Partie 9

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Je montais dans la voiture et colla mon front sur la  vitre de la portière,j'étais pensive: c'est la première fois que j'allais passé autant de temps avec un homme à part Alioune. Bizarrement je lui faisait confiance je pourrais lui confiait ma vie sans hésitater. Il était calme, maître de lui-même et il conduisait avec une telle décontraction que j'en étais stupéfaite.
- On va où ? Risquait je de demander.
- Pointe des Almadies. Tu y est déjà aller ?
- Oui, avec mon frère et Alioune.
A l'évocation de ce dernier je vis ses mains serraient le volant et son corps était crispé.
- Vous faites les 400 coups ensemble ?
- Qui?  Alioune?
- Hum.
- Oh on peut dire ça. Dis je doucement.
- Vous êtes sortie ensemble?
- Non, ça nous a jamais traversé l'esprit. En plus l'amour qui nous lie est juste fraternel.
Après ma réponse il semblait moins crispé, plus détendu. Je crois que c'est ma mémoire qui me joue des tours.
- Et toi avec qui tu fais les 400 coups?
- Personnes.
J'étais surprise. L'amitié est très importante pour une personne comment on peut vivre sans.
- Comment ça personne ?
- J'ai pas d'amis. Répond il simplement.
- Pourquoi ?
- Je n'en sais rien, je n'ai jamais chercher en à avoir.
J'étais de plus en plus ébahie, je croyais que toute personne avait une épaule sur laquelle se reposait. Évidemment je me suis trompé puisqu'il est la preuve vivante que certaines personnes aiment la solitude. On arrivait à la plage et nous nous posâmes sur les grands rochers à l'abri des regards. Je décidais de le connaitre un peu plus puisque d'habitude on parlait de la vie dans son ensemble.
- Pourquoi tu as choisi l'agroalimentaire ?
- Tu veux vraiment savoir? Demande t- il perplexe.
- Oui, sinon je ne te l'aurais pas demander .
- Notre prof d'économie nous parlait tout le temps de développer l'économie de notre pays et pour cela il faut exploiter les ressources du pays à fond. A force d'écouter toujours le même discours je me suis dit pourquoi pas créer un entreprise qui payera des pêcheurs, des paysans et des éleveurs pour ensuite le distribuer au reste du pays. Comme il disait " mangeons locale". J'ai travaillé d'arrache-pied pour réaliser mon rêve et j'ai réussi. Conclut-il.
Comme je disais rien, il continua en souriant.
- Satisfaite?
- Satisfaite. En lui rendant son sourire.
On se regardait dans le blanc des yeux. Puis je détournai mes yeux,  il me troublait.
- Qu'est-ce qu'il y'a princesse? Il riait doucement.
- Arrête de me regarder comme ça. Dis je un peu gêné.
- Tu es juste belle ma princesse voilée.
Je continuais de sourire comme une adolescente et c'est pathétique.
- Je ne peux détourner le regard de ton visage d'ange. Oh l'amour quand tu nous tiens. Dit il avec un air dramatique et il avait placé ses mains au niveau de son coeur.
Je ne pus résister de rire.
- C'était du Shakespeare ça ? Demandais je entre deux hoquets.
- Non c'est du Ibrahima.
Lui aussi ne pouvant se retenir éclata de rire. Un rire rauque, sexy  et viril. Un homme un vrai.
On continua de se taquiner jusqu'à la boule de feu regagnait peu à peu sa demeure.
J'étais contente de cette journée même si j'étais réticente à l'idée de louper le travail je ne regrettais rien. Ibrahima est un homme merveilleux et il a la tête sur les épaules.
Il me déposa chez moi et me fait promesse de m'appeler.
A peine rentrer chez moi ma mère me lance.
- Mo guene thi yaw dé. ( C'est mieux pour toi) et elle me lance un "Thiiiiiiiiiip" d'enfer.
Elle m'a certainement vue descendre de la voiture d'Ibrahima. Je ne prend même pas la peine de lui répondre car la connaissant ça va vite se dégrader.
J'allais enquérir de l'état de mon père et de mon frère.
Après le dîner je tombais lourdement sur mon lit en pensant à un charmant monsieur se prénomma Elhadji Ibrahima Gaye.
Dans les jours qui suivirent il ne se passé presque rien à part que le mois de ramadan arrive bientôt et que tout mes amis sont occupé par leur vie professionnel. Astou déteste son patron et elle s'en plaigne tout le temps, Alioune qui stresse car les résultats de son examens ne sont pas encore donné et enfin Sokhna qui est photographe de modes est très occupée à faire des photos par ci par là et comme ça ne lui suffisait pas elle rencontre problème sur problème avec son mec. Je ne sais pas comment elle fait pour rester avec un mec pareil.
Ibrahima m'appelait très souvent, je dois avouer que depuis qu'il est plus au travail je me sens seule même si j'apprécie la compagnie de Yacine. Quand je passai les gens murmuraient entre eux, d'autres ont essayé de m'aborder avec les potins de la société mais peine perdue pour eux ils se heurtaient toujours à mon mutisme.
Mon dernier vendredi dans cette compagnie arriva trop vite à mon goût. Yacine m'a prise dans ses bras on a pleurait comme des madeleines. On s'était habituée l'une à l'autre que c'était difficile de se séparer, on se promis de s'appeler. Franchement cette petite entreprise va me manquer et le pire est que celui qui m'a embauché n'est pas là pour me dire au revoir même si je sais que je le verrai demain.
Après ma prière du Timis je reçois la visite d'Alioune. Je pensais que c'est grave il ne vient chez moi à l'heure qu'il est.
- Qu'est-ce qu'il y'a? Demandais je inquiète. Avec son visage déconfit j'avais vraiment peur.
- Tu sais que je t'aime comme ma soeur que je n'ai jamais eu. Commença t- il sceptique.
- Hum.
- Et je ne peux faire une fête sans t'inviter. Termine t- il en criant.
- Tu as réussi à ton examen?
- Oui, je t'ai bien eu hein.
- Idiot. Viens dans mes bras.
On se fait un gros câlin.
- A propos de ta fête...
- C'est pas une grande fête, c'est juste un dîner.
- Qui sont les invités?
- Toi, Coumba, deux de mes potes et leurs meufs. Tu peux inviter ton copain si tu veux.
- Je verrai après tu m'envoie l'heure et l'endroit par texto.
Je crois qu'Ibrahima ne l'apprécie pas tellement, je ne veux pas les regrouper tous les deux au même endroit. Et j'ai pas envie d'être tiraillée entre les deux.
-  Pas de problème.
- Et encore félicitation.
- Merci bébé. Je te dis à demain.
- A demain.

Dédicace à #QueenMya

Khadija Ou la DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant