1 : Salomé

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Demain c'est le grand départ. Le jour J. Le jour où ma vie va changer.

Les questions fusent dans ma tête. Je me demande si tout va bien se passer.
D'après ce que dit mon père ; le tout c'est de ne rien regretter. Puis si jamais, je peux revenir. Au moins j'aurai tenté ma chance.
Il a raison, mais le stresse commence à monter.

- Salomé es-tu sûre de n'avoir rien oublier ?

- Oui maman ! Permis de conduire, carte d'identité. Et un sac à dos avec tout ce qui est important pour les jours à venir.

Si ma mère s'y met, on est mal barré. L'angoisse va être au plus haut point. Et je ne vais pas réussir à partir.

- Tu ne veux toujours pas que je t'accompagne jusqu'à là-bas ?

- Non. Je suis une grande fille. Tout vas bien se passer.

- Tu me promets que tu feras attention ?

- Promis maman. Puis tu sais, le téléphone existe aussi là bas. Je ne suis pas partie à l'autre bout du monde.

- Tu as raison. Je m'inquiète pour ma fille. Tu verras plus tard quand tu auras des enfants !

Pour avoir des enfants, il faudrait peut-être que je trouve l'homme avec qui passer ma vie. Ce n'est pas gagné d'avance.

Je ne suis pas très à l'aise avec moi. Difficile alors de trouver le grand amour.
En même temps avec mon physique, pas étonnant que personne ne se retourne sur moi.

Je suis brune, d'une taille correcte et un peu rondelette.
Avoir des formes me complexe, je ne suis pas du genre extravagante, je suis même plutôt timide, réservée, toujours sur mes gardes et jamais optimiste.

La confiance en moi n'a jamais été un de mes points forts. Alors quand il s'agit d'aller parler d'amour à un garçon faut pas trop compter sur moi.

Bien sûr j ai déjà eu des aventures, mais beaucoup d'un soir, par des soirées un peu trop arrosées où là, ma confiance montait en flèche, mais redescendait d'un coup le lendemain.

J'ai eu aussi une histoire de plusieurs semaines. Je croyais l'aimer jusqu'à ce que je me rende compte que je n'étais pas heureuse et encore moins amoureuse.

Aujourd'hui c'est mon vingtième anniversaire, mon vingtième Noël, et bientôt ma vingtième nouvelle année passée presque seule, sans compagnie masculine à mes côtés.

Ma meilleure amie Naëllia a toujours été là pour moi.
Nous nous ressemblons pas du tout.
Elle est grande mince, blonde, intelligente, grande dragueuse et surtout elle sait attirer le regard des hommes et leur dire ce dont elle veut en tirer.
Elle me dit toujours que je passe à côté de belles choses, que si je m'ouvrais plus ça serais plus facile.

C'est vrai que je suis passée à côté de pas mal de choses. Des garçons qui m'intéressaient finissaient souvent dans ses bras.
Jamais je n'ai pu lui dire, jamais je lui en ai voulu. Tout ça n 'était qu'une preuve en plus de la timidité et surtout que l'amour n'était pas fait pour moi.

Elle et moi, nous nous sommes connues au collège. Nos études ont suivi dans le même lycée professionnel. Elle pour la coiffure. Moi pour l'esthétique.

Elle travaillait dans un petit salon franchisé. Sa paye était correcte, mais elle ne s'entendait pas avec ses patrons. Ensemble, ils ont finit par se mettre en accord pour un licenciement à l'amiable.

Moi je travaillais dans un petit salon de ville. Ma patronne a dû fermer son institut il y a deux mois. Malheureusement elle a fait faillite. En même temps, pas étonnant dans une petite ville comme celle-ci. C'est tellement désert.

Avec Naëllia, nous avons fini par faire un projet ensemble. Ouvrir notre salon reliant la coiffure et l'esthétique.

Nous devions trouver un lieu. Nous voulions quitter toutes les deux notre petit village. La côte bretonne, le froid, et les rues trop désertes. Nous voulions le soleil, la ville, le bruit, sans oublier de garder la plage à distance pour les jours de chaleur et de détente.

Nous parcourions les annonces quand nous sommes tombées en accord sur ce lieu.

Un seul coup de téléphone émis, et notre visite était programmée dès le week-end qui arrivait.

La visite s'était bien passée. Un gros coup de cœur pour nous deux. Des espaces immenses où l'on pouvait séparer coiffure et esthétique et en même temps un endroit où l'on pouvait instaurer un coin coffee & tea relaxant pour les clients en attente d'une prestation ou tout simplement voulant se détendre ou discuter.

En parlant de clients, nous avons eu du mal à nous décider.
Elle voulait mixte, ça lui facilitait la tâche pour la drague, puis ça ferait grimper le chiffre d'affaires.
Moi je voulais juste un salon femme. Plus facile pour faire la discussion et j'avoue que les hommes me mettent mal à l'aise.
N'arrivant pas à nous décider, nous avions opté pour un pile ou face. Forcément elle avait  gagné.
La chance n'était pas pour moi.
La condition était que j'acceptais juste pour les soins, pas d'épilation hommes, et que si ça devait mal se passer je bannirais les hommes du salon.

Nous n'avions plus à nous soucier du logement.
À l'étage du local, se trouvaient quatre appartements liés directement au salon.
Chacune aura son espace, son petit chez soi.
Ça me soulageait, parce que j'avais peur que la cohabitation ne se passe mal.
Par la suite nous pourrions même louer les deux autres appartements.

Tout était parfait.

La banque a approuvé notre projet. Le crédit n'a pas eu de mal à passer.
Les parents de Naëllia sont les patrons d'une grosse entreprise de télé marketing. Ils se sont porté garants.
Ils ont aussi donné un acompte pour faciliter le prêt à la banque.
Quant à mes parents, eux, nous ont payé les travaux à effectuer et les frais de notaire.
Ils n'ont pas vraiment de mal. Ils gagnent bien leur vie. Mon père est vétérinaire dans son propre cabinet. Ma mère elle, travail au ministère de l'agriculture en tant que vétérinaire pour les chevaux.
Ils se sont rencontré durant leurs études et ne se sont plus jamais quitté.
C'est tellement beau.
J'aurai tant aimé que ça m'arrive un jour.

Il ne manquait plus que la signature chez le notaire et notre clientèle à trouver ! Mais là où nous serions installées il n'y avait aucun doute à se faire.

PassionnellementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant