Épilogue

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Cette femme était belle malgré les larmes qui inondaient son visage.
Elle avait une peau noire éblouissante.
J'étais claire.
Elle avait une jolie forme soit des hanches super développés, une belle paire de fesse rebondi, une  poitrine moyenne.
J'étais aussi fine que du spaghetti.
Elle avait de gros yeux, une fine bouche.
J'avais des yeux petits comme des noix de pécan, une bouche pulpeuse.
Elle est une vraie djongoma!
Comparé à elle je fais pas le poids!
Elle est loin, très loin devant moi. Je comprends son choix maintenant.
Je ne sais pas ce qui me rebute le plus entre le fait que je la détaille sans aucune scrupule ou le fait que je me compare à elle ou encore que je me rends compte qu' elle est magnifique.
Je suis pathétique!
J'ai envie de pleurer encore.
Depuis l'annonce de son accident, je n'ai pas versé de larme.
Même quand je me suis retrouvée devant lui le visage méconnaissable. Il avait pleins d'hématomes sur le visage. Des parties boursouflées, tumefié, la moitié de son crâne était enroulé d'un bandage pour protéger sa cicatrice. Il avait un appareil respiratoire au niveau de son nez relié à des machines qui faisaient un bip régulier.
Il avait le bras gauche cassé, les côtes en piteux état et j'en passe.
En résumé, il est dans la merde.
Le camion qui l'a percuté ne l'a pas raté.
Depuis deux semaines il est dans le coma.
Ibrahim voulait rejoindre sa famille à Thies et en conséquent un camion lui est rentré dedans.
Le chauffeur est sortie presque indemne de cet horrible accident. Alors que mon ex mari  a eu à recevoir tout les sévices.
Donc depuis deux semaines je viens régulièrement à l'hôpital.
Je parais impassible, je me rends pas compte de ce qui est arrivé.
Je me charge de consoler la famille d'Ibrahim.
Surtout sa mère qui ne fait que pleurer, elle a perdu son éclat d'antan.
Et aussi de La fuire.
À chaque fois qu' elle essaie de m'approcher je me braque, je trouve une excuse et m'éloigne aussitôt.
Quand elle est là beaucoup d'émotion me submerge comme la colère, l'envie, la jalousie et de la compassion.
Malgré tout je compatis à sa douleur.Elle a l'air de l'aimer encore plus que moi.

-Je peux vous parler s'il vous plaît?

Ohhh sa voix! J'en tomberai presque amoureuse. Sa voix est si douce, si sensuelle, si voluptueuse que ça fait du bien à l'oreille.
Ça me fait mal de le reconnaître mais Ibrahim a bien choisi sa femme.

Inutile de retarder l'échéance, je savais que ça devait arriver cette discussion.
- D'accord!
Elle se dirige vers la sortie et naturellement je la suis.
Le trajet se fait dans le silence.
On s'assoit sur un banc public avec la mer à perte de vue.
Il faisait presque nuit le soleil a regagné sa demeure. Les nuages couvraient le ciel.
C'était magnifique! Ma Shaa Allah!

- J'ai parlé avec belle maman.
Je crois que personne ne connaissais mon existence en presque deux ans de mariage. Dis t-elle tristement

Elle avait l'air chamboulé, perdu et surtout la souffrance se lisait dans ses yeux.
Je connaissais ce regard pour l'avoir vécu.
Rokhaya souffre vraiment de cette situation.

- Je croyais que vous me connaissiez tous. C'est ce qu'il m'avait dit.
La surprise que j'ai eu quand on m'a demandé qui suis je moi sa deuxième femme.

Ibrahim qu' est ce que tu as encore fait!

- Et si tu commençais par le commencement?
Proposais je

- Je travaillais comme ménagère dans sa maison de Thies. Il faut dire que c'était le travail de ma maman mais souffrant d'une arthrose elle ne pouvait l'accomplir alors j'ai pris le relais.
Il y venait rarement alors c'était pas grave ça passait inaperçu. Alors un jour, il m'y trouva. Après moult négociations, il avait finalement accepté de me laisser continuer mon travaille car on en avait besoin. Je ne pouvais pas me permettre d'être au chômage.
Il est resté une semaine se révélant compatissant, gentil, ouvert et plein de bonne foi.

Khadija Ou la DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant