Sérendipité [Larry Stylinson]

1.

Samedi 9 Novembre

L./

Les draps de soies frottent contre ma peau. Je sens la lumière du jour dépasser la barrière des lourds rideaux en lin blanc et de mes paupières. Je me retourne encore une fois et ouvre enfin les yeux. Cela doit faire une demi heure que je suis réveillé mais je ne suis toujours pas sorti de mon lit. Pourtant, une longue journée m'attend.

La raison pour laquelle je ne suis pas encore sortie de mon lit est qu'il m'arrive, en de rares occasions durant ces heures matinales où je suis seul, à me mettre à penser à cette vie. À reculer de quelques pas et poser un regard interrogateur sur ce qui m'entour, ce que j'ai acquis et qui je suis. Certains trouveraient ça étrange, d'autres trouveraient ça considéré et appréciable. Je ne sais pas où je me situe.

Mes questionnements internes m'ont bien fait comprendre que la moitié des gens aimeraient l'avoir, ma vie. Et pour tout dire, je crois qu'ils ont raison. Non, en fait j'en suis certain : ils ont raison. Je serai un parfait imbécile, et certainement un vrai connard si j'affirmai le contraire. Et c'est ainsi depuis ma naissance.

Né à New York, élevé à New York, fils d'un photographe de renom et d'une mère à la tête d'une des agences de communication les plus réputée au monde. Autrement, j'ai un appartement de 70m2 entre la 60ème et la 70ème à l'Est de Central Park, un chauffeur quand je le souhaite, une cuisinière qui me fait également toute l'intendance, et je jouis d'une richesse personnelle que 99% des plus de 70 ans n'ont pas accumulé durant toute leur vie. Alors que je suis toujours en train de faire mes études et que je n'engendre aucun revenu. Enfin, à part les quelques actions très bien placées que le conseillé en patrimoine de ma mère m'a fait acheter. Et j'admets, c'est très fleurissant.

Donc pour résumer, j'aime ma vie.

On va juste dire que ces derniers temps, j'essaye de prendre un petit peu de recul sur certaines choses. Enfin... en fait vous savez quoi ? On s'en fout. On s'en fout totalement parce qu'une petite alarme dans ma tête me dit que ce soir la fête va battre son plein, chez moi, grâce à moi, avec assez de personnes pour caresser mon égo et le faire ronronner de contentement.

D'ailleurs je viens de recevoir un SMS de notre traiteur pour me confirmer qu'il y aura bien de quoi faire la cascade mi chocolat noir mi chocolat blanc pour ce soir comme je l'ai vu dans un soirée il y a quelque semaines. Parfait.

J'ai un autre message de Lea qui me dit qu'elle a rajouté deux personnes à la liste pour ce soir. C'est d'autant plus parfait. J'aime que ma petite amie se permette ces petites choses qui me montrent qu'elle aime ce que j'entreprends, au point de s'y impliquer également

J'aime cette fille, et particulièrement dans ces moments là, il y a pas à dire.

Message de Louis à Lea
08h53 : C'est noté. Viens pour 16h si tu veux.

Message de Lea à Louis
08h53 : Je serai là :)

Je finis par me lever car la soirée ne va pas se mettre en place toute seule, et surtout, j'ai du travail à faire pour l'université. J'essaye toujours de m'avancer dans mes cours à présent afin de garder le niveau que j'ai acquis. J'ai toujours été un très bon élève et je ne compte faillir à ma réputation. Il suffit souvent d'avoir de l'argent sur son compte pour être considéré moralement dans cette société, mais je compte bien égaler ma réussite personnelle avec celle qui m'a été légué par ma famille dés ma naissance.

Par conséquence, j'ai choisi de m'orienter en droit du commerce international. Enfin ce n'est pas une conséquence, mais ça m'assure une carrière égale à celle de mes parents si ce n'est plus. Plus, serait pas mal du tout d'ailleurs... En résumé, je compte bien faire de New York la ville où je laisserai mon empreinte. Et quoi de mieux que cette ville pour aider toutes ces multinationales qui se perdent dans leurs investissements foireux, pour finir par devenir le sauveur de leurs réputations sociales et de leurs comptes en banque ? J'entends déjà les portes s'ouvrirent sur mon passage dés que je croiserai le chemin d'un homme d'affaires en crise à cause de ses affaires. C'est déjà presque le cas, alors je m'inquiète pas trop pour la suite.