Paris, Love & Hospital T3 : My lovely doctor

Chapitre 13 - Kaithlyn

Après une demi-heure de route, je suis tombée par hasard sur la voiture de Léo, alors que je n'avais plus d'espoir. Elle est garée près du port. Je passe un coup de fil à Derek en même temps que je descends de la voiture pour lui dire que je l'ai retrouvé. Il va me rejoindre, il est en route. Je descends sur la plage et je le vois. Il est là merci mon Dieu. J'ai eu tellement peur quand Derek m'a appelé pour me dire qu'il ne savait pas où était passé Léo. Je m'avance sur les galets et distingue qu'il se balance d'avant en arrière, assis sur un petit espace de sable, grâce à la marée basse. Un peu comme un enfant je dirais...

Je m'approche doucement et passe ma main sur sa tête. Il sursaute en poussant un cri et s'écarte de moi en me poussant le bras. Je me retrouve le cul par terre. La peur et le fait qu'il m'ait repoussé m'a fait trébucher. Mon cri a dû faire écho au sien. Et encore. Son cri était rempli de peur tout comme le regard qu'il me lance à l'instant même. Il se redresse et vient rapidement vers moi.

— Kaithlyn c'est toi... Excuse-moi. Comment tu vas ? Je t'ai fait mal... Je...

Il tend ses mains vers moi et tremble horriblement. Il ne veut pas me toucher, il ne me regarde pas et ses yeux sont remplis de larmes. Je m'assois correctement et prends ses mains dans les miennes. Il est frigorifié. J'arrive à calmer ses tremblements.

— Le sable a amorti la chute, ça va chéri. Tu es gelé, qu'est-ce que tu fais là ?

Il bégaye sans arriver à aligner deux mots. Je suis certaine que c'est cette histoire de garde... Il n'était pas encore prêt psychologiquement. Il n'a pas voulu voir un seul psychologue et peut-être qu'il aurait dû... Il garde les yeux baissés sans un mot avant de passer ses mains sur ses yeux. Je passe ma main sur sa joue.

— Léo... Parle-moi s'il te plaît. Je n'aime pas te voir comme ça.

— Je... Je ne sais pas. Je n'ai pas pu.

— Il n'y a pas que ça Léo je pense...

Il déglutit en passant ses mains sur sa tête.

— Ça tourne dans ma tête... Constamment.

— Cette nuit-là... C'est normal. Il faut en parler chéri.

— Non, pas que cette nuit... Toutes les nuits où je me suis fait frapper. Cette nuit me rappelle toutes les nuits passées. Celles où je ne pouvais pas pleurer, car je m'en prenais d'autres, toutes ces nuits où j'implorais n'importe qui de me retirer ce supplice. J'avais huit ans quand ça a commencé... J'avais huit ans et j'aurais déjà préféré mourir. J'ai tenu cinq ans en me taisant, je cachais mes hématomes à l'école. Je ne voulais plus que l'on me touche, car ça faisait trop mal, même Julia ou Thomas, même mes habits me faisaient mal. Il n'y avait que lui qui me touchait, tous les jours... Si l'on me touchait c'est qu'on allait me frapper. Et encore aujourd'hui j'ai cette sensation c'est pour ça que je supporte difficilement le contact. Et depuis que lui, m'a fait revivre toutes ces émotions, c'est encore pire...

Il regarde dans le vague et moi, je me suis mise à pleurer dès le début. Il me raconte ça avec tellement de calme, mais en même temps tellement de colère et de peur dans sa voix. Je le regarde et tends doucement ma main vers lui. Je la pose délicatement sur son avant-bras pour ne pas lui faire peur. Je m'avance contre lui en passant l'une de mes jambes derrière son dos et j'embrasse son épaule.

— Tu ne m'avais jamais raconté cette peur d'être touché...

— Je ne sais pas si c'est une peur ou pas... Ça me fait mal.

— Tu m'as toujours laissé te toucher moi...

— Mais toi, depuis le premier jour ça a été différent et j'ai été surpris lorsque tu m'as embrassé pour la première fois. J'ai été surpris de voir que ça allait. J'avais mal, mais te toucher était tellement bon. Tu ne peux pas imaginer ce que ce taré a fait à mon cerveau, à mon cœur et à mon corps...