Un cheikh amoureux

Chapitre 32

    Elle s'y attendait depuis le début de la journée, cela faisait bientôt deux semaines qu'elle se tenait encore à la merci de son puissant pouvoir qu'il exerçait sur elle pour la convaincre de rester, mais le temps s'écoulait chaque jour un peu plus et elle ne supportait plus d'être là et de faire semblant que tout était normal. C'est bien pour ça qu'elle lui avait soumis son départ imminent dans une voix tremblante et brisé.
Mais l'expression de son visage qu'il arborait depuis bientôt dix minutes sans un mot n'augurait rien de bon pour la suite
— Reste encore Ella !
Elle espérait entendre dans sa voix un ton suppliant mais, ce n'était rien d'autre qu'un ordre. Un ordre au quel elle refusait de céder.
— Non...
Un lourd silence c'était installé et la gravité de son visage au loin ne présenter rien de bon une fois de plus.
— Je reformule habibti... Commença-t-il avançant jusqu'au lit. Tu vas rester ici !
Si le mot qu'elle connaissait et qu'elle ne se lassait pas d'entendre, lui donner des frissons, pas question pour elle de continuer ainsi.
— Non Khalil cela fait déjà bien trop longtemps que j'accepte, un jour de plus et encore un, mon voyage devait prendre fin il y a maintenant deux semaine tu ne peux pas me garder à ton bon plaisir.
Serrant le coussin contre sa poitrine, Ella avait soutenu son regard.
— Je ne te laisserai pas repartir.
Sa voix était dure mais elle percevait une parcelle de douceur, une douceur qui c'était répandue dans son corps.
— Il va bien falloir, je ne suis pas ta prisonnière Khalil je peux m'en aller quand je veux !
— Mais tu ne l'a pas fait. Répliqua-t-il aussi rapidement qu'elle en eu le souffle court.
Serrant le coussin un peu plus fort, jusqu'à enfoncer ses ongles Ella venait de percer dans son regard une vérité qu'il semblait arborait fièrement.
— Oui c'est exacte parce que je pensais que c'était une bonne idée mais ça ne l'ai plus.
Ça ne l'était plus car l'homme qui se tenait en face d'elle, était et serait son seul amour impossible.
— Tu oublies Lana et Laila.
Soupirant en fermant les yeux, il venait là, d'abattre sa dernière arme.
— Justement Khalil elles s'attachent un peu plus chaque jour et c'est mal j'en ai le cœur brisé.
Hoquetant quand il s'était emparé de son visage avec rudesse, Ella avait entouré ses épaules pour se retenir de tomber.
— Raison de plus pour rester Ella ! Donne-moi du temps pour trouver ce fichu papier !
— Quel papier ?
— Papa !
Cherchant à quitter son emprise sous les yeux de Lana, il continuait de la regarder intensément.
— Khalil je t'en prie. Supplia-t-il pour lui faire comprendre fermement de la relâcher.
— Papa j'ai fait un cauchemar. Reprit la petite en marchant jusqu'à son lit.
Desserrant ses mains en les laissant glisser, Ella s'était dégagée pour sauter du lit pressée de se saisir de l'enfant.
— Ella est là mon ange, il n'y a plus aucune raison d'avoir peur. Dit-il en posant ses yeux noirs implacablement sur elle, pour lui faire comprendre ce qu'il en retournait.
— Oui ! Souffla Lana en frottant son petit nez contre sa joue.
Subissant l'un des plus gros chantages depuis son arrivé, Ella s'était permise de le foudroyer du regard une seconde fois.
Retirant son tee-shirt noir d'une vitesse étourdissante, il s'était approché d'elle en cherchant à l'atteindre d'un simple jeu de regard.
— Je vais chercher Laila nous allons dormir tous les quatre. Annonça-t-il en levant le menton.
— Oh oui ! S'écria Lana en s'agitant dans ses bras.
S'en allant fièrement d'avoir eu le dernier mot, Ella était bouleversée par ses sentiments qui ne faisaient que croître pour lui et ses enfants, mais ce n'était pas sa place, et sa femme qui était absente, allait tôt ou tard rentrer et reprendre sa place, qu'elle s'était acquise depuis bien trop longtemps. Une pointe de jalousie avait transpercé son cœur.
— Ella suis moi toute suite. Commanda uns voix qui l'avait rendu muette de protestation.
— On va dormir ensemble Ella ! Tu te rends compte ! S'écria Lana en pressant son doudou contre son visage.
Marchant à côté de lui sous ses pas pressés, Ella lui avait souri en accélérant le pas et elle avait compris une fois devant la porte, qu'il les emmenait dans sa chambre.
Le cœur affolé, il l'avait poussé avec délicatesse dans la chambre.
Déposant Lana dans le lit tout près de sa sœur qui dormait légèrement Ella s'était mise à côté des fillettes en affrontant son regard, il regardait la scène au pied du lit les mains sur les hanches et la froide détermination qu'il porter sur son visage, l'avait fait trembler.
Il n'était visiblement pas prêt à la laisser partir et Ella en devenait furieuse. Fuyant son regard en portant toute son attention sur Lana qui réclamait un câlin, Ella ne l'avait pas vu se glisser près de son visage.
— Tâche de dormir à présent. Conseilla le cheikh autoritairement.
— C'est exactement ce que je m'apprête à faire. Acquiesça-t-elle d'un ton faussement détaché.