Partie 57 : « Deux âmes, qui ne font qu'un ! »

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Mes  jambes sont lourde, j'avance vers la voiture de Rachid, tremblante, les  larmes embrumant mon visage

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Mes jambes sont lourde, j'avance vers la voiture de Rachid, tremblante, les larmes embrumant mon visage. J'ai pas eu le temps d'arriver près de lui que je me suis tombée sur le sol. Mon corps tout comme mon cœur a lâché, j'en peut plus ! Tout, vraiment tout est dur à encaisser, les moments passés à ses côtés sont placés au temps d'autan, j'ai l'impression que cette période est très loin de moi... de nous ! Il as fallut d'un coup pour que le miroir de notre bonheur se brise, les morcellements sont difficile à recoller. Combien de temps ça va me prendre pour tout rassembler de nouveau ? Mes épaules sont plus du tout large pour tout supporter ; c'est trop lourd ! Depuis que je suis mariée, je suis dans une surface remplie d'épine, à chaque fois que je me déplace pour aller dans un endroit où tout semble joviale, ses épines me piquent et m'empêche d'atteindre mon objectif. Le bonheur est-il si difficile à atteindre ? Ses larmes qui rouaient sur mes joues étaient celle d'une femme apeurée, d'une femme chagrinée, d'une femme détruite. J'avais mal au cœur ! Bordel, de cœur ! À l'intérieur de moi tout est dévasté, balayé, ses propos s'entrechoquent dans mon crâne, son malaise me revient en tête.

Rachid est près de moi. Sa présence je ne l'ai réalisé que quand il m'as relevée pour me serrer dans ses bras. Je sanglotais comme une enfant, je balbutiais des phrases inaudible. Tout les moments passés à ses côtés, j'ai nourri des rêves qui se transforme en cauchemar depuis qu'il se trouve dans ce lieu réputé pour détruire. Un lourd sanglot sort de ma poitrine : mon désespoir, ma peur !

- Il veut plus de moi, il me quitte...

- Rachid : Qu'est-ce que tu racontes ?

- Il me l'as dit, il veut plus de moi.. il...

Je devenais au fur et à mesure hystérique. Je me suis dégagée de lui violemment, je voulais lui expliquer mot pour mot ce qu'il s'était passé, mais ma gorge nouée m'en empêchée. Mon monde pour une énième fois se chamboule ; mon mariage est entrain de se briser. L'union qui devait duré jusqu'à la fin de nos jours, le lien qu'on a attaché ensemble se détache au fur et à mesure que le temps passe. Une chose épouvantable me vient en tête, sa perte de connaissance.

- Je dois aller le voir, je dois y aller, il est pas mort hein ? Dis-moi il est pas mort ? Je veux retrouvée mon mari, faut qu'on y retourne.

Il m'as pris par les épaules et me secouait. Machinalement, je l'ai giflé, plusieurs fois pour finir par le griffait. Folle, je devenais ! Le contrôle de mon propre corps, je ne l'avais plus. Le visage de mon mari, sa voix, toute ses pensées deviennent une arme qui me mutile le cœur.

- Rachid : Réveille-toi Hâyat, dis pas de la merde, il est vivant mon frère ! Tu veux finir ta vie dans le même état que lui ? Il veut que tu sois forte !

- Il... il est tombé, ils l'ont emmenés à l'infirmerie je comprends plus rien ! Il veut plus de moi Rachid, il veut me laisser, dis-moi il est pas mort hein ? S'il meurt je vais le rejoindre, je veux mourir avec lui...

Il m'as giflé, d'une force. Les yeux ouvert avec des larmes coulant abondamment, je touche ma joue. Les yeux de Rachid était rouge de colère.

- Rachid : Ferme-là ! Pense à ton gamin, dis pas de connerie, tu te fais du mal et à ton gosse aussi en même temps, arrête toi ! C'est pas toi qui me disait de m'attacher à la religion, de ne pas me laisser sombrer, qu'est-ce que tu fais toi ? Tu parles de la mort ? Quand, j'y ai fais allusion, quelle belle leçon de morale j'ai eu venant de toi, Hâyat. Tu m'as fais comprendre que pour nos proches ont devait vivre. Si on meurt tous, comment vont vivre nos familles hein ?

- Je veux pas vivre sans lui, je peux pas !

- Rachid : Tu vas pas vivre sans lui, il va revenir ! Je te ramène chez toi, avance !

- Je veux restée ici avec lui, je veux pas le laisser seul, je peux pas, Rachid il va mourir ici, écoute-moi s'il te plaît..

Je suis à bout de souffle, Rachid m'emmène vers la voiture, tandis que je répète qu'on devais pas le laisser ici seul. Mes pas étaient dirigés par Rachid. Après m'avoir installée, il est partie coté conducteur. Mon cerveau était bloqué sur cette scène qui me revenait en boucle. Le traumatisme était trop fort pour mon petit corps. Je me répète, jusqu'à ne plus pouvoir, mes lèvres bougeaient, le son de ma voix s'est volatilisé. Je suis arrivée chez mes parents, sans vraiment m'en rendre compte ; je me suis retrouvée sur mon lit, ma mère caressant mes cheveux, mon père me récitant du coran en caressant ma main.

Les yeux rivés au plafond, mes pensées lui étaient seulement destiné, mes larmes coulaient à flot, et tomber sur mes oreilles. Ma mère essaye de me rassurer, mais rien ! Je veux criée ma peur, mon angoisse, mes lamentations, mais je n'y arrive plus. J'ai épuisée l'infime stock de force que j'avais en moi. Mes idées ne sont plus clair, tous se bouscule dans tête, formuler une phrase me paraît difficile, c'est un combat ! Étendue sur mon lit comme une morte... j'ai perdu goût à tout en une fraction de seconde. La vie est une route parsemé d'obstacle, où l'ont rencontre toute sorte de sentiment : l'amour, la joie, la tristesse, la peine. Faut réussir à les dévier, mais c'est tellement compliqué. Pour beaucoup d'entre nous, c'est difficile de surmonter ses obstacles, j'en suis la preuve. Mon cœur est complètement déchirée, détruit, meurtrie.

- Yemma : Tu es rentrée depuis bientôt trois heures Hâyat, mange s'il te plaît. Parle-nous, pense à ton enfant, pense à nous.

- Baba : Il va allé mieux ma fille, s'il te plaît arrête.

Je suis impuissante face à ma propre détresse, comment puis-je être puissante face à ceux de mes proches. Même à mon père, le premier homme que j'ai aimé, je ne décroche aucune parole. Même me nourrir me semble difficile, après plusieurs tentative de ma mère pour que je mange, je me suis assise la tête lourde, les sanglots toujours présent, et elle me nourrissait comme une enfant. Je mange, j'avale, mais tout est amer. La nourriture que j'ai avalée, me remonte et je saute presque de mon lit pour aller tout vomir. Dans les toilettes, je m'effondre une nouvelle fois. H. subit le malheur de sa mère. La tête rempli d'amertume, je sors des toilettes, me dirige vers la salle-de-bain, et m'enferme sous les yeux compatissant de ma mère.

L'impression d'avoir perdu un bout de moi, était tellement pesant que le seule moyen que j'ai trouvée pour tout évacuer c'était ses quelques gouttes salées qui tombe en masse. Je me suis recroquevillée sur moi-même : les événements de ses derniers temps sont âpre, et difficile à encaisser. Je commence à m'en vouloir à moi-même, ensuite à Kader, à mon entourage pour finir à Lyna : si elle n'avait rien dit je n'en serais pas à ses extrêmes. La fautif... c'est elle ! Je voulais me convaincre que c'était elle, je voulais trouvée un coupable, pour finir par blâmer mon propre être. Je me suis levée pour me poster devant le miroir. J'ai ouvert le robinet, et mis de l'eau dans mes mains. Je rince ma bouche et lance de l'eau froide sur mon visage, mais cela n'empêche pas ce volcan en éruption de couler et de brûler ma peau.

Les coups à la porte, m'ont sortie de mes tourments. Je sors de ce lieu, perdu plus que je ne le suis : mon frère est devant la porte, les yeux me criant de parler, de dire quelque chose, d'arrêter de pleurer, il me suppliait mais rien. Il m'as prit dans ses bras, non comme un petit frère mais un grand frère. Il y a quatre ans, c'était un petit nain, maintenant il me dépasse largement, ses bras sont une sécurité pour ce cœur en poussière. Je ne me fais pas à l'idée que l'iceberg a vraiment détruit le bateau du bonheur, et que rien a était retrouvé, même pas une infime partie du bateau. Hâlim et moi sommes les seuls survivants... les seuls naufragés mais anéantie ! Je me suis détachée de mon frère, son regard triste me suppliait. Je suis partie dans ma chambre, où mon père continuait de lire du coran. Je me suis allongée, la lecture de mon père m'apaisait, mais intensifiait ce mal être tatouée à l'intérieur de moi. L'amputation d'un cœur est douloureux.
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Il ouvre les yeux en sursaut, sa respiration se saccade. La pensée de sa tendre épouse brisée est venu comme un flash en pleine face le réveiller. Il regarde autour de lui, et se rends compte de l'endroit où il se trouve : l'infirmerie. L'endroit qu'il hait le plus dans cette prison ! L'infirmier Didier, un homme d'un certain âge le regarde avec un sourire, un sourire rassurant. Hâlim, prends ce regard autrement, pour lui c'est une manière de lui dire que lui est libre près de sa femme et de ses enfants, tandis que lui enfermé.

Allongé, le regard errant le plafond, il ferme les yeux. Combien de fois depuis qu'il est incarcéré s'est-il retrouvé dans cet endroit ? Après une bagarre, pour prendre des médicaments, ou pour voir le psy. Un habitué de l'infirmerie. Hâlim, cet homme borné, ouvre les yeux et veut sortir de ce lieu pour retourner dans sa cellule, mais son mal de crâne l'empêche de bouger. Son entêtement à ne pas prendre son traitement, le perd. L'infirmier, l'explique qu'il doit se reposer. Son bien être lui importe peu, il s'entête et veut retourner dans sa cellule. Didier, appelle les geôliers.

Les matons l'emmène dans son 9m², la traversé du couloir se fait comme toujours. Les détenues sont comme des enragées, ils hurlent comme d'habitude. Des lions en cage. Il croise le regard de ses hommes aux parcours atypique. Hâlim, vivant dans la banlieue, qui avec sa carrure, son éloquence organisé des casses sans peur, aujourd'hui il est terrorisé.. Les barreaux sont l'embargo pour ses crapules isolés se dit-il. Pour lui, ils sont enfermés et n'ont plus le droit au pardon, c'est trop tard pour faire machine arrière. Un homme qui n'as jamais regretté ses moindre faits et gestes regrette maintenant sa rencontre avec Kader : les erreurs commis à son adolescence, ont un impacte destructeur sur sa vie, il entraîne celle qu'il aime dans sa chute effroyable.

Il a vécu dans la rue en sachant évidemment que ce que la street te donne, elle te le reprendra sans te rendre des compte, et c'est ce qui se passe avec sa femme : par miracle, on le lui a tendu dans un plateau en or, pour la reprendre en l'enfermant en enfer. Le blason de courage qu'il avait enfilé, le temps le lui a pris, et lui a donné le blason de la peur... il est terrorisé à l'idée qu'on face du mal à celle pour qui il sacrifierait sa vie.

Les clés dans la serrure annonce la fermeture de sa cellule, ce bruit il n'en prends toujours pas l'habitude. Il s'allonge, et son cerveau s'adonne au seul plaisir dont il n'est pas privée : penser au meilleur moment auprès de sa femme. Il passe sa main sous le matelas et prends cette photo qu'il visionne chaque jours, la beauté de sa femme l'éblouie, il se demande comment en est-il arrivé à aimer autant cette femme, comment a-t-il fait pour la conquérir, toute ses questions se bousculent, jusqu'à ce qu'il se rappelle de leur dernière conversation. Tout ses propos c'était sa raison qui le lui dicté et non son cœur, le regret à un goût amer. Comment va-t-elle ? Et l'enfant ? La connaissant mieux que lui-même, il sait qu'elle est dans un état de désespoir profond comme lui.

Il se languissait d'être père, d'avoir un enfant qui ne serait pas à son image, qui suivrait les pas d'un homme bien. Il rêvait de cet enfant comme pas possible, et l'apprendre au moment où il se trouve entre quatre murs, le tue. Derrière lui, il a laissé deux personnes qui représente toute sa misérable existence : la seule chose qu'il veut est qu'ils soient heureux. Il a peur que par sa faute, Kader s'attaque à sa femme. Il a peur que sa femme finisse par se lasser de l'attendre et le quitte. Entre toute ses craintes, il oublie une chose, que sa dulcinée ne pourrait jamais l'abandonner. Il se lève et traîne sa vieille carcasse en faisant des aller-retour dans sa cellule, il ne veut pas la perdre, pour rien au monde. « Bordel ! » cria-t-il. Il n'aurait jamais dû, il a besoin d'elle, comme elle a besoin de lui. Unis, ils forment qu'un.

« - Nos frères les français disent que le regret vient juste après. À ce que je peux voir tu regrette quelque chose. Tu perds le contrôle de tout, tu sais plus quoi faire hein ? Mon frère j'ai connu ça toute ma vie, avoir l'impression que la poisse nous colle à la peau, que le bonheur n'est pas pour nous, alors que pas du tout, le bonheur même les crapules comme nous on en as le droit. J'sais pas ce que t'as fais pour finir dans ce trou, mais depuis que je suis dans la même cellule que toi, j'vois que t'es tourmenté. Je peux pas t'aider parce que je sais pas ce qu'il se passe dans ton crâne, je peux juste te donner un conseille, je prétends pas être un frère muzz' ou quoi que ce soit. Crapuleux que je suis, je sais que là-haut y a le créateur, c'est lui qui a tout crée, même nous, il connaît ce que nous on ne connaît pas, le seul qui pourra t'aider c'est lui. Arrête de te prendre la tête.

La tirade de son nouveau codétenu lui a assommé le cœur. Cet homme au parcours très différent, qui a connu le désespoir totale comme lui, lui donne la solution malgré qu'il soit un habitué de la prison, il sait que sa raison ne vient pas de nulle-part et trouve toujours refuge auprès du Seigneur.

- Nos langues sales méritent pas de parler de celui qui as créer le monde. T'arrête avec tes sornettes, et m'appelle pas frère ! Répondit-il Hâlim, la haine, la peur, parlaient à sa place. »

Les parois de son âme se sont mit a vibré en entendant ce brave homme récité des versets allongé sur son lit, fixant le plafond. Sans un mot, il retrouve son lit. Les versets sont un médicament qui calme beaucoup de maux. Pendant que les damnés hurlent dans leur cellule, Hâlim écoute attentivement le récit de son codétenu qu'il a remballé quelques secondes auparavant. Pendant un court instant, le cœur de ce tourmenté s'est apaisée. Il ferme les yeux, et c'est le visage souriant de sa bien aimée qu'il voit. Il veut effacé toute ses paroles, qu'il a proféré.

« - T'as un stylo, et une feuille et tout le bordel pour écrire une lettre ? Demanda-t-il son codétenu.

- Ouais... attrape !

- Merci. Et, je m'appelle Hâlim.

- On t'appelle pas Néant ? J'espère que je vais pas subir le même sort que ton premier codétenu. Dit-il en ricanant.

- M'appelle pas Néant et tout se passera bien.

- Moi c'est J.O. plus long Jalil Othman. »

Il ne réponds pas et commence à gratter sur cette feuille. L'écriture penché d'un môme, mais rengorgeant d'amour. Il écrit, puis barre, ainsi de suite. Il a définit toute sa rage, son amour, sa folie, sa peur avec des mots, tout ses pensées sont maintenant sur papier. Le bord du lit est assez tranchant, il se blesse le pouce volontairement, et signe cette lettre de son sang. Certains le qualifierais de fou : c'est le cas, il est fou de sa vie. Hâyat livre une guerre contre son quartier, contre la rue, contrairement à Hâlim qui livre un combat contre lui-même.

________

Une semaine passe.

Toute mes journées, je les passe enfermée dans ma chambre. La vie me paraît plus sombre, depuis qu'il m'as annoncé son envie de se séparer de moi. Rachid vient souvent me voir, pour demander de mes nouvelles ; il m'a annoncé que son frère allait bien, et qu'il voulait me voir après que j'ai lu une lettre qu'il m'a soit-disant écrite. Pour moi, Rachid cherche une manière de me remonter le moral en inventant tout et n'importe quoi. Je veux pas me faire à l'idée que mon histoire prendras fin dès qu'il m'annoncera le divorce ; tout les soirs sur mon tapis de prière je demande au Seigneur de m'épargner, d'épargner mon enfant.

Une matinée comme une autre, Rachid est venu. Comme d'habitude je me contente de le saluer et pars dans la cuisine chercher de quoi nourrir H. certes, je n'ai pas envie, mais mon enfant ne mérite pas de payer le prix de mon malheur. Je veux que H. naisse en bonne santé, quoi qu'il arrive, il sera le souvenir de l'amour qui a bercé ma vie à ses côtés. Je m'assois, et mange une pomme. Peu de temps après Rachid rentre dans la cuisine avec ma mère, et s'assoit en face de moi.

- Rachid : Khalti (*ma tante) ça lui va pas d'être déprimer hein ?

- Yemma : Oui, mais elle écoute pas.

- Rachid : Ça te va pas la déprime !

-...

- Rachid : Si tu souris je te donne un cadeau... OK ! La lettre je la brûle.

- Ça vient d'où ?

- Rachid : Je te l'avais dis qu'il t'avais écrit non ? Vu que j'avais la clés de chez vous, et que je passais par là, j'ai ouvert la boîte au lettre et je l'ai trouvé.

Il dit ça en agitant une enveloppe. Je le lui arrache des mains sans qu'il ne s'y attende. Sans un mot, je pars dans ma chambre et m'installe. La peur de découvrir le contenu de cette lettre. Des suppositions sombre les unes que les autres me viennent en tête. Je prends mon courage à deux mains, respire et ouvre. Un sourire se dessine sur mon visage lorsque je vois son écriture d'enfant, les ratures. Mon sourire s'efface quand mes yeux se rivent sur cette tâche de sang, c'est du déjà vu ! Mon cauchemar me revient en tête, j'avale ma salive. Je commence ma lecture.

« La vie, non ma vie, je sais pas comment commencer cette lettre !

Je suis pas ton pote Camus, je sais pas écrire. Je vais le faire à ma manière, comme quand on écrivait le CV ensemble. Je suis sortie de l'infirmerie y a pas longtemps, mon crâne me tue, me bousille le cerveau. Imagine, quand j'ai ouvert les yeux c'est ta tête que j'ai vu, ta face. Je sais même pas pourquoi j'ai dis toute ses bêtises, non, ses conneries, je perds la tête Hâyati ! Ici c'est l'enfer, la seule chose qui me tient debout c'est de penser à nous... quand j'ai appris pour le môme, je suis devenu taré ! J'ai peur ! Je suis terrorisé à l'idée de penser qu'un petit va grandir sans père, et pendant combien de temps je sais même pas ! Dans quelques jours c'est le jugement, j'appréhende, je sais pas combien je vais prendre. Quand, je t'ai dis que je voulais le divorce tu veux savoir pourquoi ? Parce que, si je le fais pas maintenant c'est toi qui va me lâcher, tu va pas m'attendre jusqu'à la fin de ta vie, t'as le droit à une vie heureuse, et moi je suis l'obstacle dans ton bonheur. Je m'en rends compte chaque fois que je pense que tu pleures dehors, et moi dans ce trou je peux pas te rassurer ! Je veux pas non plus que Kader te touche, c'est un malade ! Et surtout, il sait comment m'affaiblir. Mes craintes devrait me séparer de toi, mais j'y arrive pas ! T'es une partie de moi, je t'ai tout pris, tout, et comme un lâche... je veux te laisser... C'est digne d'un homme ça ? Dis-moi ! J.O m'as dit qu'on a tous le droit au bonheur, dans ce trou comment peut-on être heureux ? C'est impossible ! J.O c'est mon codétenu, c'est lui qui m'as donné la feuille, le timbre, l'enveloppe, même le stylo, t'as vu ton mari c'est un clodo, il fait la manche pour des trucs futile. Je veux te voir avant le jugement Hâyat, je veux que tu viennes ! Reste forte, et prends soin du Nous... du moi... du toi... je vais être papa ! J'écris ça avec un sourire au lèvre. J'ai la rage de ne pas être là. Je sais même pas ce que j'écris, mon cerveau déraille. »

La lettre m'as fait sourire en même temps pleuré. Ses pensées sont embrouillés comme les miens. Derrière cette lettre se cache beaucoup de chose. Il a glissé des mots que je dois réussir à déchiffrer. Je relis cette lettre plusieurs fois. J'ai besoin de le voir. Je pars au salon où Rachid parle avec mon père.

- Rachid : Pourquoi tu pleures ?

- Je veux aller le voir !

- Rachid : Demain ça te va ?

- C'est vrai ?

- Rachid : Ouais, ouais.

- Yemma : Ça fais longtemps qu'on a pas vu ce sourire.

- Il faut que je le vois.

- Rachid : J'ai rempli ma mission, je rentre, salam.

- Attends ! Yemma, baba, je descends avec lui.

Sur les escaliers j'entame une discussion.

- Faut que je vois Lyna.

- Rachid : Quoi ?

- Je dois parlée avec ta sœur, je veux comprendre.

- Rachid : Dès qu'elle a su qu'il avait perdu conscience, elle est partie.

- Elle est où ?

- Rachid : On sait pas, ça fait une semaine qu'on la cherche même Samir le sait pas. Elle se sent coupable, je pense qu'elle veut restée seule.

- Je comprends rien.

- Rachid : Depuis qu'elle est revenu, c'est plus la même. En tout cas, ça fais plaisir de te revoir un minimum en pleine forme.

Il s'inquiète pour sa grande sœur et c'est compréhensif. Il dévale les escaliers en me donnant l'heure à laquelle il allait passé. Mon cœur s'est mit a propulsé des battements irréguliers. Je suis remontée chez mes parents, pour aller relire la lettre. Ses mots rengorgent d'amour, certes il ne s'exprime pas comme un grand poète, mais tout venant de lui me suffit.

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant