Paris, Love & Hospital T3 : My lovely doctor

Chapitre 6 - Léo

Je ne suis pas concentré sur ce que je fais depuis que je suis arrivé ici en début d'après-midi. J'ai passé un long moment à regarder dans le vide et puis lorsque j'ai regardé ma montre, une heure était passée. Je n'ai pas appris aujourd'hui que j'allais être papa, mais c'est tout comme... J'ai vu mon futur bébé pour la première fois sur l'écran et j'ai entendu son cœur battre... C'était une émotion que je n'ai jamais connue et que je ne sais pas encore décrire ou interpréter, mais ce que j'ai ressenti à ce moment-là était exceptionnel... Ce que l'on attendait avec Kaithlyn est enfin arrivé. Le plus déroutant dans tout cela, c'est que c'était ce que je voulais le moins au monde il y a à peine plus de six mois. Enfin, je l'ai désiré au moment où Kaithlyn a fait sa première fausse couche et que je l'ai quitté. Ça m'a hanté des jours et des jours. Je suis heureux, tellement... Et je ne sais pas comment le partager avec Kaithlyn. Elle le sait, je le sais, mais elle a besoin de l'entendre je suis certain, comme j'ai besoin de l'entendre dire qu'elle est heureuse près de moi.

Le père de Kaithlyn m'a appelé il y a une petite heure pour me féliciter. La nouvelle a été vite de son côté. Du mien, je n'ai pas grand monde à prévenir... Julia et Thomas étaient au courant avant moi. Même Derek. J'ai essayé d'appeler Susan, mais je n'ai eu que son répondeur et je suppose que Margaret est déjà au courant par son fils. J'aurais tellement aimé pouvoir l'annoncer à mes parents... Je soupire en passant mes mains sur mon visage, je ne dois pas penser à ça. La vibration de mon téléphone me fait sursauter. C'est Thomas.

— Salut Thomas.

— Comment il te ressemble !

— Qui ça ?

— Bah ton fils ! Ta tête crachée !

Je ne peux m'empêcher de rire.

— Tu es con. Qui te dis que c'est un garçon ?

— Ah je le sens bien ! Il faut un Martinez pour la relève, je souris.

— Tu dis des conneries... Une fille c'est très bien aussi.

— Mouais ! Des jumeaux !

— Oh oh du calme Thomas ! Il n'y a qu'un cœur qui bat, on en est certain, ça m'angoisse déjà assez comme ça.

— Toi stressé ? Qui de meilleur que toi peut tenir ce rôle ? Personne. Tu seras un papa parfait.

— Kaithlyn me dit la même chose. Comment vous pouvez en être sûr ?

— Euh... Pour ne pas t'enfoncer et te dire que tu seras nul ! Il rit. Je déconne Léo. Regarde ce que tu as fait de moi à même pas dix-huit ans.

— Thomas, ce sont les familles d'accueil qui t'ont élevé.

— Non c'est faux. J'aurais pu dégénérer une fois que tu as pris notre garde. Tu as su me gérer. Alors s'il y a bien une personne qui ne doute pas de toi, c'est moi !

— Je n'en sais rien... Ce sera un tout petit bébé. Et si je ne sais pas pourquoi il pleure ? Ou si je lui fais du mal ?

— Ne me dis pas que dans ton boulot tu n'as jamais pris un bébé dans les bras ? Tu mentirais. Et pourquoi tu voudrais lui faire du mal ? Il n'y a aucune raison. Arrête de réfléchir, tu seras exemplaire et puis tu as Kaithy. À deux vous êtes plus fort.

— Merci Thomas...

Bien sûr avec Kaithlyn tout va bien se passer... Et je ne sais pas pourquoi j'ai ces idées ridicules. J'imagine le pire dans ma tête et j'ai besoin d'être rassuré. J'ai peur d'être un mauvais père, de reporter sur lui ce que j'ai pu subir dans mon enfance sans le vouloir. C'est très fréquent chez les enfants maltraités et je ne veux surtout pas que ça arrive. J'en ai marre de trop penser. Et toujours à des choses inutiles. Je raccroche peu après avec Thomas et regarde mon écran d'ordinateur. Je ne sais même plus ce que j'y faisais. Ah si, la nouvelle campagne de pub dont on a la direction. Et si j'envoyais un message à Kaithlyn... Je m'affale dans mon fauteuil en desserrant un peu ma cravate et je me tourne vers la baie vitrée qui donne sur la mer. Cette vue est quand même top. Ce n'est pas le même bâtiment imposant qu'à Paris ou New-York, mais la vue est sublime. Je tape mon texto tout bête.