Se détester était la clé

118 16 0
                                    

Infirnia

Je me réveille dans un sursaut, courbaturée, sans trop comprendre pourquoi. J'observe ma chambre et lentement, les souvenirs de la veille me reviennent, me faisant l'effet d'une énorme claque à la figure. La panique me gagne peu à peu, aussi incontrôlable que la météo. Je me redresse plus vite que mon ombre et commence à quitter ce lit où il est toujours présent. J'attrape mon pantalon et mon chandail et les enfile le plus silencieusement possible, craignant son réveil.

Je réussis et me rends dans la cuisine, le cerveau roulant à mille à l'heure, cherchant le meilleur échappatoire à cette énorme connerie. Je fais les cent pas tel un lion en cage, commençant à perdre le contrôle de plus en plus. Je me propose plus de mille solutions, mais aucune d'elles n'est parfaitement sécuritaire. Je décide de m'assoir sur le comptoir pour me calmer, ce qui est plutôt peu concluant.

Soudain, j'entends mon plancher craquer. Putain, je dois trouver une solution, vite, vite, vite! Sans prévenir, une lumière s'allume dans mon cerveau alors que mon regard se pose sur le tiroir du haut. Je saute de ma position et l'ouvre dans un mouvement désespéré. J'enlève les ustensiles, voulant atteindre le fond. Je farfouille aveuglement pour finalement tomber sur mes passeports. Je les prends tous, je ne peux pas perdre de temps.

Je me retourne vers la porte, prête à partir pour je ne sais quelle nouvelle destination, mais je me retrouve face à lui. Je ne peux m'empêcher un hurlement et un mouvement de recul qui lui semble exagéré. J'essaie de reprendre mon souffle, mais impossible. J'essaie de le contourner pour atteindre la porte, mais il attrape mon poignet, m'obligeant à rester.

-Mais qu'est-ce que tu fais? demande-t-il, parfaitement calme.

Je bug, incapable de trouver une excuse. Ses yeux parcourent mon corps, cherchant probablement une réponse silencieuse. Ils se stoppent sur les passeports pour ensuite me questionner du regard intensément. Soudain, il semble comprendre ce qui se passe dans mon esprit, sans pour autant agir. Je me décide à parler.

-Hadès, hier soir était une grossière erreur, la pire de ma vie, et maintenant quoi? On va revenir à une vie normale, oubliant que nous sommes tous les deux des démons? Qu'est-ce qui me dit que tu ne m'as pas déjà vendu au Mal? Je ne peux pas te faire confiance sur ce coup-là.

Il ne réagit toujours pas. Il s'approche, posant ses mains sur mes reins et me ramène vers lui. Je ne peux m'empêcher de frissonner tout en laissant sortir un léger gémissement, ma peau se souvenant de tous ces contacts. Il sourit légèrement suite à cette réaction avant de plonger son regard dan le mien avec... Violence, je dirais.

-Ne fais pas ça, s'il te plaît, ne t'en vas pas.

Je soupire lourdement suite à cette demande. Ses pouces caressent mon dos lentement, ce qui pèse encore plus sur mon coeur. Il semble à la fois attristé et plein d'espoir. Mais je reste de glace sur ma position.

-Peux-tu me dire comment je peux croire que je suis encore en sécurité ici?
-Tu seras avec moi!

Cette fois, le calme qui l'habitait a laissé place à de la frustration. Je sens mes yeux se mouiller et ma gorge se serrer. Ce n'est pas le temps de pleurer.

-Hadès, tu dois me comprendre! Je fuis depuis des années, je ne peux pas me permettre un tel risque!

Il ne me laisse pas le temps de continuer ma justification qu'il s'empare de mes lèvres. Je ne peux m'empêcher de répondre à son baiser, sentant à nouveau cette flamme dans mon ventre. Je cesse de réfléchir pendant un instant, m'abandonnant totalement à lui. Les inquiétudes s'envolent, laissant place à l'animosité de nos deux corps, l'un contre l'autre.

Demons around meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant