Les conséquences de mon silence s'abattent sur moi. Elle a parlée et c'est moi qui en paie les pots cassés, l'accusé c'est me faire culpabilisé encore plus. J'avais une totale confiance en ses personnes qui font partie de la famille de mon mari, pourquoi a-t-elle parlée ? Je comprends qu'elle veuille que son frère sache mais c'est une histoire qui ne regarde que lui et moi, personne d'autre. C'est ma décision, fallait l'accepté sans contester ! Comment vais-je maintenant l'affronter ? Je suis sous le choc, ce que Lyna a fait je l'ai pris mal ; elle avait pas le droit ! J'essayais de traverser cette orage à ma manière, et elle enclenche un tourbillon sans qu'on ne s'y attende. Je suis dans un virage, je ne sais pas comment traverser sans me vautrer.
Durant tout le trajet, je n'ai pas ouvert la bouche, les muscles de ma langue se sont bloqués. Dans ma chambre, je fais les cents pas en me rongeant les ongles, mes mains tremblent, je m'imagine son état dans sa cellule. Pour réussir à affronter tous ça, je me dis qu'il me faut un mental d'acier. J'aurais aimée être Candide et me dire que tout va bien, que tout est beau dans le meilleur des mondes, mais c'est impossible. Dans mes narines se faufilent l'arôme de la déception, de la rage, et de la peur. Mon cœur est en lambeaux à l'idée de penser qu'il peut faire n'importe quoi. Enfermés entre quatre murs, c'est dans cette autre univers qu'on finit par se détruire. J'ouvre la fenêtre de ma chambre. L'air frais du caresse mon visage, le contact du vent sur ma peau me fais du bien mais ne me rassure pas. Les larmes coulent tout doucement le long de mes joues, toute la journée je les ai retenu pour ne pas craquer mais elles ont pris le dessus. La peur coule dans mes veines, en bas de c'est la même scène : la terreur. Ça faisait un bon bout de temps que rien avait brûler, un calme rassurant régnait et là en un lapsus de temps tout est chamboulée. La BAC (*Brigade Anti-Criminalité ) fait son entrée, certains jeunes lancent des bombes lacrymogènes sorties de nul part. Ils sont épris de rage, ils rugissent comme des lions et n'ont pas peur de se faire avoir dans cette savane. Cette forêt en béton, les as condamnés ! Je ferme la fenêtre pour ne plus voir ce désastre.
Je me sens tellement seul que ça en devient oppressant. Je frappe à la porte de mes parents. La senteur du musc titille mon nez, l'odeur m'apaise. Comme une enfant, je m'allonge la tête sur les genoux de ma mère, les genoux recroquevillaient sur moi-même. Je suis terrorisée. Ma mère ne me pose pas de question et caresse ma crinière. Nos parents ont fait tant de sacrifice pour qu'on ait une éducation, et ses fils d'immigrés en bas des tours gâche tout ; ils n'ont pas d'ambition, et enfume leur rêve en faisant le plus de mal possible. Nos frères valent mieux que ça, certains ont des talents cachés, d'autre des capacités, mais ils se condamnent eux-même en luttant avec la violence.
- Yemma : Qu'est-ce qu'il y a Hâyat ? Depuis que tu es rentrée on dirait que tu es apeurée.
- J'ai peur mama, j'ai peur..
- Yemma : Il s'est passé quoi ? Faut pas que tu stresse ma fille, oublie pas que tu as un bébé dans ton ventre. Si c'est à cause du bruit en bas, tu as l'habitude depuis.
- Je peux pas avoir l'habitude de ce genre de chose, demain on saura que le fils d'un tel est en prison, le fils d'un tel est blessée, le fils d'un tel est mort.
- Yemma : Ils prennent le mauvais chemin et on peut rien faire.
- Tout comme Hâlim. Yemma, je veux pas que d'autre femme pleure tout les jours comme moi, je veux pas que d'autre enfant naissent sans la présence du père, je veux pas que d'autre mère pleure l'absence de leurs fils, et le malheur de leur belle-fille, je veux plus voir ses yeux triste autour de moi, ses sourires forcés, ses lamentations. Je veux pas, je veux plus..
- Yemma : Arrête de pleurer ma fille.
- Il est au courant, il le sait que... qu'il m'as pas laissée toute seul.
- Yemma : Quoi ?
- Sa sœur est partie lui rendre visite, et elle a tout dit. Personne ne devait lui dire et elle le savait, elle aurait jamais dû, elle savait dans quel état il est, elle le savait...
- Yemma : La vérité c'est une grenade, elle finit toujours par exploser même si elle prends du temps.
- Je le sais, mais je voulais pas qu'il sache, elle avait pas le droit !
- Yemma : Elle a peut-être cru que son frère avait besoin de cette nouvelle.
- Même si elle le pensait, elle avait aucun droit de le faire, c'était ma décision, elle devait la respecter !
- Yemma : T'énerve pas ma fille, calme toi.
- Comment je vais l'affronter maintenant ? Comment hein ? Elle a tout gâcher ! Tout !
- Yemma : Chut, chut. Tu l'affrontera comme la fille de Souleymane sait si bien le faire. C'était quoi déjà la comptine que ta tante te chantait quand t'était petite, même que tu le répétais tout le temps ?
Ma mère n'a parfois pas les mots comme mon père, mais elle sait comment me calmer. Je commence à fredonner une comptine marocaine que ma tante paternel me chantait très souvent, je m'amusais à déformer la comptine, ou la chantait à mon père. L'époque où je n'étais qu'une petite fille qui croquait la vie à pleine dent malgré les difficultés financières, et les moqueries incessante. Dehors c'était l'art triste de ma vie que je subissais avec mes camarades de classe, tandis que dans notre humble demeure la donne changeait, mes parents me comblait d'amour. Mon frère et moi on se soutenait. Malgré qu'à l'extérieur je me sentais rejeté, chez moi j'étais aimé. Dans mon enfance jusqu'à aujourd'hui, l'amour de mes parents ont toujours pansés mes plaies, toute ma vie je leur en serais reconnaissante. L'ironie du sort c'est que maintenant, les même camarades de classe qui brisaient mon cœur chaque fois qu'ils m'apercevaient, parle en bien de moi et de mes parents, certains ont pris conscience de la souffrance qu'ils m'ont infligés. La balle est dans mon camps, mais je ne l'ai jamais lancé. Pourquoi faire du mal ? Pour que la balle retourne une nouvelle fois dans le camps adverse et pour avoir encore une fois mal. Non, merci !
Ma mère suit mes fredonnements, je finis par m'endormir.
*
Je me réveille en entendant des pleures provenant du salon. Je regarde autour de moi et je suis dans la chambre de mes parents : petite je m'endormais dans leur lit, pour me retrouver dans le mien. Connaissant ma mère, elle n'as pas voulu me réveiller, elle voulait soulager mon cœur en me laissant dormir. Mon père a dû dormir sur le canapé. J'ai eu un pincement au cœur, le pauvre, j'ai confisquée leur lit. J'arrange le lit et sors de la chambre.
Au salon se trouve une voisine en pleure dans les bras de ma mère. Les dégâts de l'enfer sont sous mes yeux, les constats sont amer : une mère vient de perdre son fils, d'autre sont en garde à vue, plusieurs sont blessés. La réalité de ce quartier n'as pas bon goût. J'ai pas envie de la voir pleurer, donc je décide de partir me rincer. Dans la douche, je pense à la triste réalité de nos quotidiens qui perdent leur couleur ; ils sont très souvent en noir et blanc. On a pas le choix, on se doit d'accepter sans rien dire. L'eau coule sur ma peau, enlève la saleté mais pas la peur collé à ma peau. Je repense au geste de Lyna : son comportement est incompréhensible, certes elle veut le bonheur de son frère mais pourquoi me trahir ? Non, me briser... Rachid lui a dit l'état de son frère, et elle a commis l'irréparable. Je sèche mes cheveux à l'aide d'une serviette, pour finalement prendre le sèche cheveux. Quand j'ai finis, je les laisse tombé le long de mon dos. Après m'être habillée, je vais dans ma chambre, je me poste devant le miroir et lève mon haut. Maintenant un mois qu'il est à l'intérieur de moi, je remarque une petite différence, il commence un tout petit peu à s'arrondir, une vision extérieur le verrait pas, mais moi je vois un changement !
Après une longue contemplation, je suis partie au salon. Notre voisine était toujours présente, j'ai essayée de la consoler mais j'ai jetée l'éponge. Son morale est à plat, la tempête s'est abattu sur son toit, la mort est la pire souffrance morale quand une mère perds son fils. Elle l'as vu naître et l'as vu mourir. Mon cœur se comprime, en l'entendant crier son indignation, crier sa rage contre le système, crier son impuissance. Je pars dans la cuisine, et mange en écoutant les tourments de cette mère. Mon frère est partie en cours. Mohamed est venu très tôt cherché mon père d'après ce que m'as dis ma mère et ils sont parties à la Mosquée pour soutenir le père du défunt.
Le téléphone de mon père à la main, machinalement je cherche le numéro de Rachid. Après deux appels, il ne réponds pas. J'insiste une troisième fois, il finit par décrocher.
- Rachid ?
- Rachid : C'est qui ?
- C'est Hâyat, ça va ?
- Rachid : ...
- Tu m'entends ?
- Rachid : Ouais, ouais. Raconte à tonton, y a quoi ?
Sa voix déraille, j'en conclus qu'il n'est pas dans son état normal.
- T'as bu ?
- Rachid : Non, même pas, j'ai consommée. Aïe putain !
- T'es où ? Tu t'es fais mal ?
- Rachid : Ouais mais c'est rien. Je suis un combattant, j'ai pas mal !
- T'es où en ce moment ?
- Rachid : Je marche sur le toit, je cherche un soldat, je marche sur le toit, je cherche un soldat, je marche sur le toit, je cherche un soldat..
Il chantonne.
- T'es sur quel toit Rachid ?
- Rachid : D'un immeuble, tu veux que je sois sur le toit d'une maison ?
S'exclama-t-il en rigolant.
- Tu fais quoi sur le toit ? Descends de là !
- Rachid : Je vais monté sur le muré et marcher pour voir si je tombe dans le vide ou pas.
- Quoi ? T'es fou ? Rachid t'es sur le toit de quel immeuble ? Fais pas de bêtise !
- Rachid : Je sais même pas. Je marche sur le toit, je cherche un soldat... j'ai faim... j'ai soif... je marche sur le toit...
- Rachid écoute-moi, fais pas n'importe quoi. Je te ramène à manger bouge pas d'accord ?
- Rachid : C'est vrai ?
- Oui, mais faut que tu me dises t'es sur quel toit.
- Rachid : Je sais pas je sur... non je suis sur le toit et je marche...
- Oui, mais lequel ?
- Rachid : Le bloc C ou D je sais pas, peut-être le A.. le toit du bloc D, oui le D comme Drogue, c'est là où j'ai vendu la première fois... je marche sur le toit.. je cherche quoi déjà ?
Je vais prévenir ma mère que je dois impérativement sortir. Elle me demande de faire attention tout en consolant son amie. Je garde Rachid au téléphone qui continue de chanter, je cours dans ma chambre mettre mon voile et sors de l'appartement. Dans le quartier c'est le chaos, des poubelles brûlés, ainsi que des voitures, des morceaux de verre par terre ; tout était dévasté. J'accours vers l'arrêt de bus. Je regarde l'heure et le bus arrive dans dix minutes. Je commence à stresser, Rachid me raconte n'importe quoi, mes mains tremblent. Je lui dis de me raconter comment il faisait pour vendre pour ne pas qu'il fasse l'irréparable. Il me racontait tout précisément. Grâce à Dieu le bus est arrivée plus tôt que prévue. Quand, j'ai mis les pieds dans son quartier, ça a raccroché. Je rappel, mais on me dit que le crédit est épuisé. Anxieuse je suis devenue ! Je demande à des petits où se trouvait le bâtiment D, ils m'ont indiqués le chemin. J'ai courue comme une folle. L'ascenseur en panne, j'ai dû monter les étages à pieds. Essoufflée, mais déterminée ! J'espérais de tout cœur, le trouver sain et sauf.
- Rachid, qu'est-ce que tu fou, t'es malade ou quoi ?
Il était allongé par terre, complètement dans les vapes une bouteille à la main. Autour de lui, il y avait, des bières vides, des mégots de cigarette, et des mégots de d'autre substance pas très licite. L'odeur était immonde, il respirait fort. Je savais pas comment m'y prendre, lui qui respirait la rigolade à plein nez, inspire maintenant la mort. J'essayais de le réveiller mais rien y faisait, il était K.O ! Inévitablement, mes larmes sont venus se posaient sur son tee-shirt. Le changement opère depuis que son frère n'est plus présent pour le recadrer. Ses substances illicite anesthésie son cœur, et enfume ses poumons ainsi que son estomac sans qu'il ne s'en rende compte.
- Pourquoi tu fais ça ? Même si tu faisais semblant fallait faire le fort, et ne pas sombrer autant. Regarde toi, tu ressemble à un alcoolique, tu sens la mort. Pourquoi tu fais ça Rachid ? Réponds -moi, je te reconnais plus ! Réveille-toi ! Réveille-toi !
Il ouvrait à peine les yeux et commençait à tousser. Il allait limite recracher ses organes.
- Rachid : J'ai soif...
Je lui ai pris la bouteille des mains, et l'ai jeté loin de lui.
- Debout je te ramène chez toi.
- Rachid : Laisse moi boire et dormir en...
- T'arrive même pas à parler Rachid, s'il te plaît essaye de te lever.
- Rachid : Laisse moi crever -il se gratte l'œil tout en toussant- le faible que j'étais... non que je suis déclare forfait, je suis un soldat mort au combat...
- C'est pas toi qui parle là, debout allez.
Avec beaucoup de difficulté j'ai essayée de le lever mais rien y faisait, il était trop lourd. Mes yeux s'embrumaient à cause des larmes, tout mes proches sont perdu. Ils baissent tous leurs armes, et veulent finir dans un drap blanc. Je me disais toujours que quelques soit les lésions, tout finit par cicatriser ou guérir, mais non ! La mélancolie crée des plaies difficile à guérir, la preuve est moi-même et cette pauvre âme à mes côtés. Je sais même plus quoi faire, j'ai peur de le laisser tout seul pour aller cherché de l'aide. Le ciel commence à s'assombrir, la pluie annonce sont arrivés. J'insiste pour qu'il se lève, pour finir par abandonner et m'asseoir les pieds croisés, les mains sur le visage ; mes larmes ne changent rien. J'ai besoin de toi Hâlim, ton frère est dans un autre monde, le monde des ténèbres, il perds contrôle de tout. Les problèmes se succèdent, reviens moi, j'en peux plus ! L'harmonie qui résidait en nous, est partie quand ont a mis derrière les barreaux, en attendant le jugement de tes bourreaux. On est châtié en même temps que toi. J'ai plus la force de me battre, j'ai besoin de toi. Une pluie torrentielle descends du ciel comme pour effacer mes larmes et l'odeur de la mort qui se dégage de Rachid.
- ... : Il se passe quoi ici ?
Je lève les yeux et c'est Yasmina.
- Il a bu, et j'arrive pas à le lever.
- Yasmina : Rachid ? Oh ! T'es une grosse tapette, réveille-toi ! Joue pas avec mes nerfs gros ! Debout !
Elle lui donne des grosses gifles. Il bouge la tête mais n'ouvre pas les yeux. Tout comme moi, elle fonds en larme, et s'assoit. Elle enlève sa casquette. Les gouttes d'eau se posent sur nos visages, le vent souffle très fort.
- Yasmina : Je pensais pas qu'il avait autant mal, regarde sa tête de merde on dirait un malade ! Putain ! Pourquoi tu pleures Yasmina ? J'aime pas pleurer zebi !
- On essaye de le bouger, à deux peut-être que ça peut le faire.
- Yasmina : Faut qu'il vomisse, pour qu'il décuve plus vite !
Je l'aide à le mettre debout. Ses yeux s'ouvrent à peine, il est conscient mais ne parle plus comme tout à l'heure. Yasmina l'oblige à mettre son index dans sa bouche, elle tient sa tête vers le bas, il finit par vomir ce qui me donne la même envie. Depuis le début de ma grossesse j'ai pas eu beaucoup de nausée ou de vomissement mais le voir dans cet état m'as donné envie de vomir. J'ai tenu ma bouche et suis partie à l'écart pour vomir.
- Yasmina : J'ai deux malades maintenant ! Ça va ?
- Je suis pas malade, c'est juste que...
- Yasmina : M'explique pas, je veux pas de détail sur ton envie de vomir.
- On l'emmène ?
Je passe mes mains sur mon visage, mais les gouttes de pluie s'installe toujours autant. Je prends son bras pour le mettre sur mon épaule et Yasmina prends l'autre. On l'emmène jusqu'à l'intérieur de l'immeuble.
- Yasmina : Il peut pas rentrée chez lui dans cet état.
- On fait quoi ?
- Yasmina : On attends qu'ils reprennent ses esprits.
- Il faut qu'il mange.
- Yasmina : Je vais me débrouiller pour lui ramener de quoi manger et de quoi boire.
- D'accord.
Elle insulte Rachid avant de descendre les marches en courant. Je lui demande s'il va bien, il ne me réponds pas mais ouvre un peu les yeux, et souris difficilement. Je passe mes mains dans ses cheveux mouillée. J'ai mal au cœur son état est vraiment déplorable. Peu de temps après Yasmina est revenue essoufflée avec deux bouteille d'eau et quelques biscuits.
- Yasmina : Ça c'est pour toi.
Dit-elle en me tendant une bouteille d'eau.
- Merci.
Elle assis Rachid sur les escaliers, et tiens ses épaules pour ne pas qu'il bouge.
- Yasmina : T'ouvre ta putain de bouche et tu bois !
Je souris en voyant son comportement. Il boit puis mange. Après avoir un peu manger, il s'allonge difficilement sur les escaliers avant que Yasmina et moi n'ayons le temps de le réprimander on l'entendait ronfler.
- Yasmina : Il se fout de notre gueule là ?
- Laisse le dormir, au moins il pourra retrouver ses esprits. Au faîte comment t'as atterrit sur le toit ?
- Yasmina : Il est tout le temps dans ce bâtiment là pour ses magouilles, vu que je le cherchais partout j'ai décidée de monter pour voir, et toi ?
- Je l'ai appelée, et il m'as dit où il était même si j'ai dû galérer. Il m'as vraiment fais peur, je croyais qu'il allait faire une bêtise.
- Yasmina : Pourquoi tu dis ça ?
- Si on te dis que je vais monté sur le muré pour voir si je tombe dans le vide tu penses à quoi ?
- Yasmina : Il est sérieux ? Il fuit tout ce tahane !
- Tu peux parlée sans insulte ?
- Yasmina : Je te dis, je contrôle pas.
Elle regarde Rachid dormir, les yeux brillant.
- Tu l'aimes hein ?
- Yasmina : Qui ? Lui ? Starf', je préfère me faire écraser par un chameau qu'aimer ce truc !
- Tu peux me dire la vérité hein.
- Yasmina : Y a aucune vérité à savoir, je l'aime pas ! Il envoie de bon disque, je crois que toute les filles du quartier sont passés dans sa main, pour pas dire dans son lit... l'exception c'est les filles bien.
- T'as peur qu'il joue ?
- Yasmina : Je l'aime pas, tu le comprends pas ou quoi ?
- J'insiste pas plus, même si tes yeux crient le contraire -en souriant-.
- Yasmina : T'as des nouvelles de Néant ? C'est chaud quand même, il a frôlé plusieurs fois la mort ton mari, c'est un vrai bonhomme, sauf que maintenant la vengeance de Kader le poursuit.
- Comment tu sais que c'est Kader ?
- Yasmina : Beaucoup le savent ici, mais vu que personne n'as vu Kader on pense que c'est qu'une rumeur inventé, mais moi je sais que c'est vrai. Je l'ai vu.
- Où ça ?
- Yasmina : T'excite pas, il va pas revenir de si tôt. C'est un fantôme le mec, il fout le bordel et retourne dans ses conneries.
- Il s'est passé quoi entre lui et Hâlim ?
- Yasmina : Hâlim ?
- Enfin Néant.
- Yasmina : D'après ce que je sais. Kader était le prof de plusieurs petit du quartier, il leur a appris beaucoup de truc, dont Néant. Ils ont fait un braquage qui a mal tourné et Néant a passé ses nerfs sur Kader, et Kader lui a tiré dessus. À l'épaule je crois, il avait disparu depuis. Et je pense que vu qu'il a raté sa cible, il voulait remuer le couteau dans la plaie, donc il est revenu pour l'enfoncer après je connais pas le vrai fond de l'histoire c'est ce qui se dit dans le quartier. La vérité y a que ton mari qui peut te le dire.
Elle remonte les manches de sa veste Adidas et je remarque des bleues.
- Yasmina : Je te disais, t'as des nouvelles ? Parce que ça doit être chaud pour toi.
- Oui, il est pas très bien.
- Yasmina : Faut pas se morfondre dis-toi qu'il y a pire que toi. Je me dis toujours ça, pour pas finir par déprimer comme une tapette. Putain, les vêtements mouillés ça gratte, en plus il pleut toujours ! On va tombés malade grosse à cause de ce con là.
Elle disait tout ça en souriant. C'est une femme forte que j'ai en face de moi, elle subit en silence.
- C'est quoi ses bleues ? Et ton œil est moins violet qu'hier.
- Yasmina : Tu sais quand on se bat ça arrive, faut encaissé.
- C'est pas des coups dû à une bagarre.
- Yasmina : Tu crois quoi ? Que je suis battu ? Moi battu ? Yasmina battu ?
Elle explose de rire, sûrement pour cacher la vérité. Le maquillage de la rigolade masque beaucoup de tourment. Rachid use de la même supercherie.
- Tout le monde à des épreuves à surmonter dans la vie, la tienne doit être sûrement ça. Ton père te frappe ?
- Yasmina : Arrêtes ton délire ! Mêle pas non plus mon père dans tes délires de merde ! Mon père c'est pas un monstre, pour frapper sa fille !
- Pourquoi tu tremblais quand tu te dirigeais vers lui la dernière fois ?
- Yasmina : Arrête d'halluciner ! C'est quand que tu le revois Néant ?
Sa voix tremblait, ses mains aussi tremblaient. Elle fouillait dans la sacoche qu'elle avait, elle sort un stylo, et commence à écrire dans un petit papier et sort un briquet pour le brûler, j'ai pas compris son comportement. La feuille se consumait, elle s'est levée, a ouvert la porte qui mène au toit et l'as jeté. Il pleuvait toujours autant à l'extérieur.
- Tu faisais quoi ?
- Yasmina : Je brûlais ce qui me dérangeait, tu devrais essayé ça fais du bien... bref je te demandais c'est quand que tu le revois ?
- Dans la semaine, mais je sais pas encore quand.
- Yasmina : Le parloir c'est glauque comme endroit quand même, j'aimerais jamais y mettre les pieds.
- Je confirme, c'est plus sombre qu'on croirait.
- Yasmina : Hier, quand je suis ressortie j'ai vu Lyna et Samir entrain de se disputer sans hchouma (*honte ) en pleine rue.
- Hein ?
- Yasmina : J'ai pas compris non plus, je te rassure. La Lyna elle est glauque comme meuf !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Yasmina : Arrête de ronfler putain ! -en donnant un petit coup à Rachid sur la tête- Elle est bizarre, depuis que je la connais elle a un truc qui me plaît pas. J'ai peut-être que dix-huit ans mais je sens des trucs de loin.
- Tu vis ici depuis combien de temps ?
- Yasmina : Depuis longtemps, je connais tout ici. Je suis née ici, je meurs ici obligée ! Je connais tout le monde, mais pas beaucoup me connaisse, je porte le costume de l'invisibilité quand il faut, et le costume de la tigresse quand il faut. Les histoires qui se passent ici, je les connais tous, comme le fait que Néant était pas d'accord pour que sa sœur se marie avec son pote Samir.
- T'es l'espionne du quartier ou quoi ?
- Yasmina : Même pas, faut pas oublier qu'ici les tours ont des oreilles. Tout se sait.
On a discutés longuement. Du haut de ses dix-huit ans elle en sait des choses sur la vie. J'ai appris qu'elle avait eu son bac l'année dernière, mais qu'elle chômait maintenant à cause de plusieurs soucis chez elle. Elle esquivait le sujet de son père, sa mère, tout en rapport avec elle. À chaque fois que je parlais de ça, elle prenait une feuille, écrivait dessus et le brûlait ; son comportement est étrange mais montre qu'elle est perturbée. On a discutés durant sept heures au moins sur les marches de cette escaliers en attendant que Rachid se réveille. À son réveille, Yasmina l'as pas épargnée. Elle a dû l'insulter mille fois.
- Rachid : Tu peux pas arrêter de brailler, j'ai mal au crâne !
- Yasmina : Regarde nos gueules, à cause de tes conneries on va sûrement tombé malade, et toi tu trouve que ça à dire ? Petit PD va !
- Rachid : Ferme-là bordel !
- Arrêter de vous disputez ! Rachid la prochaine fois que tu me fais ce genre de chose, je te tue ! Tu nous as fait peur.
- Rachid : Me casser pas la tête ! Je suis un vieux clochard, je le sais, c'est ma vie que je fous en l'air pas la vôtre donc laissez-moi tranquille non ? J'ai besoin de tranquillité ! Vous avez fait votre bonne action de la journée, vous êtes contente, j'ai compris ! Cassez-vous maintenant !
Il se méprenait complètement sur nos agissements. Il était encore dans le monde d'Iblis et ses complices, il parlait sous l'effet de ce qu'il avait pris. Je justifiais ses propos ainsi, mais je me voilais la face. Il s'est levée, Yasmina l'as rattrapée parce qu'il a faillit tombé, mais il la poussait violemment. Elle semblait blessée parce qu'elle se tenait le bras. Rachid s'est tournée vers elle, il avait l'air désolé. Je suis partie voir si elle allait bien, au même moment Rachid s'est écroulé sur une marche des escaliers, il tirait sur ses cheveux comme un possédé, se donnait des gifles pour finir par mettre les mains sur son visage.
VOUS LISEZ
Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
General FictionL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce cœur carbonisés. Je ne suis pas l'auteur de cette histoire je tient juste a partager cette magnifique histoire car pour moi elle mérite d'être lu par tous le monde . J'ai bien sur demandé l'...