Un peu de musculation

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-Et une... et deux et trois...

Je rabaissai lentement mes bras et remis l'haltère dans les encoches de parts et d'autres du siège de musculation.

-Cool, s'enthousiasma Mathieu, c'est mieux que tout à l'heure!

Le père de Mathieu avait investi lourd dans du matériel de musculation. Le sous-sol des Duchêne était devenu une véritable salle d'entrainement digne d'un reportage sur le culturisme. A droite de la pièce se trouvaient trois barres d'haltères et non loin, disposés dans une étagère par couleur, des poids, plus ou moins lourds. A gauche, un tapis de fitness était enroulé sur lui-même. Il y avait aussi un tapis de course et une télé. Le père de Mathieu nous avait autorisé à nous en servir (mon ami était parti cet été en croisade pendant plusieurs mois pour le convaincre qu'on ne casserait rien, nous y compris.)

On venait de débuter depuis une trentaine de minutes et on voyait déjà les résultats... je vous assure. D'ici l'été on sera musclé à temps pour notre voyage aux US! A nous les américaines! Mon maximum était de quatre tractions, trois pour Mathieu! Bon... Notre barre était lesté de deux kilos cinq à peine de chaque côté mais il faut bien commencer non?

-A mon tour, s'exclama Mathieu. Je te paris que je peux en faire six!

-Paris tenu!

Oui, nous étions partis pour passer une super journée. Deux potes faisant de la muscu'. Si seulement il n'y avait pas eu...

-Je vais aux toilettes! lança Jonathan.

Et oui, Jonathan était venu avec moi. Pourquoi? Pour des raisons purement logiques dans la quête de ma sœur. Je sentais qu'il ne me disait pas toute la vérité sur ma sœur. Je devais m'en faire un ami, être plus proche de lui... Convaincre Mathieu en revanche avait été compliqué, j'ai même crut un moment qu'il annulerait. Moi-même j'ai hésité devant ses réticences à emmener Jonathan.

-Tu promets de le dire à personne, hein? me confia Mathieu quand Jonathan fut monté à l'étage.

-Relax, je gère. Pour l'instant il ne nous a pas posé de problème.

Mathieu remis l'haltère dans les encoches et se redressa sur son siège.

-Ce n'est pas le problème. Il est sympa... au moins pas trop chiant. C'est juste que je n'ai pas envie que les gens apprennent qu'il est venu chez moi. Ils vont s'imaginer que l'on est ami et... Ca a déjà été assez dur de me débarrasser de la réputation que j'avais au collège... pas besoin de recommencer.

Ah oui, je me souviens qu'il avait été victime d'harcèlement en quatrième du fait de son léger surpoids, qu'il avait perdu entre temps heureusement pour lui.

-Ca ne te pose pas de problème? continua-t-il. C'est bien toi qui faisait un cirque en début d'année parce que tu avais peur de ne pas être invité à une soirée?

Eh! ne me jugez pas! On a tous le droit à un petit moment de décompression.

-De toute façon dans un peu plus de six mois on ne les reverra plus alors de toute façon...

-Ouais... chao le lycée. Mais certains trucs vont me manquer.

Je vis ses yeux devenir humides. Il les assécha d'un revers de mains. Ce fut ce moment que choisi Jonathan pour revenir, les bras chargés de cannettes de soda.

-Je vous ai ramené à boire, dit-il d'un ton presque neutre teinté d'un soupçon d'enthousiasme.

-Je vais chercher quelques choses à manger, dit Mathieu, d'une voix tremblante, en sortant de la salle d'un pas vif. Il cachait son visage d'une main.

Jonathan le suivit du regard.

-Tu sais j'ai vraiment essayé de m'entendre avec lui mais je renonce, marmonna le loup-garou. Vous parliez de moi?

-Pourquoi tu voudrais qu'on parle de toi? fis-je.

-Ne mens pas, je sais ce que tout le lycée pense de moi. J'assume. C'est vrais que je ne m'attendais pas à ce que cet après midi Mathieu et moi deviendrions amis mais bon...

-C'est juste qu'il est stressé, avec le BAC en fin d'année et tout ça...

-Ca va! Vous vous êtes en STMG, le BAC ce n'est rien.

Ah! Ce vieux préjugé sur les BAC technologie... Au lycée, on est considéré comme des attardés mentaux qui n'ont pas "eu la chance" d'aller en général.

-Ca va! dis-je amusé. Je sais ce qu'ont dit. Les S disignent les cartons, les STMG les fabriquent, les ES les vendent...

-Et les L dorment dedans. Bien, tu connais tes classiques.

Pour la première fois je le vis rire.

-Je n'ai pas de préjugé sur les S. Chloé voulaient y aller.

J'estimais que mon introduction de discussion n'était pas si mal.

-Non, elle voulait aller en L, me repris le loup-garou en hochant la tête de droite à gauche.

-Mais elle était forte en maths!

-Peut-être, mais elle aime le Français.

Quel était ce sentiment qui pointait en moi? De la jalousie? L'impression d'être passé à côté de ces années passées avec ma sœur? L'amertume de savoir qu'un ami de ma sœur en sache plus sur elle que moi?

-J'ai réfléchis, lâcha-t-il en me regardant dans les yeux. Je suis allé parler à Victor et au reste de la bande. On a convenu qu'on se retrouverait mercredi devant le lycée Volt. Tu pourras leur poser des questions.

-C'est vrais? m'exclamais-je.

Je ne savais pas si parler aux amis de ma Chloé allait m'en apprendre plus, d'autant que la police les avait déjà interrogés, mais ça me permettrait de relancer mon enquête qui, il fallait l'avouer était au point mort.

-Tu sais eux aussi veulent la retrouver... ils ne sont pas tes ennemies.


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Désoler pour ce long silence mais j'ai beaucoup de projets que je réalise en parallèle, je me suis par exemple mise à la modélisation 3D et apprendre les bases me prend pas mal de temps. (et il arrive que je soit atteint de flemme de temps en temps). N'hésitez pas à commenter à votez, bonne semaine! 


Vin de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant