Partie 20

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Le lendemain matin, je me suis mise à faire le ménage, la vaisselle et la lessive. Monsieur n'était pas là, il a même pas dormi avec moi d'ailleurs. Il s'est levé de bonne heure et s'en est allé en mettant la radio à fond, il a laissé la lampe allumé. Un mélange parfait pour me rendre colérique. Je ne retrouvais pas le sommeil alors je me suis levé malgré moi. Quand je me suis regardé dans le miroir, je me remis à pleurer. Tout les souvenirs de la veille affluaient, les mots vulgaires qu'il avait à mon égard et surtout la gifle.
Comment a t-il osé lever sa main sur moi ?
En conséquent, j'avais les yeux cernés, complètement rouge, j'avais mauvaise mine, ma peau était tiré. Heureusement, que j'étais noire sinon sa main aller se voir sur ma joue.
J'avais cour le soir mais j'avais aucune envie d'y aller.
Après avoir fini les corvées je me posais devant la télé. Je regardais l'un de mes films d'animations préféré Happy Feet. Cela m'a fait pleurer plusieurs fois, me rappelant indirectement ma douleur.
Au dernier moment, je me décidais d'aller en cour, c'était mieux que de rester là à déprimer. Malheureusement, j'avais cour d'économie, le prof était une vielle dame qui aurait dû prendre sa retraite il y'a longtemps. Elle perd complètement la tête, aujourd'hui elle peut te dire une chose et demain ce sera autre chose. Heureusement que Google existe sinon à l'heure qu'il est nous serons perdus.
Je m'installe au fond de la salle, et m'assoie confortablement sur ma chaise. Surprise, c'était pas notre habituelle folle dingue de professeur. Mais quelqu'un de plus jeune, dans la trentaine, des yeux rieurs, une petite barbichette; dans l'ensemble il est plutôt mignon.
Il s'est avéré qu'il s'appelait Monsieur Seck, qu'il vient d'être permuté ici et que la vielle cruche a enfin pris sa retraite. Alléluia !
Le nouveau professeur était drôle, je prenais beaucoup de plaisir en suivant son cours. Je me surprenais à rire même au larme.
J'avais mis toutes mes soucis conjugale entre parenthèse, pour goûter à pleine dent à ce cour. Le cours était terminé bien trop vite a mon goût. Rien qu'a l'idée de rentrer me terrifie, je sais que je devrais pas, mais j'appréhende carrément mon retour.
Je ne sais pas si je devrais en parler ou pas. Il m'a quand même giflé, ce n'est pas rien.
Je mis mes écouteurs et met le son à plein volume. Rien que pour me retarder je prends un bus au lieu du taxi habituel.
Je montais les escaliers avec lassitude, mon cœur battait hyper vite.
A peine ouvert la porte qu'il me sauta dessus.
- Bon sang ! Je m'inquiètais mon cœur, tu es saine et sauve!
Rassurez moi il vient de m'appeler "mon coeur" et il s'inquiètais? Je crois qu'on a remplacé mon mari.
- Je suis vraiment vraiment désolé pour hier, j'aurais pas agir impulsivement. Il faut reconnaître que c'était Ta faute.
- C'est maintenant de ma faute!
- Tu ne pouvais pas te vêtir autrement ?
- Je voulais juste te faire plaisir, je ne supportais plus cette guerre froide qui s'est instauré entre nous.
- Il suffisait juste de venir me parler.
Il disait cela comme si c'était évident.
- Tu plaisante j'espère.
J'étais pas en colère mais complètement dépitée. Ma voix se brisa au beau milieu de la phrase.
- Je te promet que je ne te traiterait plus de la sorte.
- Les insultes et la gifle ne peuvent pas s'effacer par ce que tu es désolé. Cela m'a fait extrêmement mal.
- Bébé toi aussi n'en parlons plus. Archive le dans un coin deta tête. Je t'aime et tu es l'amour de ma vie, oublie tout ça et repartons à zéro s'il te plaît.
- Je ne sais pas.
- Je te promet sur ce que j'ai de plus cher que je ne recommencerai plus.
-Ok, je vais prendre une douche.
- Fais vite je réchauffe le dîner.
Pendant le dîner, j'étais complètement ailleurs et réfléchissait sur tout ce qu'il m'avait dit la veille et aujourd'hui. Il a beaucoup insisté sur le fait que c'était ma faute, c'est peut-être le cas. Au lieu de prendre mes distances, je pourrais essayer de sympathiser avec lui et même l'inviter au restaurant pour lui aérer les idées. C'est quand même mon devoir de femme de rendre mon foyer convivial. Et j'essaierai de m'occuper plus de lui comme il me l'a si "gentiment" reproché.
Une fois au lit, j'ai tourné le dis à Ibrahima mais il m'a quand même pris dans ses bras. Cela me fait beaucoup de bien, malgré tout je l'aime, même si je garde une certaine rancune à son égard.
Tout au long de la semaine il était au petit soin avec moi, même s'il me rappelait que c'était ma faute si les choses tournent mal entre nous. Ce qui me soule quand même.
Cherchant à fuir la monotonie de notre foyer, nous avions décider d'un commun accord d'aller à Mbour et d'y passer le week-end.
J'espère qu'avec ce voyage je vais me lâcher un peu plus. Car depuis cet incident je me retiens sans cesse devant mon mari. Je ne rigole plus pour rien, je ne mange presque plus et je ne porte que des habits qui couvrent entièrement mon corps. Même à la maison je me permettais de porter des débardeurs maintenant je n'ose plus. J'ai l'impression que quelques choses s'est brisé en moi. Mais il faut aller de l'avant et ce week-end est l'occasion parfaite pour mener à bien mon projet.

Khadija Ou la DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant