Survivre pour mourir

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Infirnia

J'ouvre péniblement les yeux, un horrible mal de tête présent. Je me lève doucement et remarque que je ne suis pas chez moi. Peu à peu, les souvenirs reviennent, me donnant un sentiment horrible de fin du monde. Soudain, je me rends compte que mon dernier souvenir est que j'étais en sous-vêtements avec... Desmon. Je regarde sur moi et remarque que j'ai un large t-shirt noir et des joggings trop grands. Un léger poids s'enlève de mes épaules, mais je ne me sens pas pour autant mieux. J'enlève mes verres de contact que j'ai depuis plus de 24 heures pour ne pas qu'ils m'irritent trop les yeux.

J'observe autour de moi la pièce dans laquelle je me trouve. Les murs sont noirs et le plafond blanc. Je suis sur un lit king dont les draps sont rouges et noirs et devant ce lit se trouve une commode de chambre ou un miroir est posé. Je vois mon reflet et ce dernier m'horrifie.

Les cernes creusent des faussés sous mes yeux, mes cheveux sont en pagaille et malgré le bain, ma mâchoire garde une teinte rosée. Je regarde l'heure sur l'horloge posée au mur.

Il est une heure de l'après-midi et je serais censée être à l'école. Merde! Je me lève dans un bond et commence à fouiller dans toutes les piles de vêtements par terre pour trouver les miens. Je sors et me dirige vers la salle de bain sans réellement savoir où elle est. J'y entre et ignore le fait que la douche est en train de couler. Ils ne sont pas là alors je ressors aussitôt. J'ouvre toutes les pièces, tous les placards, rien! Je commence à paniquer de plus en plus. Où sont mes fichus vêtements?!

J'entends une porte claquer alors que mes yeux sont remplis d'eau. Je ne les trouve pas! Je me retourne et aperçois Desmon vêtu d'un jeans noir et d'une chemise grise aux manches roulées. Je suis au bord des larmes, mais je baisse la tête pour lui cacher.

-Bonjour, dit-il d'une voix neutre. Pourquoi es-tu aussi pressée?
-Je... Euh... Je ne trouve pas mes vêtements et il faut aller à l'école.
-Elle est fermée aujourd'hui, il y a une tempête de neige.

Il essaie de voir mon visage, mais je détourne encore plus le regard.

-J'ai mis tes vêtements à laver. Ils seront prêts dans une heure. Tu devrais te recoucher, tu sembles épuisée.

Au même moment, mon ventre hurle famine et il le remarque tout de suite.

-Depuis combien de temps as-tu mangé?
-J'en sais rien, longtemps.
-Assieds-toi, je vais te faire à bouffer.

Je m'installe sur le canapé, toujours ce mal de tête hantant mon crâne. Je me couche et me couvre d'une couverture, grelotant pour aucune raison. Les larmes coulent sur mes joues, mais je ne fais aucun bruit. Je ne veux pas qu'il le remarque. J'ai trop souvent été faible devant lui, j'en ai assez. J'entends du grésillement provenant de la cuisine ce qui m'ouvre de plus en plus l'appétit.

Je me relève, essuie mon visage et vais voir. Je me prends un verre d'eau sans le regarder, le bois puis me tourne et le détail sans qu'il ne le sache. Soudain, cette envie de l'avoir près de moi qui m'a prise hier revient. Je vais vers lui et entoure sa taille de mes bras et pose ma tête contre son dos. Je le sens se raidir puis se détendre doucement. Je ne suis pas habituée d'être aussi affectueuse avec quelqu'un, mais la mort d'Ophélie me hante et j'ai besoin de réconfort, peu importe de qui il vient, j'en ai besoin. Et elle voulait que je me laisse aller, que je sois une réelle ado. Mais je ne veux plus m'attacher, ça me fait trop mal.

Je me détache de lui et retourne m'étendre, cette fois en pensant aux démons. Je n'ai pas reparlé à Natura depuis qu'elle m'a annoncé que j'étais une âme pure. Ou du moins je n'ai pas voulu. J'en veux à tant de gens de m'avoir caché la vérité et pire, de ne pas me considérer comme un être qui peut faire ses propres choix. On me traite comme si j'étais une arme et maintenant, c'est seule contre tous.

Demons around meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant