La limite du jeu

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Hadès

On reste planté là, fixant l'autre, observant chaque parcelle de son corps. Ses yeux ressemblent à deux trous noirs, mais malgré tout, je réussis à percevoir du bon en elle, quoiqu'il est dominé par la méchanceté.  Mais ce n'est qu'une partie de ce qu'elle dégage comme puissance, comme démon... Ou comme ange. Et ce sont ces veines noires qui donnent la touche finale au personnage. Ces dernières semblent découper sa en milliers de petits morceaux, faisant d'elle un casse-tête indéchiffrable.

-Qu'est-ce que tu vas faire maintenant? demande-t-elle, plus glaciale que jamais.
-Ce que j'aurais dû faire depuis longtemps.

Je m'élance vers elle, la rage au corps, alors que le moment semble tourner au ralenti. J'attrape sa tignasse noire et enfonce mon poing dans son ventre. Je recule légèrement et recommence avec trois fois plus de puissance. Elle laissé échapper un cri qui se transforme en grognement. Soudainement, sans que je puisse anticiper quoique ce soit, elle passe sa jambe derrière la mienne et me fait la renverse avant de me projeter à l'autre bout de la pièce. Je me relève douloureusement et crache un peu de sang sur le sol, le regard mauvais.

Elle est plus douée que ce que j'aurais cru. En même temps, j'aurais dû m'attendre à cela : Infirnia n'a jamais cessé de me surprendre, que ce soit par son caractère ou ses connaissances. On recommence à se fixer, reprenant notre souffle.

-Quel est ton nom? Je sais que ce n'est pas Desmon.
-C'est que madame la traîtresse se croit brillante!
-Réponds!
-Qui est le Dieu de la mort grec?

Elle ne dit rien, mais je sais qu'elle connaît maintenant mon nom. Nous restons silencieux. Je recommence à m'approcher doucement, souhaitant l'effrayer et l'affaiblir mentalement. Elle glisse sa main dans son dos et en ressort un poignard, ce qui provoque en moi un mouvement de recul.

Pas le moment de te dégonfler.

Tu me manquais presque.

Elle tourne son couteau dans ses mains à plusieurs reprises et c'est à son tour d'avancer. Je me retrouve plaqué au mur à  peine deux secondes après le début des déplacements. Il ne me reste qu'une chose à faire : utiliser mes pouvoirs avant qu'elle ne le fasse.

-Tu es dans une zone fermée, tu t'épuiserais pour rien.

Comment a-t-elle su?

-Tu es chez moi je te rappelle : ma maison, ma force.

Je ricane dans un souffle. Elle ne me fait pas peur.

-Tu te crois plus forte et maligne que moi, mais tu oublies que moi, contrairement à toi, je connais tes faiblesses.
-Et qu'est-ce qui te fait croire que je suis en désavantage?

Je suis perdu, elle ne devrait pas pouvoir sonder au plus profond de moi ainsi.

-On compte continuer cette discussion encore longtemps? Jouer sur le mental, c'est bien, mais ça ne tue pas quelqu'un assez violemment à mon goût, dis-je une pointe d'arrogance dans la voix. Quoique la mort d'Ophélie a commencé à te détruire à petit feu, non? Elle savait pour tout ça? Non, bien sûr que non. Quelle amitié...
-Ne la mêle pas à ça.

Ses poings se resserrent et elle prononce ces mots en les crachant.

-C'était quoi le problème? La confiance? Ou la maladie...?

Elle pousse un hurlement de colère et se jette sur moi. Nous tombons à la renverse tous les deux. Son poignard n'est plus qu'à deux pouces de mon coeur, mais je me débats tant bien que mal pour éviter un mouvement qui me serait, sans doutes, fatal. Elle le plante une première fois, mais son coup prend le plancher. Je la retourne alors qu'elle essaie de le déprendre. Je la plaque au sol et le décroche à sa place tout en me relevant.

Demons around meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant