*14 novembre 2010*
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La nuit est différent du jour. Beaucoup de chose se passe la nuit pour être oublié le lendemain mais ce soir-là dans sa cellule quelque chose le tracasser. Dès qu'il ferme les yeux c'est sa femme qu'il apercevait pleurant toute les larmes de son corps. Les yeux ensanglantés. Il voit du sang autour d'elle et un petit corps gisant sur le sol. Sa respiration se saccade, il se réveille en sursaut. Il tremble comme une feuille sur un arbre à cause du vent. Le froid le fait tressaillir. La nuit crucifie le corps de cet homme. Minutieusement il scrute le vide, et espère de tout son cœur qu'elle et son enfant vont bien. Morphée ne veut pas l'emporter, une migraine survient soudainement. Il commence sans s'en rendre compte à dire des paroles délirant. J.O descends de son lit et s'aperçoit que son ami perd notion de tout.
« - Oh t'as quoi ? Demanda-t-il inquiet.
- Faut que j'appelle mon frère ! Passe ton cellulaire !
- T'as pas dis que tu veux pas risquer de finir au trou pour ça ?
- Je préfère finir au mitard que me faire des films, tu m'le passe ou pas ?
- Arrête de t'énerver. Calme-toi !
- Ferme ta gueule, et passe ton putain de mobile là ! »
J.O s'exécute et prends le téléphone qu'il garde depuis un bon bout de temps caché sous son matelas. Il lui a toujours proposé de prendre son portable pour prendre des nouvelles de sa femme, mais il a toujours refusé car avoir de quoi communiquer en prison est une mauvaise chose. Surtout, si on les attrape. La direction est connu de tous : le mitard. Hâlim ne voulait pas se retrouver une nouvelle fois dans un endroit où il a déjà passer quelques temps lors de ses altercations à répétition. Et surtout il ne voulait pas qu'on le prive de voir sa femme. Son énervement prouve son angoisse. Machinalement, il compose le numéro de Rachid. Sonnerie. Sonnerie. Sonnerie. Répondeur. Il rappelle une nouvelle fois. Le même scénario. Il insiste plusieurs fois. Au bout du sixième appel, son frère réponds.
« - Wesh c'est qui ? Demanda Rachid à l'autre bout du fil.
- Rachid, elle va bien ?
- Hâlim ? D'où tu m'appelle ?
- Des Bahamas ! Réfléchis non ? Arrête de jacter et réponds à ma question ! Elle va bien ?
- De qui tu parles ?
- Putain ! T'es con ou tu fais exprès ? T'as cru que je parle de la voisine, ou de tes plans cul ? Elle va bien oui ou non ?
Hâlim commençait à s'impatienter, et quand il s'impatiente il crie. J.O essaye de lui faire signe d'arrêter, mais il fait comme bon lui semble. À ce moment précis, ce n'est pas les geôliers qui le préoccupe. Tant qu'il n'aura pas de réponse , il ne sera pas tranquille.
- Relax, arrête de crier. On est à l'hosto là.
- Ça fais combien de temps ?
- On vient d'arriver, sa mère nous as dit qu'elle est dans la salle d'accouchement depuis quelques heures maintenant. Ça va bien se passer, t'inquiète pas.
- Je m'inquiète pas ? Je m'inquiète pas ? Je suis pas là pour la soutenir et tu me demandes de pas m'inquiéter ? Je vais pas voir mon fils naître, je sais pas si son état est stable ou pas et tu me demandes de pas m'inquiéter ? T'es sérieux ?
Hâlim raccroche sans s'en rendre compte, et insulte son frère ainsi que le portable.
- Comment on utilise ta merde là ? Vociféra-t-il.
- En insultant tout le monde, en criant, tu crois que ça va s'arranger ? Reprends-toi frère, elle ira bien ta femme. Répondit Jalil Othman calmement.
- Ferme-là toi, qu'est-ce que t'en sais ? Tu sors de nul part, tu viens me faire ta morale de deux franc, retourne dans tes délires et me casse pas la tête !
- Ta femme va s'en sortir, elle donne juste la vie. Elle va aller mieux. Arrête de te prendre la tête avec tout le monde pour rien. »
En une fraction de seconde, le téléphone s'est retrouvé par terre. J.O contre le mur, Néant la main encerclant son cou. Ce n'était pas Hâlim qui se comportait ainsi mais sa part d'ombre qui surgit dans les pire moment de sa vie. Grâce à sa femme sa part d'ombre avait disparu pour laisser place à la lumière. Cette lumière s'est éteint en quelques seconde. La rage se lit dans ses yeux. Quand il s'agit d'elle, il ne contrôle plus ses paroles ni ses faits et gestes. Un amour passionnel, qui devient destructeur. Les yeux de sa victime sont sur le point de sortir, il n'arrive plus à respirer mais ne se défends pas.
Plusieurs paroles de Hâyat viennent s'entrechoquaient dans le crâne de Hâlim. Il finit par le lâcher. J.O reprends son souffle tandis que Hâlim tomba à genoux au sol. Sous les yeux de son ami il pleura. Pas des larmes de tristesse, mais des larmes de rage. Il déteste ce côté sombre de lui. C'est à cause de ce côté obscure de son cœur qu'il se trouve maintenant dans les ténèbres. Il regarde ses mains, et à l'impression de voir du sang. Un des geôlier est venu, en entendant le vacarme.
« - Il se passe quoi ici ? Demanda le geôlier.
- Il a fait un cauchemar. Répondit J.O la main encerclant son cou.
- Moins de bruit ! Dit-il d'un ton incrédule. »
Le geôlier n'était pas convaincu, mais ce genre de chose il le voit très souvent. Être maton, c'est voir des choses parfois qui ne sont pas de l'ordre du réel. Pour lui, ce sont tous des criminels sans vergogne. S'il le pouvait, il aurait rétablit la peine de mort pour chacun d'entre eux.
« - Je connais cette rage. J'ai aussi ressentit la même chose quand j'ai retrouvé son corps sans vie dans sa chambre. Commença J.O en laissant tombé son corps le long du mur. C'était une étudiante comme toute les étudiantes du monde. Elle aimait la vie, aimait les gens, elle rengorgeait d'amour pour tout le monde. Quand je l'ai rencontré, je pensais avoir à faire au mehboula (*folle) des quartiers, qui pense que le monde est tout rose, et ma pensée était véridique parce que elle était ce genre de fille qui lutter pour la paix, et qui ne connaissait pas la violence. Une petite vermine. -sourire- Elle venait d'un coin paumé de la France. Elle est arrivée à Paris pour faire des études à la fac. Elle s'est retrouvée seule dans la ville romantique comme elle le disait si bien. -sourire- jusqu'à notre rencontre. Hawwah m'as appris beaucoup de chose sur le monde que moi-même je connaissais pas, des trucs banale, genre les métros, les terrasses de café. J'étais un perdu, je connaissais même pas le monde que je côtoyais chaque jours. T'sais les petites résidence pour étudiant, elle habitait dans ce trou à rat et jamais elle se plaignait alors que moi chaque jours j'étais là à m'apitoyer sur mon sort comme un débile. J'ai vu en elle une femme, ma femme, ma Ève. Je m'appelle pas Adam, mais j'aurais pu. Tu sais que derrière les sourires, les envie de contaminer son entourage, se cache toujours une peine bah la sienne elle le masquait très bien. J'ai jamais su qu'elle avait des problèmes dans sa vie.. jusqu'au jour où j'ai reçu son appel. Quand je suis arrivé dans son 9m², elle gisait sur son lit, les lèvres blanche, le visage pâle. Une maladie la rongeait chaque jours, c'est le jour de sa mort que j'ai appris qu'elle était malade. La terre elle m'est tombée sur la tête en deux seconde, j'étais devenu comme toi parano ! J'ai enchaîné connerie sur connerie mais quand je pensais à sa face souriante de petite vermine je lâchais ce que je faisais comme toi en ce moment. J'ai appris une leçon de tout ça : s'il se passe un truc dans ta vie c'est que c'est déjà écris. Crier, insulter, tout les actions qu'on peut faire ne changeront pas notre destinée. Le malheur fait partie de chaque être humain, le bonheur absolu n'existe pas. Ta femme elle ira bien, appelle ton frère et voit avec lui. »
Après sa longue tirade, il s'est levé. Avant de monter sur son lit, il mit sa main sur l'épaule de son codétenu pour lui montrer qu'il ne lui en veut pas. Il monte sur son lit, les yeux errant le plafond. Jamais, il n'avait raconté son passé. Il a ressenti le besoin de le faire pour lui et surtout pour aider l'homme en qui il se voit.
Hâlim, regrette son geste. Toujours par terre, il réfléchit et reprends le cellulaire, tape à nouveau le numéro de son frère. Plus calmement, il veut savoir ce qu'il se passe. Rachid réponds qu'elle est toujours en salle d'accouchement, dès qu'il aura des nouvelles il le rappellera. Après avoir raccrocher il va s'allonger le cœur tambourinant.
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Ça fait maintenant sept heures que je suis en salle de travail. Mon visage est transpirant. Je me concentre sur ce que me dit la sage femme tout en pensant au nombreux souvenir au côté de mon mari. La fatigue se fait sentir, j'arrive plus du tout à pousser et par dessus le marché j'apprends que mon fils aussi se fatigue. La sage femme me dit d'inspirer, de bloquer et de pousser. J'inspire, je bloque et je pousse. Je transpire. Je pleure. Je me demande ce qu'il se passe. Pourquoi c'est si long ? Après une longue série d'effort, il est enfin sortit. Mon cœur bat à mille à l'heure, je respire très rapidement. Je ne l'entends pas pleurer. Je regarde vers mon enfant, et vois qu'il l'emmène ailleurs.
- Pourquoi ils l'ont emmenés ?
- La sage femme : Calmez-vous madame. Le cordon ombilical s'est enroulé autour de son cou, il...
- Non c'est impossible, il lui arrive quoi ?
Mes larmes coule tout seule. La sage femme essaye de m'expliquer la situation mais je ne veux rien entendre. La seule chose que je veux c'est mon fils. Hystérique, je deviens. Elle me dit de me calmer, mais rien y fait. Je l'ai porté neuf mois dans mes entrailles pour ne pas avoir la chance de le porter, de le voir. Non c'est pas possible ! J'arrive pas à bouger, j'ai mal partout. Je commence à faire une crise d'angoisse. Une infirmière me tient, et une autre me fait une piqûre. Peu à peu, mes cris s'éloignent, je répète doucement le prénom de mon fils, tout en pensant à mon mari.
- La sage femme : Madame, il va bien. Regardez comme il est beau.
Elle me tends mon fils dans une couverture. C'est le cœur soulagé que je l'ai pris. Je me sens faible, mais le sentir auprès de moi me donne de la force. Ses yeux étaient fermés. Je ne m'arrête plus de pleurer et de l'admirer. Quelques minutes plus tard elle le reprends. Elle m'explique que je dois me reposer.
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Le téléphone vibre et il se jette dessus comme un affamé. Le soleil s'est levé, et toute la nuit il n'as fait que cogiter en attendant l'appel de son frère. C'est le cœur serré qu'il réponds.
« - Mabrouk (*Félicitation), il est né le bonhomme ! »
En apprenant la nouvelle il laissa tombé le mobile par terre. Une goutte salée tomba. C'est un sourire victorieux qui se dessine sur son visage. Il pose ses mains sur son visage pour réaliser. C'était qu'un cauchemar, ils vont bien pensa-t-il. J.O se lève au même moment, et descends du lit. Sans qu'il ne comprenne, Hâlim l'as pris dans ses bras.
« - Il est né. Je suis père Jalil, je suis un daron! »
C'est avec une joie et une euphorie d'enfant qu'il acclame son statut de père. Un rire victorieux émane de sa bouche. J.O le félicite aussi heureux que lui. Après ce moment jovial il reprit le téléphone et rappela son frère.
« - Rends-moi un service Rachid !
- Ouais le papa. »
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J'allaite mon fils pour la première fois. C'est les larmes aux yeux et le sourire au lèvre que je le regarde se nourrir. Il ne manque plus que la présence de son père pour que je sois comblé. Après l'allaitement, l'infirmière vient me prévenir que ma famille est là. Mes parents et les parents de Hâlim rentrent dans ma chambre. Dès que ma mère aperçoit le petit, elle pleure. L'émotivité est de famille.
- Prends-le.
- Yemma : Ça fais longtemps que je n'ai pas tenu de nouveau-né dans mes bras -en le prenant- il est beau Masha'Allah. Je suis grand-mère Souleymane.
- Baba : Je peux le porter ?
- Yemma : Tiens.
Ma mère aide mon père à le prendre. Mon père malgré qu'il soit aveugle est capable de tenir un enfant. Il en a eu deux quand même, et a une très bonne enseignante à ses côtés . Mes beaux-parents font de même, et me félicite. Les félicitations fusent de partout, ils se se félicitent entre eux. Un enfant est source de joie c'est pas croyable. Je vois leurs yeux brillaient en regardant leur petit-fils. Après quelques temps à mes côtés, ils sont sortie et ce fût au tour de Rachid de rentrer. Il était tout seul.
- Rachid : Il est où le bonhomme ? Il fera des ravages plus tard ! Regarde ses mains, c'est trop fragile tout ça !
- Tu veux le prendre ?
- Rachid : Je sais pas m'y prendre avec les mômes, c'est trop fragile quand ça vient de naître !
- Prends-le.
- Rachid : Pas tout de suite.
- Me dis pas que t'as peur ?
- Rachid : Peur de quoi ? D'un petit ?
Pour éviter que je le charrie, il prends son portable et appelle quelqu'un. Je ne prête pas attention, et contemple mon précieux.
- Rachid : Tiens.
- Quoi ?
- Rachid : Y a quelqu'un au bout du fil qui veut te parler.
- Qui ? Yasmina ?
- Rachid : Pourquoi tu parles d'elle ? Bref, tiens ! Je reviens dans quinze minutes, c'est où qu'on trouve à manger ici ? J'ai faim sa race !
Il sort de la chambre en se parlant à lui-même. Je souris. Je pose le téléphone sur mes oreilles :
- As Salam Aleïkoum
-... : Je suis l'homme le plus heureux au monde Hâyat.
- Hâlim ? Comment ça se fait ? Enfin..
J'ai l'impression de rêver, je comprends pas ce qu'il se passe.
- Hâlim : Tu m'as donné un fils Hâyat, vous êtes ma fierté.
- Tu m'appelles avec quoi ? C'est pas dangereux ? Tu...
- Hâlim : Je suis fière de toi Hâyati, ma princesse.
- J'ai besoin de toi...
- Hâlim : Je sais, si je pouvais je serais là wallah ! Oh, tu pleures ? Pleure pas !
- On a faillit perdre notre fils Hâlim.. le cordon ombilical était autour de son cou, j'ai eu peur je te jure que j'ai eu peur...
- Hâlim :...
- Hâlim ?
- Hâlim : Arrête de pleurer, il va bien maintenant... n'est-ce pas ?
- Oui Al Hamdûllillah.
- Hâlim : C'est le plus important. Il est près de toi là ?
- Oui..
- Hâlim : Met le haut parleur.
- Quoi ?
- Hâlim : Met le haut parleur, j'ai pas beaucoup de temps là.
- D'accord.
Je met le haut parleur.
- Hâlim : Met le téléphone pas trop près de son oreille droit. Je sais que normalement, je dois le faire dès sa naissance, près de lui, mais la distance... Hassoul c'est bon ?
- Oui.
En l'entendant récité l'Adhan mon cœur a fait un bond, mon corps frémit. Ce moment reste gravé dans mon cœur à jamais. Son corps est enfermé, mais son cœur et son esprit ne sont pas dans cet prison. Dès qu'il a fini, j'ai enlevée le haut parleur.
- Hâlim : Embrasse le petit Hâlim junior. Oublie pas que je suis là.
J'ai même pas eu le temps de répondre qu'il avait déjà raccroché. « Oublie pas que je suis là.», sa dernière phrase résonne dans ma tête. Le plus beau jour de ma vie restera mon mariage et la naissance de mon fils. Ces deux moments sont les nôtres : l'union et le fruit de cet union. La vie a amputé mon cœur des milliers de foi, de ma naissance à aujourd'hui, mais ces blessures ont été pansés par cet homme qui demeure dans mon cœur depuis le début. Il est l'activateur de mon rythme cardiaque. Il est celui qui a su voler mon cœur grâce à son éloquence, et son vécu. Mon fils et mon mari sont les rayons de soleil de mon existence.
Je dessine les traits du visage de mon fils avec une finesse incroyable. Quelqu'un ouvre la porte de la chambre, tout en regardant mon enfant je le remercie :
- Merci Rachid, j'avais besoin de cet appel. Même Hâlim en avait besoin, regarde-le... qu'est-ce que tu fais ici ? N'approche pas! Ne nous approche pas tu m'entends ? Reste où tu te trouves !
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Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
General FictionL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce cœur carbonisés. Je ne suis pas l'auteur de cette histoire je tient juste a partager cette magnifique histoire car pour moi elle mérite d'être lu par tous le monde . J'ai bien sur demandé l'...