Après quelques minutes de route, je vis enfin le village au loin, Eduardo gara la voiture un peu plus loin. Il proposa de porter les sacs plastiques et refusa mon aide, il traina alors avec lui quatres sacs qui pesaient environ 4kg chacun, je passai devant lui pour lui ouvrir la porte, et le laissai découvrir la maison.
La maison était plutôt spacieuse, en entrant, on tombait sur des escaliers à notre gauche, et un petit couloir avec au fond un porte-manteau et une ouverture à droite, cette ouverture donnait sur la cuisine, une grande cuisine carrée, avec au milieu une table et quatres chaisés disposés autour d'elle. Collés aux murs, il y'avait des plateformes, un évier, des placards, un réfrigérateur, qui encerclaient la table. Deux fenêtre illuminaient la cuisine, une qui donnait sur le village et les maisons en face de la notre, et une sur la maison d'Antoine.
En montant les escaliers, on accédait à un petit couloir plus large que long, avec trois portes, chacune donnait sur une chambre. Celle du milieu était la plus grande et avait deux lits, c'est là bas que dormaient Louis et Adam, Harry avait proposé qu'on y dorme une fois, "pour qu'il veille sur moi", mais j'avais refusé. La mienne était celle du fond, elle était la plus petite, un lit, une petite armoire et une fenêtre qui donnait sur la forêt derrière la maison.
On avait pas de salon, pas de télé, pas de radio, pas de Wifi. On était obligé de sortir dehors pour se distraire.
Eduardo avança jusqu'à la cuisine et posa les sacs près de l'évier. Je m'assis sur une chaise et il se retourna vers moi, avec un sourire drôlement sournois.
Il se frotta les mains.
Ed : Tu as faim ?
Il rigolait déja de ce qu'il allait dire. J'acquiesçai de la tête.
Ed : Alors prépare toi à manger le petit déjeuner le plus délicieux de ta vie !
Il était tard pour un petit-déjeuner, il devait être passé Midi, ou à peine onze heures du matin.
Il sortit des oeufs, de la levure, de la farine, du lait et d'autres choses que je ne reconaissais pas, et que je ne me souvenais pas avoir acheté, et prit un bol puis y cassa des oeufs et les mélangea avec tout ce qu'il avait sorti auparavant.
Je le regardais sans vraiment le regarder, matter , c'est le mot. Son dos était cambré et son t-shirt un peu serré faisait ressortir ses fesses qui étaient à peine plus bombés que celles d'Antoine. Il avait quelque chose de tatoué sur la nuque, et ses cheveux étaient magnifiquement soyeux.
Après 20 minutes, au four, il en ressortit des pâtisseries qui semblaient appétissantes et dont l'odeur délicieuse venait caresser le bout de mon nez.
Il sortit le bol de nutella, étala à l'aide d'un couteau ce qu'il venait de cuire et les mit dans une petite assiette qu'il posa devant moi avec une tasse de chocolat chaud. Il prit une tasse de café et se mit en face de moi.
Ed : Bonne dégustation !
Il souriait, il attendait que je les mange. J'approchai ce qui ressemblait à des petits pains en plus collant de ma bouche doucement, sans le quitter des yeux, comme pour faire durer le suspens, puis l'avalai d'un coup.
Je fis des grimaces en machant. C'était jouissif, moelleux, sucré comme il faut, fondant, un bonheur.
Akram : Je vais avoir un orgasme là... Ils sont parfaits putain ! T'as appris ça où ?
Le chocolat chaud quant à lui était fade, mais je ne lui en voulais pas.
Ed : C'est des scones. Ma mère est anglaise donc elle m'en préparait chaque jour avant de partir à l'école. C'est de là que j'ai appris.
Je parlais tout en mangeant sauvagement les scones qui restaient encore.
Akram : T'es anglais ? Cool ! Moi aussi je parle anglais un peu !
Ed : Ah ouais ? T'as appris ça où ?
Akram : Bah à l'école. Tu veux que j'apprene ça où sinon.
Il avait l'air intrigué. Il s'arrêta de manger.
Ed : Mais ? Pourquoi tu as arrêté tes études alors ? Pourquoi vendre de la drogue ?
Je haussai les épaules.
Akram : Je t'ai déja dit que c'était une longue histoire. Je compte juste en vendre pour l'été puis reprendre mes études comme si de rien n'était.
Ed : Et tu trouves pas ça dangereux ?
Je venais de finir tous les scones qui restaient. Eduardo n'en avait mangé qu'un, ça me fit rire.
Akram : Bon, je monte en haut, tu prends la chambre que tu veux, celle du fond est la mienne. Oublie pas de débarasser la table quand tu finis.
La phrase que je venais de prononcer m'avait surprise. Elle me rappela Harry, il me disait souvent ça. Où pourrait-il être en ce moment.
Eduardo débarassa rapidement la table alors que j'étais à peine aux escaliers, et me suivit avec un sac qu'il avait avec lui depuis qu'on s'est rencontré.
Akram : Il y'a quoi dans ton sac ?
Ed : Oh, rien. Juste des trucs de foot, tenue, bouteilles, déos. Je me suis inscrit au stade, aujourd'hui y'a match et je comptais pas rentrer à l'hotel.
Akram : D'accord.
Il y'eut un silence. Il arriva dans sa nouvelle chambre, et je me mis sur son lit pendant qu'il vidait son sac dans l'armoire.
Akram : Tu connais Antoine ?
Je n'avais même pas pensé à cette question, elle sortit de ma bouche machinalement, instinctivement, ton neutre.
Il commença à se déshabiller. Il se retourna pour voir si je le regardais et je détournai mon regard vers la fenêtre.
Ed : Ouais, pourquoi ? C'est lui qui m'as parlé de trafic quand je voulais m'inscrire au stade.
Je relachai un rire comme une bouffée d'air.
Ed : Il est bien doué en matiére de foot, mais sinon, je ne l'aime pas plus que ça, il est arrogant et sa fausse sympathie m'exaspère.
Tout le monde le voyait donc comme ça, j'étais le seul à être aveugle ? Il avait bien réussi son coup décidement.
Je relachai un nouveau rire ce qui attira l'attention d'Eduardo. Il s'arrêta de parler en plein milieu d'une phrase, et se tourna vers moi, mon regard tomba sur son corps.
Il était sur le point d'enfiler un t-shirt, mais n'avait mis que les bras, je pouvais voir son corps divinement musclé, des abdos qui apparaissaient un peu, des pectoreaux massifs, celui de gauche avait un tatouage dessiné en forme de cercle avec des inscriptions, il n'avait pas la trace de poils sur tout son torse.
Des veines apparaissaient tout au long de son avant bras, et ceux-ci semblaient vouloir s'en échapper quand il le contractait, ses bras étaient énormes, autant vus d'en face que de derrière, surement aussi gros que ma tête. Il y'avait encore une fois un tatouage sur son biceps droit, incompréhensible.Je détournai le regard et il sourit. Je balançais mes pieds dans le vide.
Ed : Quoi ? Me dis pas que tu le connais ? C'est ton pote ?
Il enfila son t-shirt, puis rapidement son short avant que je ne me décide de répondre.
Akram : Loin de là !
Il sourit. Puis remplit un sac à dos -qui appartenait à Harry et que je le lui avais donné - de bouteilles d'eau et de déodorants.
Ed : Tu peux venir avec moi alors ? Tu me verras lui mettre une raclée au foot !
J'acquiesçai.
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Straight Love. [BxB]
Romance"Son image me hante, son regard m'obsède, je suis accro à ses respirations, ses regards, ses sourires, ses beaux yeux bleus clairs. Mais il est hétéro et je suis gay..." Akram, 16 ans, choisi de passer ses vacances dans un village non loin de Lille...