Partie 7

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- Quoi ? Criais je sans le faire exprès. Tout ces signes: les discussions que j'avais avec lui ses regards et ses sourires, que j'ignorais volontairement en me disant qu'il me voit comme sa fille. Mes doutes se sont confirmés.
- Tu m'as bien entendu je crois que je suis tombé fou amoureux de toi. En plus ta mère est d'accord.
- Qu'est-ce que ma mère vient faire dans l'histoire ?
Il était là devant moi avec son air de chien battu. Mais j'insistais quand-même.
- Réponds moi!
- On va d'abord s'asseoir et tu vas te calmer je te raconterai tout. Dit il en me montrant un petit salon aménagé que j'avais pas remarqué.
On dirait qu'il parle avec une malade mentale. Je suis loin d'être folle je veux seulement savoir ce que ma mère à encore manigancer.
- Hier j'ai croisé ta mère qui rentrait à pieds alors je l'ai proposé de la ramener et elle a accepté.
- Ça ne répond pas à ma question. Dis je d'un ton assez cinglant.
- Tout au long du trajet elle chantait tes louanges. Alors je lui est fait part de mes sentiments pour toi puisque c'est  mère, je trouvais ça évidant. Khadija j'ai dépassé l'âge de m'amuser.
Je ne parlais toujours pas, trop surpris par ses révélations. Je savais qu'elle préparait quelque chose de là à chanter mes louanges. Son amour pour l'argent la tuerait un jour.
- Khadija regarde moi. Je ne badine pas en t'avouant mes sentiments. Elles sont vraiment sincère, je t'apprécie plus que je devrais. Je t'avoue que je te voyais comme une fille puis mes sentiments ont changé. Je te jure sur ce que j'ai de plus précieux je prendrais soin de toi et je veillerai à ton bonheur.
Je me levais et s'apprêter à partir quand il me prends le bras et me retourna de façon à que mon visage soit prêt du sien.
- Ne me laisse pas sans réponse. Au moins promet moi que tu vas y réfléchir. Termine t- il en me suppliant.
De toute façon promis ou pas je vais y réfléchir.
- Promis. Dis je en m'en allant sans me retourner.
A la reprise du travail, j'essayais de me concentrer en vain.
A la descente je me précipitais pour rentrer avant de croiser Ibrahima, j'ai pas envie de le voir encore moins parlé avec lui.
Arrivée à la maison, je demandais maman au près de Dienaba mais comme d'habitude au lieu de me renseigner elle se mêlait  de qui ne la regardait pas. Après m'être doucher, prier et manger, j'allais rejoindre ma mère qui est arrivée entre temps.
J'entrais dans la chambre pour lui demandait ce qu'elle a dit  exactement à Ibrahima et je vois Dienaba qui rapporte des potins à maman. Elle changerait jamais à 16 ans elle ne sait ni cuisiner ni faire le ménage à part se maquiller et s'habiller à la dernière mode. Quand elle était née elle était hyper mignonne et à 13 ans elle nourrissait l'amour du maquillage gâchant ainsi sa beauté naturelle. Son visage est couvert d'acnée et elle a une forme Y.
- Yaye ça va ?
Aucune réponse nada je crois que c'est ça que Astou appel "vent".
- J'ai parlé avec Mr Gaye.
Et là son visage s'est illuminé comme une petite fille qui a reçu une nouvelle poupée.
- Il t'a parlé c'est bien. Qu'est-ce que tu vas mettre pour aller dîner avec lui? Demande t- elle surexcitée.
- Quel dîner? Il n'y a pas de dîner.
J'étais ahurie je ne vais quand même pas sortir avec lui de si vite. Après ma réponse son visage est devenu tellement froide et  que qui ne se voyait ses rides soulignés ses yeux. Elle ressemble maintenant à la sorcière qui donnait la pomme empoisonnée à Blanche Neige. Dienaba était tellement concentré qu'on dirait qu'elle regardait un film tant attendu.
- Yaw lanla? An no fi méle ba nga koy diay nekh. Yaw beugue nala nangoul kegn. Ish. ( Qu'est-ce que tu as. Il t'aime sort avec lui.). Son ton était sans réplique
Je baissai la tête instinctivement et entre temps j'ai pu voir le sourire machiavélique de Dienaba. Ne sachant que dire je décidais de sortir de cette chambre.
- Loy bagne beau na riche na.( Pourquoi tu refuse il est beau et riche). Renchérit Dienaba qui m'arrêtai net dans ma démarche.
- Wakh deugue.( C'est vrai). Dit ma mère.
Je fronce les sourcils. Elles sont vraiment  matérialiste.
- Mouy niangual.  ( Et elle fait ses grimaces)
-  Niangual lou ma dé. ( je ne fait pas de grimace)Répondis je en fusillant Dienaba du regard.
- Niangual loul dé da niaw rek. ( elle ne fait pas de grimace elle est juste moche). Rajoute ma mère.
C'était plus que j'en pouvais supporter, je sors immédiatement de la chambre.
Ces genres de remarque j'en ai entendu pendant des années. Ce qui occasionna  une grande manque de confiance en moi. A 14 ans j'entendais toujours ces petites remarques qui me fendait le coeur. Tout le monde s'y mettait la famille, les connaissances et parfois même les amis. Quand Sokhna dit "aujourd'hui tu es belle" et que Astou demande " donc elle était moche " et que Sokhna répond à l'affirmatif et se moque de moi en riant. En disant ça elle prenait une partie de moi tout les jours. Je pleurais  sans cesse quand je les entendait. Tout les jours je me répétais les mêmes phrases " je suis belle, je suis magnifique". Et quand je faisais des exposés j'avais toujours le nez enfouis dans mes  documents par manque de confiance. C'est en partie l'une des raisons que je me suis voilée. La première fois que je l'ai fait j'ai entendu plein de compliments et j'ai continué dans cette voie sans oublier Dieu bien sûr. Et en seconde c'est mon prof de français Mme Dieng qui m'appelait la " petite mignonne" c'est grâce à elle que je peux maintenant parler en public sans problème et je la remercie en lui rendant visite régulièrement.
Je me précipitais dans ma chambre parce que je crois que je vais craquer et j'ai surtout pas envie de pleurer. Mon père et Papa ne devrait pas tarder. J'appelais Astou et Sokhna après le dîner et elles me répondaient la même chose : tente ta chance.
C'est auprès d'Alioune et de Papa que j'ai eu une réponse qui me satisfaisait. Ils disent que je dois réfléchir et écouter mon cœur. Il faut reconnaitre qu'Ibrahima ne me laisse pas indifférent.
Le lendemain j'étais au top de ma forme, je crois que j'ai pris la bonne décision. Tout au long de la journée tout mes pensées étaient dérivé vers lui. J'avais hâte de prendre ma pause déjeuner. Je me dirigeai vers son bureau à la pause je ne voulais pas attendre. La porte était grande ouverte je le trouvais entrain de ranger ses bagages.
-   Salut. Dis je doucement.
- Salut. J'allais te rejoindre.
Il semblait gêné.
- Je voulais te parler.
- Tu sais que tu peux prendre tout ton temps j'attendrai je suis très patient tu sais.
Je voulais rire mais je me suis retenue de justesse. Je repris un peu de mon sérieux et essaya de rester froide et détacher.
- Que les choses soit claire.

Khadija Ou la DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant