Partie 49 : « Le fruit de deux cœurs. »

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Nous  sommes devenus deux amoureux contre le monde ; le monde s'acharne à  nous séparer, même à l'annonce d'une bonne nouvelle il me paraît  impossible d'être heureuse

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Nous sommes devenus deux amoureux contre le monde ; le monde s'acharne à nous séparer, même à l'annonce d'une bonne nouvelle il me paraît impossible d'être heureuse. J'ai toujours cru que c'était la finalité de notre descente aux enfers quand il a tout arrêté, et que ça allait être le début d'un rêve éphémère certes, mais qui durera jusqu'à ce qu'un linceul nous sépare. Mon espoir s'avère être qu'illusion. Comment vais-je vivre sans lui ? Et notre...notre enfant, comment va-t-il grandir sans père ? La construction en brique d'amour qu'on croyait solide, s'écroule. Je pleure silencieusement, mon cœur est fondu en deux. Je me vois pas élever un enfant seul, sans l'homme que j'aime. J'arrive pas à me voir dire à mon enfant que son père est en prison pour une accusation grave qu'il n'as pas commis. Je vois pas mon enfant pleurer en réclamant la présence de son père. Je vois pas mon enfant souffrir à cause des moqueries de ses camarades de classe... je le vois pas être moi des années en arrière. Masquer sa peine à travers un faux sourire. Non ! Je n'arrive pas à me faire à l'idée d'être séparer de lui et de porter le fruit de notre amour dans mes entrailles. J'enlève ma main de mon ventre, comme si je venais d'être électrocuté.

La flamme de la détermination qui habitait en moi commence à s'éteindre. Je vivais pour deux, maintenant je dois vivre pour une troisième personne.. un petit être innocent. Je suis complètement largué ! J'assimile pas tout ce qui m'arrive. Une nouvelle qui devrait être positive, devient négative. Depuis qu'on est ensemble, on court toujours vers le bonheur, mais le bonheur nous fuit, qu'avons nous fais ? On cherche qu'à vivre notre amour tranquillement. Je suis sur un lit d'hôpital à essayer de comprendre mes tourments, tandis que lui se trouve dans une prison... et perds la raison. Je ferme mes yeux. Son sourire, sa voix me revient en tête. Cet homme est encré sur ma peau, dans ma tête, dans mon cœur ; il m'as demandé d'être forte, et je me dois de l'être pour nous !

C'est dur, Allah c'est dur ! La rue a craché son poison vénéneux dans nos deux vies, on devait ne faire qu'un et regarde maintenant. Est-ce la réalité du monde où nous avons vécu qui nous rattrape ? Est-ce la punition de son cœur noirci par les péchés ? Est-ce le destin tragique que tu nous as réservé ? Allah tu es le seul qui connaît ce qu'il y a dans mon cœur, tu sais quel grande place il a pris dans mon cœur. S'il te plaît, je te le demande au nom de ma foi, au nom de la bénédiction que tu m'envoie à travers cet enfant, au nom de l'amour que je ressens pour mon mari, au nom de tout ce que j'ai enduré dans ma vie... je te demande de ne pas me laisser dans cet océan de détresse. Allah je vais m'y perdre, je vais me retrouvée noyer. J'ai combattu contre tous, mais j'arrive pas à combattre contre le vide. Il est emprisonné dans chaque parcelle de ma peau, je respire et vis pour son bien être. S'il te plaît, ne le laisse pas sombrer dans la folie. Ô toi le sauveur, sauve cet homme ronger par les regrets. Éloigne les maux qui le font souffrir, donne-lui la force de se battre. J'ai peur Allah... peur que mon passé contamine mon enfant. Je te demande de l'aide.. si je baisse les bras ne m'en veux pas, je trébuche, tombe au plus bas, et essaye tant bien que mal de me relever.

Mes yeux deviennent fontaine. En silence, j'éloigne mes peines. La difficulté est tel que même la plus forte femme au monde ne pourrait le supporter ; aimer un homme change obligatoirement une femme. Soutenir ce même homme est l'obligation de la femme, mais quand la force s'épuise.. c'est impossible ! Je repense à nos moments de bonheur, à notre complicité ; il a su me combler, me rassurer, m'aimer. J'ai su conquérir son cœur, il a su voler le mien ; je lui ai donné ma pureté avec amour et dévotion, sur l'autel de l'amour on s'est donné l'un à l'autre maintenant le fruit de tout ses moments grandit dans mon ventre. Son rêve va devenir réalité. Au nom de cet amour, je jure de me battre même dans la difficulté, même si mes larmes m'affaiblit, je jure par Allah que je veillerais à ce que cet amour soit intact jusqu'à son retour.

Je te jure que pour toi, pour nous, pour ton enfant... ton enfant je vais me battre contre le monde. Même si la terre entière me dit que tu n'es pas digne d'être père, je balayerais ses dires avec une tel hargne que tu seras fière de ta femme, ta princesse. Je prierais nuit et jour pour que tu me reviennes sain et sauf. La prison laisse des séquelles, mais ensemble nous triompherons.

- Rachid : Oh ! Hâyat ? Réveille-toi !

- Il est dans quel hôpital ?

Demandai-je en ouvrant les yeux.

- Rachid : N'y penses même pas, le toubib a bien dis que tu dois te reposer donc pas de stresse !

- J'abandonnerai pas, t'entends ? Je le fais pour lui, pour nous, pour ce bébé..

- Rachid : Déjà calme-toi, arrête de pleurer, et écoute-moi..

- Tu veux que j'écoute quoi Rachid ? Mon mari est accusé d'un crime qu'il a pas commis ! Oui il a commis des casses, oui il a frappé, oui il insulté, mais c'est pas un meurtrier, mon mari est un homme bon tu m'entends ? Il a juste croisé la mauvaise personne au mauvais moment et a fais les mauvais choix ! Tout le monde fais des erreurs, et lui son erreur et d'avoir croisé ce monstre de Kader ! Je veux qu'il sorte de cet prison, j'ai besoin de lui..on a besoin de lui -en mettant ma main sur mon ventre- je veux aller voir Ziad, même si tu le veux pas, je le ferais !

J'essayais de me lever, mais mon bas-ventre me faisait atrocement mal, c'était comme si mes règles douloureuse arrivaient mais c'était impossible ! Je me suis rallongée, mon enfant doit pas être la victime de mon envie de justice.

- Rachid : Arrêtes de faire la têtu et repose toi !

- Il est notre dernier chance..

- Rachid : Même si c'est le cas, il t'écoute et va témoigner que mon frère est innocent.. il a un dossier de fou, tout les casses qu'il a fait on était retrouvé, ça se trouve qu'il est même accusé de vente de drogue..

- Tu veux quoi m'enfoncer encore plus ? Je sais qu'il est accusé de tout ça, mais... imagine il prends dix ans pour quelque chose qu'il n'as pas fais, je préfère qu'il prenne une peine pour ce qu'il a fait, que pour ce qu'il n'as pas fait... Rachid tu préfère que ton frère finisses sa vie en prison ? Tu n'as jamais réussi à être la moitié de ce qu'il est, c'est pour ça que tu veux qu'il ne ressorte jamais, c'est ça ? Tu..tu..

- Rachid : Ferme ta gueule ! Ferme-là, tu crois que je suis un fils de pute pour vouloir que mon frère pourrisse en prison ? Je l'ai vu, j'ai vu son état ! C'est devenu un cadavre, mon frère est plus le même homme, tu l'as marabouté, il vit pour ta gueule, il perd la tête pour ta face.. j'essaye de t'aider, je te mens pas comme certains le ferait, et tu me sort de la merde ? Je suis peut-être un gamin de vingt pige qui connaît rien, qui vit pour de la merde, mais j'ai des valeurs, j'ai une conscience.. toute ma putain de vie j'ai essayé de ressembler à mon frère, et tu me rappelle mon échec ? T'as quoi dans le crâne, je suis comme un vieux PD à vouloir t'aider, et tu me sors de la daube ? J'ai jamais réussi à être la moitié de ce qu'il est oui, jamais ! J'ai compris ça, je l'ai compris ! Maintenant que tu portes un môme dans ton bide, je veux que tu te portes bien, je veux pas que le fils de mon frère meurt par ta faute, par tes envies de merde !

Ses cris résonnaient dans la pièce ; je regrette mes propos. Je lui ai rappelais son erreur, l'erreur de vouloir ressembler à Néant.

- Rachid : Je t'enfonce pas au contraire Hâyat, je veux t'aider.. je veux pas que tu perdes ton gosse pour des conneries, mon frère mourrait s'il l'apprenait. Tu dois vivre, t'as assez côtoyé la mort avec mon frère. Je connais pas l'amour mais ce sentiment il vous pourrit tout les deux ! Chacun se bat pour l'autre en oubliant de vivre.

Il s'est assis sur la chaise près de moi, et parler avec une maturité, avec un vocabulaire que je n'avais jamais entendu sortir de sa bouche. Ce jeune homme que je qualifiais d'immature est tout le contraire de ce que je pensais. Il pose timidement sa main sur la mienne et tapote dessus pour finalement l'enlever.

- Je suis désolé.. j'ai dépassé les limites, je dis parfois des choses sans réfléchir comme c'est le cas maintenant. C'est le surplus d'émotion qui fais que je parle mal. Merci pour tout, d'être là.. je retires ce que j'ai dis, tu ressemble trait pour trait à ton frère, tu sais rassurer avec maladresse certes, mais au fond t'es quelqu'un de bien.

- Rachid : Je suis pas quelqu'un de bien, je suis juste Rachid, la tête cramée des quartiers.

- Non, tu te trompes. J'apprends à te connaître et tu es quelqu'un de très bien malgré tes airs de mauvais garçon.

- Rachid : Je suis un bad boy, je cherches de la thune et c'est tout.

- Et Yasmina aussi.

- Rachid : Elle c'est de l'histoire ancienne.

- De quelques semaines oui.

- Rachid : J'ai pas la tête pour de la merde.. je vais cherché un moyen pour tenir au courant mon frère de ton état et du poisson rouge qui va bientôt voir le jour.

- Non !

- Rachid : Quoi ?

- Il doit rien savoir, je veux pas !

- Rachid : Vous devenez tous tarés ou quoi ? Mon frère va devenir père et je dois fermer ma gueule t'as quoi dans le crâne ?

- Il ne doit pas le savoir, j'y tiens Rachid..

- Rachid : Je suis pas fou, je vais pas priver mon frère d'un bonheur pour te faire plaisir, il doit être au courant, t'as cru que le monde c'est ce que tu veux ou quoi ? La vie c'est pas un film ricain !

- C'était son rêve d'apprendre qu'il va être père, il me l'as dit plusieurs fois.. il voulait vraiment un enfant, mais.. je peux pas lui dire... Rachid j'ai vu son visage quand ils l'ont emmenés, tout ce que tu m'as dis a confirmé mes pensées. S'il apprends qu'en plus de m'avoir laisser seul... il..l'as laissé aussi son enfant il va pas le supporter Rachid... il...ne lui dis rien je t'en supplie..

- Rachid : Il doit le savoir, on peut pas lui cacher ce bordel dans ton ventre !

- Je veux retrouver ton frère sain et sauf et pas à moitié mort comme il l'est maintenant..

- Rachid : Son état va peut-être s'améliorer si il apprends qu'il doit se battre pour toi enfin pour vous.

- Je le connais.. tu as grandis avec lui... repense à son état quand tu l'as vu, repense à lui il est à moitié mort Rachid, je veux pas que tu lui dises s'il te plaît..

- Rachid : Bordel, arrête de chialer j'ai la tête en feu là !

M'arrêter me paraissait impossible. Je connais mon mari mieux que moi-même, s'il apprends mon état, sa santé va en prendre un coup. Il est tourmenté depuis tellement longtemps et notre séparation et le cou de massue de trop. Apprendre qu'il devient à moitié fou, me pèse à un point, j'ai peur qu'il finisse vraiment par être qualifié d'aliéné, je préfère l'épargner. Peut-être est-ce une erreur, mais mon cœur me dicte de le protéger.. cette nouvelle doit lui être cacher pour son bien être et celui de sa famille y compris moi.

- Rachid : Je fais peut-être une grosse connerie, mais je vais t'écouter, j'ai pas envie d'aller rendre visite à mon frère en HP (*Hôpital Psychiatrique ), la prison paraît pire, mais l'hôpital des fous c'est l'enfer sur terre !

- Tu lui dis rien ?

- Rachid : Ouais.

- Tu le jure ?

- Rachid : Je suis pas une balance. En échange toi, tu prends soin du môme qui est là dedans -en pointant mon ventre- mon frère saura rien, et seras pas là mais moi je suis là et ton môme c'est celui de mon frérot donc le mien, un faux pas je t'égorge !

- Jure le par Allah.

- Rachid : Tu pète le crâne comme meuf, wallah il saura rien !

- Merci..merci Rachid.

- Rachid : Tranquille.

- Je peux sortir quand ?

- Rachid : L'infirmière ta pote là, elle va revenir avec des papiers que tu va devoir signer et une ordonnance, et tu pourra bouger aujourd'hui même.

- Tu m'emmène le voir ?

- Rachid : Arrête avec ton délire là.

- Fais-le au moins pour ton frère, j'essaye c'est tout, si ça marche pas je laisse tombé.

- Rachid : Putain, tu me casse les... la tête ! Il est dans cet hôpital mais quel chambre je sais pas.

- T'accepte ?

- Rachid : Ouais, mais t'arrêtes de pleurer, après qu'on l'ai vu tu rentre chez toi et t'en sort pas. Tu dors pendant dix mois à l'accouchement, tu pourra te lever ! Sah (*sérieusement) tu fais attention, tu dois te reposer pas faire d'effort rien sinon tu connais les conséquences.

- Ça dure neuf mois pas dix..-en esquissant un sourire- merci.

C'est un autre homme qui est face à moi. Il semble plus responsable. Il sort de la pièce et me laisse seule avec mes réflexions. Peu de temps après Sandra l'infirmière fait son entrée. Elle n'ose pas poser de question sur mon état, ni sur le fait que mon mari ne soit pas là, son regard est rempli de compassion, j'apprécie son comportement. Après quelques minutes, Rachid est revenu.

- Rachid : Tu manges après on bouge.

- Sandra : Du chocolat ?

- Rachid : Elle doit se nourrir non ? Et puis les femmes enceintes elles aiment bien ça d'après un reportage que j'ai vu à la télé.

- J'ai pas faim.

- Rachid : Je lui ai demandé son avis ? Tu manges khlass (*stop) y a pas de détour, je veux pas voir une...une...comment ça se dit déjà les meufs qui mange pas là -en se grattant la tête- anorexique, ouais je veux pas voir d'anorexique à côté de moi !

Sandra nous laisses seul après que j'ai signée les papiers et m'as demandée de prendre soin de moi au cas où on se voyait plus. Je l'ai remerciée. Rachid insistait pour que je mange, l'autorité dont il faisait preuve me rappeler son frère, j'étais au bord d'exploser mais je me suis contentée de manger sans un mot. On est ensuite partie à l'accueil, Rachid a demandé la chambre de « Ziad Abou Haroun » en prétextant être son frère, après qu'on nous ait donné le numéro de la chambre, j'étais anxieuse. En arrivant devant la porte Rachid s'est arrêté.

- Rachid : Je reste derrière la porte, si je le vois je vais pas me contenir, toi tu fais attention à ce que tu dis et oublie pas que t'as un môme dans ton ventre. Crie pas, pleure pas, je sais que je t'en demandes trop mais c'est pour votre bien.

J'ai acquiescé, même si ses indications étaient pas facile à respecter. J'ai frappée, sans attendre de réponse je suis rentrée en fermant derrière moi. J'étais immobile face à lui allongé sur ce lit, son visage s'est décomposé en me voyant :

- Ziad : Tu veux quoi ?

- As Salam Aleïkoum..

- Ziad : Joue pas la sœur muslima, et casse-toi !

- Je dois te parler..

Mes lèvres tremblaient, à tout moment mes larmes allaient coulés, c'était atroce.

- Ziad : J'ai pas envie de jacter avec toi, c'est quoi que tu comprends pas ?

- Tu as fais des erreurs comme tout le monde dans ta vie Ziad, tout le monde en fait moi la première.. ton geste de la dernière fois je te le pardonne cent fois, même mille fois, je suis pas rancunière loin de là. Je sais que tu n'es pas quelqu'un de méchant, c'est juste que tu t'ai retrouvé dans cette spirale, celui de l'illicite. Tout le monde n'est pas parfait.. tu es musulman Ziad, tu sais qu'il y a un Seigneur là haut qui voit tout, et qui pardonne tout. Crains Allah et repens-toi en recollant les morceaux brisés de deux cœurs. Tu sais très bien qu'il n'est pas fautif, il a juste voulu me défendre, vous êtes acolytes depuis pas mal de temps, au nom de votre amitié fais un bon geste, aide-le à se sortir de là, sort le de là, il n'as rien fais.. il a jamais essayé de te tuer tu le sais mieux que personne. S'il te plaît... je suis prêtes à tout pour le sortir de là, même me mettre à genoux si tu le demande. Aide-le Ziad, aide-le...

Je n'ai plus réussi à me contenir. Je pleurais de plus belle, à m'en faire mal à la tête. J'espérais qu'il se révèle être une bonne personne et qu'il accepte ma demande. Mon espoir a pris fin, quand je l'ai entendu rire. J'avais en face de moi, l'incarnation du diable. Il riait aux éclats comme si ce que je venais de dire était une blague. J'étais perdu, la peur s'empara de mes tripes, j'étais impuissante face à son affreux comportement.

- Ziad : T'as cru que ton discours de bonne sœur m'atteint ? T'es pas rancunière mais moi je le suis tu vois ? Il m'as frappé, Kader m'as poignardé, je suis pas mort et la vengeance est trop bonne. Je regrette pas d'être sur ce lit parce que lui il est au trou, il doit payer tout ce qu'il a fait. On a jamais était ami, Néant a toujours aimé faire l'homme droit alors qu'il était dans le hram jusqu'au cou, c'était le cerveau de la bande. En y pensant bien, Kader a rendu service à tout le monde en me poignardant et en le foutant en taule, il le mérite !

- Tu..t'as pas le droit de dire ça.. s'il te plaît..

Après de longue minute d'attente. C'était comme s'il regardait un film, que la scène ne le touchait pas et qu'il se contentait de manger ses pop-corn. J'étais totalement désemparé, il a brisé le silence qui régnait :

- Ziad : T'es prêtes à quoi pour qu'il soit innocenté ?

- Je suis prêtes à donner ma vie s'il le faut..

- Ziad : Je suis prêt à l'aider, si tu m'offre quelque chose en retour.. tu passes dans mon lit, ton mari il est pas accusé de tentative de meurtre.

Sa demande m'as donnée froid dans le dos, j'étais choquée. Il me répugnait, son comportement était celui d'un animal. Une créature peut-elle être autant sans cœur ? C'est un animal que j'ai en face de moi et pas un homme. La haine.. j'avais la haine. Ce sentiment bouillonnait en moi, jamais je n'avais ressenti ce sentiment aussi fortement.

- J'avais cru que tu étais un homme avec un cœur, que tu respectais tes anciens amis, que tu comprenais certaine chose mais je me suis trompé, tu es répugnant. Un homme comme toi, mérite pas tout ce que Allah lui donnes, y a que la chair d'une femme mariée que tu veux ? Je préfère mourir cent fois que de me donner à toi. Pour mon mari je serais prêtes à tout, mais pas à ça ! Sois reconnaissante que Dieu t'ai donné une seconde vie, crains-le et repens-toi. Imagine qu'un homme demande ça à ta sœur, tu te sentirais comment ? Si tu as un minimum d'honneur, tu le tuerais. Je suis la femme d'un autre, mais ta sœur en Allah, si tu n'es pas conscient qu'Allah t'entends et te vois, ait au moins honte de demander ce genre de chose à une femme, surtout si elle est mariée. Je regrette d'être venu ici, j'espère pour toi que ta famille ne connaît pas ce côté sombre de toi parce que à leur place j'aurais honte d'être de ta famille !

Je suis partie sans lui laisser le temps de placer un seul mot. Rester une seconde de plus dans la même pièce que lui aurait était une torture et surtout je lui aurais craché des insultes.. donc me rabaisser à son niveau. Il n'avait pas un zeste d'humanité en lui. Mes larmes me tuaient. Mon action était inutile. Rachid me voyant s'est levé de la chaise près de la porte, et je me suis effondrée dans ses bras. Je sentais qu'il ne savait pas quoi faire, il s'est contenté de me tapoter le dos avec une main, comme pour m'aider à recracher ma peine.

- Rachid : Je te l'avais dis ou pas ? Vas-y je te ramène chez toi, tu dois te reposer.

À la radio, une chanson de la rappeuse Diam's passait « Par amour » ; juste en entendant le premier couplet, j'ai éteint la radio sous le regard attentif de Rachid. Il n'était pas focalisé sur la route. Il était sûrement dans le monde de la quiétude, tout comme moi.

- Rachid : On est arrivés.

- Tu viendras me voir hein ?

- Rachid : T'inquiète, t'auras des nouvelles. Toi de ton côté, arrête de pleurer, et prends soin du futur champion ou de la futur championne.

En montant chez mes parents, sur les escaliers j'ai de nouveau croisé Rahim. J'en ai conclus qu'il a du rendre visite à mes parents. Je suis partie sans lui adresser un mot. Tout le monde se trouvait au salon, à rire, parler comme si le malheur s'était dissipé. Mes parents étaient en compagnie de Mohamed et Samira, dès qu'il m'ont vu, ils n'ont plus parlés ; j'étais l'élément perturbateur de leur vie. Je les ai salués, et me suis directement réfugiée dans ma chambre. J'ai enlevée la bague que m'avait offert Hâlim, et me suis allongée sur mon lit. Je regardais cette bague avec attention, et espoir. Certains appréhende beaucoup de chose avec une certaine philosophie, mais moi je n'y arrive pas.. plus. J'essaye de penser à ce qu'il peut faire à cette heure-ci dans sa cellule. Pense-t-il à moi comme moi je pense à lui ? Je remet ma bague, pour poser ma main timidement sur mon ventre. Mes yeux s'humidifiaient mais je me retenais. Tu as assez pleuré ! Me disais-je.

- Baba : Tu dors Hâyati ?

Je me suis levée. Il était devant la porte. Je suis partie l'aider. On s'est installé sur mon lit.

- Baba : Alors ?

- C'est un cœur de pierre, il m'as pas écouté..

- Baba : Dieu est avec toi ma fille, t'inquiète pas.

- J'en ai eu la preuve aujourd'hui, il m'as envoyée une nouvelle force.

- Baba : Comment ça ?

- Le commandant va avoir une nouvelle ou un nouveau soldat.

- Baba : Je vais être grand-père ?

- Oui, baba..ta fille va devenir maman.

Une larme de joie s'est échappé de ses yeux, pour l'essuyer quelque seconde après. La joie habitait mon père. Pour un moment, j'avais l'impression que la peur d'autan n'était plus. Il exprime son enthousiasme en me prenant dans ses bras. Nous œuvrons pour être bien entourée, je n'ai pas eu besoin de trimé pour l'être. L'amour que j'ai reçu de mon enfance à aujourd'hui est incalculable. Notre enfant recevra ce même amour, de sa mère, de son père -à travers sa mère-, des ses oncles, et de ses grand-parents. Oublions un moment nos peines, et rappelons-nous des bons moments coulant dans nos veines.

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant