II. Partie 6 : « Le légendaire. »

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L'hiver  est la saison où le temps passe très vite : la nuit prends la place du  jour, et le jour la place de la nuit

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L'hiver est la saison où le temps passe très vite : la nuit prends la place du jour, et le jour la place de la nuit. Cette saison ravive la flamme de la foi, puisque dans ces moments là les tentations ne sont pas immense. Tout le monde se couvre, à l'exception de certaines personne qui cherche à attirer l'attention. La réforme du temps. La nature une très belle création. Je prends ma boîte en argent et commence à chercher des souvenirs d'autan. De l'enfance à l'âge adulte. Plus particulièrement, sa lettre. J'ai reçu comme un électrochoc en pensant aux photos qu'on as pris lors de notre mariage. Ces photos sont dans notre maison, où depuis son absence je n'ai pas mis les pieds. Nôtre foyer s'est effondré, mais cette maison garde ses briques. J'aimerais tant y retourner, mais à l'intérieur trop de souvenir ont fait leur toile telle des araignées. En clair j'ai peur de ces souvenirs, mais tôt ou tard je devrais les affronter... j'ai besoin de ces photographies. Tantôt pour me rassurer, tantôt pour me lamenter.

Les secondes, les minutes, une heure passe je suis toujours sur mon lit à regarder dans la boîte, mais en même temps dans le vide. C'est une impression étrange qui s'empare de moi. Je n'ose plus me poster à la fenêtre. J'espère de tout cœur que je me trompe, qu'on se trompe. Ce n'est pas lui ! Il est loin d'ici ! Les chances sont quand même infime, si les deux frères pensent la même chose c'est que c'est bien le cas.

Yasmina bouge dans son sommeil. Mes yeux se dirigent vers elle. Son front est en sueur, les cheveux qui couvrent son visage sont mouillés. Elle fait un cauchemar mais ne se réveille pas. Je laisse ma boîte par terre, et je vais m'asseoir à ses côtés. Je prends sa main pour qu'elle se calme. Cette jeune femme a besoin d'aide, de soutien, mais surtout d'amour. Je commence à lui fredonner l'air de la berceuse de mon enfance. Son âme d'enfant a était enterré le jour même où son père à lever la main sur elle. Yasmina est devenue une adulte avant l'heure, mais l'insouciance est toujours là. L'empathie est quand même un sentiment compliqué à gérer, puisqu'on ressent la douleur de l'autre comme si on était à sa place. C'est ce que je ressens en la voyant ainsi. Mes sentiments est un amalgame avec les siennes, ce qui provoque une situation assez difficile. Il faut savoir que la douleur infime soit-elle est difficile à gérer lorsqu'on est seul à la combattre. Ô que la tristesse est destructrice. J'aimerais tant la soulager, mais seul son père peut y arriver.

Elle a besoin de l'entendre lui clamer son amour. Pour qu'elle puisse s'épanouir, et pour que Rachid et elle soit unis dans le licite, la réconciliation du père et de la fille est nécessaire. Certes, elle ne le dit pas clairement qu'elle l'aime mais ses yeux en disent long sur ses sentiments.

Ma mère est venu dans ma chambre, me prévenir que le repas est près. Je n'avais pas d'appétit, mais pour un moment avec ma famille je ferais tout. Je regarde une dernière fois Yasmina, puis mon fils et m'éclipse. On mange tranquillement. Hafid est en face de moi, et le suçon qu'il avait n'as pas totalement disparu. Je le regarde avec des gros yeux pour qu'il comprenne. Bien évidemment, mes appels de phare il les as compris. Il le cachait du mieux qu'il pouvait. Je ne vois pas du tout mon frère levé la main sur une femme pourtant il l'as fait. Pour le bien de cette jeune fille et le sien, mais c'est quand même étonnant venant de lui.

Mon père me sort de mes pensées, en me demandant comment allait son gendre. Sans hésiter, je lui ai dis qu'il allait bien, même s'il était un peu préoccupé. Pour le commandant c'est parce qu'il se languit de retrouver la princesse qu'il a élevé. J'ai sourie. Ma mère me raconte sa discussion avec Samira la femme de Mohamed. La nouvelle est que très bientôt Rahim se marie. Je vois dans ses yeux, qu'elle aurait préféré que ce soit lui son gendre.

Yemma on doit accepter notre destin qu'il soit bon ou mauvais. Je sais que tu aimes Hâlim comme si c'était ton fils, mais ses erreurs sont difficile à avaler pour toi. C'est compréhensif. Je sais également que pour le bonheur de tes enfants tu sacrifierais tout ce que t'as de plus chère. Mais ne le fais pas ! Je suis heureuse malgré tout, j'ai un mari qui m'aime, j'ai un fils qui me comble de bonheur. Certainement que j'ai changée, et c'est normal. Il n'est plus à mes côtés, et je suis obligée d'être à nouveau un « fardeau » pour vous, même si je sais que ce n'est pas le cas. On s'est soutenus dans les hauts et les bas, on doit continué à le faire. Notre famille est invincible, on l'as montré maintes et maintes fois. Pardonne-moi si tes espoirs sont réduit en cendre depuis que je suis sa femme. Pardonne-le s'il a fait du mal à ta fille, volontairement ou involontairement. Mais s'il te plaît Yemma n'oublie pas que je l'aime, pas comme tu aimes Baba, mais je l'aime. Un amour qui te fais peur mais c'est l'effet de l'amour véritable semble-t-il.

J'entends mon fils pleuré, je sors de table et me dirige rapidement dans ma chambre. Yasmina est levée et l'as dans ses bras.

- Yasmina : Je suis amoureuse de ton fils.

S'exclama-t-elle un sourire au lèvre. Le contraste entre ses yeux et sa bouche était très visible. Ses yeux verts était rougeâtre et gonflés. Elle était vraiment pâle. Je m'approche d'eux. Elle me le tends et se lève.

- Tu va où ?

- Yasmina : J'ai assez embêté ta famille, je vais voir mon père.

- Il est tard, dehors il neige et puis les visites ont du finir depuis longtemps.

- Yasmina : M'en balec, ils vont me laissé passé c'est mon daron !

- Reste avec nous, on ira demain.

- Yasmina : Je préfère pas.

- Mon père et ma mère te laisseront jamais partir.

- Yasmina : Franchement laisse-moi partir, j'ai mal au crâne !

- Raison de plus. En plus tu dois avoir faim, on est entrain de manger là.

- Yasmina : Non merci.

- Arrêtes de faire l'enfant, ton ventre crie le contraire.

- Yasmina : Bon d'accord, mais on parle pas !

- Tu veux pas parler de quoi ? On a rien à se dire il me semble.

J'ai affiché un sourire. Elle me suit. Mon père l'invite à venir s'asseoir près de lui. Elle me regarde d'un air hésitant, je hoche la tête pour lui dire d'y aller. Elle s'est donc assise. Mon père lui racontait des histoires, c'est sa manière à lui de remonter le moral à tout le monde, que ce soit nous, ou des étrangers. Baba a un don quand il s'agit d'aider les autres, c'est quelque chose qui me fascine en lui. Au début Yasmina souriait, mais au bout d'un moment elle a éclaté de rire. Il continuait de la consoler à sa manière. Ce moment elle en avait besoin et moi de même. Le repas terminé, on s'est dirigé vers le salon et on s'est tous assis par terre en face de mes parents. C'est quelque chose qu'on aime faire en famille : on se réunis pour parler. Yasmina avait l'air passionné. Rarement, j'ai vu mes parents se comporter aussi familièrement avec une personne qu'ils ne connaissent pas. Mais là, j'ai comme l'impression qu'ils ont sentis comme moi à quel point elle a besoin de soutien. La soirée se termine bien. On part dans ma chambre. Je lui prête des vêtements pour qu'elle prenne sa douche. On s'est ensuite tous endormie très rapidement.

- Yasmina : Hâyat ?

- Oui ?

- Yasmina : Merci.

- C'est normal t'inquiète pas.

_________

Deux jours sont passés depuis que sa femme lui as annoncé que cet homme la surveille. Allongé sur son matelas, il réfléchit. J.O essaye de savoir ce qu'il se passe mais son ami ne lui dit rien. Hâlim espère de tout cœur qu'il n'est pas revenu, il espère que c'est juste une mauvaise intuition.

« - Hâlim visite ! »

Le maton le sort de ses pensées. Il entends le bruit des clefs dans la serrure. Un bruit qui est désagréable pour lui surtout avec ses migraines. Il traîne sa vieille carcasse. Les prisonniers sont toujours autant agité, et crie son surnom pour bien lui rappeler qui il a était, qui il est et qui il sera jusqu'à la fin de sa vie. Dans ces moments là, il préfère garder le silence pour ne pas faire de dégât. Il boue de l'intérieur et se contient du mieux qu'il peut. Son corps veut agir, mais son cœur et sa raison l'en empêche. Il serre ses poings, et avance rapidement. Dans la cabine c'est Rachid qu'il veut voir. Il veut que ses doutes se dissipe. Ses espérances sont déchus, et ses doutes confirmés.

L'ancien, le légendaire est bien de retour, plus déterminé que jamais. Il affiche un sourire qui provoque l'éruption dans le cœur de son ancien disciple. Un sourire qui annonce l'intempérie. Il tends sa main. Les deux hommes se défient du regard : Hâlim comme un lion enragé, lui comme un faucheur près à venir prendre l'âme de sa victime. La corpulence de ses deux hommes prouve que s'il y a une altercation la terre se mettra à trembler. Kader n'est pas qu'une carcasse, c'est un homme ambitieux, visionnaire, intelligent, fière et manipulateur. Malgré son âge, ses idées n'ont pas changé : l'école c'est pour les ratés, la rue c'est pour les assoiffés de billet. La société ne leur donne pas d'argent, ils le vole. Pour lui l'état lance la balle et il la renvoie en commettant des délits. Il s'abreuve du malheur des autres en faisant son propre bonheur. Un égoïste paraît-il, ce mot ne le définit absolument pas. Il est plus que ça. L'homme aux milles visage sûrement. Constatant aucune réponse de la part de Hâlim, il met sa main derrière sa nuque violemment, et le prends dans ses bras.

« - Je suis un ghuraba (* étranger) moi ? Je t'ai fais grandir. S'exclame Kader ironiquement. Tu déconnes bordel !

- Tu veux quoi ? Demande Néant en se détachant de lui. Kader continue de sourire, et s'assoit.

- Comment ça se passe ici ?

- La belle vie, l'hôtel, les palmiers, la piscine, les putes, tu vois le délire ou pas ? Te connaissant t'es pas venu parler de ma vie en zonz, je t'ai connu plus directe. Je me répète, tu veux quoi ?

Hâlim s'assoit en face de lui.

- Les putes ? Tu les connaissais pas à l'époque, maintenant tu les connais ? Et ta mra (*femme) t'en fais quoi ? Ricane-t-il.

- Ma femme tu la laisses en dehors de tes plans foireux !

- Un canard, t'es devenu un canard Néant, jamais j'aurais pensé ça de toi ! Un brave gaillard quand même, en plus amoureux. En tout cas je comprends elle est bonne ta meuf, mais si on lui enlève son voile ça serait mieux non ?

- Tu la touches je t'éclates ! Me parle pas de canard t'as était pire mais toi t'as pas su la gardé contrairement à moi. Renchérie-t-il.

- L'élève veut surpasser le maître ? Je suis pas ici pour te parler de ta meuf, ou de tes plans cul ! T'es ici parce que tu me devais quelque chose. On est des hommes d'actions Néant, on est des bons tout les deux, on réfléchit de la même façon. À ta sortie tu vas faire quoi ? T'as pas de diplôme, t'as rien, t'es un mec de te-ci (*cité). De la tête au pied t'es balafré, on sait d'où tu viens directe. T'es pas du genre à vouloir travailler pour le SMIC ou même dans un chantier. T'as commencé par la bicrave, et t'as une putain de réput', ensemble on peut faire un putain de plan Néant ! Ta mra, ton môme vous vivrez la belle vie. J'ai besoin de toi kho. T'as des compétences, j'ai eu le flaire et j'avais raison, t'es un bon, tu me suit ?

Néant n'as pu s'empêcher de lâcher un rire nerveux.

- Écoutes, les thunes j'en ai pas besoin, surtout pas avec toi ! T'es pas un mec fidèle, t'es rien, t'es qu'une merde, tes mecs se sont fait tirer c'est ça ? T'as besoin d'une nouvelle marionnette. Tu te rappelle il y a neuf ans. On fait un plan ensemble et t'as fais quoi ? Tu m'as tirer dessus. Tu poignardes Ziad et tu m'accuses, tu m'fous au hebs, et avec le peu de cervelle que t'as Kad', tu penses vraiment que je vais revenir ? Tu m'as pris pour une baltringue sans couilles comme toi ? Ici, tu perds ton temps, trouve toi un autre pion, moi je marche pas, je marche plus ! Le biz et moi c'est du passé. J'ai arraché le sourire à ma famille, à ma femme et maintenant tu veux que je le fasses avec mon gamin, t'as cru que je veux être un raté comme toi ? Le flaire tu l'as eu pour me foutre dans la merde, retournes d'où tu viens, monte une autre équipe, et peut-être que tu retrouveras la place que t'avais avant mais ça sera sans moi ! Mes deux séjours ici me suffise ! J'ai plus envie d'avoir des vautours autour de moi qui attende que je tombe pour me terminer. Je t'ai rayé de ma liste et tu devrais faire la même chose !

- C'est ce que j'aime chez toi, t'as pas peur de moi comme certains -en souriant-. Je t'ai trop bien formé Néant, tu peux pas changé du jour au lendemain, c'est impossible ! T'es le même ! - en ricanant- t'as pas changé, t'es le même pouilleux frère, la même crapule ! Fais pas le mec clean ça marche pas poto ! À cet époque si tu m'avais écouté j'aurais pas eu à faire ça, j'étais pas un vicieux à l'époque, j'aurais pu te laisser te vider de ton sang, mais je t'ai pris !Je t'ai ramené à l'hosto ! À cause de ta gueule, on a faillit se faire épingler, mais grâce à toi je me suis fais de l'oseille -en souriant- mais c'était pas suffisant encore une fois à cause de toi tu vois ? J'ai fais aussi plusieurs séjours en zonz, avant de revenir. Je suis revenu pour qu'on soit quitte et maintenant c'est le cas, j'avoue que j'ai pas géré ! Si ce tahane de Ziad n'étais pas revenu sur sa plainte tu serais dans ce trou combien de temps ? Huit ? Dix ans ? -en ricanant- je suis un vrai bâtard mais bon tahu le hebs veut pas de toi trop longtemps. Fais fonctionner tes neurones Néant, sans moi à ton avis tu serais là où tu es aujourd'hui ? Tu serais pas en haut comme tu l'ai maintenant ! T'as quel âge maintenant 26, 27 ans ? À ton âge j'avais une grande réputation et toi si tu me suis t'auras les mêmes chose que j'ai eu dans ma vie ! Les meufs t'en aura, l'argent, une équipe à ton service, les gosses t'en aura de partout. C'est grâce à moi que t'es Néant.

- Grâce, grâce, grâce à toi ! Dit-il en émettant un rire. T'es un fils de pute Kad', un gros fils de pute ! Tu fais l'éloge de tout ce que t'as eu et de ce que j'aurais, là aujourd'hui, t'as quoi ? Hein ? T'as quoi ? Toujours ta même réputation de merde ? De l'argent ? Tes meufs ? Tu les as toujours aujourd'hui ? T'es sûre que quelque part personne veut te flinguer ? Les problèmes tu les ramènes et j'en veux pas ! Des meufs, de la thune, une équipe tout tes délires j'en veux pas. Étouffes-toi avec !

- On peut pas avoir un empire sans faire de mal, ni d'avoir des ennemis c'est la première règle, tu l'as oublié. Si on écrase pas, on t'écrase c'est comme la loi de la jungle.

- T'es un cinglé ! Un gros taré !

- Tu sors dans deux ans environs, t'as encore le temps pour réfléchir et moi j'ai le temps d'organiser tout en détail on..

- Y a pas de « on » Kad', t'as de la merde dans les oreilles ou quoi ? Comme t'as dis on est quitte maintenant, casse-toi fais ta vie ailleurs !

- Ma vie si je la fais avec ta mra et ton môme ça se passe comment ?

Dit-il en le narguant avec un sourire.

- Répète pour voir ? Touche les, essaye juste ! Je te connais comme tu me connais. Tu sais de quoi je suis capable !

- Justement, t'ai pas capable de tuer une mouche.

- Tu les touches je te termines ! J'en finis avec ta vie de fils de pute !

- Intéressant. Je la vois toujours à la fenêtre de sa chambre, un jour j'essayerais de lui parler pour voir si t'as tapé au plus haut level, en tout cas le peu que je vois d'elle prouve que t'as très bien choisi...

Il n'as pas pu se contenir et s'est levé brusquement. Il l'as pris par le col.

- Par Allah tu la touches je te tue !

Il fait un bruit négative avec sa bouche, pour lui faire comprendre qu'il ne fera rien du tout. Kader sait comment touché les gens, il sait à quel point l'amour rends faible et vulnérable. Toujours ce sourire au lèvre, il reprends :

- Tu t'ai trompé sur un point, tu me connais pas Néant. Je te provoque, tu réagis c'est ce que je t'ai appris mais pas cette manière : soit plus calme et plus posé gros. Ta mra -en dégageant la main de Hâlim- je la toucherais pas. -en arrangeant le col de son pull. Je suis un bonhomme même si tu penses le contraire. C'est toi que je veux, pas ta famille de merde. J'attends juste ta sortie et on règle nos différents comme deux hommes, comme je t'ai appris -en souriant-. On a des couilles, ça sera jusqu'au sang.

- Arrête de la suivre et on réglera ça à ma sortie comme deux bonhommes.

- On verra ce jour-là si l'élève surpasse le maître. Le point de rendez-vous l'ancien hangar que tu connais très bien. J'organise tout, les paris sont lancés.

- Après ça...

- J'avais un plan en tête, me faire de l'oseille avec toi autrement dit comme à l'ancienne, mais de cette manière c'est mieux ça va être drôle et divertissant ! Après ça, t'inquiète nous deux c'est de l'histoire ancienne, ça sera comme si tu m'as jamais croisé. »

Kader lui tends sa main pour signer le contrat comme dans la rue. Ils se serrent la main comme deux hommes ayant conclut une affaire : des hommes de parole. Hâlim serre de toute ses forces tandis que son ancien collègue continue d'afficher son sourire narquois.

« - Tu laisses ma femme et mon fils, disparaît.

- J'honore toujours mes marchés ! »

Il le prends une nouvelle fois dans ces bras. Hâlim reste sans bouger, stoïque. Cette arrangement le laisse perplexe mais il doit le faire pour avoir enfin une vie paisible. Dans deux ans ces deux hommes se rencontreront dans le hangar où tout a commencé entre eux pour honorer leur pacte. Cette prison est témoin de ce contrat.

_______________

Deux jours sont passés.

Yasmina n'est plus revenu chez mes parents depuis la dernière fois. Il y a de quoi, le lendemain à mon réveille elle n'était plus sur mon lit, la porte d'entrée n'était pas fermer à clef. J'en ai conclu qu'elle est partie très tôt pour ne pas avoir à nous parler. Son royaume se nomme la solitude, et à l'intérieur elle crie sa détresse ainsi que sa tristesse, en espérant ne pas être entendu. Son royaume s'est effondré le jour où elle s'est confié à moi. Elle doit regretté son acte, mais elle ne peut pas le nié, elle en avait extrêmement besoin. Si c'est moi qui lui ai venu en tête lorsqu'elle avait besoin, je suis sûre et certaine qu'elle reviendra une nouvelle fois et cette fois-ci je ne la laisserais pas s'enfuir.

Au réveil j'ai mon cœur qui se comprime, c'est comme une annonce. C'est une sensation étrange qui m'as attrapé dès que j'ai mis mes pieds au sol. Je me dirige vers le berceau de mon fils. Il dort paisiblement. Je souris, et passe mon index sur son petit visage d'ange. Mon sourire s'efface. Je met carrément ma main sur son front : il a de la fièvre. Je commence à paniquer. J'appelle ma mère comme une folle.

- Yemma : Qu'est-ce qu'il y a ?

- Il a de la fièvre, touche-le.

- Yemma : Allah Y Chafih, va te préparer, je vais appelé Mohamed pour qu'il nous emmène à l'hôpital vu que Hafid peut pas vous emmener, la voiture est au garage.

- C'est pas normal, il allait bien hier..

- Yemma : C'est un bébé, il est fragile. Combien de fois vous êtes tombé malade et j'ai paniqué comme toi ? Va te préparer.

Je m'exécute pas et prends mon fils. Le boucan que j'ai fais l'as réveillé. Ma mère me regarde un sourire au lèvre, tandis que moi j'étais plus inquiète que jamais.

- Yemma : Tu me ressembles énormément. Donne-le moi et va te rincer le visage.

Je regarde Junior avec attention. C'est ce que toutes les mères ressentent lorsque leur enfant tombe malade, ou à une égratignure ? C'est un sentiment oppressant. J'ai l'impression qu'on me prends une partie de moi, ça fais mal ! Je comprends maintenant plus qu'avant pourquoi la place de la mère en Islam est si importante. Je me prépare très rapidement. Je met mon voile à une vitesse incroyable et arrive au salon. Dans le salon il y a Rahim.

- Yemma : Rahim va vous emmener.

- Hein ?

- Rahim : Discute pas, on y va.

Je ne réponds pas, et prends mon fils des bras de ma mère. C'est mon frère qui m'accompagne. Je me suis mise derrière. Le trajet s'est fait à moitié en silence, puisque Hâlim pleurait. J'avais les larmes aux yeux, c'était comme si son état me toucher moi. J'arrange sa couverture, son bonnet et le serre contre moi. Les bouchons n'arrangent rien. Rahim me regarde à travers le rétroviseur, je sens qu'il veut dire quelque chose, mais qu'il se retient. Et tant mieux !On arrive enfin à l'hôpital. Mon fils est pris en charge. Ils ne m'ont pas laissés aller avec eux. J'ai attendu dans la salle d'attente en me mangeant les ongles et en faisant les cents pas.

- Hafid : Comment il va ?

- Le médecin : Il va bien, il a juste un peu de fièvre. Je vous fais une ordonnance, faudra lui donner les médicaments que je vais prescrire.

J'ai juste écouté le début de son annonce, pour foncer prendre mon fils des bras de l'infirmière. Je l'ai embrassé en remerciant Dieu. Je remarque que Rahim prends l'ordonnance et remercie le médecin. La neige commence à tomber.

- Rahim : Restez là, je vais cherché la voiture.

Il part.

- Hafid : Il est trop serviable ce mec, surtout avec toi. Yemma a appelé Mohamed et c'est lui qui est venu.

- T'insinue quoi ?

- Hafid : Je sais que normalement il voulait demander ta main, à ton avis il..

- Non. Il va se marié, dis pas n'importe quoi et puis je suis mariée. Bref.

Il revient très rapidement. On monte. Il passe par la pharmacie, je décide de descendre avec mon frère, mais il nous suit. Son comportement commence à me peser. Même mon frère pense qu'il me veut quelque chose :

- Reste ici, t'en as beaucoup trop fais. C'est déjà gentil de ta part de nous emmenés, mais n'exagère pas. Je suis pas veuve, il est pas orphelin, je suis pas ta femme, il est pas ton fils, donc reste à ta place ça sera mieux pour le bien de tout le monde !

Mon frère me regarde surpris. J'ai pas voulu être méchante loin de là, mais juste lui faire comprendre que ce qu'il fait n'aboutira à rien. Je rentre dans la pharmacie avec Hafid :

- Hafid : C'était méchant quand même, miskine (*le pauvre).

- Je préfère qu'il reste à sa place.

- Hafid : Il fait rien de mal, il veut juste t'aider.

- Il m'aide en restant loin de moi et de mon fils. À cause de lui tu penses des choses bizarres et imagines que d'autre personne pense la même chose ? J'ai déjà assez de problème.

Après mon passage à la pharmacie, on a reprit la route. Dès qu'on est arrivé devant mon immeuble, il a ouvert la bouche :

- Rahim : J'ai pas d'autre intention que t'aider.

- Tu m'as déjà beaucoup aidé, merci. As Salam Aleïkoûm.

Je sors la première de la voiture. En montant les escaliers, le bonnet de Hâlim tombe. Je regarde derrière moi et Hafid n'est pas encore descendu de la voiture. J'allais me baissé pour le prendre mais quelqu'un l'as fait avant moi. J'ai levé les yeux pour voir la personne en face de moi. Je le reconnais. Que fait-il sur les escaliers de cette immeuble ? C'est le même homme, j'en ai la certitude. Il place le bonnet de mon fils sur sa tête d'un air narquois tout en affichant un sourire qui en dit beaucoup trop.

- Qui êtes vous ?

-... : Un ami de longue date de ton Néant d'ailleurs je pense qu'il te passe le bonjour, enfin -en dessinant mon voile sur son visage- le salam.

- Vous voulez quoi ?

-... : Pour l'instant rien, mais dans deux ans j'aurais ce que je veux. -en souriant- À dans deux ans la dame officiel de Néant enfin j'espère que tu seras la seule parce que j'en connais des belles filles, plus belle que toi qui le veut ton prince, espérant qu'à sa sortie t'arrive à le garder. À bientôt. -en ricanant-

Il descends les escaliers. Le ton qu'il a employé m'as donné froid dans le dos. Je suis montée rapidement chez mes parents sans un mot. Mon fils pleurait, c'était comme si comme moi il n'aimait pas du tout cet homme. J'ai raconté rapidement à mes proches qu'il allait bien et suis partie me réfugié dans ma chambre. J'ai donné les médicaments à mon fils puis j'ai commencé à réfléchir. Tout ce monde veut voir nôtre foyer devenir ruine. Les réponses à mes questions seul Hâlim me les donnera puisque d'après ce qu'il dit ils se sont vu. Ses sous-entendus me laisse sans voix.

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant