Partie 24

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Je viens de me réveiller au près de mon mari. Les bruits des vagues se font entendre au loin.
Nous sommes à Sally pour fêter notre premier anniversaire, je repensais à la soirée d'hier et un sourire niais s'installe sur mon visage. On a dîné ensemble, on a dansé au clair de lune, on s'est baigné tout nu et le plus important c'était qu'on était vraiment bien ensemble. Pas de dispute, pas de stress la totale quoi.
J'enfouie mon visage dans l'oreiller tellement j'étais contente. Durant le trajet du retour, je me remis à penser à ma vie d'avant.
Il y'a un an de celà si vous m'aviez dit que je serai mariée à un bipolaire, et,essayant désespérément d'enfanter. Je vous aurez ri au nez.
Je n'y arrive pas y croire que tout ça m'est arrivée à moi. Moi!
Celle dont le nom rimait avec Célibat. Celle qui croyait qu' elle avait largement le temps de fonder une famille.
Bah je me suis trompée.
C'est ce genre de truc qui montre que Dieu existe et fais bien les choses. Il faut juste avoir de la patience et ne pas planifier l'avenir. Cela ne se passe jamais comme on l'avait imaginé. Croyez-moi sur parole!

Retour à la vie normal après ce weekend paradisiaque, mon mari et moi courons d'hôpital en hôpital.
Eh oui! J'ai fini par lui avouer que je voulais tomber enceinte. Sa réaction alla à l'encontre de ce que je prévoyai. Il sautait littéralement de joie. Mais cette euphorie est vite tombée à l'eau. Nos espoirs s'envolérent peu à peu.
On a vu toute sorte de médecin.
Et la sentence est la même:
"Ça viendra le moment voulu"
A chaque fois le toubib répète cette phrase. Cela me fait l'effet d'une épine planté au beau milieu de mon coeur.
Parmi tout ce cohu,il y'a eu du positif.
D'abord mon mari est devenu tout doux avec moi, ce n'est pas un euphémisme. Il me comble de bonheur sur tout les plans. Tantôt il m'achète des tas de cadeaux, tantôt il me donne à la place de l'argent ( que je mets directement sur mon compte), tantôt il organise des dîners romantiques qui finit généralement sous la couette.
J'avoue que je suis perdue devant tout ce bonheur. Tantôt il devient l'homme que j'ai épousé tantôt il est aussi froid, distant,méchant et autoritaire. Même si ces derniers temps ses traits de caractères sont souvent absente, dans ma tête je me dis que c'est éphémère. Il va bientôt péter les plombs, je le sais, je le sens,
j'appréhende tellement ce jour.
Cela me fait mal de penser comme ça,je sais que je devrais lui parler de son comportement mais je le remets toujours à demain. A chaque fois que je suis sur le point de le faire, je me sens coupable de lui infliger ça.
Il me loge me nourrit bien plus que nécessaire, je me sentirai égoïste de le lui imposer mes états d'âmes et comme il le dit si souvent c'est peut-être ma faute après tout je fais bêtise sur bêtise. Il faut qu'on me remette les idées en place de temps en temps même si j'approuve pas sa manière de faire.

Je suis finalement allé en ratrappage, je vais pouvoir débuter mon cinquième année in extremis. J'ai vraiment eu de la chance je me suis penchée dans les révisions très tard et je me suis sortie avec deux matières à reprendre. Au grand bonheur de mon mari qui ne cessait de me dire que c'était bien fait pour moi.
C'est quel genre de soutient ça??
Je suis consciente qu'il le fait juste pour que j'abandonne l'école et rien que pour lui prouver que je vais m'en sortir je vais m'accrocher.
C'est vraiment mesquin de sa part.

Ensuite mon frère est officiellement en vacances. On se voyait tout le temps. Soit je faisais le déplacement, soit c'est à lui de le faire. Alors Ibrahim a proposé qu'il vient s'installer avec nous ce que j'accepte de suite. On passe nos journées à flâner, à dire des bêtises, on rigole sans arrêt.
En étant moi aussi en vacances, on se couchait tard la nuit.
On passait de long moment à méditer, il me parlait de son école, des ses problèmes de coeur, ses copains. Ah! L'adolescence!
Moi j'en voulais toujours plus, et lui il ne se faisait pas prier pour parler.
Puisque je n'avais plus d'amis à part Yacine avec qui les visites se faisait de plus en plus rares. Les moments que je passais avec mon frère avec insouciance me procurait une immense joie.

Ibrahim n'est pas en reste. Il passe beaucoup de temps avec mon frère. Ils s'entendent bien j'aime bien les voir regarder ensemble un match de football ou regarder les infos à la télé.
Devant ce tableau qui s'offre à moi je ne pus qu'être comblé.

Un beau jour, je me réveille de très bonne humeur. Tout le contraire d'Ibrahim qui me gueuler déjà dessus pour que j'arrête de danser. C'est quoi son problème ish. On peut plus bouger tranquille dans cette maison.
J'espère qu'il va pas recommencer à me chercher des problèmes.
Heureusement que mon frère n'est pas là, il est allé chez une de nos tantes.
Sinon je ne saurais pas comment gérer la situation en sa présence.
A peine sortie de la maison pour aller travailler je soupirais de soulagement. Il commençait vraiment à me mariner. Depuis le temps je devrais m'habituer à ses sauts d'humeurs mais c'est le contraire cela me surprenais toujours.

Je venais de me rendre compte du vide qui régnait dans la maison. Hors de question que je prépare le déjeuner pour une seule personne. J'appelle mon beau-frère avec qui j'ai créé une sorte d'affinité pour qu'on aille déjeuner ensemble.
Voilà le résultat quand on a plus une seule amie en poche, on traîne qu'avec les membres de la famille. Je chasse de sitôt ses pensées pour ne pas bousiller ma journée.
La réponse d'Alassane ne se fais pas prier. Je me prépare rapidement avant d'arriver en retard dans notre restaurant préféré.
Il était sublime comme toujours ce bel homme.
Je le détailler sans scrupule de haut en bas. Il avait un look vraiment simpliste: chemise, pantalon et mocassin mais sur lui c'était juste sophistiqué.
-Tu as fini de baver? Demande t-il amusé
-N'importe quoi! Fis je en roulant des yeux
-Bon je te laisse pour cette fois.
Dit il en souriant de plus belle
-De toute façon tu n'a pas le choix.
-Hum... alors comment ça va?
-Ça peut aller et toi?
- Pour ma part ça roule.
Où est ton cher mari?
- Sûrement au travail. Dis je d'un ton détaché
- Vous avez de nouveau des problèmes?
Depuis le temps Alassane est devenu mon confident. Je lui racontait tout ce qui me tracassait de même que mes problèmes conjugales. Sauf l'épisode de la "gifle" j'ai trop honte d'en parler même si je sais que mon beau-frère est quelqu'un de très compréhensif.
-Non.
- Tu peux le dire à tout le monde sauf à moi.
Allez bébé dis tout à tonton Alassane.
Sa dernière phrase me plonge dans un fou rire incontrôlé. Il avait pris une voix complètement ridicule. S'il cherchait à me distraire bah il a réussi.
- Ok... Tonton je vais m'exécuter. Répondis je dans le même ton que lui.
-Je suis toute ouïe. Dit il en reprenant son sérieux.
-C'est toujours la même chose.
- Le fait qu'il est hyper jaloux ou le fait que tu arrive pas à tomber enceinte et que la pression monte.
-C'est un peu les deux, mais plus pour la deuxième option.
-Je sais ce que sais Coco. Il semblait soudain triste.
- C'est un sujet sensible vaut mieux ne pas en parler.
- Non, ça fait du bien d'en parler.
-Comme tu veux.
- Pourquoi on nous met autant de pression? Il y'a ta maman, la mienne, mon père, ta soeur, les tantes, les cousines! Je ne remettrais plus les pieds dans un tour de famille.
Dis je en machant rageusement mes frites
- Tu vis exactement ce que subissait ma femme il y'a quelques années. Et crois moi je te comprends. Il y'a rien de pire qu'une pression psychologique.

Pendant le denier rencontre familial j'étais sous les feux des projecteurs, on me demandait à tout bout de champs c'est quand le baptême. C'est avec une force de titan que je m'en suis sortie sans avoir fait une crise de nerf.
-Qu'est ce que tu me conseille alors?
-De prendre ton temps, de te laisser aller. Tu es encore jeune, tu as toute ta vie pour faire des enfants. Évite le stress amuse toi avec ton mari, sors, fait des rencontres Et ne laisse personne influencée tes décisions, cela ne regarde que toi. Ça arrivera le moment voulu, si t'es pas encore enceinte c'est qu'il y'a une bonne raison à celà. Fais confiance à Dieu.
-C'est comme ça que tu fais?
- Dieu n'aime que ce qu'Il n'éprouve.
- Je prendrai ça pour un oui.

On passe à un autre sujet, celle-ci réveille trop d'émotion. J'arrive à comprendre sa peine. Cela ne fais que quelques mois que j'essais d'enfanter je n'en peut plus de la pression que je subit. Lui il essaie depuis des années et il respire la joie de vivre, je l'envie littéralement. Peut être que je devrais y penser, je suis trop stressée. Je devrais me laisser aller et arrêter de voir toute sorte de médecin. Ça arrivera naturellement. C'est avec l'esprit positif que chacun vaquait à ses occupations après maintes paroles échangés.





Khadija Ou la DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant