Chapitre 8

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    — Tenez votre altesse. Dit Rahkin en lui tendant un dossier très léger, beaucoup trop à son goût.
— C'est tout ? Fit-il surpris.
— Cette jeune femme semble être..... Sans problème. Avança Rahkin.
Examinant la feuille, Khalil pensait d'abord à une blague, chaque fiche qu'il exigeait avoir sur les étrangers séjournant dans son pays étaient remplie d'informations plus juteuse les unes que les autres.
Parfois grotesques.
Et là il faisait face à une fiche mince d'information.
Serait-elle née dans une grotte ?
Reposant la feuille pensivement, Khalil s'était laissé tomber sur son majestueux fauteuil les yeux plissés.
La mystérieuse fée aux yeux vairons semblait avoir plus de mystère que prévu, pensa-t-il ou bien il était en train de faire face à une simple jeune femme.
Des petits coups à la porte l'avaient sorti de ses pensées et Khalil souriait en fixant la porte.
— Entrer mesdemoiselles !
Rahkin qui avait ouvert la porte en souriant, avait laissé place à ses deux princesses marchant à grand pas vers lui. Tirant le bout de sa chemises les yeux brillants, Khalil les avait soulevé une à une.
— Que ce passe-t-il ?
— Ont veut pas que Ella parte papa. Dit Lana le visage triste.
Le cœur serré, Khalil avait détaillé leurs coiffures inhabituelles les sourcils froncés.
— Qui vous a fait ces nattes ? Demanda-t-il en touchant leurs cheveux.
— Ella ! S'écria Lana d'une faible moue.
Fixant les prunelles de Lana, elle avait avancé son corps pour se blottir contre lui, Khalil s'était ordonné de réfléchir et vite.
Frottant sa barbe sous les yeux attentif de Laila qui frottait son doudou contre son nez, Khalil lui avait souri en tenant là devant ses yeux, la meilleure des solutions.
Et comme si sa solution n'était pas suffisante pour l'instant, la silhouette de la jeune femme était passée devant la porte de son bureau.
Au meilleur moment.
— Mademoiselle Emerray ?
Cachant son amusement quand elle avait passé sa tête dans l'encadrement de la porte, Khalil lui avait ordonné de rentrer d'un simple geste de la main, tandis que Lana s'était redressée en poussant ses mains sur son torse.
— Rahkin je te présente mademoiselle Emerray.
S'inclinant devant la jeune femme son bras droit s'était éclipsé par sa droite.
— Je venais dire au revoir à vos filles. Déclara la jeune femme en joignant ses mains contre elle.
Mobilisant sa concentration sur les joues rosies de la jeune femme, Khalil l'observait en silence sous les supplices silencieux de ses enfants qui secouaient sa chemise.
— Il faut que je vous parle d'abord. Annonça-t-il en se levant pour inviter ses filles à sortir de son bureau.
Si Ella était déterminée à partir, le cheikh retardait les choses et semblait y prendre du plaisir. Joignant ses mains derrière son dos, il s'était glissé en face d'elle.
— Que souhaitez-vous me dire ? Je dois partir. Insista Ella en levant les yeux vers lui.
Sous ses yeux hypnotique et son visage ciselé, Ella s'était vu baisser les yeux sur son torse visible gravé en V puis les releva lentement, si lentement qu'elle ne l'avait pas vu s'approcher.
— J'ai besoin de vous mademoiselle Emerray.
D'elle ? Mais pourquoi ?
— De moi ? répéta Ella en laissant ses bras flasque retomber contre ses hanches.
— J'ai besoin de quelqu'un pour s'occuper de mes filles et vous êtes la personne idéale.
Clignant des yeux en croyant avoir mal entendu, Ella avait basculé son corps.
— Qu....quoi ? Moi ?
Inclinant son corps brusquement à sa hauteur un sourire c'était dessiné sur ses lèvres dures.
— Oui vous ! Affirma-t-il.
Elle avait rigolé nerveusement en posant sa main sur son nez, Khalil s'était vivement redressé la mine renfrognée.
Se moquait-elle de lui ?
— Vous savez j'ai l'habitude de subir l'attention des gens jusqu'à en devenir une bête de foire. Expliqua la jeune femme en reprenant son sérieux tout en visant ses yeux d'une main que Khalil avait pu voir trembler. Mais pas la moquerie. Reprit-elle. Vous...vous êtes en train de la faire ? Demanda-t-elle avec tant d'innocence qu'il avait radouci son visage.
— Non je ne me moque pas mademoiselle je suis sérieux très.......sérieux. Affirma Khalil en jurant voir le bleu de son œil gauche passer au vert et vice versa.
Les muscles tendus, il avait caché son intérêt presque maladive en tournant son corps pour aller jusqu'à la fenêtre.
— Je regrette mais je ne peux pas. Déclara Ella en espérant que son refus sois accepté mais le silence et la posture de l'homme détourné près de la fenêtre la fit frémir.
— Accepter je vous offre le gîte, le couvert, une belle chambre tout ce que je vous demande c'est de rester....pour mes filles.
D'une voix presque inaudible, Ella avait dut tendre l'oreille pour entendre son offre irréel, essayait-il de la convaincre en changeant sa voix ?
— Elles ont une mère non ? C'est à elle que revient cette tâche merveilleuse.
Si elle espérait attirer son attention, c'était chose faite, il s'était retourné le visage fermé en marchant d'un pas vif vers elle.
— Accepter ne m'obligeait pas à......elles vous adorent. Dit-il en changeant la trajectoire de sa phrase.
Les yeux séchés à force de les garder bien ouvert, Ella avait réprimé un frisson tant il était si proche.
Trop proche.
Basculant son corps en arrière alors qu'il s'était incliné jusqu'à atteindre son cou, Ella avait vacillé en reculant, des frissons étranges avaient parcouru sa nuque.
— Que sentez-vous comme ça ? demanda-t-il d'une voix lui ordonnant de répondre rapidement.
— Oh ça ! Je me suis permise d'utiliser une petite lotion dans la corbeille je.....il ne fallait pas ?
— Bien-sûr que si ! fit-il d'un ton rogue. Ils sont faits pour être utilisés !
Si Ella perdait le sens de ses phrases en sa présence sans doute par sa redoutable autorité, elle était sans même savoir pourquoi, prête à accepter mais voulait tout de même éclaircir un point.
— Si j'accepte vais-je devoir subir votre colère chaque heure de chaque jour ?


U,]Kj

Un cheikh amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant