15 : Salomé

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Nous sommes jeudi matin. J'ai la pêche, j'ai bien dormi. Une première nuit sans rêver de lui. Je prépare mon petit déjeuner, j'ai une faim de loup.
Pendant que mon thé, drainage et élimination s'infuse, je prépare ce que je vais manger. Dans mon bol préféré, à la forme d'une vache, bon j'avoue ça fait un peu gaga la praline, mais j'adore. Je mélange des céréales, avec petits morceaux de fraises, du fromage blanc et des copeaux de chocolat. Un régal.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé le matin. Mes nuits étaient tellement chaotiques que je me levais au dernier moment. Je vous jure, quel bien ça fait de ne pas se sentir épuisée.

Je descends au salon. Comme tous les matins, je prépare la cafetière, et je fais bouillir de l'eau pour mettre dans le Thermos histoire que l'eau du thé reste chaude toute la matinée. Les clients non plus qu'à choisir ce qu'ils préfèrent. Pour les petits gâteaux, nous avons fait un contrat avec la boulangerie du coin. Elle nous prépare quelques mignardises pour les clients. Et pas que. J'avoue ça m'arrive d'en grignoter de temps en temps.

Pendant que je prépare tout ça, Naëllia allume les bougies des brûles parfums aux huiles essentielles. Puis nous prenons un café ou un thé avant de démarrer notre journée tout en papotant.

- Alors qu'est-ce qu'elle t'a dit ta mère ?  Lui dis-je.

- Elle m'a appelée en furie. Elle m'a dit que ce n'était pas elle qui devait prendre des nouvelles, et que, en tant qu'enfant, c'était à moi et pas à elle. Elle s'inquiétait, elle a fini par craquer et m'appeler avant d'apprendre que j'étais au cimetière.

- Dit donc elle n'y a pas été de main morte.

- Ah non, mais elle s'est vite calmée. Je lui ai dit que j'avais rencontré quelqu'un. Elle a tout de suite changé de voix et s'est radoucie.

- Bah dit donc, tu dois vraiment l'aimer fort ton Mika pour en avoir parlé à ta mère.

- Oui, c'est l'amour fou. D'ailleurs le week-end d'après nous allons voir mes parents. Ils veulent que je leur présente.

- Déjà ?

- Oui, ils ont dit ; pour une fois que tu as un mec, on veux le rencontrer.

- Tu as accepté ?

- J'avais d'abord refusé. Puis j'en ai parlé à Mika, et il est d'accord. Bon je te dis pas comment je stresse, et lui aussi.

- Je suis trop heureuse pour toi ma poule.

- Merci. Bon allez au travail. Madame Lanquin arrive pour sa permanente. Elle va encore me rendre dingue avec ses petits caniches. À tout à l'heure.

-  Minou Minou Minou, lui dis-je en éclatant de rire.

Elle sourit puis réplique ;

- Roh arrêtes ! Ce n'est pas toi qui te la paye.

- Non, moi je commence par Monsieur Bousquet. Il est vieux, tout ridé, et croit pouvoir rajeunir juste avec un massage du visage.

On éclate de rire, et on part chacune accueillir nos clients.

La journée passe vite. Il est déjà 17h35. Encore trois clients et je rentre à l'appartement.
D'ailleurs la cliente n'est toujours pas là.
17h45 je crois qu'elle ne viendra plus.

PassionnellementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant