Chapitre 6 ~

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Une fois arrivés au village, Antoine me fit rapidement la bise, puis rentra à sa maison.


En me dirigeant vers la mienne, je vis au loin Harry, discuter avec Safae, ils avaient l'air en conflit, Safae gesticulait beaucoup et je pouvais entendre de loin la voix grave d'Harry qui grondait.

Qu'est ce qui pouvait bien se passer entre ces deux ? Je n'y prêtai pas beaucoup d'attention, enfin, j'essayai, mais les paroles que m'avaient dit Harry la veille, tournaient en boucle dans ma tête.

'Tu ne sais pas ce que je sais.' De quoi parlait-il ? Que savait-il ? Ceci avait-il une relation avec sa "dispute" avec Safae ?

Je montai directement prendre ma douche. Il était vingt et deux heures quand j'enfilai un t-shirt banal et un short. Je descendis voir Harry.

Harry : Tu tombes bien, je croyais que tu dormais ! Je me suis préparé des spaghettis, tu veux manger ?

Moi : Non merci.

Je ne souriais pas. Je n'allais pas manger mais ceci ne m'empêcha pas de prende une chaise et m'asseoir en face de lui, en l'observant enrouler les spaghettis avec sa fourchette puis les engloutir sauvagement.

Harry : Bon, c'est pas contre toi Akram, mais... Tu peux regarder ailleurs ?

Harry était beau. Il avait ce quelque chose qui le distinguait des autres. Ce charme dont on ne connaissait pas la source. Il était banal et mystérieux en même temps.
Harry et moi avions presque grandi ensemble, ensemble mais loin l'un de l'autre. Il était le meilleur ami de mon cousin qui vivait en France, alors à chaque été, il venait avec lui, passer les vacances chez nous. Il était toujours le genre de mec instable, pas le genre d'instabilité violente ou dangereuse, non, une instabilité douce et calme. Mais pas moins déstructrice.

Moi : Je ne vois plus beaucoup Adam et Louis ces derniers jours.

Il continua de manger et parlait la bouche pleine.

Harry : Tu les connais, festifs, ils sont surement chez une de leurs copines.

Moi : Et toi ?

Harry : Quoi moi ?

Moi : T'as pas une copine ? Tu comptes pas en avoir une ?

Harry : Je t'ai toi, c'est ass...

Je frappe la table des mains.

Moi : Mais je ne suis pas ta copine.

Harry : Hey, calme toi, pourquoi tu t'énerves comme ça ? Pourquoi tu voudrais que j'aïe une copine ? Je ne peux pas te laisser seul.

Moi : Arrête ! Harry ! S'il te plait... Sors ! Fais la fête toi aussi ! Je sais pas, t'as pas une vie à construire, autre part, loin de moi ?

Il se leva et approcha sa bouche de mon oreille.

Harry : Ma vie, elle est avec toi Akram.

Moi : Harry... Je... Je l'aime.

Pendant un moment, Harry esquissa un sourire, le "Je l'aime" avait sonné comme un "Je t''aime".
Puis il y'eut un silence, rien. Juste le silence. Un silence bruyant, violent, sauvage. Comme une tempête de silence. Un silence qui criait.

Il sourit. Sourire triste. Qui disait "Pauvre toi."

Harry : Ne prend pas les choses trop à coeur Akram. Tu risques d'être déçu.

Il était temps de lui parler du sujet qui m'intéressait.

Moi : Safae.... (Il continue de manger). Je t'ai vu avec elle.

Harry : Oui, et ?

Moi : Vous vous disputiez !

Harry : C'est faux.

Moi : C'est vrai !

Harry : On discutais.

Moi : Tu mens !

Harry : Jaloux ? Je croyais que tu aimais Antoine...

Moi : Ne change pas de sujet !

Harry était têtu, très. Pas le genre qui cède facilement, d'ailleurs il ne cédait jamais.

Moi : Tu m'as dit que tu savais des choses que je ne savais pas ! Qu'est ce que tu voulais dire ?

Harry : Hmm... Rien, une phrase lancé comme ça, au pif.

Son air de je-m'en-foutiste me foutait la haine. Il haussa les épaules et enroula ses spaghettis avec sa foutu fourchette à chaque fois qu'il répondait.

Moi : Je sais reconnaître tes intentions Harry, tu n'as pas dit ça au hasard, tu ne dis jamais les choses au hasard... Qu'est ce que tu sais Harry ?

Il leva ses yeux pour me regarder. Puis pris une grande inspiration. Comme s'il s'apprêtait à lacher une bombe dans ma figure.

Harry : Tu veux vraiment le savoir ?

Moi : Oui.

Il hésitait. Mais je savais qu'il allait me dire ce qu'il cachait.

Harry : Les choses sont allés beaucoup loin de toute façon. Trois jours ? (Il rigole). T'es vraiment con Akram !

Moi : De quoi tu parles Harry putain ?

Il lacha un rire. Un rire long, interminable, le genre de rire que lachent les psychopates quand ils avouent leurs crimes. Harry était vraiment instable, mais pas assez pour me faire peur.

Moi : Harry putain parle !

Il recroisa mes yeux.

Harry : Va voir ce qu'il fait, ton Antoine. Mais ne pleure surtout pas, tue le mais ne pleure pas.

Je ne cherchai même pas à analyser ce qu'il voulait dire.

Je me mit à marcher comme une machine, en trainant la patte, la conscience ailleurs, entrain de m'imaginer les pires scénarios pour ensuite les chasser en me disant que non, Antoine ne ferait jamais ça, Antoine yeux bleus, Antoine sourire blanc, Antoine grain de beauté dans le dos.

Et puis, j'étais qui moi ? Pourquoi j'étais entrain de marcher vers sa maison ? Pourquoi je n'avais même pas cherché à douter d'Harry ?

C'est comme si je n'attendais que ça. Harry n'était pas le genre qui disait les choses juste pour les dire. Tue le mais ne pleure pas.

J'arrivai devant sa maison.

La porte était ouverte.

Harry, qu'est ce que tu me caches.
Antoine, qu'est ce que tu me caches.

Tue le mais ne pleure pas.

Je montai les escaliers. Marche par marche, et à chaque marche, dix battements de coeur, à chaque marche, un scénario imaginé.

Tue le mais ne pleure pas.

Me voilà. Devant sa porte. Les mains tremblantes. Le coeur qui tente de s'échapper.

J'enterouvrit la porte, pour ensuite la pousser brusquement.

Moi : Antoine ?

Antoine : Qu'est ce que tu fous là toi ?

Sa phrase. Il l'avait prononcé avec tellement de haine. Tellement de hargne.

Et ils étaient là, lui sur elle, ou elle sur lui, mais en tout cas l'un sur l'autre. Nus.

Qu'est ce que je foutais là ? Je suis qui moi ? Pour entrer dans la maison des gens ? Dans sa maison ? Il n'y avait rien entre nous ? Et puis, j'étais gay et il était hétero ?

Straight Love. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant