Chapitre 35

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    Serrant son peignoir en soie qu'il lui avait offert, Ella s'était un instant sentie mal, mal de devoir encore l'affronter. Et sans même attendre d'être habillée, Ella était partie vers la porte de son bureau, le cœur voué à subir une autre confrontation.
Bien décidée à lui tenir tête Ella se sentait tout de même en position de faiblesse, il savait d'un simple regard la faire succomber.
Bien concentrée en rassemblant toutes ses forces, elle avait ouvert la porte pour s'introduire dans le bureau.
— Tu n'es pas habillée ? Demanda-t-il d'un ton abrupt.
— Non autant finir cette discussion au plus vite.
Dardant le même regard sur elle que la veille, Ella avait serré la ceinture de son peignoir nerveusement.
Agrippant ses poignets il avait porté l'une de ses mains à ses lèvres en se jouant d'elle d'un regard magnétique.
— Reste et cette conversation cessera immédiatement.
— Je ne peux pas Khalil.
Ses traits semblaient se tailler dans son visage en marbre.
- Si tu parts je te suivrais. Dit-il d'une voix menaçante.
Il avait pressé ses doigts sur ses poignets, mais Ella n'y avait guère prêté attention.
— Cesse de fonctionner avec du chantage Khalil tu ne peux pas obtenir toujours ce que tu veux.
— Alors c'est que je ne t'ai pas montré de quoi je suis capable !
Une violente bouffée de chaleur l'avait consumé.
Elle devrait être heureuse qu'il veuille la garder auprès de lui, elle devrait se mettre tout contre lui et se laisser porter par la passion, mais elle n'y arrivait pas.
— Et si tu ne le trouve pas ?
— Je vais le trouver fait-moi confiance. Répondit-t-il d'une voix rauque.
— Et après que vas-tu faire ?
Déposant un baiser passionné sur ses lèvres, elle avait fermé les yeux en laissant son corps la dominer.
— Ensuite je t'épouserais. Lâcha-t-il si férocement qu'elle avait rouvert les yeux pour le voir s'éloigner jusqu'à son bureau.
Ses jambes ne la tenaient plus, le regard vitreux, ils s'étaient fixés l'un l'autre pendant un long moment avant qu'il hausse un sourcil.
— Parle ma chérie j'ai hâte ! Dit-il sans ironie.
— Tu as perdu la tête ?
— Non je vais très bien. Assura le cheikh en s'emparant de son coupe papier pour ouvrir son courrier.
— J'ai vingt-trois ans ! Protesta Ella en cherchant assez de force pour avancer vers lui.
— Et alors ? Si tu crois que c'est ça qui va m'arrêter tu te trompes. Fit-il calmement.
Interdite, Ella demeura un instant silencieuse, sa franchise lui avait glacé le sang.
— Tu n'es pas heureuse ? Lança-t-il agacé.
— Pas comme ça Khalil tu dis des choses qui...
— Tu seras ma femme habibti je m'en suis fait la promesse. Coupa-t-il en reposant le coupe papier. Et tu devrais être heureuse. Reprit-il en la rejoignant.
— Tu ne veux pas savoir ce que moi je veux ?
Il avait baissé son visage pour étreindre le siens dans ses mains.
— Oh mais je le sais déjà ! Souffla-t-il contre son visage. Tes yeux te trahissent Ella depuis des jours et je peux discerner chaque éclat... des éclats qui me laisse penser que tu m'aime.
Son cœur n'avait pas manqué de faire un bon dans sa poitrine.
— Khalil ne fait pas ça s'il te plaît tu te comportes comme un homme s'acquittant le droit de penser à ma place.
— C'est exactement ce que je fais. Affirma-t-il sans même la dissuader du contraire.
Déposant une pluie de baiser sur son visage, Ella voulait s'abandonner dans ses bras et boire ses paroles jusqu'à se soumettre à cette proposition, mais elle se retenait sans grande force à cette voix qui lui disait d'être méfiante.
— Tu es fou Khalil je suis sérieuse ! dit-elle après avoir repris ses esprit.
Glissant une main dans son peignoir il avait souri à sa remarque.
— En effet je suis fou...de toi.
Fermant les yeux en soupirant, Ella cherchait à se retenir de céder à ses caresses.
Refermant son peignoir pour éviter de le tenter, Ella s'était reculée en le considérant inquiète.
— Et si je refuse ta demande ?
Son visage c'était rembruni la seconde suivante.
— Tu ne peux pas refuser mon ange et tu le sais. Fit-il en passant à côté d'elle.
— Khalil où tu vas !
Se retournant brièvement, il lui avait souri avant de se retourner complètement.
— Chercher ce fichu papier.
— Khalil tu peux oublier ce fichu papier et te concentrer sur moi !
Étroitement serré à force de tirer sur la ceinture de son peignoir, Ella peinait à reprendre son souffle.
Revenant vers elle, il avait saisi son visage en plissant les yeux.
— Une fois que je l'aurai retrouvé tu auras toute ma concentration.
Disparaissant dans l'encadrement de la porte, Ella s'était retrouvée seule avec cette phrase qui ne lui laissait guère le choix.
Elle avait plusieurs fois rêvé d'entendre ça surtout de la part d'un homme qui avait fait chavirer son cœur, mais l'ignorance de savoir qu'elle serait son destin l'empêchait de lui sauter au cou.
Cara était toujours présente dans sa vie et se papier n'allait surement pas lui faire peur. Cette femme semblait détenir de la voracité, tant qu'elle se demandait comment Khalil en avait fait d'elle sa maîtresse.
Frottant sa nuque engourdie Ella était partie se réfugier dans sa chambre pour réfléchir.


Un cheikh amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant