Mme. Corman

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A l'Ouest dans une région limitrophe. Ces mots trottaient dans ma tête, suivis rapidement par d'autres, plus violents, plus sombres : Ils arrivent... mais pour quand? Un jour, deux semaines, trois ans? Et surtout qui ou quoi? Des vampires? Des démons ou que sais-je encore?

Pourquoi y attachais-je autant d'importance... après tout mon père n'accordait aucun crédit aux élucubrations de ce sorcier. D'ailleurs, en était-ce seulement un? Comment le savoir? Ce pouvait tout aussi bien être un fou sous l'emprise de cannabis.

J'étais ce jeudi très déconcentré pour cette raison. Les questions tourbillonnaient dans ma tête. Dans de telles conditions comment me concentrer?

Je crois que même Mathieux commençait à s'agacer de mon état même s'il le comprenait. Voir sa sœur disparaitre et ne pas la retrouver au bout de deux semaines, il y a de quoi vous démolir un homme.

Victor vint me voir après le cours d'économie, nous étions censés avoir cours d'histoire juste après, mais le hic c'est que M. Corman n'était pas réapparu depuis deux semaines et que le protocole en vigueur dans l'établissement obligeait les élèves à attendre quinze minutes devant la salle pour voir si le professeur n'apparaissait pas. Et comment vous dire que quinze minutes c'est long dans une vie?

-Tu m'accompagne à l'administration? me demanda-t-il. Je dois demander quand M. Corman sera remplacé.

Oui, car ce qu'il y avait de beau c'est qu'il n'était pas marquer sur le site internet de l'établissement que notre professeur d'histoire était absent ni jusqu'à quand.

-Tu es allé à la vie scolaire? m'enquis-je.

Autant s'assurer que je ne m'apprêtais pas à traverser la cours alors que les surveillants en charge de la vie scolaire étaient capables de nous renseigner.

-Oui, mais ils m'ont dit d'aller à l'administration. Alors c'est oui ou non?

J'acquiesçais d'un mouvement de tête et le suivis. De toute façon qu'avais-je à faire? Mathieux était surement descendu en salle info car je ne le voyais nulle part et puis Victor est un chic type.

L'administration était un bâtiment à l'entrée (depuis Janvier on ne pouvait entrer dans l'établissement que par le portail). Il était assez moderne, si on peut dire, avec un intérieur en bois.

La secrétaire se trouvait dans son bureau, à gauche de l'entrée. Son corps maigre reposait sur sa chaise de bureau. Son épaule droite maintenait le combiné d'un téléphone collé à son oreille tandis que ses mains parcouraient le bureau, soulevant des feuilles par ci, griffonnant des notes par là. De temps en temps elle reprenait l'engin pour répondre à son interlocuteur, une négociation avec un fournisseur de viande d'après ce que je compris.

Victor attendis sur le pas de la porte, stoïque, droit. Quand je vous disais qu'il n'avait pas été élu délégué pour rien!

La secrétaire tendis un doigt dans notre direction, nous signifiant d'attendre, avant de demander à son correspondant de faire une pause.

-Vous demandez? s'enquit-elle en couvrant le combiné de sa main gauche.

Victor s'éclaircit la voix avant de demander d'un ton courtois et posé:

-C'est pour un renseignement. M. Corman est absent depuis deux semaines et nous voudrions savoir la date de son retour ou s'il est remplacé.

La secrétaire leva les yeux au ciel et répondit d'un ton où perçait l'agacement:

-M. Corman ne nous a pas transmis d'arrêt maladie donc nous ne savons pas jusqu'à quand il est arrêté. Par conséquent vous attendez devant la salle où vous devez avoir cours et s'il ne se présente pas vous faites ce que vous voulez.

Vin de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant