Chapitre 4

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PDV de Bellamy

Cela fait maintenant plusieurs heures que Clarke est partie. Je m'inquiète pour elle mais je ne devrais pas. C'est vers ma sœur que devraient aller toutes mes préoccupations. Mais, je ne peux m'en empêcher car je tiens à elle, encore. Tout ce que j'ai à espérer c'est que les autres ne le remarquent pas.

En parlant des autres... Deux des "garçons perdus" de tout à l'heure s'approchent de Wells. J'en profite pour écouter leur conversation, hésitant à les intégrer à mon plan. Comme moi, ils ont l'air de détester les privilégiés et je m'en réjouit. Plus on sera contre eux, moins il leur sera facile de prendre le pouvoir. Une fois que Wells s'est éloigné d'eux, je m'approche pour leur parler :

-Si vous vous apprêtez à tuer quelqu'un, c'est probablement mieux de ne pas l'annoncer.

L'un d'entre eux, celui qui semble être le chef dit en ricanant :

-Tu n'es pas vraiment un garde, n'est-ce pas ?

-Non, je lui réponds. Le vrai garde sera bientôt là à moins qu'on ne l'arrête. Vous ne pensez pas sérieusement qu'ils vont pardonner tous vos crimes ? Même s'ils le font, alors quoi ? Des gens comme nous, on va devenir des citoyens modèles, maintenant ? Trouver du travail avec un peu de chance, peut-être ramasser leurs déchets ?

Et je parle d'expérience en disant cela. Moi, ils ne m'ont pas pardonné pour le fait d'avoir une sœur.

Je vois à leurs têtes que mon petit discours à fait son effet. Ils me font confiance. Mais je me sens obligé d'ajouter :

-Ils vous ont enfermés, jetés ici, pour mourir comme des rats de laboratoire. Alors pourquoi les aidez-vous ?

-Nous on les aide ? me demande le second.

-Vous portez ces bracelets, non ? Là, maintenant, ces trucs leur disent s'il est sûr ou non pour eux de descendre vivre sur Terre.

J'ai bien écouté les paroles de Clarke envers Finn. Elle ne se doute pas de l'effet qu'elles ont eu sûr moi. De l'idée qu'elles m'ont donné. Tant pis pour elle. Je dois d'abord penser à ma sœur. Et, s'ils descendent, je ne pourrais plus être là pour la protéger. Pas après ce que j'ai fait.

-Tu as dit qu'on pouvait les arrêter ? Comment ?

-Enlevez-les. L'Ark pensera que vous êtes morts, qu'il n'est pas sûr de nous suivre. Vous comprenez ?

Le chef des "garçons perdus" me sourit et dit :

-Et si on fait ça qu'est-ce qu'on y gagne ?

-Quelqu'un doit m'aider à diriger ces adolescents, je réponds en m'éloignant.

Je suis sûr qu'ils vont m'écouter et qu'ils se rangeront avec moi. Je leur ai donné ce qu'ils n'avaient pas auparavant : de l'espoir. Maintenant, ils croient qu'ils vont avoir du pouvoir, et c'est tout ce qu'il leur faut à ces adolescents narcissiques.


Une fois que la nuit est tombée, autant pour éloigner les bêtes sauvages s'il y en a, que pour que amadouer les 100, je décide d'organiser un feu de camp. A cette occasion, je veux qu'ils retirent tous leurs bracelets.

Ainsi, sous mes ordres, ils se placent tous en cercle. Murphy, c'est le nom du chef des "garçons perdus", je l'ai appris dans l'après-midi, est celui qui aura l'honneur de leur retirer leurs bracelets. Nous les jetteront ensuite au feu pour symboliser notre rébellion vis-à-vis des gens de l'Ark. Tout ce passe très bien, nous avons déjà détruit une dizaine de bracelets lorsque Wells surgit et nous interrompt :

-Qu'est-ce que vous foutez ?

J'empêche l'un des gars, visiblement en colère de l'approcher et dit :

-Nous nous libérons. De quoi ça à l'air ? Demandais-je sarcastiquement.

-Ça ressemble au fait que tu vas tous nous faire tuer. Le système de communication est mort. Ces bracelets sont tout ce qu'on a. Enlevez-les et l'Ark va croire que nous mourons, que ce n'est pas sûr pour eux de nous rejoindre.

C'est pas possible combien il peut m'exaspérer celui là ! Il n'a rien compris. Clarke, elle, aurait déjà deviné. C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai éloignée.

-C'est le truc, Chancelier. On peut s'occuper de nous-mêmes, pas vrai ?

Les cris d'approbations résonnent parmi la foule autour de nous. Ils me suivent, tant mieux. Je sais que je les utilise pour parvenir à mon but, mais qui a-t-il de mal à cela s'ils ont les mêmes objectifs ?

-Vous croyez que c'est un jeu ? Ce ne sont pas que nos amis et nos parents qui sont là haut. Ce sont nos fermiers, nos médecins, nos ingénieurs. Je me fiche de ce qu'il peut vous dire. On ne peut pas survivre ici tout seuls. D'ailleurs, si c'est vraiment viable, comment ne pouvez-vous pas souhaiter que le reste de notre peuple nous rejoigne ici-bas ?

Je sens qu'il a commencé à les faire douter. L'enthousiasme parmi les rangs des 100 a disparu pour laisser la place à un silence pesant. Je dois réagir. Je dois clouer le bec à ce petit privilégié.

-Mon peuple est déjà ici. Ces personnes, ajoutais-je en montrant le ciel, ont enfermé mon peuple. Ces gens ont tué ma mère pour le crime d'avoir eu un deuxième enfant. Ton père a fait ça.

-Mon père n'a pas écrit les lois, réplique-t-il.

-Non, il les a faites respecter. Mais plus maintenant, pas ici. Ici, il n'y a plus de lois.

Les 100 m'acclament de nouveau. Mais, je continue. Le problème est devenu beaucoup plus personnel depuis que j'ai parlé de ma mère. Et puis, il y a toujours Clarke... Je ne peux m'empêcher de penser que c'est de la faute de Wells si elle et moi ne sommes plus ensemble.

-Ici, on fait tout ce qu'on veut, quand on le veut. Mais, tu n'es pas obligé d'apprécier ça, Wells. Tu peux même essayer d'arrêter ça ou de le changer : tue-moi. Tu sais pourquoi ? On fait tout ce qu'on veut !

Derrière moi, Murphy répète en criant :

-On fait ce qu'on veut !!!

La foule l'imite bientôt le disant encore et encore comme un nouveau mantra. Ça y est. J'ai défié Wells, le Prince, et j'ai gagné.

Mais tout à coup, la pluie s'ajoute à l'affaire. C'est notre premier jour sur Terre et la première fois que nous assistons à cela. Les acclamations redoublent.

Mais, je ne les suis pas. Ce n'est qu'une fois Wells parti que j'ose respirer. Je n'est pas sous-estimé l'importance de ce moment et j'en suis fier, surtout parce que j'en suis ressorti vainqueur. Maintenant, c'est sûr, les 100 vont m'écouter et me suivre. Je suis sauvé.

Je penche finalement la tête en arrière et laisse l'eau s'écouler sur mes joues. Je la laisse évacuer toute la tension qu'il y a en moi depuis ces derniers jours.

Pourtant, je suis encore inquiet. Pour Octavia, pour Clarke. Pour ce qui arrivera quand cette dernière reviendra au camp. Elle se mettra du côté de Wells, je n'en doute pas. Je dois faire quelque chose. Je dois agir.


Plus tard, dans la nuit, alors que tout le monde dormait, j'ai réveillé Wells. Je l'ai amené dans un lieu isolé et je lui ai parlé. Bien sûr, il ne m'a pas écouté. Alors, j'ai appelé Murphy et sa bande qui lui ont retiré son bracelet de force. Maintenant, je n'ai plus rien à craindre. S'ils croient le fils du Chancelier mort, sur l'Ark, il ne se douteront de rien et ne descendront jamais.

Maintenant, il ne me reste plus qu'à profiter de ma position de chef. J'ai bien vu, toute la journée, que de nombreuses filles n'arrêtaient pas de me reluquer. Pourquoi pas ? Après tout, Clarke m'a abandonné. Je n'ai pas à me soucier de ce qu'elle pense, pas plus qu'elle ne doit se soucier de ce que je fais. Pourtant, cette nuit, en invitant une fille qui n'a pas arrêté de me lancer des regards aguicheurs toute la journée, à dormir avec moi, je ne pense qu'à une chose : rendre Clarke jalouse.

Bellarke - The BeforeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant