Chapitre: 10

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Les portes de l'hôpital s'ouvraient devant moi, j'entrais en trombe à l'intérieur. J'avais envie de vomir. Je couru vers l'accueil en demandant où était ma mère. Je parlais vite, et n'étais pas très aimable ni des plus poli. Une rousse aux yeux noirs me répondit presque agacée par mon comportement. Je ne la remerciai même pas et me dirigea vers l'ascenseur. Ma bouche était sèche, mes yeux devenaient embrumés au fur et à mesure que l'ascenseur grimpait les différents étages. Ma tête ne cessait de tourner, mon estomac se nouait et mes mains tremblaient. J'arrivais au service de réanimation. Mon cœur loupa un battement. Je vis ma mère allonger sur un lit d'hôpital. Branchée de partout, un masque à oxygène sur le visage. Elle avait plusieurs bleus sur les bras. Un plâtre au pied droit. Mon souffle se coupait. Je mis ma main devant ma bouche pour étouffer mes pleures et secouait la tête. Mes larmes ne cessaient de couler le long de mes joues. J'avais dû mal à respirer et mon envie de vomir s'intensifiait. Mon cœur me faisait mal tellement il cognait fort contre ma poitrine. Je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me retournais et vis le médecin sans doute en charge de ma mère. J'avais envie de le claquer, de lui dire de se bouger. De ne pas laisser ma mère ainsi. Qu'il était un bon à rien mais j'étais trop bien élevé pour me permettre ça. J'essayais de calmer mes pleures et ma respiration. Il me tendit un vers d'eau et me fis signe de le suivre. Je regardais ma mère avant de suivre ce gars. Elle était pâle, voir translucide. J'avais mal, mal de la voir comme ça et d'être impuissante. La dernière fois que j'avais vu quelqu'un dans cet était c'était mon père et il était mort quelque temps plus tard. A cette pensée mon ventre se noua encore plus. Je sortis de la chambre de ma mère, effondrée. Le médecin me fit entrer dans son bureau. Le mur derrière celui-ci était orné de plusieurs diplômes. Je m'assis, lui il croisa ses bras sur son bureau et me regardait droit dans les yeux. Il soufflait puis ouvris la bouche.

-Mademoiselle, votre mère a eu un grave accident.

Mon sang se glaça. J'avais froid et mal.

-Quel genre ? Dis-je difficilement.

-Une voiture l'a percutée, elle a eu beaucoup de chance d'avoir survécu, elle a plusieurs blessures, certaines bénignes mais d'autres plus importantes. Elle est dans le coma mais nous restons optimistes. Le conducteur a été arrêté.

Je ne l'écoutais plus. Il avait dit « Nous » ? Il est plusieurs dans sa tête ce taré ?! Moi je m'en fou de savoir si ses blessures sont grave ou non, si elle a eu de la chance ! Je veux qu'elle se réveille maintenant ! J'ai besoin d'elle moi ! Et pour l'instant elle est allongée dans un foutu lit d'hôpital avec des tuyaux et un putain de masque à oxygène ! Alors non pour moi sa chance il peut se la mettre où je pense !

-Je peux la voir ? Je l'avais sans doute coupé vu sa tête. Je m'en fichais, j'avais besoin de la voir.

-Bien-sûr. Je vous appellerais s'il se passe quoique ce soit. Et ne rester pas seule dans un tel moment.

Je lui souris en guise de réponse. Je partis ensuite vers la chambre où se trouvait ma mère. J'entrais dans celle-ci, le cœur serré et la gorge nouée. Mes larmes refirent surface. Je m'assis à coter d'elle et pris sa main, elle était froide. Je la regardais, elle était toujours aussi belle. Dans la chambre il n'y avait pas un bruit à part le son des machines et mes sanglots.

-Réveille-toi, j'ai besoin de toi. La suppliais-je à demi voix.

J'avais passé une heure au moins à ses côtés en pleurant. J'avais la gorge douloureuse et la bouche sèche. L'infirmière m'avait fait comprendre qu'il était temps que je parte. J'embrassais son front et partis. Je ne pleurais plus, du moins je n'y arrivais plus. J'avais appelé un taxi, je ne savais pas quelle heure il était mais il faisait nuit et froid. Le taxi arriva quelques minutes après mon appel, plutôt rapide pour une fois. J'entrai dans ce taxi, qui était plutôt lugubre à mon goût. Les sièges étaient sales, il y avait plusieurs chewing-gums collés un peu partout. Je m'en fichais, j'étais trop fatiguée pour exiger quelque chose de propre. Le chauffeur me fit un bonsoir, je lui répondu d'une voix à peine audible, mes yeux était douloureux, ma gorge aussi. Au bout de dix minutes il me déposa dans mon quartier, il pleuvait. Je lui tandis un billet de 10 et lui dit de garder la monnaie. Il partit et moi je marchais dans ma rue, déboussolé. J'étais perdue. Je n'avais même pas envie de rentrer chez moi. J'avais faim mais je savais que si j'avalais quelque chose mon organisme tout entier le rejetterait. Les gouttes de pluies qui se plaquaient contre ma peau me faisaient mal. J'avais froid, et plus j'avançais plus ma maison me semblait loin. Je marchais en plein milieu de la route, de toute façon il n'y avait jamais personne ne passait en pleine nuit ici.
Mes dents claquaient, je tremblais, je commençais à me laisser tomber lorsqu'une voiture s'arrêta devant moi. La fenêtre s'ouvris et le visage de Jack apparu.

-Monte Mae.

Je m'exécutai, il montait le chauffage et me regardait. Je détournai mon regard du sien et appuya ma tête contre la vitre. J'étais épuisé, et comme souvent en ce moment dans les moments où j'avais besoin d'aide ou de quelqu'un, Jack arrivait comme par magie. Il ne redémarra pas la voiture. Je finis par affronter son regard.

-Qu'y-a-t-il ? Il me regardait et plaça sa main sur ma cuisse, il avait l'air de se soucier de mon état. Enfin je l'espérais du moins.

-Ramènes moi chez moi.

-Pas tant que tu ne me diras pas ce qu'il t'arrive Mae.

-Genre cela t'intéresse.

-Je me fais du souci de te voir dans cet état ! Tu as l'air complétement effondrée !

Je lâchai un rire.

-Arrête je t'en supplie, ne te pais pas ma tête ce soir.

Il me prit la tête entre ses mains pour m'obliger à le regarder. Il avait son regard planté dans le mien. Son touché me donna des frissons. Une larme s'échappa, Jack l'essuya à l'aide de son pouce.

-Je t'emmène chez moi pour que tu prennes une douche et mange quelque chose de chaud, tu me le diras après.

-Tu sais que j'ai une maison.

-Ne discute pas.

Je n'avais pas la force de le contredire. Je me taisais. Il redémarrait sa voiture. Il ne retirait pas sa main de ma cuisse, ses gestes assez doux m'avait apaisé et calmer. On arriva devant chez lui, on descendit tous les deux. Il me tendit sa main que j'attrapai immédiatement, peut-être étais-je faible, mais ce soir je m'en fichais. J'avais besoin de lui, sa présence me faisait du bien et 'est tout ce qui comptait. Nous étions dans son salon, il n'y avait pas ses parents de ce que je voyais. C'était très raffiné et sobre. Les couleurs tournaient autour du taupe et du blanc. Tout était bien rangé. Il n'y avait pas de poussière. Il me fit monter dans sa chambre. Elle était très spacieuse, elle était de couleur noir et blanche. Il avait un grand lit, fait. Un canapé sous sa fenêtre. Une armoire plutôt grande et en ébène. J'étais étonné de comment il entretenait sa chambre. Il y avait son odeur partout. J'adorais cela. Il lâcha ma main pour aller fermer ses volets.

-Va prendre une douche Mae.

-Je pue ? Dis-je en riant.

-Non, il rit, cela te fera du bien.

-Je veux bien mais toutes mes affaires sont chez moi.

Il fouilla dans son armoire, qui était elle aussi impeccablement bien rangé, et en sortit en T-shirt noir. Il me le tendit.

-Tiens, j'irais te chercher des affaires plus tard, en attendant tu vas devoir te contenter de ça.

Il me sourit. Puis me montra la salle de bain, il me prit la main et m'embrassa la joue. J'étais surprise par ses élans de gentillesses et de douceurs. Il me laissa ensuite dans la salle de bain, seule. Je sentis son haut, il avait son parfum, je rougis à l'idée de le porter. Je me regardai un instant. Mes yeux étaient rouges et gonflés. Mes cheveux trempés et avec beaucoup de frisotis.
J'allumais la douche, et attendu quelque minutes que l'eau devienne chaude. Je rentrais ensuite dedans. L'eau brûlante m'apaisa, je laissais mon visage sous l'eau, ça me faisait du bien. Je lavais ensuite mes cheveux. Je sortis ensuite et m'enroula dans une serviette. Je cherchais une brosse, je ne mis pas longtemps mais c'était un peigne. Tant pis, je n'avais pas beaucoup de nœuds. J'enfilai ensuite mes sous-vêtements puis le T-shirt de Jack. Il était blanc et m'arrivais aux genoux. Je sortis et vis Jack allonger sur son lit. Il me sourit.

-Mes T-shirts te vont très bien.

Je rougis et le remercia.

-J'ai commandé une pizza, bolognaise tu aimes ?

-Ma préférée.

Il sourit et je m'assis à ses côtés, il se tourna vers moi, je savais que j'allais devoir parler de ce qui n'allait pas. Je commençais mon long récit, il me regardait avec beaucoup de compassion. A la fin, j'avais des larmes plein les yeux, il me regarda un instant, puis me pris dans ses bras. Je n'avais jamais eu d'étreinte aussi forte. La sonnette retentit et il descendit. Il m'apaisait vraiment, et cela me faisait peur vu son caractère.


Paradise //Jack Gilinsky // FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant