Comme je l'avais prédit, trois jours plus tard, une grande partie du lycée était au courant que Chloé avait disparu. Beaucoup d'élèves avaient des amis au lycée professionnel Volt, là où étaient les membres de la bande à Chloé hormis Jonathan, et ceci s'étaient faits interroger par la police le Mercredi, ils en avaient parlé à leurs amis et de fils en aiguille...
Je présageais déjà que d'ici la fin du mois l'entièreté de l'établissement allait être au courant. Autre chose, depuis le jeudi M. Corman était noté absent. Rien d'étonnant après la discussion que nous avions eu, en plus il semblait très mal depuis. Les jours qui avait suivi, il paraissait pâle (ce qui pour un homme de son teint était à peine croyable). Je culpabilisais un peu. Je n'aurais pas dû être aussi curieux, dire qu'il m'avait pratiquement dévoilé sa vie. Il avait été dans un moment de faiblesse et moi j'avais enfoncé la porte, voilà tout.
Ainsi, tout le long de ce Vendredi, je n'ai pas arrêté de me faire arrêter par ceux de ma classe ou de vagues connaissances me demandant si tout ce qu'ils avaient entendu au sujet de la disparition de ma sœur était vrai.
Donc comment vous dire l'état dans lequel j'étais à la fin de la journée... ce n'est pas que le fait que l'on me rappelle que nous étions sans nouvelles de ma sœur depuis une semaine déjà m'énervait et ce alors que j'étais naturellement tendu mais... si en fait.
Je sortais de cours en compagnie de Mathieu. Et alors que nous étions sur le parvis, je vis Jonathan qui partait en direction des immeubles de l'espèce de banlieue à gauche du lycée. Comme je vous l'ai dit je n'étais pas d'excellente humeur et voulais depuis quelques jours, bon d'accord depuis qu'il avait commencé à trainer avec ma sœur, lui parler dans un endroit où il n'y aurait personne pour nous interrompre.
C'est ainsi que Jonathan se retrouva derrière un immeuble, à l'ombre, trainé par moi et Mathieu.
-Faut qu'on parle! lui dis-je.
On faisait à peu de chose près la même taille. Mais le fait que nous étions deux contre lui dû le faire hésiter. Je le tenais fermement par la chemise, Mathieu s'était écarté pour me laisser de la place.
-Je sais, les flics nous ont déjà interrogés. Je leur ai tout dis, gémit Jonathan.
-Ouais, mais moi je suis sûr que t'as oublié deux trois détails.
Je m'étais rapproché de lui, mon regard était rivé dans le sien.
-Non, je te jure! Je t'en prie ne me fais pas de mal.
-Ca t'aurais dû y penser avant de l'approcher!
Je l'appuyai contre le mur sale de l'immeuble de plus en plus fort. Son visage se tordit dans une grimace effroyable. Je lui faisais mal, indubitablement.
-Elle au moins elle était sympa, hoqueta-t-il.
-Si tu me dis que t'es amoureux!
-Non... de toute façon elle avait déjà quelqu'un...
Cette fois je ne retins pas mon poing qui vint s'écraser sur la poitrine de Jonathan. Celui-ci poussa un cri de douleur en se recroquevillant.
-Non! hurlais-je. Ma sœur n'a jamais eu de petit copain! Tu mens! Tu mens!
Je le frappais. La colère me guidant, mes mains rencontrant tour à tour une épaule, un dos, une joue, faisant basculer ma cible sur le flanc droit.
-Benoît arrête! m'hurla Mathieu en m'attrapant les bras pour me bloquer.
Sans son intervention je crois bien que le pauvre Jonathan n'aurait plus été dans le même état. L'ami de ma sœur gisait sur le sol, une trace rouge sur la joue droite.
-Tu ne te dis pas que c'est justement parce qu'elle avait peur de ta réaction qu'elle ne t'en a jamais parlé? bredouilla le lychan.
Il était désormais à genoux, ramassé sur lui-même, peinant à se lever.
-Elle nous a raconté comment tu la traitais.
Je laissai retomber mes poings le long de mon corps avant de murmurer:
-Elle en souffrait vraiment?
Jonathan lâcha dans un souffle:
-Tu peux pas savoir.
Mathieu me lâcha, voyant que je n'avais plus l'intention de me battre. Je m'approchai de Jonathan et lui tendis la main pour l'aider à se relever. D'abord méfiant, il l'accepta et se remit debout. Il s'en suit une longue minute de silence pendant laquelle il n'essaya pas de s'enfuit. Mathieu me regarda, une interrogation dans le regard. Se demandant probablement ce que je faisais.
-C'était David c'est ça? C'est avec lui qu'elle sortait? demandais-je douloureusement.
L'image de ce titan avec qui ma sœur m'avait paru dangereusement familière m'était venue.
-Non, dit Jonathan, ils étaient juste amis.
Etais-je soulagé? A moitié.
-Alors dis-moi son nom.
-Je ne peux pas, dit-il en détournant le regard.
Bien évidemment! Ca aurait été trop simple! Je tentais de conserver mon calme.
-Je ne sais pas si tu te rends compte de la situation. Ma sœur a disparu depuis une semaine, on est sans nouvelles, personne ne sait où elle est. Elle est peut-être maltraitée, dans un fossé ou que sais-je encore. Et tu refuses de me dire le nom de son... copain.
Je butai sur le dernier mot. "Ma sœur" et "copain" n'étaient pas deux mots faits pour aller ensemble.
-Je ne peux pas te le dire... parce que je l'ignore, murmura-t-il.
-T'essais de me faire croire que tu ne connais pas le nom d'un mec de ta bande? fis-je, agacé.
-On ne peut pas vraiment dire qu'il faisait partie de notre bande. Il trainait parfois avec nous. Il nous a dit s'appeler Charles mais jamais son nom de famille... ça aurait pu tout aussi bien être un pseudo. Chloé a tout de suite flashé sur lui.
Je me sentais comme trahis, Chloé ne m'en avait jamais parlé alors que cette relation devait déjà dater de plusieurs mois.
-Je paris que tu ne sais pas non plus où il habite, dis-je.
Pourquoi le demandais-je? La réponse était évidente.
-Je te l'ai dit, on ne savait pas beaucoup de choses à son sujet.
-T'en as parlé à la police? demanda Mathieu.
Jusque-là, il était resté silencieux. Jonathan et moi tournèrent la tête vers lui. C'était censé, de telles informations devaient être dites à la police.
-Bien sûr, répondit Jonathan.
-Alors pourquoi elle ne nous en a jamais parlé?
La police nous aurait avertis de ce genre de découverte.
-Surement car c'était une fausse piste, répondit-il du tac au tac.
Son ton s'était affermit. Je n'aimais pas cette façon de parler dans sa bouche.
-Nous aussi on la cherche tu sais... murmura-t-il. Elle compte beaucoup pour nous.
- Je ne crois pas non...
Soudain, je me figeai. Un eclair de génie si vous préférez.
-Ecoute, t'as envie de m'aider à la retrouver?
Il me regarda étonné.
-Carrément... Bien sûr que je le veux.
-Bon je te passerais mon numéro de portable à l'occase, lui dis-je.
A ce moment-là, le visage de Mathieu valait toutes les vidéos comiques que l'on pouvait trouver sur Youtube. Il avait la bouche grande ouverte. J'allais devoir lui expliquer plus tard mon raisonnement. Là j'avais juste envie qu'il continu de se taire.
Jonathan paraissait enjoué. Si on me voyait trainé avec lui...Dans quoi m'étais-je encore embarqué?
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Merci encore à tous ceux qui me suivent assiduemment. N'hésitez pas à me donner votre avis ;)
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Vin de lune
FantasyBonjour, je m'appelle Mike, j'ai dix-huit, je suis beau, fort et je vie dans une immense villa dans le Montana. Je suis également le plus puissant Alpha du monde... Vous auriez aimé, hein? Moi aussi. Mais c'est une histoire bien différente que je...