La BSIS

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-Alors ça lui a plus?

Nous étions le Mercredi 18 Mars à 15 heures. J'avais accompagné ma mère à son bureau à la BSIS. Elle me l'avait proposé le matin même, argumentant pour me convaincre que l'on pourrait mangés au MC. Donald le midi. J'étais certain que c'était mon père qui lui avait soufflée cette idée. Lui et son obsession de faire de moi le successeur modèle. Et bien entendu j'ai... accepté. Et oh, calmez-vous, elle me proposait de passer au Fast-food suivit de Micromania. Il faudrait être fou pour refuser! En plus, le bureau de la BSIS ce n'est pas la mer à boire. Il y a même une sacrée ambiance! Ma mère m'y trainait assez souvent quand j'étais petit alors qu'il n'y avait personne pour me garder. Forcément, j'ai développé des liens forts avec les collègues de ma mère. Prenez Fabrice par exemple, mes premiers souvenirs des bureaux de la BSIS sont toujours associés à lui.

Fabrice était le chef de la cellule de la BSIS de Blois et par conséquent de la région Centre. Il mesurait quelques petit centimètres de moins que moi et faisait largement ses soixante-cinq ans. D'ailleurs si tout le monde se préparait à fêter à brève échéance le départ à la retraite de celui qui avait dirigé pendant près de trente ans les opérations de la BSIS dans la région, l'intéressé lui refusait d'y penser. "Tant que la santé va, tout va!" clamait-il à qui voulait l'entendre. Il reste que c'était un homme intéressant, un poil radoteur comme c'est le cas je le pense pour la plupart des hommes de cet âge.

Ma mère m'avait laissé avec lui car elle avait dû partir effectuer une visite dans le sud du département. Ne me demandez pas quelle était le sujet de cette affaire, secret professionnel oblige, elle ne m'avait rien dit.

En réalité, la BSIS malgré son nom pompeux n'occupe pas de grands et spacieux locaux avec porte automatique et vigiles à l'entré. Non, c'est plus du style trois bureaux qui se battent en duel et communiquent entre eux suivis d'une salle consacrée aux archives.

Après, les bureaux sont bien meublés, ça je le concède volontiers. Mais il n'en demeure pas moins que c'est par moment un peu le système B. Par exemple, cette cellule de la BSIS est composée en tout de six personnes. Deux y assurent une permanence, comme Fabrice, et d'autre plus polyvalents sont appelés à se déplacer quotidiennement, comme ma mère.

J'étais donc en compagnie de Fabrice, dans son bureau à l'allure de commissariat de police américain, qui était affairé à mettre en ordres quelques papiers.

-Je regrette vraiment de ne pas avoir pu venir mais avec l'Etat d'urgence on a été surbouqué, se désola-t-il.

Il rangea un classeur à tranche rouge dans une étagère.

-Ne t'en fait pas. Il sait que tu ne pouvais pas y être, tentais-je de le rassurer.

-Oui, surement... marmonna-t-il s'en trop y croire.

Il ne me regardait pas mais je savais que j'avais son intention. Il était comme ça. Un homme multi taches incapable de se concentrer sur une unique chose.

-Alors il parait que tu lui as offert du Vin de lune? me demanda-t-il.

Je gonflai la poitrine de fierté.

-C'est vrai, je l'ai acheté Mercredi chez Rougeard.

-Et il a aimé?

-Bien sûr! m'exclamai-je.

Un sourire s'esquissa sur ses lèvres tandis que, concentré, il feuilletait quelques feuilles pour les ordonnées.

-Dès fois il m'arrive de souhaiter être un vampire juste pour pouvoir y gouter. Mes amis vampires me serinent qu'il n'y a rien de meilleur!

Vin de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant