Partie 19

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Les recherches d'appartements prennent toute mon énergie. Je voulais compter sur l'aide de mon très cher mari mais monsieur s'en soucie guère. Les appels d'Alassane devenaient de plus en plus fréquent. Et comme d'habitude je l'ignore royalement. Un jour où l'autre je devrais y répondre et ce sera maintenant.
- Qu'est-ce que tu me veux?
- Je vais bien et la famille aussi merci de demander.
Je sentais qu'il souriait à l'autre bout du fil. Je fais comme si j'avais rien entendu.
- Tu veux quoi?
- On peut se voir dans quelques heures ?
- D'accord je suis à la maison.
- Autre part.
Je ne sais pas si c'est descent d'y aller.
- Où ? Quémandais je toujours sur un ton cassant
-A ***** , vers 10h
- D'accord. Raccrochais je sans attendre mon reste.
Je ne sais pas si je prends la bonne décision mais une chose est sûr il va m'entendre.
- Je t'écoute. Dis je à peine assise
- Je voudrais d'abord m'excuser pour la dernière fois c'était vraiment déplacé de ma part.
- Ok
- Je ne doute pas de la sincérité que te porte ton mari mais je crois qu'il ne t'a pas tout dit.
- Continue. Dis je intéressé même si je sais que je dois me méfier et que j'entre dans un terrain inconnu. Mais ma curiosité m'empêche d'écouter la voix de la raison. On sait tous qu'il faut jamais écouter les mauvaises langues mais on le fait quand même.
- Tu as sans doute remarquer que entre moi et mon frère c'est pas le grand amour.
Mon silence l'affirma.
- Cela remonte à peu près le décès de père. Ibrahima était jeune et ambitieux mais sa mort l'a complètement bouleversé. Toute la famille était présente pour le deuil c'est dans ces conditions qu'on a su que papa possédait des terres exploitable mais ils étaient à l'abandon. Après cette annonce ton mari a repris du poil de la bête c'est là qu'il a décidé de suivrevoivoie actuelle. Il a voulu que je le soutienne au lieu de ça je lui est dit que son idée était utopiste, irréalisable. Je lui est dit de l'oublier et faire autre chose de sa vie. Malgré son jeune âge Amina a rejoint mon avis. Et je crois que cette histoire lui est resté à travers de la gorge.
- Pourquoi tu dis cela ?
- Depuis ce jour il s'est renfermé sur lui-même il a arrêté de me demander conseil et mes avis. Et tout cela c'est de ma faute.
- Et tu n'a rien fais pour y remédier n'est ce pas?
- Exact!
- C'est quoi le rapport avec Amina et sa passion culinaire ?
- En cassant tout lien avec moi il a fait de même avec ma petite soeur alors quand elle a voulu faire une formation il lui a formellement expliquer qu'il ne payerait pas ses études trouvant cela absurde d'avoir le bac et ne faire rien d'autre que des plats servies dans un restaurant pourri.
- Comme tu l'a fait avec lui. Soulignait je
-Une sorte de vengeance personnelle.
Ni lui ni moi n'ose briser ce silence qui s'est instauré. Quelque chose clochait dans cette histoire en mettant le doigt dessus cela me mis immédiatement en colère
- Tu as brisé les rêves d'un jeune garçon et sûrement sa confiance en soi. Tu as jamais remarqué qu'il essaie de perfectionner tout ce qu'il faisait hein! C'était pour t'impressioner te montrer qu'il a réussie. Il n'a plus son père pour lui dire "je suis fier de toi fiston" il lui reste que toi son frère aîné qu'illustre la grandeur de papa et tu n'avais rien d'autre à foutre que de lui dire d'abandonner tu as quoi dans la cervelle ? Et les études d'Amina tu peux très bien les payer tu es professeur dans une université privé tu es très bien payé et tu n'a pas d'enfant à ta charge!
L'évocation de ce manque d'enfant était insupportable pour lui car un masque de tristesse passa sur son visage mais je ne m'arrête pas.
- Ta femme aussi elle travaille. Je crois que tu es jaloux de ton frère mais c'est pas une raison pour empêcher ta soeur de poursuivre ses rêves. Tu as déjà fait l'erreur avec ton frère aie la présence d'esprit de ne pas recommencer avec elle. Terminais je doucement.
Il ne disait toujours rien mais je sais ce que je lui est dit est entrain de mariner dans sa tête.
- Tu as certainement raison. Et non j'ai pas d'enfants mais je paye cher pour pouvoir en concevoir.
Il pose un billet vert sur la table et s'en va en me laissant pantois.
Qu'est-ce qu'il a voulu dire par là ?
Je m'en vais aussi bouillante de colère car il m'a pas expliquer ce qu'il m'a dit l'autre fois. De retour chez moi je ressasse notre conversation et je crois que je suis allé trop loin dans mes paroles mais cette histoire est stupide et immature entre frère et sœur il faut s'entre aider.

Khadija Ou la DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant