Le temps change comme les sentiments, c'est deux choses compatible puisque on ne sait jamais quand est-ce que le changement va opéré. Il y a de ça quelques mois, j'étais terrorisée du fait qu'un homme inconnu me suive, et maintenant je suis devenu « shab » avec ce même homme. Qui l'aurait cru ? Je lève mes yeux au ciel, et mes pensés se confirment, le temps change comme les sentiments. Il neige de plus en plus.
- Au revoir Néant.
- « Néant » : Attends.
- ...
- « Néant » : T'as une condition, j'en ai une autre.
- ...
- « Néant » : N'ai pas peur de moi.
Je retiens mon souffle.
- « Néant » : J'accepte ta condition, mais tu dois accepté la mienne.
- Mmh.
- « Néant » : À plus !
- Euh.. oui.
- « Néant » : Pas besoin que tu sois bavarde pour que j'apprenne à aimer ce que je veux aimer.
J'étais dans les vapes sur le chemin du retour. Je me surprenais à sourire, pour quelle raison ? Le fait de repenser à la manière dont il rigolait. Le fait qu'il dise des choses incohérente. J'arrivai pas à enlever ce sourire de mes lèvres, un sourire indéfinissable. Il est pas comme les autres, et j'en ai la confirmation. Je suis craintif, mais pas comme au tout début. Ses paroles me paraissent indéchiffrable, j'ai réfléchi jusqu'à traverser le seuil de ma porte. En rentrant, je ne me suis pas attardée plus, et suis partie préparée à manger avec ma mère.
*
Un mois s'est écoulée, on était au mois de Décembre. Le mois où les fêtes se suivent. Une fête ravive toujours les cœurs. Dans notre quartier, pendant ses fêtes rien ne change ; sauf que les enfants sont heureux de faire péter des pétards. La plupart d'entre eux, ne cherche pas à s'amuser, mais à attirer l'attention des forces de l'ordre sur eux, pour ensuite finir la fin de la soirée en garde à vue, ou mort : brûler des voitures, volé, frappé c'est leur manière de s'amuser. C'est triste n'est-ce-pas ? Nos vies sont ainsi depuis des années, et le changement n'est pas prêt de s'installer.
C'est le début des vacances de Noël. En dehors de mon quartier, l'annonce de début des fêtes de noël et de fin d'année s'annonce. Les guirlandes, les sapins ornent chaque recoins. Je suis en plein préparations de mes examens, tandis que d'autre sont en vacance.
Aujourd'hui, mon père est chez notre voisin. Un homme vivant la porte d'à côté, avec qui il partage beaucoup. Cet homme se nomme Lakhdar, il est veuve et vit seul. Son histoire est triste comme l'histoire de la plupart des gens que je connais. Mon père lui tient souvent compagnie.. c'est quelqu'un de très bon, et à un caractère identique que celui de mon père. Je le respecte comme je respecte mes parents. Par la fenêtre, chocolat chaud dans une main, et dans l'autre un bouquin, je regarde les enfants du quartier s'amuser dans la neige, les voir avec ce sourire me réjouit, surtout de voir mon frère avec eux. Leur insouciance est plus grande que les bêtises de leur frères, et sœurs, pour l'instant, ils cherchent tous à s'amuser mais pas à faire du mal autour d'eux. En grandissant, certains, prennent le même chemin que leurs aînés.
- Yemma : Pourquoi tu souris ma fille ?
- Regarde dehors.
- Yemma : -en regardant- Ils vont attrapés froid ces petits... en plus il y a Hafid !
Dit-elle en ouvrant la fenêtre pour crier.
- Laisse-les Yemma, regardes comme il est heureux..
- Yemma : Il peut être heureux, ailleurs que dans la neige.
- Baba, a raison, tu t'inquiète trop et j'ai pris le fait d'être tout le temps inquiète, de toi.
- Yemma : Ton père a dis ça ? -en refermant la fenêtre-
- Oui.
- Yemma : Au moins t'as quelque chose de moi, et pas que de ton père. -en souriant-
- Je peux te poser une question ? -en regardant à travers la vitre-
- Yemma : Vas-y.
- Maman, tu penses qu'un jour on quittera le quartier ?
- Yemma : Pourquoi, tu veux le quitter ? -elle me regarde étonnée-
- Parfois, oui... j'ai l'impression qu'elle pourrit nos vies.
- Yemma : Hâyat, ne dis jamais ça, surtout pas devant ton père ! Ce quartier, ces bâtiments, représentent beaucoup pour chacun de nous, et surtout pour moi et ton père. C'est ici que j'ai mis mes pieds après mon mariage avec ton père, c'est ici que lui a appris à prendre soin de sa famille. Ton grand-père et ta grand-mère Allah Y Rahmou, quand ils sont arrivés en France, ils étaient ici. Ce quartier, c'est toute la vie de ton père, jamais il ne le quittera, et moi non plus. J'ai trouvé mes repères ici. Si un jour, un homme vient demander ta main, et que vous voulez aller ailleurs, personne ne te retiendra. Ne pense jamais à nous faire quitter notre foyer ! Jamais Hâyat ! Jamais !
Je me suis rendue compte que je l'avais blessée, et Allah est témoin que c'était pas voulu. Yemma, c'est ma moitié. La blessée, c'est me blessée moi-même. C'est la première fois, que je pensais et disais ce genre de chose. Pour rien au monde, j'aurai aimé changer l'environnement où j'ai grandis, où j'ai connu beaucoup de chose, que je n'aurai sûrement pas connu dans un autre lieu. Certes, elle rengorge beaucoup de chose, mais ce quartier n'est pas le coupable. Chacun est libre de choisir. On vit dans un lieu pour personne défavorisée dise-t-il, et pour certains c'est ce lieu qui bousille nos vies, si on était ailleurs, on aurait réussi.. non ! Non ! Et non ! On choisi le chemin qu'on veut entreprendre, personne ne nous oblige à prendre tel ou tel voie. J'ai osé tenir coupable mon quartier de pourrir nos vies... Je comprends la réaction qu'a eu Yemma à ce moment-là. Je n'avais pas pesé mes mots avant de les prononcer, et si mon père les aurait entendu, je n'ose pas y penser.
Je dépose ma tasse sur la table, et suis partie frappée à la porte de la chambre de mes parents. En l'absence de réponse, je me suis permise d'ouvrir. Elle était assise sur son lit, avec un livre dans les mains ; elle lisait ou faisait mine de lire, mais elle n'a pas levé le regard vers moi. J'ai vraiment senti l'avoir touché. Je me suis assise près d'elle, et l'ai regardée lire son livre. Ma mère aime beaucoup lire, j'ai héritée le fait d'aimer les bouquins d'elle. La lecture me sert dans la vie de tous les jours, à travers tout ces livres que j'ai lu, j'ai appris sur le monde, la vie à l'extérieur de ces blocs en ciment, rentrer dans la peau des personnages m'aide à oublier mes problèmes. Pour ma part, les écrits sans un lecteur ne servent strictement à rien, l'écriture à pour but de poser des mots sur un sentiment, ou sur un sujet précis, et doivent être lu -ont besoin d'être lu- pour que ces mots vivent.
Ma mère versa une larme qui roua jusqu'à tomber sur l'une des pages qu'elle lisait. Ses larmes, ont était comme un coup de poignard dans ma poitrine. Faire pleurer une personne chère est la pire des choses qu'on peut faire ; surtout si c'est une mère.
- Je voulais pas, Yemma, désolé. Je te jure, par Allah que c'était pas voulu. Je voulais pas.. pardonne-moi..
Mon point faible c'est mes parents. Le fait de voir l'un d'eux pleurer par ma faute, me donne envie de me jeter d'un pont, ou même de me faire écraser par un camion. Ma famille compte beaucoup pour moi, surtout ces deux êtres en particulier. Ils ont vécu tant de chose pour nous satisfaire, pour qu'on soit heureux dans les meilleurs condition, et c'est de cette manière que je leur rends cela. J'avais honte de mon comportement, honte de ce que j'avais dis quelques minutes avant. J'avais envie de me gifler, au point d'en finir avec ma propre vie. Elle déposa le livre près d'elle, et pris mon visage entre ses deux mains :
Yemma : Je sais ma fille. Ce que t'as dis m'ont prouvé que j'aurai jamais du accepter le fait de vivre ici. Mes enfants, souffrent et moi je ne le vois pas..
- Dis pas ça, je suis très bien ici. C'est le Sheytan (*satan) qui m'a fait dire des choses comme ça. Je regrette pas du tout qu'on vive ici. Et, on ne souffre pas yemma, on souffre pas.. - en reniflant- J'ai dis ça comme ça, je me sentais nostalgique et j'ai dis des choses que je pensais pas du tout.
- Yemma : Pleure pas ma fille..
- Je t'es fais pleuré, yemma, pardon..
- Yemma : C'est rien Hâyati, arrête de pleurer, viens-là.. -en me montrant ses genoux-
Je me suis allongée sur ses genoux, et elle me caressait la crinière. Mon monde s'était complètement éteinte sur le moment. Les yeux triste de ma mère, m'ont montré à quel point l'humain ne pèse pas ses paroles avant de les prononcer. J'ai toujours tourné ma langue trois fois dans ma bouche avant de ne dire une seule parole, pour qu'elle ne soit pas mal prise ou mal placée, et là la mélancolie avait pris le dessus sur tout. La tendresse que provoquait ses gestes sur mes cheveux, me faisait du bien, me réconfortait.
J'ai fermé les yeux, et en les fermant j'ai vu le visage de « Néant ». Et, j'ai décroché un sourire. Son rire résonnait dans ma tête, un rire si communicatif que s'en rappeler donne la bonne humeur. Depuis la dernière fois qu'on s'était vu et qu'on était devenu « shab » il avait disparu. Je ne le voyais plus ; souvent en allant à la fac, je sentais un regard sur moi, mais quand je me retournais il n'y avait personne, folle je devenais. Des interrogations fusaient dans mon crâne. Où avait-il disparu ? Le lendemain de notre amitié, je croyais le voir, mais rien du tout.. c'était une plume, qui avait disparu dans la région parisienne.
Mohamed m'a laissée quelques jours, pour me permettre de pouvoir préparer mes prochaines examens qui se dérouleront après les vacances, et en même temps pour avoir des forces à partir du 24 décembre jusqu'à la nouvelle année. Durant les fêtes, le restaurant est rempli de jeune, et de nouveaux clients, on est débordée pendant cette période.
*
Le 24 décembre 2007.
La veille de Noël, le restaurant est remplie. Des commandes par-ci des commandes par-là, c'est la panique de partout,certaines serveuses sont arrivés en retard à cause de l'embouteillage, donc on a du se débrouiller seul en début de soirée : travailler qu'à trois serveuses c'est compliqué. Le déplacement m'a fait faire du sport, j'ai du perdre beaucoup de kilo ! Il y a beaucoup d'agitation dans le resto', des hommes et des femmes ivre font leur entré, Mohamed n'a jamais vendu de boisson alcoolisé et le fait de voir des alcoolique venir dans son restaurant pour faire n'importe quoi, ou simplement demander de l'alcool le met hors de lui. Avec l'aide des employés -les hommes- il les faisait partir. Je le voyais agacé, et fatigué. Tenir un restaurant n'est pas aussi facile qu'on croirait, et je le vois à travers Mohamed.
À la fin de la soirée, l'épuisement se faisait sentir. J'avais mal au dos, et à l'épaule. Je me sentais pas bien du tout, les douleurs se suivait d'un mal de tête. J'étais à l'extérieur, près d'un arrêt de bus, attendant Nessrine pour rentrer. L'hiver battait son plein, et il faisait vraiment froid, je tremblais presque.. le vent n'arrangeais pas les choses. À chaque fois que je fermais mes yeux c'est-à-dire à chaque seconde une larme roulait sur mes joues, -des larmes causait par le vent- et je me mettais à éternuer..
-... : « Malade ? ».
J'ai sursauté.. je crois que c'est son passe-temps favoris d'apparaître en me faisant peur. -j'ai essuyé ses gouttes sur ma joue- Il s'est placé devant moi ; toujours la même façon de se vêtir, cette même simplicité qui me fait froid dans le dos, un simple sweat à capuche -qu'il avait mis sur sa tête- et un jogging, avec des vieilles TN, qui date sûrement de très longtemps car elle était usé et troué. Sa capuche cachait ses yeux, et c'était troublant, donc j'ai posée mes yeux au sol. J'ai levée les épaules, pour lui répondre.
- « Néant » : Bien ?
- Al Hamdûllillah. -en reniflant-
- « Néant » : T'as pas peur de rester toute seule dehors à cette heure-ci ?
J'ai bougée ma tête de gauche à droite.
- « Néant » : T'attends ta pote ?
J'ai hoché la tête.
- « Néant » : Tu veux que je te dépose ?
- Non, merci.
Le silence s'installer peu à peu. Ce silence pesait assez lourd, comme ma tête d'ailleurs. J'avais la sensation qu'à tout moment elle allait explosée tellement j'avais mal. Ma tête semblait pesé très lourd, la fatigue était vraiment présente. J'étais désaltérée, ma gorge était complètement sèche.
- « Néant » : Il me reste six mois avant d'enlever le bracelet que j'ai à la cheville et être enfin libre.
- Hein ?
- « Néant » : Je suis dehors, mais sans vraiment l'être. J'avais pris deux ans à cause de mes conneries, et là je suis en prison mais chez moi, j'ai des horaires à respecter, et c'est chaud.
- Pourquoi t'étais.. enfin t'est en prison ?
- « Néant » : Pour des conneries, ça te regarde pas !
- Ah !
La fin de sa phrase, je l'avais mal prise. Il l'avait dîtes d'une manière agressif. Il me faisait part d'une partie de sa vie sans que je lui demande quoi que ce soit. Un réverbère s'alluma, et éclaira l'endroit où j'étais. J'ai levée mes yeux vers lui, et il enleva sa capuche. Le tour de son œil gauche était au beurre noir. Ses yeux étaient enlaidie pas seulement que par la fatigue mais par cette énorme cocard qui ornée son œil. Jamais mes yeux, n'ont regardé aussi longtemps ceux d'un homme autre que mon frère ou mon père. Ces quelques secondes étaient étrange mais à la fois intense.. c'était déroutant. Je me suis empressée de détourner mon regard. Je l'ai regardé quelques seconde, qui m'ont paru une éternité, ces yeux sont inquiétant, déconcertant, et surtout intimidant.
- Ton œil..
- « Néant » : Je sais.
Ça faisait maintenant plusieurs minutes que j'attendais : Nessrine ne venait pas, et j'étais là seul avec Néant. Il me parlait, mais je répondais avec des réponses très courte. Il me disait des choses qu'il connaissait déjà comme mon âge et je répondais positivement simplement. Il m'a fait comprendre qu'il avait 24 ans ; c'est tout ce que j'ai su de lui. J'ai remarqué qu'il en savait beaucoup plus sur moi que je ne le pensé. On était en face de l'autre, sans s'échanger beaucoup de parole ; j'avais de plus en plus froid, mon corps ne supportait plus d'être debout, je me suis assise sur un banc qui était à côté et j'ai croisé mes bras contre moi pour me réchauffer, je n'arrêtais pas d'éternuer, c'était horrible.
- « Néant » : Tiens.
J'ai levé mes yeux vers lui, et il avait enlevé son sweat et me le tendais. En dessous, il était en T-Shirt, j'étais obligé de refuser, moi qui était couverte j'avais froid, imaginons-lui, en T-Shirt.
- J'ai pas froid.
- « Néant » : Tu éternues, tu renifles, tes mains tremblent, et là t'as pas froid ?
- Nessrine va bientôt arrivée, et je vais rentré.
Il a pris ma main, et a déposé son Sweat sans pour autant lâcher ma main. Ce contact, m'a surpris. Il venait de touché ma pudeur et c'était très frustrant. Je voulais m'énerver, mais j'y arrivais pas, une barrière m'en empêcher. Pendant, dix seconde j'ai perdu mon regard dans les siens, il dégageait un certains charisme . J'ai repris mes esprits, et ai enlevé ma main.
- « Néant » : Met-le.
- Non, reprends-le.
- « Néant » : Essaie de me le rendre pour voir.
Sa voix est menaçante. J'ai préféré ne pas discuter et ne pas jouer avec les nerfs d'un homme comme lui. Il dégage une espèce de violence, qu'il contient du mieux qu'il peut. Son visage est dénué d'aucune émotions, c'est particulier. Le cadre de notre « soudaine » rencontre est aussi particulière ; des voitures klaxonne et des gens crient « Joyeux Noël »; il regarde ces différentes voitures passer, puis s'assoit sur le banc, mais loin de moi. Une voiture s'arrête et les vitres descendent, c'était Nessrine. Je pars vers elle, sans dire un mot à Néant.
Elle me salut, et m'explique que c'est à cause des vertiges qui ne cesse pas ces derniers temps et s'excuse. Je lui répons que ce n'est pas grave. Elle traita Néant « d'ivre pendant les fêtes et qui s'assoit sur les bancs des arrêts de bus » ; elle ne l'avait pas vu, et penser qu'il m'embêtait, mais je n'ai rien répondu à ces attaques contre lui.
En arrivant chez moi, j'ai pris un médicament pour combattre mon mal de tête. Je suis ensuite partie prendre une douche en déposant le Sweat de Néant sur mon lit. Ensuite, je suis partie mettre mon pyjama. Quand, j'allais me mettre sur mon lit, le Sweat a attiré mon attention, j'ai esquissé un léger sourire -que je ne comprenais pas- et je l'ai déposé sur une chaise près de mon bureau. J'ai mis ma couette jusqu'au cou, et me suis allongée sur le côté. Dès que mes paupières se sont fermés, c'est son rire que j'ai entendu et son visage que j'ai vu. Je n'arrivais pas à décoder ce qui m'arrivais. Je me suis endormie, le regard vers ce bout de tissu qui lui appartient.
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Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
Aktuelle LiteraturL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce cœur carbonisés. Je ne suis pas l'auteur de cette histoire je tient juste a partager cette magnifique histoire car pour moi elle mérite d'être lu par tous le monde . J'ai bien sur demandé l'...