Mon esprit était embrumé. Je clignais des yeux mais la lumière était trop forte.
Le premier visage que j'ai eu à reconnaître est mon père.
Son visage était triste, on pourrait croire que j'apporte que du malheur dans sa vie.
Je fouille la pièce du regard et je ne vois pas mon bébé.
- Mon bébé?
-Ma fille t'es réveillé?
Je fais fi de sa question et continue
- Où est ma fille?
-Calme toi d'accord
-Elle avait ... pas ... crier.. Ils l'ont amené ..Pa..
Je commençais à hoqueter
-Dis moi qu' elle vas bien
Je t'en supplie amène la moi
Je veux la tenir dans mes
bras
Papa réponds moi !
- Je suis navré mais...
- Non! C'est pas possible! Ne me dis pas ça papa. Dis moi qu' elle va bien.
- C'est une décision d'Allah on doit la respecter. Tu dois rester forte!
- Je veux ma fille! Je veux voir ma fille! Papaaaa s'il te plait papaaa Je veux ma fille
Je criais à tue tête les larmes coulant à flot sur mon visage.
J'essaie de me lever pour aller la chercher là où elle est mais une douleur lacinante au niveau de mon entrejambe m'en dissuade.
-Papa je veux la voir! S'il te plaît Dis je d'une toute petite voix fluette que je ne reconnais pas.
Je remarque que lui aussi son visage était baigné de larme.
Je ne veux pas accepter qu' il y a eu l'irréparable.
Je suis sûr que c'est juste un cauchemar.
On m'amène immédiatement une chaise roulante ou je m'installe.
Mes larmes redoublent d'intensité quand je vois qu'on entre dans une morgue.
Mon bébé est dans une morgue. Elle est réellement dans une morgue.
Son corps est sans vie?
Mounou makko geum!
On l'avait enveloppé avec les draps de l'hôpital et j'aime pas ça.
J'enlève le drap qui la recouvre et la je suis sans voix je suis choquée. Elle était toute petite, elle a un beau teint noir, une fine bouche, nez tout mignon. J'ai voulu la toucher, j'hésitais un peu par peur de lui faire du mal elle a l'air si fragile.
Encore un choc quand je l'ai touché, elle était froide et sans vie.
Je la prends et la sert sur la poitrine. Mon père voulait m'en empêcher mais je lui ai lancé un "laisse moi" froid. Il avait compris et m'a laissé tranquille.
J'ai serré mon bébé encore plus dans mes bras. Là j'ai pleuré tout les larmes de mon corps. Je l'aimais cette petite, je me suis habituée à elle. Je ne veux pas la laisse partir. Elle est censé être mon roc. Elle a pas le droit de me quitter et de me laisser seule.
Je lui chantais une berceuse avec ma voix rouillée, je lui est parlé, je lui est demandé pardon.
J'ai pleuré encore et encore. Je m'étonne d'avoir encore de l'eau dans mon corps. Malheureusement pour moi je devais la laisser. Je ne pouvais pas c'est mon bébé je ne dois pas l'anbandonner. Mon coeur était en miette. J'avais mal au plus profond de moi même.
J'ai extrêmement mal.
Je souffre. La vie a perdu ses couleurs. La seule chose dont je m'accrochais m'a laissé tomber. Il ne me reste plus rien.
Rien !***********************
J'ai assisté machinalement à l'enterrement de mon enfant. Il n'y avait pas beaucoup de monde, juste la famille et les amis proches. Pour ma part j'ai plus d'ami il ne me reste que Yacine et je ne supporte pas sa présence. Pour dire vrai je ne supporte personne. J'ai mal au plus profond de mon être et j'en tiens à tout le monde responsable.
Je suis rentrée chez mes parents, je ne supporte plus la maison d'Ibrahim et ce dernier n'a pas fait objection à cela.
À l'enterrement je l'ai vu versé deux ou trois larmes c'est tout.
Je hais tellement cette personne.
Que Dieu me pardonne!
Il a apporté que de la souffrance dans ma vie rien d'autre.Bref, les jours passent et se ressemblent dans une longue monotonie. Je passe le plus clair de mon temps dans ma chambre. Ma mère me voit comme sa plus grande déception même si elle me le dit pas je sais que je l'ai déçu. Et son regard me tue à petit feu. Avec mon père on se parle plus. C'est pas de sa faute mais j'ai pas envie de tenir une conversation. On se limite au strict minimum. Parfois il s'assoit près de ma chambre et lit le saint-coran et cela m'apaise. Ces dans ces moments que je pleure tout mon saoul . Il me reconforte du mieux qu'il peut mais je ressens toujours cette affreuse douleur.
Alioune aussi est venu pour me voir, je l'ai chassé de la maison. Certes il a eu raison au sujet d'Ibrahim mais je trouve que il ne s'est pas assez battu pour notre amitié.
Et j'en ai marre des regards de pitié qu'on me lance. Qu' on me présente des condoléances ça me fait encore plus mal.
Je peux passer des heures à regarder le plafond en m'imaginant des moment que j'aurais pu vivre avec elle.
Au début je ne pouvais pas croire qu'elle était plus là. J'avais des hallucinations , j'entendais des voix de bébé. Et je me misà crier comme une folle, puis je recommence à pleurer.
Ma situation ressemble à celle de Victor Hugo quand il a perdu sa fille. Pour se libérer et soulager son coeur il a écrit "Oh je fus comme fou". Notre prof de français l'aimait beaucoup et franchement ça m'ennuyais mais maintenant je comprends la douleur d'un parent de perdre son enfant.Je me mettais à le réciter en douceur jusqu'au passage ou il affirme
"Est ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font dans le coeur que le désespoir se lève? "
Là je met à douter. Pourquoi Il permet que je souffre comme ça? J'ai toujours été une bonne pratiquante. Alors qu' est ce qui s'est passé?
Prenant conscience que je viens de mettre en doute la bonté Divine je fis deux unités de prières pour me faire pardonner. Si j'ai tout perdu au moins il me reste la foie.********
-Je veux récupérer ma femme. Elle me manque je voulais juste lui donner le temps de se remettre de cette perte mais là j'en ai marre.Trois mois que je suis chez mes parents: c'est la première fois qu'il vient me voir. Et il se permet de surcroit d'exiger que je retourne chez lui. Je suis amoureuse pas suicidaire quand même si je retourne avec lui je verrais plus le jour.
-Khadija? On t'écoute. Dis mon père
Après avoir soufflé, comme pour me débarrasse des ondes négatives. Je dis, rectification je chuchote
- Je veux le divorce
-On entends pas. Fis l'oncle d'Ibrahim un tantinet furieux.
-Je veux le divorce. Repliquais je avec.plus de force.
Ibrahim a l'air choqué.
À quoi il s'attendais j'ai pas vécu avec lui pendant au moins 10mois ou tout au plus. Il se permet de faire le choqué.
Ça passe plus avec moi. C'est fini la Khadija faible. Je vais reprendre ma vie en main il faut savoir dire ça suffit
-D'accord on viendra dans quelque jour pour annuler ce mariage si elle y tient, car mon neveu l'aime de tout son coeur. Elle peut y réfléchir, c'est pas une décision à prendre à la hâte.
Sur ce bonsoir!
Enfin, ils prirent congé.
Ibrahim est resté silencieux, c'est le calme avant la tempête je suis sûr.
Wayyei dina kham ni fi la mayy feikk!
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Khadija Ou la Destinée
RomanceUne pétillante étudiante se mis à la recherche de stage pour pouvoir avoir son licence. Khadija y rencontre un homme charmant... Mais comme on dit l'habit ne fait pas le moine.