Un visiteur inattendu

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Dans le chapitre précédent :

* J'eus du mal à ouvrir les yeux parce qu'ils étaient collés. J'avais pleuré toute la nuit...
Je n'avais aucune envie d'aller au lycée.
Si c'était pour m'enfermer dans les toilettes à chaque récréation pour pouvoir pleurer, ce n'est pas la peine que j'y aille. De toute manière, il est 11h00 donc ça sert à rien.
Mes yeux se refermèrent et je me rendormis.*

***

Je me réveillais en sursaut. Je venais de faire un gros cauchemars, j'étais en sueur et ma tête tournait. Je me levais de mon lit, j'avais froid. Je m'appuyais sur le mur toute tremblante et j'ouvris la porte. Je me dirigeais vers la salle de bain et me débarbouillais. Je m'inspectai dans le miroir. Mes yeux étaient tout bouffies. Ce n'était pas beau à voir... Je ressemblais à un zombie !

J'entendis un bruit de boîte aux lettres. Le facteur passe le jeudi normalement. J'observais dehors.
C'est bien le facteur qui a déposé du courier. Je n'ai quand même pas dormi deux jours ?
Je me dépêchais d'aller dans ma chambre et d'allumer mon portable tout cassé pour voir la date. Il indiquait : Jeudi 13 décembre 2015.
Mon père était mort le 10, rien que d'y penser une larme coula... J'en concluais que j'avais dormi trois jours. Trois jours ? Une voix m'interpella, ce qui me sortis de ma pleine réflexion :

"- C'est moi qui t'ai nourri dans ton sommeil."

Je me retrounais instantanément. Je la vis adossée à l'encadrement de la porte. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Pourquoi m'aide-t-elle alors que l'on se haït mutuellement ? Elle continua :

"- Je vois... Tu n'as pas l'intention de me remercier ?

- Te remercier ?, explosais-je. Tu n'as pas besoin d'avoir des remerciements de ma part, je te déteste !, hurlais-je.

- Ne t'inquiète pas, c'est réciproque. Ton père sert à quelque chose une dernière fois, puisque tu n'aurais jamais osé me dire tout ça en face de son vivant, ricana-t-elle."

Ne voulant pas que cette femme remarque que j'étais blessée par les paroles qu'elle avait prononcé, je reniflais et tournais ma tête. Je lui demandais :

"- Pourquoi as-tu engagé un sosie ?

- Ça se fait beaucoup, tu sais. On adore que les autres souffrent à notre place, déclara-t-elle en s'avançant vers la fenêtre de ma chambre qui avait ses volets fermés.

- On ?

- Oui, mon peuple

- Ton peuple ?, murmurais-je.

- Tu en entendras parler, conclut-elle."

Je déglutis difficilement. Agnès appuya sur un bouton et les volets coulisèrent vers le haut. Elle m'ordonna sèchement en sortant de ma chambre :

"- Je te donnes toute cette journée pour faire ta valise et demain tu décampes de cette baraque !"

Je m'assis sur ma chaise de bureau et contemplais ma chambre. Même si je ne voulais absolument pas partir de ma maison, la garce me ferait la misère donc autant partir... Instantanément, je me souviens de l'adresse que mon père m'avait conseillé. Mon coeur battait plus vite. J'espérais qu'il avait raison ! L'espoir détruisit la colère que j'éprouvais contre ma belle-mère.

LARBOTZAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant