Chapitre 17 #

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Ed : Cool, mec ! Merci vraiment, tu me rends un énorme service.

Je lui souris. Sourire un peu béat, juste pour paraître sympathique.

Serge : Je sens que ça va faire des trucs le soir.

Serge rigolait, mais sa blague avait foutu un sacré malaise. Eduardo souriait, il m'agaçait à rire de tout même quand ce n'était pas drôle.

Akram : C'est censé être drole ? C'est pas de ma faute si tout le monde veut essayer de "nouveaux trucs", hein ?

Je lui fit un clin d'œil. Il comprit rapidement à quoi je faisais allusion ce qui lui cloua rapidement le bec.
Safae jeta un oeil sur sa montre, puis interrompit l'ambiabce tendue qui régnait entre nous.

Safae : Bon, on en parle plus tard. Je vous passerai les détails.

Ed : Et on commence quand ? J'ai vraiment besoin d'argent.

Safae : Pas avant quelques jours. Il s'est passé un truc dans la boite où on bosse, donc elle va fermer surement jusqu'à la semaine prochaine.

Elle devait surement parler du meurtre d'Adam et Louis, en repensant à eux, j'eus la boule au ventre. J'essayai rapidement de chasser ces idées de ma tête.
Serge et Safae s'en allèrent et me laissèrent avec Eduardo qui avait l'air gené.

Ed : Euh... Je veux pas insister... Mais je peux m'installe chez toi ce soir ?

Je souris.

Akram : Bien sur, tu viens quand tu veux, tu as l'air d'être quelqu'un de bien, donc ça me pose pas de problème.

Il sourit. Je me trouvai naïf sur le moment, ce qui m'était arrivé ne m'avais définitivement pas appris à ne pas faire confiance aux gens aussi rapidement. Mais j'étais comme ça, et je n'allais pas changer, encore moins à cause d'Antoine.

Akram : Je vais aller faire quelques courses dans la ville voisine, tu viens ?

Il se gratta les cheveux. Il devait avoir une vingtaine d'années. Il était plutôt charmant, intriguant, il avait le physique de quelqu'un qui s'amuse avec les filles mais n'en avait pas la personallité.

Ed : Euh... Ouais, si tu veux.

Je lui fis signe de me suivre. On marcha jusqu'à la voiture où il y'avait toutes mes affaires et mon argent dans le coffre. J'ouvris rapidement et pris un pantalon que j'enfilai rapidement et mon porte feuille. Puis lui démarra la voiture.

Ed : Tu as quel âge ?

Il avait l'air choqué. J'avais complétement oublié que j'allais devoir conduire en ville et que je ne savais pas.

Akram : Ah ! 16 ans, cette voiture n'est pas la mienne, au fait c'est une longue histoire. Tu as le permis, toi ?

Ed : Non. Mais je l'ai déja raté, donc je m'y connais un peu.

Akram : Ok, donc tu conduis alors. C'est déja mieux que moi qui ne sais même pas tourner !

Il rit rapidement. Il hésitait au début mais je lui légai ma place et il appuya sur le truc qui démarrait la voiture.

Ed : Et sinon, pourquoi tu veux bosser dans la drogue. T'es assez jeune non ? Tu vis en France ? Tu suis pas d'études ?

J'avais le regard perdu dans les paysages qui défilaient à travers la portière sur laquelle j'étais accoudé.
On aurait cru que je l'avais ignoré. J'avais répondu un peu tard, le temps que sa question se faufile dans ma tête entre deux pensées à Harry et deux souvenirs d'Antoine.

Akram : Longue histoire. Et franchement, j'en ai pas envie de parler. Je veux travailler, je suis en France, c'est tout ce que tu as besoin de savoir.

J'avais pris un ton un peu trop sévére. Mais j'étais fatigué et j'avais un peu envie de chialer puis beaucoup envie de crier.

Ed : D'accord. Mon histoire à moi, elle est longue aussi. Ça nous fait des points communs.

Je m'en foutais pas mal. Et dans ma tête c'était "Qu'est ce qu'il raconte celui là ?".

Ed : Ça a pas l'air d'aller. Tes yeux rouges me disent que tu n'as pas beaucoup dormi.

Je haussai les épaules. La musique qui passait sur la radio faisait émerger les souvenirs de la veille dans ma mémoire. Alors je l'éteignit.

Akram : Probablement.

Nous arrivâmes au super marché après un long silence. Eduardo avait conduit tout seul, il semblait connaitre la route, je n'avais pas eu besoin de la lui montrer.

Je glissai mon portefeuille dans la poche de mon pantalon et sortit en même temps qu'Eduardo qui me jetta les clés à la main.

Ed : Tu as assez d'argent ? Tu sais, je vis avec toi maintenant, je devrais aussi contribuer.

Putain qu'il était lourd. Le genre de mec à se faire recaler par toutes les filles car il était beaucoup trop insistant.

Akram : Mouais. J'aime payer tout moi même.

Il avait l'air choqué. Son regard criait "Putain t'as 16 ans et tu parles déja comme ça", encore un autre qui devait me voir comme un petit frère capricieux.

On entra au supermarché en même temps, il poussait le caddie et je le remplissais de toute sorte de trucs : Pâtes, pain, Nutella, glaces, céréales, sauces, légumes. De quoi tenir durant au moins une ou deux semaines. Eduardo mettait parfois lui aussi des trucs, il me les proposait d'abord et je ne pouvais pas dire non. Il était mignon même s'il était lourd des fois.

Une fois arrivé en caisse, je constatai avec atrocité que l'argent dans mon portefeuille ne représentait même pas la moitié de ce que je devais payer.

Eduardo haussa les épaules en rigolant.

Ed : Et bien, je crois que je vais devoir payer.

Ça me fit rire, il avait enfin réussi à me faire rire. Et même si je ne voulais pas que quelqu'un paye pour moi, j'ai du abandonner parce que la file derrière nous s'éternisait et je n'avais pas le choix.

Il sortit des billets de son portefeuille qui semblait plein à craquer et les tendit à la caissiére en lui faisant un clin d'oeil.

En sortant, je décidai de le taquiner un peu, juste pour lui montrer ce que ça faisais d'être lourd.

Akram : T'as l'air d'avoir plu à la caissiére.

Ed : Je plais à tout le monde.

Il me fit un clin d'oeil. Il me surpassait en matiére de lourdeur décidemment.

On monta dans la voiture, et je posai les sacs dans les sièges arrières.

Akram : Ton portefeuille il était plein à craquer. Me dis pas que t'es le descendant d'un riche saoudien ?

Il sourit puis rit.

Ed : C'est que des billets de 5€, si j'étais aussi riche que ça je te demanderai pas de m'héberger. J'essaye de me débrouiller du haut de mes 18 ans.

Avait-il vraiment besoin de mentionner son âge ?

Akram : T'as 18 ans ? Hum...

Ed : C'est pas parce qu'il y'a deux ans entre nous que ça fait de moi une potentielle cible à pécho.

Il riait. Et je riais aussi avant de lui taper l'épaule.

Akram : Connard

Straight Love. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant