Chapitre 22

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Si le décalage horaire ne l'avait que peu troublé, Ella avait passé sa nuit à réfléchir en regardant le panorama scintillant de Las Vegas dans une suite aux décors à la modernité flamboyante. Ce voyage lui permettait d'apprécier un nouveau décor, et la première ravis de ce petit détour était bien sa tante, Ella l'entendait encore crier de joie dans ses oreilles.
Traversant la pièce pour y rejoindre le lit, Ella devait admettre qu'elle aimait vivre ce petit conte de fée si bien sûr l'auteur n'était pas un féroce prédateur au caractère illisible, en laissant ses victimes faire les frais d'un tempérament de feu et de glace. Et elle en était la première à en subir les conséquences, heureusement deux petits anges rattrapaient d'un simple sourire, les continuelles sautes d'humeur de leur père.

Rejoignant la grande table du vaste salon, Ella avait pris une longueur d'avance sur le cheikh en aidant les petites à manger leurs tartines.
— Regarde-moi tout ce Bazard mon ange. Murmura Ella en rassemblant les dégâts de Laila.
— Regarde-moi tout ça ! s'exclama Lana en l'imitant la bouche encombrée.
— Dit donc mademoiselle votre support n'est pas très jolie non plus ! lança Ella en ramassant les bouts de pain laissés à l'abandon.
La petite fille avait exprimé sa faute d'un petit sourire.
— Bonjour mes anges !
A l'approche du cheikh dans le salon, Ella avait suscité un frisson d'appréhension pour la suite de la journée, en espérant qu'il les abandonne pour revêtir une tenue moins décontractée et partir à la conquête de ses affaires si importantes.
— Bonjour mademoiselle Ella. Déclara-t-il en prenant place autour de la table.
— Bonjour. Dit-elle avec légèreté.
— Comment t'a dormi papa ? demanda Laila
— Très bien jeune fille et vous ?
Si Ella était en train de vivre l'humeur calme du cheikh, elle essayait d'en apprécier les aspects avant que le vent tourne.
— Moi j'ai bien dodo papa !
— Moi aussi. Affirma Lana contre son biberon de lait.
— Et vous Ella ? Votre nuit c'est elle montrée agréable ?
Un instant déstabilisée par son ton à la fois doux et virile, Ella avait machinalement et comme un automate continué d'essuyer les gouttes de lait en cherchant la force de répondre.
— Oui très agréable je vous remercie.
Face aux appuis de ses regards insistants, Ella avait fini par lui glisser un sourire polis pour qu'il cesse rapidement. Mais il n'en fit rien, jusqu'à se demandait s'il ne le faisait pas exprès.
— Que dois-je faire aujourd'hui ? demanda Ella en attrapant son verre de jus d'orange.
— tous ce que vous désirez !
Perplexe par cette réponse trop hâtive à son goût, Ella avait fait retomber sa main sur la table le front plissé.
— Ce qui m'apporte à vous dire..... C'est à dire ?
— C'est-à-dire dite moi et j'exauce ! répondit-il à la plus grande joie des fillettes.
— Excuser mon impolitesse mais nous sommes là pour votre affaire non ?
Le visage du cheikh c'était assombri.
— En effet mademoiselle je suis là pour affaire hors cette affaire n'a lieu que cette après-midi, allez-vous m'empêcher de réaliser les souhaits de mes enfants ?
— Bien sûr que non ! répondit Ella rapidement. Je me demandais simplement.
— Et bien vous avez eu votre réponse. Nous allons donc sortir allez-vous préparer, je vais m'occuper de mes filles.
Reposant sa tasse de thé, Ella avait préféré ne pas répondre et s'en allait d'un pas pressé dans sa chambre pour se préparer, mais surtout relâcher sa frustration qu'il puisse avoir sans arrêt le contrôle sur elle.

L'estomac noué, Ella avait vu en cette balade encore de bon côté la ville était belle et voir les petites faire du manège sous l'observation vigilante de l'homme était très agréable Ella avait pris quelques photos pour garder ce souvenir à jamais marqué.
Il lui était difficile d'éviter les yeux noirs du cheikh, mais la lueur de bonheur qu'elle avait pu voir dans ses yeux quand ses filles riaient aux éclats l'avait rendu si curieuse qu'elle avait croisé son regard avant de le détourner.
Après cette matinée consacrée aux petites filles, Ella s'était confinée dans sa chambre. Retirant son manteau léger sur le dossier de la chaise, elle s'était regardée un instant dans le miroir avant de froncer des sourcils en apercevant un paquet déposé le lit.
Curieuse et persuadée que ce soit une simple erreur, elle l'avait ouvert le souffle coupé en touchant d'une main hésitante le tissu doux glisser sur ses doigts.
Ne s'attardant pas plus sur la belle robe, Ella avait refermé le paquet pour prendre la direction de la chambre du cheikh.
Tapotant à la porte doucement Ella attendait le signal pour entrer.
— Entrer.... Ella.
Sans pouvoir empêcher le sursaut de se produire, Ella était restée un instant immobile.
Comment il savait que c'était elle ?
Ouvrant la porte en la poussant à l'aide de son coude, elle le cherchait des yeux avant de le voir dos à elle près du grand vitrage imposant de la suite.
— Désolé de vous déranger mais j'ai trouvé ceci dans ma chambre il a peut-être été posé par erreur.
— Il n'y a pas d'erreur.
Serrant le paquet dans ses mains, Ella était surprise qu'il ne daigne même pas se retourner pour regarder de quoi il s'agissait.
— Il n'y a pas d'erreur puisse que c'est moi qui l'ai déposé. Reprit-il en se retournant.
La bouche entre ouverture, elle s'était décomposée en laissant un grand silence s'installer dans la pièce.
— Qu'.. quoi mais pourquoi ?
— Nous sortons ce soir. Annonça-t-il en approchant les mains dans les poches.
— Et j'ai la nette impression que vous dite ça comme si j'avais déjà accepté.
— On ne refuse pas une invitation. Rétorqua-t-il en inclinant sa tête.
— Bien sûr que si on peut ! Je n'ai pas l'intention de... porter ceci. Contesta la jeune femme en désignant le paquet.
Le feu aux joues, Ella avait réprimé un frisson quand il s'était rapproché.
— J'ai payé une fortune pour cette robe vous allez me faire plaisir et la porter s'il vous plaît.
Elle s'attendait à ce qu'il la gronde ou qu'il hausse la voix mais une fois de plus il semblait calme.
Trop calme.
— Et je peux savoir ou vous allez m'emmener ?
— Au rez de chaussé il y a assez de choses pour passer une agréable soirée. Déclara-t-il en l'obligeant à partir en direction de la porte. Je vous attends à dix—neuf trente précise dans le salon.
Coupant court à toute protestation, Ella s'était retrouvée devant la porte fermée.
Marchant comme un automate vers sa chambre, Ella avait ouvert le paquet pour faire sortir complètement la robe.
Epoustouflée par l'élégance de la robe, Ella avait poussé un souffle d'admiration avant de chercher par où elle s'enfilait.
Et par ce geste curieux elle acceptait peu à peu l'invitation du cheikh.

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Un cheikh amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant