Quand on ne veut pas se quitter

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*Allez écouter la chanson si vous souhaitez davantage d'atmosphère!!

Infirnia

Son cri cesse et son corps tombe vers moi. À l'intérieur je tremble. Je veux le décrocher de là, maintenant. J'aimerais hurler devant tout le monde «Laissez-le! Donnez-le moi et laissez-le tranquille! Cessez de rire!», mais je n'ai pas d'autre choix que de regarder son corps presque mort se balancer au bout de ses chaînes. L'homme qui anime vient vers moi, les bras dans les airs comme dans un mouvement de victoire.

-La traitresse a eu sa vengeance! La traitresse a eu sa vengeance! Et Jeremiah te dit de rien.

Jeremiah fait une révérence en ma direction. Tous hurlent comme des animaux. Ils viennent sur scène et me bousculent avec des tapes de victoire, des bravos. Je ne dis rien pendant quelques secondes. Comment le sortir de là? Ils vont le garder, c'est sûr. Je dois user de mon pouvoir, je dois... Je sais

-Non! je hurle.

Personne ne m'a entendu. Je prends une grande inspiration et cri à nouveau, cette fois avec plus de puissance, de violence.

-Taisez-vous!

Cette fois, le silence prend sa place.

-Je n'ai pas fini de me venger. Décroche-le, Jeremiah. Toi et toi, dis-je en désignant un garçon et une fille au hasard, emmenez-le derrière moi.

-Habituellement, ce n'est pas comme... commence Jeremiah d'un ton arrogant.

Mes veines virent au noir, mes yeux, au violet et au noir.

-Je me fous de ton habituellement! Décroche-le, maintenant, ou c'est toi qui aura affaire au couteau.

Il s'exécute et laisse tomber le corps d'Hadès dans les bras des deux désignés. Je descends de scène et lance un regard noir à quiconque ose se mettre dans mon chemin. Je sors et poussant les portes de toutes mes forces, vérifiant que mes deux serviteurs suivent ma cadence. Je marche d'un pas décidé, chantant toutes les bêtises qui me passent par la tête à Hadès.

-Si tu pensais t'en sortir aussi bien, tu te trompes. Je vais te faire manger la poussière, crois-moi.

Mes mots sortent de ma bouche comme des couteaux. Je suis furax. Furax qu'il soit là, furax qu'il aie accepté de se faire torturer, furax que j'aille dû le torturer! Je le tuerais si ce n'était pas du fait que je le sauve en ce moment. Il n'avait pas le droit de faire ça, pourquoi personne ne l'en a empêché?! Mais merde, il n'y a que moi qui réfléchis?! Il a risqué de se faire tuer, bordel!

Nous arrivons devant la tour infernale. Nous entrons dans le hall. J'ouvre l'ascenseur et fais signe aux deux autres de laisser tomber le corps avec moi dans cette cabine de métal.

-Partez! je crache avec dégoût.

Les portes se referment, mais je ne dépompe pas. J'appuie sur le dernier étage et attends avec difficulté l'arrivée à ma chambre. La boîte de métal sonne et les portes s'ouvrent. J'attrape son pied et le traîne sans problème tant ma rage est grande. Je débarre ma porte, le lance en avant de moi et referme en claquant. Je ne touche pas tout de suite à Hadès et fais le tour de mon appartement pour une seconde fois, regardant dans chaque recoin s'il n'y a pas caméra ou micro. J'en aperçois une au mur gauche de la salle principale. Je grimpe sur le sofa et me met vis-à-vis.

-Hors de question qu'on me surveille.

Je souris avant de l'arracher violemment. Je la cogne une seconde fois sous mon talon. Le reste semble sans problème. Je ferme les rideaux de la baie vitrée, les voyeurs ne sont jamais loin. Je regarde une dernière fois avant de me précipiter en courant vers Hadès, toujours aussi furax, mais aussi inquiète. Je prends sa tête entre mes mains et, incapable de me retenir, je pleure. Des torrents, je n'arrive pas à me contrôler. Ma voix est faible et sifflante, mais je lui parle quand même.

Demons around meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant