La nuit est un bon gardien, il garde les secrets les plus enfouie des hommes. Mon souffle est coupé dès que je pense à ses moments passés avec lui... nos moments heureux qui vaut plus que de l'or.. Cet homme est mon mari et le père de mon fils. En le regardant, je peux savoir ce qu'il ressent ; je partage ses joies, ses peines, ses chagrins, ses humeurs. Une vie l'un sans l'autre pour ma part n'est pas envisageable, je rêve que cet amour se termine à notre mort et reprenne dans l'au-delà. Le destin à une grande part de responsabilité dans tout ça. Sans ce parcours, nous n'en serions pas là à vivre le parfait amour sur ce bateau qui a souvent coulé, mais qu'on a su reconstruire. Nous avons fais plusieurs sacrifices pour réussir à être heureux, maintenant je ne désire qu'une chose c'est que le beau temps reste notre meilleur ami à tout jamais. Il a fait tant de chose pour moi, pour qu'on ait enfin une vie normale.
Sans les coups de la vie qui m'ont poussés à trouver un travail en tant que surveillante, je n'aurais pas rencontré Abdelkrim. Sans les propos qu'il a dit sur moi, je n'aurais pas vécu toutes ses péripéties et ne serait pas à présent folle amoureuse d'un homme que je qualifiais de psychopathe. Ce psychopathe a réussit à faire de moi sa victime, il a volé mon cœur ainsi que ma raison. Que je sois endormie ou pas, il a toujours une place dans un coin de ma tête.
On peut affirmer que le destin joue souvent des beaux tours, car c'en ait un. J'espère au plus profond de moi que cette pluie de bonheur me couvrira jusqu'au linceul.
Ces caresses sur mes joues me font sourire. Il met sa tête sur ma poitrine et m'enlace de tout son corps. Les yeux toujours fermés, je caresse ses cheveux qui ont la douceur d'une plume.
- Hâlim : Merci.
- Pourquoi donc ?
- Hâlim : Merci d'être tombée amoureuse de moi.
- Comment ne pas tombée amoureuse de toi ? Un homme au bon cœur, attentionné, et surtout quand il aime c'est pas pour de faux.
- Hâlim : T'aurais pu ne pas m'aimer à cause de tout ce que j'ai fais.
- C'est du passé, tu devrais oublié..
- Hâlim : Si je dois oublié mon passé, je devrais l'oublier aussi et je veux pas. Même les mauvais moments, je peux pas les effacer... ni les oublier, c'est impossible.
Pour changer l'ambiance qui allait le faire replonger dans l'océan de douleur de la veille je le pousse, ouvre mes yeux et me met sur lui. Il caresse les traits de mes lèvres délicatement, la délicatesse dont il fait preuve me fais fondre. La manière dont il me regarde me trouble, je finis toujours par ne plus soutenir son regard :
- Hâlim : Tu veux que je te dises un truc ?
- Quoi ?
- Hâlim : Quand tu veux, t'arrive à être très proche, même très proche.
- Arrête...
- Hâlim : Quoi ? Détourne pas ton regard, hier t'as réussi à me mettre mal à l'aise c'est à mon tour.
- Tes yeux sont déstabilisant, c'est horrible.
- Hâlim : C'est bon j'arrête, j'ai pas envie de te rendre folle, maintenant regarde-moi.
- Je peux te poser une question ?
- Hâlim : C'est la matinée des questions aujourd'hui ou quoi ?
- C'est toi qui as commencé... réponds-moi hein. C'est qui la première fille à qui tu as donné un bisous sur la joue ou qui te la fais, n'importe.
- Hâlim : T'es sérieuse avec ta question là ? Surtout que j'ai pas assez de doigt pour compter le nombre exacte.
- Arrête de te foutre de moi, je suis sérieuse, je veux en savoir plus sur ton enfance.
- Hâlim : Je te raconte ce que tu veux, si tu me promet de me parler de ton enfance aussi, c'est-à-dire l'école primaire et avec les détails.
- Pourquoi cette époque précisément ?
- Hâlim : J'ai entendu des choses que tu m'as jamais vraiment dit.
- Ah...
Je me suis sentie mal d'un coup, c'est vrai que je n'ai jamais vraiment abordé en détail cette période de ma vie qui m'as fait grandir très rapidement ; l'époque des moqueries. J'ai affiché un sourire forcer pour lui répondre que « oui ». Certes c'est le passé, mais c'est quand même une partie je dirais douloureuse de ma vie, car enfant on ne comprends pas certaine chose et on prends tout à cœur.
- Alors ?
- Hâlim : Je me rappelle quand j'étais plus petit, mais vraiment un petit mioche je suivais beaucoup les groupes, à six ans j'étais grave influençable un truc de timbré ! Et ze3ma tout le monde dans le groupe avait déjà embrassé une fille, j'étais le seul qui ne l'avait pas fait. Y avait une petite du quartier, une petite espagnol, Carla, je la trouvais particulièrement belle. Je me rappelle que dès que je la voyais, je me cachais, elle m'intimidait truc de fou, et les potes m'ont poussés à l'embrasser elle, donc peureux que j'étais, j'ai pris un mois à m'approcher d'elle. Un jour, je l'ai invité au parc du quartier, sur l'espèce de balançoire que la municipalité avaient installés. Tout ça en faisant bien attention à ce que son frère le microbe m'attrape pas, mes potes étaient caché derrière un arbre et attendaient que je passe à l'action. Le temps passait, rien... jusqu'à ce qu'elle me prenne la main pour qu'on marche. Au moment de nous quitter, elle m'as fait un bisous sur la joue. Wallah à l'époque je me sentais trop frais, limite je me sentais dans un film ricain, avec le costard et tout, je marchais grave en mode « j'en ai rien à foutre, elle as fait le premiers pas, je suis un boss ». J'ai passé une journée sans me laver pour garder la trace ze3ma. Deux jours plus tard je me suis retrouvés avec un œil au beurre noire, le microbe son frère qui avait deux ans de plus que moi m'as achevé !
J'ai explosé de rire. Ce moment d'inattention m'as coûté chère parce que c'est lui qui s'est retrouvé sur moi. J'ai ris à n'en plus pouvoir, je me tordais presque !
- Hâlim : Elle m'as quand même donné un bisous, à six piges plein de jeune était à fond sur elle et c'est qui as eu la chance d'avoir eu sa bouche collé à ma joue droite. C'était une bonne raison de se sentir frais. D'ailleurs elle habite toujours dans le quartier, je cours plus derrière mais elle oui dès qu'elle me voit on dirait que c'est le feu d'artifice dan sa tête. Je devrais pensé à la contacté un jour et te la présenter.
Mon rire s'évapore, je sais pas comment j'ai fais, ni d'où m'est venu la force mais j'ai réussi à prendre le dessus. Je me suis retrouvée assise à nouveau sur lui, la main droite tenant sa mâchoire fermement :
- T'as même pas intérêt !
Il prends ma main, l'enlève, et me nargue avec son sourire.
- Hâlim : Quand tu veux, tu peux être une vrai tigresse.
- Je rigole pas !
- Hâlim : C'était une blague, déstresse.
- La façon dont tu l'as dis m'est resté en travers de la gorge. Le jour où tu prends une autre femme ou même tu décides de côtoyer une autre femme, répudie-moi ça seras mieux.
- Hâlim : Faut pas que t'oublies que j'ai le droit à trois autre épouses.
Surenchéri-t-il en souriant.
- Hâlim, je suis sérieuse. C'est permis mais moi je veux pas ! Je veux pas te partager, je veux être la seule dans ton cœur et dans ta tête, il y a pas de place pour une autre femme dans ma maison !
Il aime me rendre jalouse et j'arrive pas à supporter ses sous-entendus, ils me font toujours peur. Il peut le dire dans le vent, mais les paroles peuvent devenir très vite réalité.
- Hâlim : Hâyat ?
- On doit se préparer, faut qu'on y ailles.
- Hâlim : On as le temps, regarde-moi.
- Non, faut qu'on range nos affaires et le chalet, lâche ma main.
- Hâlim : Je te parle, et je veux que tu m'écoutes c'est pas difficile non ?
Les larmes me sont montés aux yeux inévitablement. Pensée une seule seconde qu'une autre femme pourrait le conquérir et l'avoir me tue. Je sais qu'il blague. Je sais aussi qu'il dit ça pour me faire sortir de mes gonds pour que je lui dise des choses que je ne dis pas souvent mais on sait jamais ce que le temps nous réserve. Une femme peut sortir de nulle part et venir briser une famille entière, c'est des choses qui arrive rarement mais qui peuvent arriver. Je me débat pour qu'il lâche ma main mais il m'immobilise en attrapant ma nuque pour que je lui fasse face. Je retiens ses fichus larmes et le regarde. Il crie pour que je comprenne :
- Hâlim : Je rigole, tu m'entends, je rigole ? Te fais pas de film ! Je t'ai chuchoté des choses hier soir et c'est la vérité, personne prendra ta place. Quel homme de chantier laisserais s'écrouler sa construction pour un plaisir inutile ? Des lâches, et j'en suis pas un. Ton mari, ton Hâlim c'est un homme de parole, l'oublie pas... - sa voix s'adoucit – je veux pas te perdre pour une connerie...Les larmes sont un moyen de purification et peuvent très vite devenir...
- Un moyen de destruction.
Continuai-je. Je m'allonge sur lui. Il me console comme d'habitude en faisant des bêtises et j'affiche des sourires qui ne sont pas vraiment vrai. Ce moment terminé, on se fait notre routine du matin puis on range le désordre qu'on a pu mettre dans le chalet. Je boucle la valise, nous mangeons puis partons. Dès qu'il ferme le chalet à clef, j'ai le cœur qui se serre. Une journée ici m'as fait énormément de bien et le retour à la réalité va me faire un peu bizarre, je me rassure en pensant à mon fils que je vais enfin retrouvé. En allant vers la voiture mes yeux sillonnaient une dernière fois les recoins... la beauté de la nature m'éblouit.
Depuis qu'on est dans la voiture je n'ai pas décroché une phrase, il me parle mais je fais mine de l'écouter en répondant par des « oui ». Je vois le panneau qui nous annonce notre arrivée à Paris. Le soleil commence à se coucher, l'ambiance ici est différente, les gens sont pressés, c'est comme si quelqu'un appuie sur un bouton et fais marché les gens rapidement, ils en oublient presque de respirer. Mon regard voyage à travers la vitre ; le monde de ses hommes ce dimanche semble plus actif qu'un jour de semaine. Mes yeux s'arrêtent subitement sur la vue qu'on a ; les Champs-Elysées. Je ne suis jamais venu ici avant aujourd'hui. Il s'arrête un peu plus loin et me dévisage :
- Quoi ?
- Hâlim : Je parle depuis tout à l'heure mais tu m'écoutes à peine. C'est encore pour tout à l'heure ?
- Pourquoi on est là ?
- Hâlim : Réponds pas à ma question par une autre question ça marche pas ! Réponds.
- C'est juste que je suis fatiguée, et puis je digère le week-end et ce que tu m'as dis c'est tout.
- Hâlim : Quand tu m'auras pardonné, fais-moi signe en me réveillant.
- Quoi ?
- Hâlim : Je bouge pas d'ici tant que tu m'auras pas prouvé que t'as oublié ce que j'ai dis ce matin et que tu es passé à autre chose. Je te laisse le temps de digérer.
- C'est quoi cette manie de toujours s'arrêter n'importe où et de s'endormir ?
- Hâlim : T'as les outils entre tes mains.
Il se met au fond de son siège et ferme les yeux, j'insiste pour qu'il arrête ses bêtises et me ramène chez ses parents cherchés mon fils mais il ne bouge pas d'un poil. Je suis restée environ vingt minutes à gaspiller ma salive pour rien. J'ai tout essayé pour lui faire entendre raison et lui montrer que j'ai zappé cet épisode mais il ne réponds pas. La seule solution que j'ai trouvé pour qu'il arrête son cinéma c'est de le menacer de sortir de la voiture.
- Hâlim, je vais prendre le bus et rentrer.
...
- Tu vas me laisser partir toute seule alors qu'il commence à faire noir ?
...
- Je te jure que je te pardonne, maintenant arrête ton cinéma et on y va.
J'ai mis ma main sur sa joue pour qu'il bouge mais sa tête à basculer vers l'avant, c'est comme s'il était mort. Non, c'est impossible ! Je commence à rigoler nerveusement pour qu'il me parle.
- Arrête ce jeu Hâlim, c'est bon je te pardonne Par Allah, je te pardonne, viens on rentre à la maison... c'est pas marrant réveille-toi !
Je sais pas quoi faire, j'essaye de le toucher mais j'y arrive pas, dans ma tête c'est un film d'horreur qui défile. Je pense au fait qu'il a dû se plaindre de son mal de crâne et que je n'ai rien entendu. C'est comme si le malheur nous poursuit, il y a quelques heures nous étions bien et là, il ne bouge plus. Des larmes perlent sur mes joues, j'ouvre la portière pour aller appeler de l'aide.
Mon cœur bat à un rythme qui me donne mal à la tête, il n'as pas le droit de me laisser, de m'abandonner. Je n'ai pas le temps de sortir de la voiture que sa main me retiens. Il me regarde en rigolant ce qui m'as dégoûté sur le coup.
- C'est pas drôle ! Tu m'as fais peur, j'ai vraiment cru que tu étais...
- Hâlim : Je suis bon comédien pas vrai ? Sah c'était pas prévu mais j'ai pas pu m'en empêcher, s'cuse, je pensais pas te faire autant peur, c'était juste...
- Regarde dans quel état tu m'as mis, on joue pas avec la mort, c'est pas un jeu ! Tu...c'est dégoûtant ce que tu viens de faire, j'ai pensé pendant un moment devenir veuve !
- Hâlim : Tu vois quelqu'un dans cet état tu vérifie pas son poux ou s'il respire toi ?
Je sors de la voiture pour ne pas avoir à écouter ses questions. Je marche le long du trottoir le cœur battant toujours à tout allure. C'était la goutte d'eau qui as fait débordé le vase ; ce genre de blague ne me font pas du tout rire. Il s'est crucifié lui même en faisant sa blague idiote. Les voitures filent tout allure, ils ont l'air d'être dans le même état que moi. Sur le chemin je trouve un banc où je m'assois et m'effondre comme une pauvre fille, c'est la deuxième fois en une journée que je pleure pour des bêtises. Je le vois au loin qui court vers moi, je me lève et reprends le chemin. Il arrive à mes côtés :
- Hâlim : Bonsoir madame.
- Mademoiselle, je suis pas mariée, du moins plus !
- Hâlim : Excusez-moi mademoiselle, mais vous allez bien ?
- Non, non et non, laisse-moi tranquille.
- Hâlim : Il s'est passé quoi avec votre chère et tendre pour que vous soyez dans cet état ?
- Tu veux vraiment savoir ce qu'il a fait ? Il essaye de me rendre jalouse, et joue la comédie en faisant croire qu'il est mort, il pense que la mort c'est un jeu vidéo. Le pire c'est qu'il arrête pas de me répéter une phrase idiote « les larmes sont un moyen de purification mais peuvent aussi devenir un moyen de destruction » mais il me fait pleuré constamment alors qu'il a promis de ne plus le faire. On a passé un beau week-end ensemble et il gâche tout en faisant tout ça ! C'est un gros con !
- Hâlim : Permettez-moi de vous dire que cet homme est un vrai imbécile, idiot, connard, il arrive à faire sortir des gros mots de la bouche d'une belle femme comme vous. Il mérite une bonne leçon.
- Pourquoi tu fais ça Hâlim ? Tu me fais mal en faisant des trucs comme ça.
- Hâlim : Wallah que c'était juste pour rigoler, je voulais pas que...
- C'était pas marrant.
- Hâlim : Je t'avoue que c'était aussi un peu pour que tu me montres à quel point tu tiens à moi... j'essaye d'attirer ton attention du mieux que je peux et je foire bien.
- Oui.
- Hâlim : Si tu pouvais me dire des mots d'amour ça t'arriverais pas.
- Tu te fous de moi en plus ?
- Hâlim : C'est bon j'arrête mes blagues pourris.
Il m'arrête puis essuie mes larmes.
- Crois pas que je vais te pardonner facilement.
- Hâlim : On va resté ici toute la nuit alors. Je vais pas au travail demain, on voit pas le petit et puis voilà.
- T'empire ton cas.
- Hâlim : Donne-moi une solution alors.
- J'en ai une.
- Hâlim : Pas un truc de fou non plus, j'ai beaucoup trop fais pour toi...c'est bon je rigole ! Tes yeux c'est pire que des fusillent ! Je donne à manger au rat pour toi, vas-y, balance.
- La solution c'est une demande Hâlim... me fais plus jamais ce coup là, mon cœur le supporte pas. Tu peux me rendre jalouse, me taquiner tous ce que tu veux mais pas ça.
Il pose ses lèvres sur mon front en guise de promesse et on prends le chemin inverse pour retourner dans la voiture. Les motifs de ses actes c'est pour que je fasse plus attention à lui mais surtout que je sois plus proche physiquement. Je regarde autour de moi comme une pourchassé puis timidement je prends sa main entre la mienne, quand j'ai fais ça, il m'as regardé. Nos regards se sont croisés pendant quelques seconde avant qu'il ne serre ses mains.
On est enfin à la maison, j'ai enfin mon fils dans mes bras. Je le prends, l'enlace, le couvre de baiser, le chatouille. Il m'as énormément manqué, sur notre pauvre canapé on fait une petite bataille entre mère et fils. Son père nous observe en s'essuyant le torse avec une serviette de bain puisqu'il vient juste de sortir de la salle de bain, son sourire en dit beaucoup.
Il est très beau notre fils, c'est notre chair et en est fière de l'avoir eu. Il s'agenouille devant son fils :
- Bonhomme... alors ?
Il commence à jouer ensemble, Junior murmure comme d'habitude des choses incompréhensible. Je souris en les voyant ainsi aussi proche ; j'espère de tout mon cœur avoir un autre enfant pour qu'il ait la chance de voir le début et la fin de ma grossesse comme il se doit. Je pars à mon tour dans la salle de bain et les laisse tous les deux.
Le reste de la nuit, je lui ai raconté mon enfance comme promis avec les détails. Il m'écoutait attentivement sans m'interrompre.
*
Rachid et Yasmina seront liés demain devant Dieu. La journée est très chargée, on est tous regroupés chez ma belle famille pour finir les préparatifs, c'est-à-dire les gâteaux et ce soir ce sera la soirée du henné. Les garçons ne sont pas là, ils sont tous parties achetés quelques boissons et d'autre chose qui nous manque, il y a seulement mon père et celui de Rachid qui sont au salon en pleine discussion. Après avoir fini ce que je préparais, je suis partie voir s'il n'avait besoin de rien. Je m'assois près de mon père et me blottis contre lui :
- Vous avez besoin de quelque chose Baba ?
- Baba : Oui du thé s'il te plaît.
- Mon beau-père : Hâlim a la chance d'avoir rencontré une gentille femme comme ta fille Souleymane, il a beaucoup changé depuis.
- Baba : Je pense que même si je n'avais pas accepté ce mariage, ils seraient quand même ensemble, l'amour est un sentiment étrange mais tellement puissante.
- Mon beau-père : C'est vrai.
Il continue leur discussion tandis que je pars prendre du thé dans la cuisine. Ma mère, ma belle-mère et les autres femmes de ce quartier sont toute présente concentré dans leur tâche. L'ambiance est joviale ce qui me rends nostalgique, je pense à mon mariage religieux.
- Ma belle-mère : Le thé Hâyat fais attention.
- Ah... pardon.
- Ma belle-mère : Tu pensais à quoi ?
- Des souvenirs... je vais leur donné du thé.
Je m'éclipse. Je dépose leur thé et pars cherché Yasmina. Je demande aux personnes dans l'appartement mais personne ne l'as vu. Je fais le tour de l'appartement, j'ouvre la porte d'entrée, elle est assise sur les escaliers.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Yasmina : Rien.
Elle renifle puis essuie son visage.
- Tu pleures ?
- Yasmina : Non, enfin...
- Tu penses à lui ?
- Yasmina : Oui, j'imagine s'il aurait été là, de toute façon il serait pas venu.
- Qui te le dis ? -je m'assois à côté d'elle- c'était ton père et je suis sûr qu'il t'aimait beaucoup mais n'arrivait pas à te le montrer à cause de tout ce qu'il a subit. Rien n'excuse son comportement c'est vrai mais il restera tout de même celui qui t'as élevé seul toute ses années.
- Yasmina : Faut vraiment que j'arrête de faire la fragile ça me va pas, surtout que je me prépare à supporter l'autre Kiffe Kiffe toute ma vie ! Je sais pas comment je vais faire pour le supporter jusqu'à la tombe.
Elle change rapidement de sujet comme d'habitude, à force c'est devenu un automatisme que j'ai su assimiler.
- Parce que tu l'aime au point de penser à une vie dans l'au-delà avec lui.
- Yasmina : Non déjà je me marie avec lui par obligation et puis... c'est bon arrête de me regarder comme ça, j'aime pas. Je t'avoue que je vois un futur avec cet imbécile même plus que ça, je sais pas mais c'est bizarre... ça reste entre nous.
- Je pense qu'il le sait déjà.
- Yasmina : Non, je l'insulte tous les jours, il sait pas que je l'aime bien, enfin que je l'aime. Tu sais je lui ai jamais dis...
Je regarde devant moi pour qu'elle comprenne qu'il est là. Ils sont tous là c'est-à-dire Hafid, Rachid, mon fils et mon mari à la regarder. Ils sont tous surpris sauf Hâlim qui la regarde en souriant.
- Rachid : Alors tu m'aimes bien, non tu m'aimes hein ? Les gars je suis pas la seule à l'avoir entendu rassurer moi ?
- Yasmina : Pourquoi t'écoutes nos conversations ? T'as pas honte ? Et pour info, c'était une blague, je savais que vous étiez là !
- Rachid : Assume !
- Yasmina : Y a rien a assumé, bref on rentre Hâyat ?
- Oui, oui.
C'est un sacré personnage cette femme. Dès qu'on rentre dans la maison, elle explose de rire puis commence à paniquer :
- Yasmina : Il m'as vraiment entendu ? Pourquoi j'ai pas tenu ma langue moi aussi ? Merde !
- C'est pas ta langue qui as parlé mais ton cœur, bon tu vas te préparer, c'est ma mère qui vas te mettre du henné d'après ce que j'ai entendu.
- Yasmina : Je veux que tu en mette avec nous.
- J'y compte bien.
Le temps passe très rapidement, les voisines chantent pendant qu'on lui applique le henné, elle est toute souriante et vraiment magnifique. Elle a les yeux qui brillent, je préfère amplement la voir ainsi que triste ou énervé. Quand on as finit de m'appliquer du henné dans les deux mains, la fille d'une des femmes présente me dit que mon mari m'appelle parce qu'il a besoin de quelque chose ; En sachant que j'ai du henné dans les mains, il m'appelle, il est incorrigible. La porte de son ancienne chambre est entrouverte donc je rentre. Il ferme la porte derrière moi et me colle au mur.
- Tu voulais quoi ? Il est où le petit ?
- Hâlim : Il est avec Rachid ou Hafid je sais pas.
- Tu peux répondre aussi à ma première question ? Et enlève tes mains sinon je crie.
- Hâlim : Si tu crie, je met ma main sur ta bouche c'est simple. On dirait que j'ai pas le droit d'appeler ma femme pour regarder le massacre qu'on as fait à ses mains... y a trop le mot main dans notre conversation.
- Arrête tes gamineries.
- Hâlim : Je veux aussi une déclaration d'amour, tu vois comme Yasmina l'as fais à Rachid, tu vois ?
- Normalement c'était entre nous donc vous deviez pas écouter.
- Hâlim : Fallait parler ailleurs que sur les escaliers, un lieu de circulation.
- Bref, je peux y aller maintenant ? J'ai du henné sur les mains je te signale, je veux que ça marque bien.
- Hâlim : Laisse-moi te dire un secret avant.
- Parle.
- Hâlim : Le murs ont des oreilles, donc approche.
- Je suis pas assez proche là ? T'es à un centimètre de moi.
Il reprends son regard charmeur qui me déstabilise toujours. Mon ventre se contracte. Il m'embrasse, je peux ni le pousser à cause du henné, ni parler. Je me contente de répondre à son baiser.
- C'était ça ton secret ? Un vrai gamin !
- Hâlim : Avoue que t'as kiffé ? Si je suis un gamin fallait pas répondre,vas-y viens là...
Il m'embrasse à nouveau, j'enlève mes lèvres et me cogne contre le mur. Il étouffe son rire :
- Ma belle-mère : Hâyat t'es là ?
- T'as vu ce que t'as fais ?
Chuchotai-je.
- Oui, je suis là.
- Hâlim : Elle est avec moi yemma, elle m'aide à chercher un tee-shirt que j'ai laissé ici.
Pendant qu'il parle je le frappe parce qu'il ment. Quand sa mère as finit par partir j'ai continué :
- Un tee-shirt ? T'es sérieux ? T'as pas trouvé autre chose que ça ? Et puis je me suis fais mal.
- Hâlim : Si tu veux que je lui dise que je joue à l'attrape balle avec ma femme, je peux le faire. -en souriant-
- T'as pas honte ?
- Hâlim : Non -en essayant de m'embrasser-
- On dirait pas ta chambre.
- Hâlim : On peut parler de ma chambre après ?
- Non, pousse toi que je regarde.
- Hâlim : On parle après de tout ce que tu veux.
- Pousse-toi le poteau, je veux regardé !
- Hâlim : Poteau ? T'es une petite crevette c'est pas de ma faute.
Il se pousse finalement pour me laisser scruter son ancienne chambre, un univers différent : des photos, des posters, des feuilles de toute les couleurs, ornent les murs.
- Pourquoi toute ses photos ?
- Hâlim : Pour décorer c'est tout. D'ailleurs je rajoute toujours des photos même aujourd'hui, dès que je viens ici, je colle tous ce qui me passe par la tête, cette chambre m'appartient toujours quoi qu'il arrive, donc si un jour tu me jette je sais où aller.
Il encercle son bras au tour de mon cou.
- Tes mains baladeuses tu peux pas les garder dans tes poches ?
- Hâlim : La porte est fermé à clef t'inquiète.
- Oui bah ouvre la parce qu'on m'attends.
- Hâlim : T'es pas marrante, tu le sais ou pas ?
- Je t'aime aussi.
Il part ouvrir la porte.
- Merci beaucoup monsieur le portier.
- Hâlim : Le poteau après le portier, continue comme ça tu vas voir si je t'enferme pas ici avec moi.
Je décide de sortir avant de me faire séquestrer. Un beau sourire s'affiche sur son visage, je le lui rends et repars vaquer à mes occupations. La soirée reprends son court, tout le monde s'amuse alors que moi j'ai que son visage en tête, il a réussi à me distraire en quelques seconde. J'enlève le henné qui avait déjà pris, puis pars le rejoindre. On aurait dit qu'il dormait mais non :
- Tu peux arrêté de faire ce genre de chose ! On dirait un vampire.
- Hâlim : Quand tu penses que je dors c'est pas le cas.
- Il est où le petit ?
- Hâlim : Dans la chambre du futur marié entrain de dormir.
- Ah.
- Hâlim : Je savais que tu allais revenir.
- T'as fais exprès de m'appeler tout l'heure ?
- Hâlim : Oui et non. Oui parce que de toute la journée je t'ai pas vu et non parce que je voulais au début rester tout seul à cause de mon crâne qui me rejoue des tours.
- T'as encore mal là ?
- Hâlim : Non.
- Menteur, je te laisse te reposer.
- Hâlim : T'es pas fatigué avec tout le boucan au salon ?
- Oui et non. -en souriant-
- Hâlim : Reste un peu ici, personne va remarqué que t'es pas là sinon ils sauront que tu es avec ton mari chéri d'amour, tranquille.
- Exagère pas non plus en te donnant des surnoms comme ça.. bref je reste mais à une condition.
- Hâlim : Je sais... attends. -il se racle la gorge et m'imite- Tu met tes mains dans ta poche et tu garde ta bouche à l'écart, c'est dangereux.
- Je parle pas comme ça mais c'est tout a fait ça, c'est dangereux.
- Hâlim : Self contrôle c'est bon ?
Je m'allonge à ses côtés mais le self contrôle c'était que du bluff. Il commence à jouer avec mes mains. Il trace les traits du henné sur mes doigts et commence à parler. On a parlé jusqu'à ce que je m'endorme. Les rayons de soleil me réveille, il n'est plus à côté de moi mais sur un matelas par terre entrain de dormir. J'ai pas bien compris le but. Je le réveille en mettant mes pieds sur son torse, il ouvre les yeux à moitié avec un sourire en coin fatigué.
- Pourquoi tu dors par terre ? Le matelas est arrivé comment là ?
- Hâlim : Self contrôle on a dis, c'est dangereux.
- N'importe quoi.
Je m'allonge sur lui en veillant bien à l'écraser.
Aujourd'hui, le clown Rachid sera le mari de Yasmina.
Nous sommes rentrés à la maison pour se préparer. Comme c'est le mariage religieux on s'habille comme il se doit ; lui vêtu d'un qamis, moi d'un caftan que mon père m'as offert il y a peu. Le père a habillé le fils de la même manière, ils étaient tous les deux magnifiques dans leur vêtement. Je suis restée planté devant la porte d'entrée de la chambre de mon fils as les observé.
En arrivant dans le quartier, il y a beaucoup d'ami de Rachid à l'extérieur attendant qu'il soit menotté. C'est de cette manière que certains voit le mariage, des menottes qui surpasse la loi. Dans l'appartement tout le monde est près, les mariés sont côte à côte.
Ils sont maintenant unis devant Dieu.
Les regards qu'il s'échange en cachette en dit long sur leur amour. Le sourire de Yasmina adoucit mon cœur, elle mérite le bonheur cette petite, les coups de la vie l'ont tellement affaiblis que le seul qui puisse l'aider est maintenant son mari. L'amour frappe à la porte de chacun sans qu'on soit près, et au fur et à mesure il prends une place importante. Il devient les veines permettant à ton sang de circuler.
Mon mari qui est près de son frère me lance des sourires en coin, et en même temps me taquine en faisant des clins d'œil et en m'envoyant des petits baisers. C'est pas possible ! Il le fait exprès. Je lui montre une gifle que je vais finir par lui donner, ma mère arrive. Je baisse la main, Hâlim commence à rigoler en faisant des gestes qui veulent dire « bien fait ». Au même moment, sa mère est aussi venu devant lui, son rire à disparu. Quand ma mère ne me regardait plus, je lui ai tiré la langue pour lui montrer que je ne suis pas la seule à s'être fait prendre. Son index caresse -en quelque sorte – son cou ; ce qui voulait bien sûr dire que je suis morte.
Je connais maintenant la cascade de la sérénité, ma vie est comme je l'ai tant voulu. Je n'ai plus à m'inquiéter de quoi que ce soit, notre sort est déjà scellé. Le bonheur caresse chaque parcelle de mon corps, puis rejoins mon système sanguins pour arriver dans mon cœur, après mille et une épreuve l'espoir à toujours était là. L'espoir a toujours était présent, même en petite quantité, elle résidait en moi et la patience à payer. Nous ne voyons pas l'avenir l'un sans l'autre, les hauts et les bas seront toujours présent mais l'amour sera toujours là.
Je suis comblée point de vue personnel, et professionnel. J'ai repris les cours, pour le moment tous se passe bien, j'ai repris mes marques, Hâlim m'aide quand je révise -en faisant le gamin bien sûr- mais le plus important c'est son soutien.
Il y a quelques temps nous sommes partis rendre visite à mes parents et on a croisé Rahim au mieux de sa forme accompagné d'une femme. Ils semblaient heureux ensemble mais quand il nous as vu son visage s'est décomposé. On a appris qu'il s'est repris, ce qui veut dire qu'il s'est marié mais il reste vivre dans le quartier. Samira et Mohamed sont heureux. Mon cœur s'est soulagé d'un poids, le fonctionnaire – comme l'appelle Hâlim – trouve son bonheur ailleurs, loin de moi surtout.
Mon petit frère a beaucoup changé, il est de plus en plus mature chaque jours même si je sais qu'il fréquente toujours cette jeune fille. Je ne me mêle de rien, je l'ai mis en garde, il sait qu'on a tous confiance en lui.
Les histoires d'amour ne sont pas tous les mêmes, y en as qui marche et d'autre pas ; c'est le destin qui décide de notre sort, on a pas les cartes en main. Mais n'oublions pas de rêver car les rêves sont une essence vitale, en rêvant l'espoir résidera même en petit quantité. Les destins enflammés ont pris congés, les cœurs carbonisés sont devenus des cœurs vivant, c'est les méandre de l'euphorie qui nourrissent à présent ma vie de famille.
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Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
Aktuelle LiteraturL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce cœur carbonisés. Je ne suis pas l'auteur de cette histoire je tient juste a partager cette magnifique histoire car pour moi elle mérite d'être lu par tous le monde . J'ai bien sur demandé l'...