Chapitre 31

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    Tournant énergiquement la spatule dans le saladier, Ella regardait Laila suivre la préparation prendre forme, la langue sortie prête à y gouter contrairement à sa sœur qui avait pris une longueur d'avance quand elle avait eu le dos tourné. Les laissant lécher la cuillère chacune leurs tour, Ella les regardait se fondre dans le délice du chocolat, et leurs petites bouilles tachés lui suffisait pour combler l'absence de leur depuis bientôt trois bonne heure.
— Aicha je peux vous demander quelque chose ?
— Oui bien sûr !
— Que veux dire le mot habibti ?
Se raclant la gorge dans l'attente de savoir ce que ce mot signifiait, Ella regardait timidement Aicha qui arborait un sourire.
— Mon amour. Dit-elle enfin.
Son cœur avait frémi violemment et le rouge lui avait monté aux joues.
— O....oh d'accord. Bredouilla Ella sous les yeux d'Aicha qui continuait à sourire.
— Papa nous dit ça souvent Ella ! s'écria Lana en éparpillant un peu plus de chocolat sur son visage inconsciemment.
Essuyant sa bouche avec douceur, Ella cherchait à contenir les sursauts de son cœur en émoi.
— C'est vrai mon ange ? demanda-t-elle d'une voix difficilement calme.
— Oui tout le temps même ! affirma Laila.
Se redressant en serrant la serviette dans ses mains, Ella avait tremblé de savoir enfin ce que Khalil lui glissait dans l'oreille sans cesse, et que ce soit un mot aussi force et elle se demandait à présent, si elle n'aurait pas dû rester dans l'ignorance. Affaiblie par ce qu'elle venait de découvrir Ella avait couché les petites princesses avant le gouter.
Ella était partie à la recherche de Khalil dans l'espoir de le trouver quelque part.

Une sourde rage était en train de l'envahir, et Khalil avait crispé les poings devant la quatrième pile de dossiers que son père avait visiblement pris plaisir de mettre en désordre avant sa mort. Etirant son dos il avait lâché un soupir avant de relire les premiers papiers trouvés.
— Khalil ?
Sous cette voix douce, il avait repris un léger calme en tournant la tête pour y voir la jeune femme à l'encadrement de la porte.
— Entre ne reste pas là.
Les mains jointes elle était rentrée d'un pas hésitant, elle portait un tablier de cuisine et pour la première fois, il découvrait ses cheveux emprisonnés dans un chignon en bataille.
— Que fais-tu dans cette tenue ?
— J'ai fait un gâteau pour les filles elles font la sieste en attendant qu'il soit prêt.
Décidément elle n'était pas la femme qu'il désirait, elle était la femme que beaucoup d'hommes rêveraient d'avoir.
— Approche....
S'élançant vers lui dans une trajectoire presque fébrile, elle s'était assise sur ses genoux et Khalil avait posé son front contre son épaule nue.
— Tu sembles préoccupé. Dit-elle en perçant son esprit.
— C'est le cas. Affirma Khalil. Je cherche un document que mon père aurait pu laisser dans ses papiers mais c'est un véritable fouillis.
— tu veux que je t'aide ?
Khalil avait souri.
— Tu aurais pu Ella, mais c'est de l'arabe.
Le visage éclairé de la jeune femme c'était légèrement affaissé en même temps que ses épaules.
— Oh....
Posant un doigt sur son menton pour l'obligé à tourner sa tête, il pouvait enfin savourer ses yeux troublant en se rappelant encore une fois de la chance qu'il avait.
Sensible au charme de la jeune femme, Khalil ne put réprimer un frisson parcourir sa nuque. Son accoutrement n'était pas du tout attirant, sa robe plissée par son tablier taché et ces petites particules de farine sur sa joue blanchâtre, ne ressemblait pas à l'image de celle qu'il avait en tête depuis las Vegas, et pourtant elle était aussi désirable.
— Que cherches-tu exactement ?
— Quelque chose de très important.
Une lueur d'inquiétude avait brillé dans ses yeux vairons.
— Tu veux que je te laisse ?
— Surtout pas ! Je peux très bien chercher en ta présence même si je dois l'avouer.... Tu m'empêche de réfléchir. Confia-t-il en baladant ses yeux sur elle.
Retirant ses chaussures, elle s'était calée contre lui et paraissait heureuse qu'il la laisse rester assez pour comprendre qu'elle avait en tête, la date de son départ mais Khalil ne l'entendait pas de cette oreille.
Son corps c'était laissé tomber contre le siens et Khalil avait vite repris de chercher le bien égaré de son père qui pourrait tout changer.
Khalil avait respiré profondément en étudiant de plus près les feuilles en sa possession.
Il aurait dû le faire plus tôt, pensa-t-il furieux contre lui-même. Depuis son mariage précipité il s'était laissé tomber dans une dépression qu'il avait réussi à canaliser pour le bien de son pays, mais une fois seul il se laissait aller au désespoir, un désespoir qu'il n'avait jamais cru un jour, qu'une femme puisse l'atténuer depuis plus d'une semaine. C'est bien pour cela que Khalil n'avait quasiment pas dormi de la nuit en se ressassant les paroles de son défunt père sur son lit de mort, des mots qui pourrait être la clef de tous les obstacles qui l'empêchaient d'être heureux.
Resserrant sa prise sur sa taille, Khalil avait crispé son poing en chiffonnant la feuille inutile qu'il tenait dans sa main. Chiffonnant la deuxième à sa portée, Khalil perdait patience.

Un cheikh amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant