Un cheikh amoureux

Chapitre 1

    Poussée à s'engager plus loin, Ella regrettait un instant d'avoir quitté l'Ecosse. Si ce pays semblait être tiré d'un tableau fraîchement peint, Ella était perdue. Après tout que venait-elle chercher à l'étranger ? Du réconfort ? De la solitude ? Du travail ?
Tournant en rond dans les rues maintenant désertes, Ella sentait son pouls devenir douloureux à force de taper dans ses tempes.
Elle aurait dû se renseigner auprès d'un habitant d'ici au lieu de demander son chemin à une américaine pensa-t-elle en tirant sa valise.
Relevant ses cheveux en tirant sur le ruban, Ella écoutait les rues désertes, angoissée avant d'entendre des petits pleurent. Attirée par ces petites voix tirant sur des cris de bébé, Ella avait accéléré le pas pour découvrir de petites filles main dans la main.
— Bonsoir que faite vous seules ? Demanda-t-elle en espérant qu'elles puissent comprendre sa langue et surtout si elles-mêmes parlaient.
— Maman nous a oubliés. Pleurnicha l'une d'entre elle perdant l'équilibre.
Lâchant sa valise, Ella avait fait tomber ses genoux près des deux anges.
— Une maman n'oublie jamais leur enfant je suis sûr qu'elle est tout près.
Jetant un œil inquiet au trottoir vide, Ella n'était plus sûre de ce qu'elle avançait.
— Le soleil est partie ce couché avant nous. Dit l'autre enfant en essuyant sa joue lisse.
Depuis combien de temps elles étaient là ? se demanda Ella en regardant leurs petites lèvres sèches.
Attrapant sa valise, elle s'était baissée à nouveau. Les mains jointes, l'une d'entre elle s'était approché en levant ses petits pieds. Fouillant dans sa valise à la recherche de sa bouteille d'eau, les deux petites filles avaient élargies leurs yeux noisette en plongeant leurs petites mains dans sa valise.
— Tu cherches quoi ?
— J'ai trouvé regarder ce que j'ai là !
Sortant ses biscuits sous les regards illuminés des enfants, Ella les avait aidés à boire dans sa bouteille d'eau avant qu'elles ne dévorent les biscuits.
Trop ému de voir ses deux fillettes seule, Ella réfléchissait sans relâche à une solution.
— Je me prénomme Laila et c'est Lana !
— Et moi c'est Ella.
Avançant toutes les deux vers elle, les deux petites avaient serrés son manteau. Leurs teints de lys étaient souillés de poussières, son cœur c'était serré.
Soulevant la première enfant, la deuxième était montée sur son genou plié pour prendre place dans ses bras. Grâce à leurs poids menu, d'un bras, Ella avait réussi à les encercler contre elle.
— Serrer moi très, très fort. Ordonna Ella d'une douce voix.
Les couvrant de son manteau, Ella avait soulevé sa valise en marchant difficilement.
Et par miracle un taxi c'était aventuré dans la rue noir.
— Oh merci ! S'écria Ella en lui faisant des signes pour s'arrêter.

Cachant les deux enfants qui n'étaient encore que des bébés, Ella sentait une tension peser dans la voiture.
— Il y a un problème ?
— Je ne devrais pas être sur la route mademoiselle tout le monde a eu l'ordre de rentrer chez eux.
Joignant ses mains nerveusement, Ella avait vu des voitures rouler dans l'autre sens munit de sirène et d'artillerie lourde.
— Pourquoi ? Demanda Ella la voix tremblante.
— Les deux filles de notre Cheikh ont disparues l'alerte rouge a été ordonné.
Une panique l'avait envahie ce pourrait-il que ce soit les enfants blotti sous son manteau ?
— Deux filles vous dites ? Demanda Ella en serrant les pans de son manteau.
— Deux petites filles des princesses de deux ans de fausses jumelles ! s'écria le chauffeur inquiet comme si c'était les siennes. Tout le monde est affolé !
— Alors cessez de l'être je crois qu'elles sous mon manteau. Lâcha Ella terriblement effrayé.
D'un regard dans le rétroviseur, il avait garé la voiture sur le bas-côté pour se retourner.
Écartant son manteau pour lui montrer, Ella n'avait pas perdu de temps pour se justifier.
— J'étais perdue et je les ai trouvé en pleur dans une rue, j'avais l'intention d'attendre d'être à mon hôtel pour prévenir la police, je n'ai plus de batterie il faut me croire je n'ai rien fait je... Je viens d'arriver.
Sous le regard de l'homme âgé, Ella avait baissé les yeux sur les deux enfants.
Dans quel pétrin elle s'était mise.
— Montrer moi votre téléphone. Ordonna ce dernier.
Ella s'était exécutée terrifiée.
— Vous pensez que je vous l'aurez dit si j'avais l'intention de les enlever ? Insista-t-elle.
Essayant d'allumer son téléphone un grand nombre de fois, il avait fini par lui rendre.
— Il faut les ramener au plus vite avant que le cheikh face une bêtise.
Une bêtise ? Revoyant l'artillerie d'il y a quelques minutes, Ella voulait partir au plus vite.
— Alors sans moi je vais descendre et puis.....
— C'est vous qui les avaient trouvés c'est à vous de lui rendre.
— Pour qu'on m'accuse de kidnapping ? S'écria Ella alors qu'elles avaient remué sous son manteau.
Sans un mot il avait repris son trajet sans répondre à ses inquiétudes.

Portant ses mains sur son visage, Ella frissonnait de tout son corps de peur, avec l'envie d'étrangler sa vieille tante de lui avoir payé ce cadeau d'anniversaire. Elle allait mourir à vingt-trois ans ou bien elle allait vieillir dans une prison salubre de ce pays pour enlèvement. Gagnée par la panique, Ella avait relevé la tête pour regarder le long couloir sombre, assise sur ce banc en bois opaque, elle avait l'impression d'attendre son jugement. Personne ne lui disait quoi que ce soit, pourtant le chauffeur du taxi lui avait lui avait fait la promesse d'expliquer ses bonnes intentions.

L'avait-il fait ?

Des voix en arabes c'étaient élevés au loin, avant de voir une silhouette majestueuse imposante monter les grandes marches et de là, le sabre claquant contre sa jambe n'avait pas manqué de faire pâlir Ella qui avait touché son cou la gorge rétractée. Il lui restait qu'une seule chose à faire.

Préparer son procès.