La bande

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-Le parc est un endroit super. Dès qu'on a un moment de libre on y va. C'est un endroit cool pour discuter. Tranquille, à l'abri des regards...

-Et vous fumez? demandais-je, sans prendre de pincettes.

-Bien sûr, comme tout le monde! répondit-il en haussant les épaules. Des fois, Thomas ramène un peu de beu, alors on fume.

Je me surpris à ressentir une pointe de joie. Je n'avais pas eu tort, mes craintes étaient fondées: ma sœur trainait bien avec des camés... bon, d'accord ce n'étaient que des fumeurs occasionnels mais j'avais quand même raison!

-T'inquiète, tu ne seras pas obligé d'en prendre... continua Jonathan. De toute façon, je ne pense pas que ça t'intéresse...

-Je n'ai jamais dit ça!

Fumer était contre mes principes. Et mon père ferait surement une syncope si je ne tirais ne serait-ce qu'un joint. Mais je ne voulais pas paraitre pour un coincé, un "fils de bourge". Mes réparties étaient peut-être un peu sèches mais j'étais anxieux: la bande de Chloé avait accepté qu'on ait une discussion. Sur leur terrain... c'est le seul point que j'aurais aimé pouvoir négocier.

Au bout de dix minutes de marche, on arriva enfin au parc Ronsard. Les loups-garous étaient là, assis ou adossés aux barrières entourant le carrousel du parc.

-Voici Thomas, Maxime, Paul, Fabien, Cédric et Victor. Les gars, Benoît.

-On sait, soupira Victor en levant une main comme pour l'interrompre.

Un long silence gênant s'abattit sur le groupe.

-Alors... Vous avez des nouvelles de votre côté?

Cette entrée en matière était immonde. A peine l'avais-je sortis que je regrettais déjà mes paroles. Déjà de par leur familiarité. Je n'avais jamais trainé avec eux, nous n'étions pas amis, c'était même plutôt le contraire.

Victor eut le même résonnement que moi vue la façon dont il levait les yeux. Cependant il répondit calmement.

-Non, on cherche de notre côté mais pour l'instant rien de neuf.

Je me sentais ridicule.

-Et de ton côté? demanda Victor, à ma grande surprise. Tes vieux n'ont rien découvert?

Il me regardait avec insistance, qu'y avait-il dans son regard? De l'inquiétude? Celle

-Non. Eux aussi ne savent rien. Mais vous, vous n'aviez rien remarqué quand elle était avec vous?

-On a tout dis au flic. Ils sont venus chez nous. J'peux te dire qu'ils ont foutu les jetons à ma sœur!

Il était vraiment agacé. A croire que c'était ma faute et que mes parents n'auraient jamais dû appeler la police.

-Et Charles? demandais-je.

-Charles? fit Victor. Ça fait un bail qu'on l'a pas vu. Jonathan a dû te le dire.

Les autres hochèrent la tête en signe d'approbation.

Le soleil tapait fort, une chance que j'avais pensé à me mettre de la crème solaire avant de partir. Par contre toute cette chaleur me donnait soif.

Je sorti la gourde que mon père m'avait donnée, toujours remplis au cas où.

Je ne le vis pas immédiatement mais Victor s'était mis à renifler en plissant le nez. Je me trouvais dos au vent, celui envoyait mon odeur ainsi que celle de ma gourde aux loups-garous en face de moi.

Vin de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant