Sommes-nous damnés?

101 17 1
                                    

Hadès

Notre plan est finalement au point. Après des heures de contradictions, de réajustements, de prises de becs et de négociations, nous avons construit ce que nous croyons être le plan parfait pour la sauver.

Tout d'abord, nous nous introduirons au Mal à l'aide de ma clé. Puis, Natura prendra la forme d'Asmode et demandera à être conduite à Infirnia. Je l'accompagnerai, me faisant passer pour un apprenti bourreau. Lorsque nous serons devant la cellule, elle prendra l'apparence d'Allistor et ira parler à Asmode à l'aide d'un texte précis que je lui ai préparé. En gros, il dit qu'il y a un problème à la salle des machines et que plusieurs équipements ont été détruits. Le connaissant, ses petits joujous sont aussi importants que la prunelle de ses yeux, il s'y rendra avec Natura, qui l'enfermera. À ce moment, nous aurons plus ou moins sept minutes pour ouvrir la cellule et sortir Infirnia. Ensuite, elle partira avec moi.

Je regarde Natura, la main sur la clé, prêt à la tourner et entrer au Mal. Son corps se transforme en Asmode, me donnant un frisson dans le dos tant la ressemblance est frappante. Elle m'adresse un hochement de tête et j'ouvre la "porte". Tout devient noir, puis nous atterrissons dans le hall de la tour de Inferni. Nous allons à l'accueil, où un responsable à l'air sombre farfouille dans de la paperasse.

-Conduisez-moi à la cellule de la Traîtresse, lance Natura d'une voix à glacer le sang.

Le responsable se fige, tire une révérence et nous fait signe de le suivre. Je reste tête baissée sous mon capuchon. Nous entrons dans un ascenseur, puis nous nous rendons au 319e étage. La porte s'ouvre, et sans un mot, l'homme se tasse, nous fait sortir et referme les portes derrière nous.

-Ok, le bureau d'Asmode se trouve à l'étage au dessus, au fond du couloir.

-Ok.

Elle se transforme à nouveau et part, me laissant seul dans le couloir des tortures. Les hurlements résonnent sur chaque parois. Autrefois, ces cris m'auraient procuré plus de bonheur que n'importe quoi... Plus maintenant.

Où es-tu? me dis-je, cherchant de toutes mes forces.

J'essaie de me concentrer, mais tous ces cris m'empêche de réfléchir, ce qui me mets sur les nerfs encore plus tant le temps manque pour cette opération. Tout tourne dans ma tête, lorsque soudain, je réussis à aligner deux idées, me permettant de savoir où elle est : le fond du couloir, dans la salle de béton.

Je me mets à courir, passant entre les mains des torturés qui me supplient de les aider. Je garde ma capuche sur mon front, craignant qu'une caméra puisse me remarquer. J'arrive au fond, vis-à-vis cette porte. Un mur nous sépare. Un mur.

Infirnia

Je suis en sueur, mon regard parcourant ma cellule à mille à l'heure, comme si je craignais que quelque chose me surprenne. Depuis qu'on m'a torturé, je n'arrive pas à dormir. À chaque fois que je suis près de m'assoupir, un horrible cri strident fait trembler les murs, me faisant sursauter à chaque fois. Et je n'ai qu'une seule impression : la folie me guette.

Je sais toutefois qu'ils ne me tueront pas. Je suis leur arme, celle qui fera gagner le Mal dans cette lutte plus ancienne que la nuit des temps.je me dois de résister à la tentation de me laisser aller, craignant davantage une vie de méchanceté que la mort.

Une lueur blanche jaillis devant mon champ de vision. Nous sommes le soir, c'est la couleur que mes yeux prennent à cette heure. Et si je perdais cette bataille? Et si je m'abandonnais aux démons? En serais-je malheureuse de conscience ou serait-ce mon nouveau mode de vie? Je n'arrive pas à déterminer si toute ma bonté partira ou non. Si j'aurai des regrets tout en perdant contrôle de mes actes ou si je deviendrai un monstre aussi cupide qu'Asmode... Ou Hadès.

Demons around meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant