-Mmmmh.
Les rayons du soleil léchaient mon visage, me tirant du sommeil. J'ouvris un œil et le refermai aussitôt, éblouie. J'avais néanmoins pu voir que je n'étais pas à l'appartement. Si c'avait été le cas, la fenêtre n'aurait pas été face à moi. J'ignorais donc où je me trouvais. Et je ne savais pas pourquoi j'avais mal partout. J'avais la légère impression qu'un rouleau compresseur m'avait délibérément écrasée. Je fouillai dans ma mémoire, à la recherche d'un souvenir.
Des images diffuses me montèrent lentement au cerveau. Les dolmens de Brocéliande, les mains de ma grand-mère levées vers le ciel, la lumière aveuglante, et le bel inconnu aux bois de cerfs. Cernunnos ! J'ouvris les yeux, complètement réveillée. Si j'avais pu, j'aurai bondi de mon lit, mais là, j'en sortis plutôt comme une mamie bourrée d'arthrite. Je descendis les escaliers à la vitesse d'un escargot, ponctuant chaque pas d'un « Aïe » à peine retenu. Je gagnai enfin la cuisine, où ma grand-mère buvait son café, en compagnie du magnifique garçon aux yeux d'émeraude.
-C'est pas vrai, soufflai-je, déstabilisée.
-Gwen ! Tu devrais rester au lit ! s'exclama Mamie. Tu es encore très faible.
Je ne l'écoutais pas, fixant Cernunnos. Ses longs cheveux bruns tombaient sur ses épaules musclées, recouvertes d'un vieux tee-shirt qui avait dû appartenir à mon grand-père, décédé depuis longtemps déjà. J'avais du mal à croire qu'il avait près de 2000 ans. Il en paraissait 25 ! Je m'étais attendue à ce qu'un dieu tel que lui arbore une longue barbe blanche, un crâne chauve et des dents jaunes. Quoique, pour un dieu, ce ne serait pas très valorisant.
-Bonjour, articula-t-il avec difficulté. Moi suis Cernunnos.
Je haussai un sourcil.
« Je sais qui t'es, imbécile, c'est moi qui t'ai délivré » avais-je envie de lui répondre, agacée par la douleur que je ressentais.
-Salut, moi c'est Gwenaëlle. Mais je préfère Gwen.
-Gwenaëlle, répéta-t-il avec un sublime sourire sur les lèvres.
Ma grand-mère avait approché une chaise de moi, sur laquelle je m'effondrai avec délice.
-J'apprends le français à Cernunnos, expliqua ma grand-mère. C'est pour que vous puissiez vous comprendre. D'ici une semaine, peut-être moins, il devrait parler notre langue couramment. Tiens, bois-ça, tu te sentiras mieux.
Elle me tendit un grand bol remplit d'une mixture bizarre d'où s'échappaient quelques bulles et une atroce odeur.
-Pouah, ça pue ! me plaignis-je.
-C'est normal, concéda-t-elle. Mais tu vas le boire quand même. Et cul sec.
Je fis la moue et m'exécutai-je. C'était vraiment dégueu ! Quand j'eus avalé la dernière gorgée, j'essuyai ma bouche du revers de la main. Je ne tardai pas à sentir mes muscles se décontracter et la douleur disparaître petit à petit. Je souris, soulagée.
-C'était quoi ? Un truc de druide ?
Elle hocha la tête en débarrassant le bol.
-C'est une décoction d'herbes médicinales. Elles vont aider ton corps à se remettre de l'autre soir. Le sort que nous avons lancé était peut-être trop violent pour une première fois.
-A ce propos, il s'est passé quoi, après qu'on l'ait libéré ? demandai-je en désignant Cernunnos d'un mouvement de tête. Je n'arrive pas à me souvenir.
-Tu es tombée dans les pommes. La magie demande beaucoup d'efforts. En gros, libérer Cernunnos t'a demandé la même énergie que pour courir l'équivalent de deux marathons d'affilée.
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Celte Tome 1 : Cernunnos (ancienne version)
FantasyLa vie de Gwenaëlle a toujours été des plus banales, ce dont elle se félicite. Mais le jour où elle trouve un antique médaillon au cœur des bois, sa vie bascule et prend un tournant beaucoup plus ... périlleux. Sa découverte la plonge au cœur d'une...