Serge sortit de nulle part de l'intérieur de la maison, et me tendit la main. Je la pris et la lui serrai.
Serge : Bienvenue dans le buisness mec ! Tu rentres ?
Safae se tourna vers Serge pour le regarder puis se retourna vers moi.
Safae : Sa maison est à quelques mètres, on a tout le lendemain pour en parler, casse toi !
Cette poufiasse ne se prenait pas pour de la merde.
Je ris en pensant à ce que j'allais dire.
Akram : Sinon, t'étais pas censé être en couple avec Antoine ? En fait t'es bizarre, tu te fais baiser par tout ce qui bouge.
Elle plaça une méche rebelle derrière son oreille, et me regarda férocement.
Safae : Ça ne devrait pas être ton cas.
Elle me ferma la porte violemment sur le nez. Elle suintait la rage et c'est ce que je voulais, l'énerver.
Je tournai les talons pour aller chez moi, et quelques secondes après j'entendis le son de la porte se fermer et quelqu'un me tenir le bras.
Serge se grattait les cheveux, torse nu, short mit à la va-vite, n'avait-il pas froid ? Il semblait intimidé.
Serge : Euh, tu sais... Tu as l'air d'être quelqu'un de cool finalement... Tu ne voudrais pas qu'on reparte à zéro ?
Je le regardai. Trop anéanti pour lui sourire. Je répondis d'une voix fade et fatiguée.
Akram : Pourquoi pas ?
Je m'appretais à continuer mon chemin quand il me prit le bras à nouveau.
Serge : Et...Euh... S'il te plait répond... T'es gay hein ? C'est pas pour t'offenser, mais je veux vraiment... Tu sais... Tester de nouveaux trucs.
J'arborai un faux sourire le temps d'une seconde, puis repris mon air blasé. J'avais même pas la force de trouver ce qu'il disait débile, je n'analysais même plus ses intonations et ses regards pervers.
Akram : Peut-être ? Ou peut-être pas... Avoir Safae ne te suffit pas ?
Serge : Je ne baiserai pas Safae jusqu'à la fin de mes jours.
Je haussai les épaules.
Akram : Tant mieux pour toi.
Je repartit vers mon chemin sans lui laisser la chance de m'interrompre à nouveau. J'ouvrit la porte qui était fermée à double tour, pris soin de la fermer derrière moi et jettai les clés sur le premier meuble que je crosai.
Je montai les escaliers doucement, l'ambiance dans la maison était vide, morte, l'odeur de Harry était ancrée dans chaque mur mêlée à l'odeur des croissants d'Antoine.Je me jettai sur mon lit sans trop penser.
Beaucoup de choses s'étaient passés aujourd'hui, beaucoup trop, d'abord Harry et sa folie, Harry et ses crises de schyzophrénies, ensuite Adam et Louis, morts ? Antoine fou de rage, Antoine fou de haine, pourquoi m'avait-il dit tout ça, je le dégoutais trop pour qu'il continue de faire semblant.
Mais même après ça, j'ésperais toujours, j'attendais toujours un bruit d'une pierre contre ma fenêtre, j'attendais de voir Antoine ivre mort débarquer devant chez moi me dire qu'il regrette. Mon optimisme me tue.
Je parvins à m'endormir difficilement. Avec l'espoir de ne pas me lever, ou de me lever dans ses bras. Pas ailleurs.
Mais je me levai ailleurs, dans un lit vide au milieu d'une chambre froide, les rayons de soleil brulants qui venaient caresser ma peau trop pâle, mes os qui ressortaient un peu.
Je n'étais pas mort et encore moins dans ses bras. Alors je descendit, mais il n'y avait plus rien à manger.
Même si je voulais mourir, l'envie de survivre était plus grande, plus instinctive. Je n'avais pas mes affaires alors je sortis avec les mêmes vêtements que j'avais portés hier et que j'avais mis toute la nuit.
En sortant, je vis Safae et Serge discuter au loin avec une troisième personne, ils me firent un signe de la main pour les rejoindre.La troisième personne avec eux était un garçon, moyennement grand (1m80), cheveux noirs lisses et épais remontés au dessus et rasés sur les côtés, yeux étirés noirs magnifiques, barbe de trois jours, il portait un polo bleue, un jean skinny et des baskets blanches. Une montre en or.
Il avait le teint chocolat, cachés par plusieurs tatouages partout dans le corps, ça lui donnait un air de badboy.Serge : Salut, alors Akram, voici Eduardo.
Il me tendit la main et je la lui serrai. Il avait l'air gentil, amical.
Il me sourit, ses dents blanchesEd : Salut Akram, enchanté.
Akram : Salut.
Safae prit la parole. Elle parlait en ayant les yeux rivés sur son téléphone dernier modèle qu'elle quittait de temps en temps pour croiser les miens ou ceux d'Eduardo.
Safae : Bon, vous êtes les deux nouveaux, vous allez donc vous entraider, je vous préviens, on est dans un trafic organisé et planifié, pas de vulgaire bicrave de beuh de cité.
Elle nous parlait avec un ton hautain. Comme si elle se prenait pour notre chef.
Akram : Et qui est à la tête de ce trafic.
Safae : Mec, arrête de putain tes questions débiles, tu commences déja à m'agacer toi. Prends exemple sur Ed.
Elle lui caressa l'épaule. Elle tentait de le séduire mais il semblait indifférent à elle. C'était un garçon bien même sous ses airs de séducteurs macho, enfin, il en a l'air.
Ed : Haha, et sinon, on va juste vendre à des gens hein, rien de dangereux ?
Elle leva les yeux au ciel.
Safae : Y'a des gens qui ne paient pas des fois. Y'a la police, mais le pire dont vous pourrez écoper est une nuit en garde à vue, Akram toi t'as rien à craindre. Bref, vous aurez chaque jour une quantité à vendre plus un bonus, vous touchez 5% sur la quantité de base et 50% sur les bonus, plus votre "salaire" mensuel bien sur.
Je ris.
Akram : J'imaginais pas les trafics de drogue comme ça.
Eduardo me regarde et rit timidement, comme pour me réconforter dans la solitude de ma blague.
Ed : Sinon y'a un autre problème, je suis à l'hotel pour le moment et ça me nique mes sous. Vous pourrez pas me trouver un logement ?
Serge rit aux éclats. Safae se marre aussi mais vite fait.
Serge : Tu nous as pris pour qui wesh ? On vend de la drogue hein, pas des assurances.
Eduardo semblait tourmenté, mais riait quand même.
Je le cherchais du regard, comme pour trouver la lueur qui allait me convaincre de dire ce que j'allais dire, la lueur qui allait me donner raison de lui faire confiance.
Il me regarda et ses yeux étaient tristes, tout ce qu'il y'a de plus sincère.
Akram : Tu peux venir vivre avec moi. J'ai deux chambres vides !
Il sourit, et me prit dans les bras rapidement avec de se retirer, gêné.
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Straight Love. [BxB]
Romance"Son image me hante, son regard m'obsède, je suis accro à ses respirations, ses regards, ses sourires, ses beaux yeux bleus clairs. Mais il est hétéro et je suis gay..." Akram, 16 ans, choisi de passer ses vacances dans un village non loin de Lille...