à la tête.

Le garçon m'apercoit et me rejoint.

"Ça se termine de la même façon à chaque fois, m'indique t-il.

-Pourquoi elles se détestent à ce point?

-Uniquement elles le savent."

Lina repart immédiatement avec ses filles et sans son manteau que Barbara à refusé de lui rendre.

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant