II. Partie 4 : « La peur. »

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Un  mois que mon fils est naît

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Un mois que mon fils est naît. La naissance de mon fils rythme ma vie. Il me comble, me rappelle son père, et chaque jour je l'aime plus que la veille. Tous ses petits besoins je les prends en compte ; mon fils est devenu le Prince de cette reine sans couronne que je suis devenue. Au départ c'était le prince de la rue et sa princesse. Maintenant c'est le roi, la reine et le petit prince. Un roi et une reine possèdent un château, des sujets, et une richesse incroyable. Je n'ai pas besoin de toute ces personnes à mon services, ni d'un château orné d'or. J'ai juste besoin de mes trésors qui sont mes Hâlim.

Être mère c'est une expérience incroyable, surtout les premiers mois. Des moments euphoriques et des moments troublant encadre la vie d'une jeune maman. L'absence de son père me tourmente chaque soir. Lorsqu'il pleure, j'ai l'infime impression que son père viendra le prendre pour me soulager, mais non ! Je dors à moitié. Ce soir-là comme tout les soirs mon réveil qui est mon fils hurle. Ma mère accoure dans ma chambre comme d'habitude pour venir le prendre dans son berceau. Mais je me lève dès qu'elle rentre pour le prendre. Comme une machine, je vais m'asseoir sur la chaise devant ma fenêtre et berce mon fils. C'est ma routine de tout les soirs. Des larmes suivent car je lui chuchote des choses sur son père. Certes il ne comprends pas, mais je sais au plus profond de moi qu'il m'écoute. Je tiens ma promesse. Ce pacte qu'on a fait doit être tenu des deux côtés. Depuis que je suis enceinte de Junior je lui parle de son père , et maintenant que je le tiens dans mes bras mes paroles me semble mieux entendu par ce petit bout de choux. Mon enfant apaise ma peine, et l'intensifie parfois. Ses yeux me rappelle l'homme qu'on a enfermé il y a de ça quelques mois.

- Yemma : Donne-le moi et repose-toi. À chaque fois que je viens pour le prendre tu me le prends comme si j'étais une étrangère Hâyat. Qu'est-ce qui t'arrive ? Arrête de pleurer ma fille, arrête. Chaque soir c'est pareil, pense à ta santé. Je sais que ça va faire bientôt un an qu'il est en prison, mais il va bientôt ressortir tu devrais pensé à ça... sa sortie.

Une étrangère, une étrangère... jamais j'aurais cru que ma mère le prendrai de cette manière. Mon intention n'était aucunement de la blessée ou quoi que ce soit. Ma mère est une femme qui a beaucoup porté dans sa vie. Elle a beaucoup enduré pour m'avoir. À chaque instant elle pensait faire une fausse couche comme toute les autres fois. Elle pensait que jamais elle ne verrait le bout de mon nez comme les grands-frère ou sœurs qui aurait du naître avant moi.

- Tu n'es pas une étrangère Yemma, ne pense pas ça s'il te plaît. Le repos pour moi c'est de parler à mon fils de son père, de le bercer, de ne pas le voir pleurer, de le nourrir. Tu es une mère et tu sais que donner de l'amour à son enfant c'est primordial, c'est important... Je suis apaisée seulement quand je parle à Hâlim de Hâlim. Je pense à sa sortie chaque seconde c'est ce qui me tiens debout après mon fils.

- Yemma : Arrête de pleurer -en caressant mes cheveux-

- J'y arrive pas, j'y arrive plus mama. Je l'ai vu il y a quelques jours et c'est comme si c'était il y a une éternité. C'est dure, trop dure..

- Yemma : Tu l'aimes à ce point ?

- Plus encore et ça fais mal.

- Yemma : Ça se voit, et ça me fais peur. Sincèrement, j'ai peur de tout cette amour que tu as pour cet homme, pour Hâlim.. il t'as changé, je reconnais plus ma petite fille, je vois pas si cet amour t'as changé en bien ou en mal. Une chose me terrorise c'est le passé de ton mari. J'ai fais un rêve ma fille, avant ton accouchement. Allah est le plus savant mais dans ce rêve un homme vous veut du mal, et j'ai peur de ne plus reconnaître ma fille si ce rêve s'avère réel.

- Je suis désolé de vous faire subir tout ça... t'en fais pas pour nous mama, rien ne va nous arriver.

- Yemma : Quand tu m'appelles « mama » ça me prouve beaucoup de chose. Si tu as besoin je suis dans ma chambre.

Elle me laisse planté là avec mes peines et mes questions. Elle a bien évidemment vu que je me sens mal et ce qu'elle m'a raconté accentue ce mal. Yemma, tu as peur pour ta fille à cause de cet amour, de ce passé, mais ta fille est aussi apeurée. Tu sais je me demande jusqu'à où m'emmènera ce sentiment. Me fera-t-il tombé ou me sauvera-t-il ? Tant de question sans réponse Yemma. J'aurais tant aimé redevenir ta chère petite fille qui aimait seulement ses parents et son frère. Cette petite fille qui ne connaissait que l'amour à travers la philosophie et le modèle de votre couple. Aujourd'hui, je suis dans cette spirale qui as des effets positif et négatif. Pardonne-moi maman d'accentuer tes cernes, d'alourdir tes épaules alors que tu n'arrives plus à les porter. Pardonne-moi de mettre sur pause ta vie. Pardonne-moi d'aimer.

*

Le lendemain face à ma fenêtre mon fils dans mes bras je regarde la neige ensevelir le sol avec une douceur majestueuse. Âpre était le veille, et le lendemain c'est la douceur qui s'offre à moi. Le monde est si bien fait qu'on ne peut qu'admirer ces moments magiques qui se présente à nous. Après cette méditation mon fils et moi sommes partis faire notre routine du matin. Lorsque je le fais prendre un bain, je grave ce moment gravé en moi pour pouvoir le raconter à son père. Je pars ensuite l'habillé. Des bisous par-ci, par-là, je l'emmène vers sa grand-mère. Elle le prends et le mange presque. Lorsqu'elle se trouve avec son petit-fils, elle est comme une enfant. Je les laisse seul et pars salué mon père et mon frère.

Mon père passe ses mains sur mon visage en me souriant.

- Baba : Ta mère m'as dis que tu manque de sommeil.

- Yemma exagère c'est rien.

- Baba : Faut qu'on parle.

- De quoi ?

- Baba : De beaucoup de chose. Prépare-toi on sort.

- Il neige, il fait froid et Hâlim il..

- Hâlim reste avec ta mère, tu t'habilles chaudement, et tu prends un parapluie si tu veux pas que la neige te touche, allez hop. Tu discutes pas les ordres du commandant.

- Oui chef -en souriant.-

Je n'ai vraiment pas la tête à sortir, mais pour faire plaisir à mon père je décrocherais la lune. Je prends une douche rapidement, m'habille chaudement. J'épingle mon voile et je suis prête.

- Baba t'es où ?

- Hafid : Il est dans sa chambre.

J'ai tourné rapidement la tête vers mon frère et une chose attira mon attention. Je m'avance vers lui.

- C'est quoi ça Hafid ?

Demandai-je en pointant une marque sur son cou.

- Hafid : Je me suis fais mal.

Répondit-il en massant son cou.

- Si c'est ce que je pense, tu me déçois. Baba te dirait quoi s'il pouvait voir cette marque ? Et t'as pensé à Yemma, imagine elle le remarque ? J'espère vraiment que tu as rien fait de mal Hafid.

- Hafid : Y a rien calme-toi.

- Tu veux que je me taise alors que mon frère à un suçon sur son cou ?

- Hafid : Parle doucement, Baba et Yemma sont à côté. Je vais t'expliquer.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? T'es pas comme ça.

- Hafid : Écoute d'abord mon explication avant de penser n'importe quoi.

- Je..

- Baba : Hâyati t'es prête ?

Je regarde mon frère avec incompréhension et déception avant de répondre à mon père que j'étais prête. Je me dirige vers lui et arrange son manteau pour qu'on partes. Je dis à Baba de m'attendre un instant. J'embrasse mon fils. Je regarde une dernière fois Hafid. Est-il tombé dans le filet de Iblis ? Ces derniers temps un voile couvrait mon visage à un tel point que je vois pas que mon petit frère d'à peine dix-huit ans n'es plus du tout le même. Je réfléchis et c'est cette jeune fille qui me vient en tête. Ils se fréquentent sûrement. Il commence par la fornication et finira par où ? Un péché grave entraîne une descente en enfer très rapide. Je chasse tous ces suppositions de ma tête, et pense à notre retour à la maison. Il faut qu'il m'explique. La vérité c'est le seul qu'il a.

Dehors la neige danse une ronde. Il tombe harmonieusement. J'ai ma main sur le bras de mon père et on avance silencieusement vers une direction inconnu. La neige est fine, le sol en ai couvert. Les enfants s'amusent entre eux, les mères crient par la fenêtre pour qu'ils rentrent mais c'est comme si ce temps leur a bouché les oreilles. Des sourires insouciant se dessine sur leur visage. J'envie leur enfance, leur innocence. Ils ne pensent pas qu'un jour ils grandiront et connaîtrons les multiples problèmes de la vie. Pour l'instant leur route ne connaît pas vraiment d'obstacle. Je vois un couple. L'homme court après la femme avec une boule de neige. Je sourie. Ce moment me rappelle le dernier hiver que j'ai passé auprès de lui. Un jeu, un soir d'hiver, sous la neige. Comme deux enfants on jouaient.

- Baba : Tu m'emmène où ?

- Quoi ?

- Baba : Je t'ai sortie de tes pensées ?

- C'est pas grave. Tu disais ?

- Baba : Où est-ce que t'emmène ce vieille homme que je suis ?

- Je sais pas, où la neige nous emmènera.

- Baba : J'ai pas le choix donc on y va.

- Oui commandant.

- Baba : Ton corps est ici, mais ton cœur n'y ai pas du tout. Le nie pas parce que je le sais. Je te vois pas mais j'en sais beaucoup. Hier ta mère m'as confié qu'elle a peur. Peur pour toi. Et comme elle j'ai peur, non pas de cet amour, ni du passé de ton mari puisque le jour même où il est venu demander ta main je savais à quoi m'attendre. J'ai juste peur que ma fille oublie de vivre. Ton prénom c'est Hâyat, donc la vie et tu te dois d'honorer ce prénom qu'on a eu le plaisir de te donner Hâyati. Tu veux savoir pourquoi je t'ai donné à cet homme alors que je savais que c'était quelqu'un avec une vie assez compliqué ? Dès qu'il est arrivé il m'as parlé de Dieu. Oui, il m'as parlé d'Allah. Il m'as dit qu'avant de venir demander ta main, il a mis ses pieds dans une mosquée, il a prié pour savoir si tu lui étais destiné ou pas. Normalement, je ne devais pas te parler de notre conversation mais il faut que tu saches pourquoi ton vieux père t'as confié à lui. La sincérité je l'ai senti immédiatement, puisqu'il m'as ensuite expliqué n'être pas un homme rattaché à la religion. Ce point là m'as perturbé parce que il m'as dit une première chose pour me dire une autre chose complètement contradictoire mais en l'écoutant j'ai compris qu'il avait besoin d'aide. Comme tu le sais dans la religion un père donne sa fille à un homme ayant la religion et lui en apparence il l'as pas, dans les actes il l'as pas mais dans son cœur une flamme brûle : celui de la religion. La seule chose dont il a besoin pour raviver cette flamme c'était la vie, c'est-à-dire toi benthi (*ma fille ) ai-je mal fait d'accepter sa demande ? Suis-je un mauvais père ? Ai-je bien fais de te donner à un homme instable dans la vie sous prétexte que mon sixième sens était plus fort ? Allah est le plus savant, et si j'ai mal fait qu'Il me pardonne. Je savais aussi que ma fille avait quelque chose dans son cœur pour cet homme, je voulais pas que la flèche empoisonné qui t'as touché hors mariage ne te fasse faire des choses que tu regretterais donc j'ai accepté. Je t'ai donné à un homme sincère. Aujourd'hui tu l'aimes plus que tu ne m'aimes, vous avez accompli une adoration et Allah a béni votre union j'ai aucun doute sur ça. Tout ce que tu traverse n'est qu'une épreuve tu le sais donc ma fille vie ne te laisse pas mourir. Vie pour Dieu, vie pour ta famille, vie pour moi. Redeviens celle qui aime la vie.

- T'as fais aucune erreure Baba. Je sais que jamais tu m'aurais jeté dans la gueule du loup sans savoir ce que tu faisais. Tu m'as demandé si j'étais consentante et je l'étais. J'ai pris la décision de me marier avec lui, j'ai pris la décision d'être sa béquille, d'être sa femme et je l'assume pleinement. La qualité que tu as vu en lui est véridique, il est sincère. Il m'aime, aime son fils, sa famille et vous aimes vous. Il n'as jamais profité de moi, il as pris soin de moi comme un homme le ferait avec sa femme, il m'as de nombreuse fois fait rire, mais aussi fait pleuré. Ces moments magique et tragique font partie de la vie de couple. Je ne peux pas promettre que je redeviendrais ta chère et tendre petite fille mais je peux essayée Baba. Cette épreuve je veux la surmonté pour vous, pour mon mari, pour ma famille..

Il s'est arrêté. J'ai pris sa main pour lui faire comprendre que je vais tout faire pour accomplir son souhait même si c'est difficile. Je le prends finalement dans mes bras.

- Baba : J'espère que tu pleures pas.

Je renifle. Mon père c'est vraiment l'homme qui m'est indispensable. Je l'aime à un point pas possible, il sait me parler, me rassurer. C'est un modèle, un exemple. Son handicap ne l'empêche aucunement de lire en nous. Il est très sage, et bienfaisant. Un homme tendre qui mérite tout le respect du monde. Depuis toute petite il me protège, me console lorsque j'ai peur, me comprends sans même me voir. Il a toujours su placer les mots il fallait. Dans ces mots je le compare très souvent à Hâlim qui sait parlé, rassuré.

- Baba : Attention avec le froid tes larmes vont gelés.

Je me détache de lui et me met sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue. Avant qu'on avance, mes yeux se dirigent vers un homme qui nous observe. Je ne l'ai jamais vu auparavant. Il est grand, la peau basané.

- Baba : On y va ?

Je tourne la tête vers mon père.

- Oui.

Lorsque je me tourne à nouveau, il n'est plus là. Je suis tellement fatigué que je divague, j'ai du imaginé cet homme. On a marché quelques temps, pour enfin rentrer. À la maison, il y a Mohamed, Rahim et Samira. Rahim porte mon fils. Je le regarde sans vraiment comprendre.

- Yemma : Ah vous êtes revenu.

Je ne réponds pas. Je suis toujours sous le choque. Mon fils dort dans ses bras. Rahim me sourit.

- Rahim : Hâlim est quand même très sage Macha'Allah.

- Samira : C'est vrai depuis qu'on est là il est dans les bras de Rahim et s'est endormi dans ses bras.

- Mohamed : Il me tarde que t'es un enfant Rahim pour voir si ta magie opérera aussi sur ton sang.

Il se lève et se poste devant moi. Son sourire ne se décroche pas de son visage. Il me tends mon fils. Je le prends toujours surprise. Je reprends mes esprits et emmène mon enfant dans ma chambre sans rien dire. Je le met dans son berceau et l'observe. Pourquoi il ne part pas loin d'ici ? Pourquoi se sourire ? Pourquoi s'acharne-t-il ? Hafid rentre dans ma chambre et me sors de mes pensées.

- Hafid : Faut qu'on parle.

- Il me semble oui.

Il s'assoit sur la chaise, je m'assois sur mon lit.

- Alors ?

- Hafid : Il s'est rien passé du tout hachek mais ça a dérapé pas dans le sens que tu crois.. j'ai fais une connerie.. je l'ai giflé. Par Allah je voulais pas, c'était pas du tout mon intention. Comme quoi le sheitan est fort, je sortais de la Mosquée et elle...

- C'est la même fille ?

- Hafid : Oui..

- Continue.

- Hafid : Je sortais de la Mosquée, et je l'ai vu toute seule dans le parc entrain de pleurer. Je voulais juste l'aider rien d'autre. On a parlé, elle m'as pris dans ses bras et puis elle m'as fait ça. Wallâhi Hâyat je l'ai tiré pour qu'elle arrête ses conneries, elle délirait complètement et je l'ai giflé. J'ai honte Baba m'as pas appris ça, je sais pas mais cette fille je crois que enfin... tu vois. Elle est pas méchante, elle a juste des problèmes qui font qu'elle se comporte comme ça.

- Si tu l'aimes tu sais ce que tu as à faire. Baba t'as assez appris. On a confiance en toi Hafid, t'es un homme maintenant, les problèmes on en a eu dans notre vie et on en a encore, tu sais ce que tu dois faire. Je suis ta grande sœur et la seule chose que je veux c'est que tu ne deviennes pas un de ces hommes sans vergogne.

Je n'ai pas voulu en savoir plus sur leur relation. Je me rends compte que c'est un homme maintenant, il sait ce qu'il fait. J'ai juste le rôle de la grande sœur qui le met en garde. Je ne peux rien faire d'autre. Il sait à quoi s'attendre s'il fait franchis les barrières. Junior se réveille, Hafid le prends dans son berceau, et comme à jouer avec lui.

- Ça suffit avec tes bisous -en rigolant- il en a marre miskine (*le pauvre)

- Hafid : Dis à yemma Hâyat que t'en as pas marre hein bonhomme ? Dépêche-toi de marcher comme ça on va joué au foot.

Il continue ses bêtises jusqu'à que Hâlim lui hurle dessus. Je le prends. Mon frère sort et je le nourris. Quelle joie de nourrir sa chair. Ses petites mains me font toujours autant sourire, ils sont encore tellement fragile.

*

La semaine passe très rapidement. Enfin vient le jour où je vais le voir. Rachid frappe à la porte, je m'empresse d'aller ouvrir. La surprise quand j'ai ouvert. Yasmina était à ses côtés. Je les ai fais rentrés encore sous le choque. Yasmina enlève sa casquette et me regarde. Rachid s'empresse d'aller voir son neveu.

- Baba : C'est qui ?

Je place Yasmina en face de mon père en souriant. Elle comprends pas et me regarde l'air de me demander ce qu'il se passe. Mon père passe sa main sur ses cheveux puis descends vers son visage.

- Baba : Hâyat pourquoi tes cheveux son lisse ? Non c'est pas Hâyat. -il enlève sa main- C'est qui ?

- C'est une sœur Baba. Elle s'appelle Yasmina.

Mon père discute quelques instant avec elle sous le regard amoureux de Rachid. Je la prends ensuite et l'emmène dans la cuisine.

- Yasmina : Je savais pas enfin.. tes parents enfin..ton père est... ta mère enfin..sa brûlure...

- Il y a pire dans le monde tu sais ?

- Yasmina : Oui.

- Comment ça se fait que tu es ici ? Avec Rachid en plus.

- Yasmina : On se parle toujours pas mais j'avais besoin de lui pour venir te voir, je me suis servis du débile comme taxi pour venir te voir, j'ai appris que t'avais accouché donc je suis là. Félicitation.

- Merci. C'est gentille de passer. Mais t'es sûr que c'est que pour ça ?

- Yasmina : Je peux te parler après le parloir ?

- Oui bien sûr.

- Yasmina : Mais j'ai pas envie de rester avec l'autre débile mentale dans sa voiture donc je vais allé voir des potes que je connais vite fais dans ton quartier en attendant.

- Ah non, non. Tu restes ici avec mes parents.

- Yemma : Qu'est-ce qui se passe ?

- Je vais voir Hâlim et Yasmina reste ici en attendant.

- Yemma : C'est vrai ?

- Yasmina : Non en fait je vais allée voir des amies. Je veux pas déranger.

- Yemma : Tu déranges personne, tu restes avec nous.

- Rachid : On y va ?

- Oui.

- Rachid : Et elle ?

- Yasmina : Je reste !

Elle a répondu sans même le regarder. On part. Sur les escaliers j'allais questionné Rachid mais il m'as arrêté donc j'ai pas insisté. En ouvrant la porte du hall un vent d'hiver est venu se posait sur mon visage. Je regarde autour de moi, et je revois une seconde fois l'homme de la dernière fois. Je plisse les yeux pour bien le voir mais il est trop loin. Rachid klaxonne et me fait sortir de mes pensées. Je me dépêche de rentrer. Qui est-ce ?

Assise dans cette cabine j'attends mon mari avec impatience comme d'habitude. Un sourire se dessine sur son visage dès qu'il me voit. On parle longuement de notre fils, de divers sujet. Avant que je ne vienne lui parler de ce qui me préoccupe.

- Il y a quelques jours ma mère m'as dis qu'elle a vu dans un rêve qu'un homme nous voulait du mal, et j'arrête pas de voir un homme.

- Hâlim : De quoi tu parles ?

- C'est la deuxième fois que je vois un homme qui m'observe. Peut-être que je me fais des idées mais...

- Hâlim : Il est comment ?

- Je l'ai vu que de loin, mais il est grand, la peau basané et...

Il donne un coup sur la table ce qui interpelle les geôliers qui regarde en notre direction. Je le vois serré les poings, ses sourcils se fronce. Ça fait très longtemps que je ne l'ai pas vu ainsi.

- Hâlim, je me fais sûrement des idées. T'énerve pas pour rien. C'est peut-être un nouveau dans notre quartier c'est tout.

- Hâlim : Non c'est pas tout Hâyat ! -il respire et reprends- En sortant d'ici tu demandes à Rachid de venir me voir, tu sors pas avec le petit, tu restes chez tes parents tu m'entends ?

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi ?

Il me prends la main, et me souri.

- Hâlim : Tu dois prendre soin de toi et du petit.

- Je veux la vrai raison Hâlim.

- Hâlim : T'as confiance en moi non ?

- Oui..

- Hâlim : Tu m'aimes non ?

- Oui..

- Hâlim : Tu m'écoutes alors, ne sors pas sans Rachid ou ne sort pas tout court.

- Tu penses qu'on me veut du mal ?

- Hâlim : Personne te touche tant que je suis en vie tu le sais non ? -en souriant-

- Explique-moi...

Il se lève et me lève à mon tour. Il me prends dans ses bras avec une violence qui m'est familier. J'ai l'impression qu'il se contient. Au fond de moi je sais qu'il veut exploser mais pas devant moi. Il prends mon visage entre ses mains et me sourie. Il s'approche de moi lentement avec une hésitation particulière. Je plonge dans son regard comme si c'était la première fois. Je vois de la quiétude qu'il veut dissipé en affichant un sourire. Il se mord la lèvre inférieur toujours ce sourire aux lèvres, d'un coup je suis gênée, je comprends pas ce qu'il fait. Les milliers de papillons nichaient dans mon ventre prennent leur envole. Ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes, instinctivement j'ai fermé les yeux. Il dépose un baiser sur ma joue. La sonnerie retentit. Je retrouve mes esprits. J'ouvre lentement mes yeux. Il émet un sourire moqueur, me prends par la nuque et dépose un baiser sur mon front.

- Hâlim : Tu m'rends fou tu le sais ça ? -en me pinçant le nez- Mais je te touche pas ici.

Il me reprends une dernière fois dans ses bras. Il part ensuite sans un mot. J'ai senti dans cette dernière étreinte une très grande inquiétude. Il porte un costume seulement pour me rassurer mais je le connais trop. Je sors de la prison complètement perdu : à la fois dans les vapes en pensant à cette approche, et parce qu'il se passe quelque chose qui m'échappe.

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant