Ma _ Jo Et Ses Demons

CINQUIEME NUIT

Ma-jo courut des qu'elle eut emprunte le chemin forestier qu'elle connaissait deja.Plutot que de suivre le sentier tout trace,elle bifurqua pour tracer a travers les bois et les futaies .Heureusement ,le clair de lune l'éclairait et elle parcourut  quelques centaines de metres assez facilement.Elle gagna une clairiere et apercut une maison forestiere ou brillait une lumiere vacillante.Ouf ! elle etait sauvee .Le proprietaire pourrait lui porter secours .Elle pourrait sans doute telephoner et la gendarmerie interviendrait.Ca en etait fini de ce cauchemar ! Elle appela en frappant a la porte : AIDEZ MOI ? J'ai besoin de secours ,cria t elle.La porte s'ouvrit et Ma-jo reconnut le jardinier qu'elle avait deja vu sur la propriete. Pourvu qu'il veuille l'aider !I s"enquitl la devisagea et d'un ton rogue s'enquit de ce qu'elle voulait. Vous vous etes perdue ,demanda t il ? je peux vous aider ? A ces mots ,Ma-jo fondit en larmes tant elle etait soulagee.Il faut appeler les gendarmes ,dit elle;on m 'a enlevee.Je me suis enfuis mais il va me rechercher et je ne veux pas retomber entre ses griffes.L'homme semblait abasourdi.Mais ,qui vous a enlevee ,demanda t il ,interloque.Votre .patron , Richard ,celui qui habite la grande maison avec sa mere. J e n 'en crois pas un mot ,repondit le garcon.Jamais Monsieur Richard ne ferait une chose pareille. Un homme si bon et si apprecie ! Ma-jo comprit que la partie etait mal engagee et que le jeune employe ne la croyait pas. Que faire pour le convaincre.

Ecoutez ,je vais vour raconter ce que ce monstre m'a fait et comment il m'a enlevee mais je vous en supplie ,appelez d"abord les secours...Je ne peux pas faire ca ,dit l'homme.Si j'appelle ,il le saura et je perdrai mon travail. .Alors,,vous allez me laisser violer et assassiner sans bouger le petit doigt ,cria Ma-jo ,furieuse.Donnez moi un telephone ,je vais appeler moi-même .Non ,fit l'homme ,debout en travers de la porte.Il n'en ai pas question.Debrouillez vous ,ce ne sont pas mes oignons . Eh ben voyons , comme on est courageux , fit Ma-jo dédaigneusement.Vous aurez ma mort sur la conscience ! Je suis sure que vous exagerez , dit le jeune en haussant les epaules.Une querelle d'amoureux qui a mal tournee.Quand il fera jour , vous en rirez....Ca, ca m'etonnerait, fit Ma-jo  .    Au moins ,ne dites pas que vous m'avez vue  ,supplia Ma-jo .Promis ,affirma l'homme mais elle n'etait pas certaine qu'il tienne sa promesse.Et ,tournant les talons ,desesperee ,Ma-jo reprit sa course folle a travers bois.Pourrai t elle atteindre une autre habitation avant le jour ? Trouverait elle un bon Samaritain sur sa route ? Ma-jo fonçait al'aveuglette .Il etait plus que temps qu'elle atteigne un hameau ,meme une ferme ....Elle arriva en bordure de foret ,sortit a l'air libre pour marcher sur une petite route qui devait bien mener quelque part.Resolument ,elle accelera l'allure malgré sa fatigue grandissante.Il ne fallait pas flancher maintenant.Elle allait s'en sortir cette fois- ci . Elle entendit au loin un vehicule qui approchait.Elle se cacha vivement dans le fosse humide et s'aplatit sur l'humus froid.Si c'etait Richard ,a sa recherche , il ne la verrait pas ! Elle reconnut la voiture de son ravisseur et se felicita d'avoir reagi  promptement.Mais la poursuite etait engagee ! Il ne lacherait rien .Elle non plus.  Elle se releva lorsqu'il n'y eut plus de danger et retourna dans les bois ou elle pouvait mieux se dissimuler.

Elle fut d'avis qu'il valait mieux retourner vers la maison du jardinier et s'y cacher  sans faire connaître sa presence.Peut etre avait il raconter a Richard qu'elle etait venue dans la nuit puis repartie , donc c'etait la meilleure cachette qu'elle pouvait trouve. On la  traquerait ailleurs et on ne la chercherait pas la. Ma-jo rebroussa chemin et arriva rapidement a la maison forestiere. Elle passa par derriere , et denicha un appentis avec une reserve de bois pour la cheminee. Elle se faufila dans un recoin et se fit une taniere au milieu des rondins.Personne ne pouvait se douter de sa presence. Epuisee et engourdie par le froid ,elle se roula en boule et s'endormit . A l'aube ,transie et courbatue , elle emergea de sa cachette et apercut la silhouette d'une femme d'un certain age ,quittant l 'habitation.Sans doute la mere du jardinier qui se rendait a son travail dans le manoir. La femme s'eloigna et Ma-jo se faufila a l'interieur .Elle y aurait chaud et trouverait surement de quoi se sustenter.Un manteau serait aussi le bienvenu; elle crevait de froid .....