Le Bien

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J'ai toujours été contre ces idéaux que le reste de mon peuple acceptait. Que le mal était une bonne chose, que c'était normal. Je n'ai jamais demandé à naître parmi les démons. Être humaine dès le départ aurait été beaucoup plus simple, ou mieux, être de la bienfaisance. Alors quand ces postes se sont libérés sur Terre, je me suis jetée dessus sans hésiter. J'ai eu une conduite "exemplaire" et on m'y a assigné.

Le jour prévu pour mon départ, j'ai détourné ma destination prévue pour flouer les pistes et depuis, je suis une traîtresse en cavale sur cette immense planète qui est bien loin de ressembler au Mal, nom du royaume dans lequel je vivais. Je suis toujours un démon, mais j'agis en humaine. Je n'utilise jamais mes pouvoirs, je ne m'affiche pas en public lorsque je suis en colère et je ne fréquente aucun humain afin de ne pas éveiller les soupçons.

Plusieurs démons et anges se cachent dans cette masse de gens vivants, je ne peux pas prendre le risque de me faire repérer, le châtiment serait des plus terribles si je revenais au Mal. J'ai fait le bien, j'ai aidé des gens, j'ai tué des meurtriers et détruit des démons qui traînaient. Et le royaume du mal est au courant de mes actes et déteste voir pour la première fois une rébellion au sein de la malfaisance.

Je déménage donc sur un autre continent à chaque an, question de garder l'anonymat. Cela fait cinq ans que je vis en vagabonde. J'ai décidé de fréquenter l'école humaine, simple question de couverture au départ, mais j'ai fini par m'y plaire et à chaque fois, c'est la bibliothèque qui me manque le plus lorsque je pars d'un endroit.

J'ai quitté mon royaume, si l'on calcule comme un humain, à l'âge de 12 000 ans, mais pour nous, c'est l'équivalant de 12 ans. Et comme mille ans passent comme 1 an là d'où je viens, je suis rendue âgée de 17 ans. D'où je viens, il n'y a pas de concept de parents ou de famille, c'est simplement chacun pour soi. Puisque, dès mon plus jeune âge, j'agissais comme un ange, mes yeux deviennent blancs au lieu de devenir noirs ou rouges le soir, heure des ténèbres, mais lorsque je me frustre, je n'arrive plus à me contrôler et c'est d'un noir foudroyant que se teintent mes yeux. Il est dur d'être le contraire de ce qu'on est, de renier ses origines, même si on ne les a jamais aimé. Ce sang qui coule dans mes veines est noir, pas bleu comme celui des anges ou rouge comme celui d'un humain, mais je lutte, car je ne veux pas devenir mauvaise.

Je m'appelle Infirnia, et je fais le bien.

Demons around meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant