Chapitre 13 #

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La musique cassait les oreilles, il y'avait énormément de monde, des filles en jupes, en robes, des mecs en costard, en chemise, qui dansaient et buvaient à en oublier qu'ils sont humains.

Antoine m'emmena rapidement aux toilettes.

Antoine : Bon, dis moi à quoi ils ressemblent, je vais les chercher et les faire venir ici.

Il semblait sérieux, il me regardait sévèrement.

Akram : Sérieux ? Tu vas me laisser seul ici ? Imagine qu'un toxico rentre et...

Antoine : Arrête de flipper ! T'as voulu te mettre dans cette merde maintenant t'assumes, tu vas rentrer dans les toilettes en face de la porte, et tu vas t'enfermer, d'accord ?

Il me fixait des yeux. Il avait peur et j'avais encore plus peur que lui.

Akram : Pourquoi celles en face de...

Antoine : Putain mais tu nous fais perdre du temps. Tu crois que les toxicos ils vont prendre la première porte, celle exposé à tous les regards ?

Un silence, puis moi qui lui marmonnai d'arrêter de me traiter comme un gamin.

Antoine : Bref, tes amis là, ils ressemblent à quoi ?

Akram : J'ai leur photo dans mon tel.

Je sortis mon tel et lui montrai les photos, il les mémorisa rapidement et ressortit en fermant les portes de toutes les autres toilettes.



Les toilettes étaient sales, des traces jaunes de pisses sur les murs et sur le sol, la cuvette pleine de poils et d'autre résidus douteux, je ne pouvais même pas m'y asseoir, même pas de PQ pour m'en servir comme isolant contre ces saletés.

À chaque fois que quelqu'un rentrait, je sentais mon cœur vouloir sortir de ma cage thoracique, et je me soulageais à chaque fois que je l'entendais vomir dans les toilettes au fond où sur le lavabo.
Certaines personnes avaient tenté d'ouvrir la porte des toilettes où j'étais, mais ils n'insistaient pas en voyant qu'elles étaient occupés, ils repartaient en marmonnant des trucs incompréhensibles derriére eux.

Je restai debout contre le mur, comme ça, pendant vingt minutes, quand j'entendis des bruits, des cris au loin. Je parvenais bien à distinguer une dispute, même à travers la musique qui était toujours aussi forte.

Je me rapprochai doucement du lieu d'où provenaient ces cris, et ils devenaient de plus en plus fort au fur et à mesure que je montais les marches de l'escalier une par une.

Mon cœur battait à la chamade, ma respiration était saccadée, j'aurais du rester aux toilettes qu'est ce qui m'a pris, les cris devenaient de plus en plus audibles tandis que je me rapprochais de la porte au fond du couloir.

??? : Mec, baisse ce flingue, on peut tout régler.

Mon cœur ralentit en entendant le mot "Flingue", mais il s'arrêta complétement en reconnaissant la voix d'Adam.

En jetant un coup d'oeil à travers la porte, je voyais un homme de dos, tenant un pistolet, tremblotant, ses bras étaient musclés, son avant bras veineux, plein de tatouages, j'avais déja vu ces tatouages, il était grand, de teint noir, où qui me semblait noir dans l'obscurité.

Devant lui, Adam et Louis, son pistolet hésitait et il divaguait son viseur entre leurs deux corps.

Adam était plutôt blanc de peau, il me ressemblait vaguement, ses cheveux étaient noirs et il avait une barbe épaisse noire, il avait beaucoup de poils sur ses bras assez musclés.
Louis quant à lui, était roux, enfin, blond vénitien selon lui, il avait une barbe fine rousse, des yeux noirs, il était aussi grand qu'Adam, 1m85 environ.

Ils levaient les bras tous les deux, et hésitaient, ils avançaient parfois, comme dans un élan pour lui arracher le pistolet, puis reculaient en voyant que le faire était risqué.

??? : Vous violez ma meuf ? Vous me payez pas mes drogues ? Et vous voulez que je descende mon flingue bande de fils de putes ??

Il suitait la rage et la haine, sa voix était grave, défigurée par l'alcool, il tremblait plus il parlait.

Adam violer quelqu'un ? Impossible ! Il était le genre à être lourd avec les filles et à leur faire des blagues sales, mais jamais à les violer.

Adam : Mec baisse ton flingue tu vas regretter ! Ta meuf, c'est elle qui nous chauffait, et ta drogue on va te la payer une fois que nous aurions retrouvé la voiture que nous a volé ce fils de pute d'Harry.

Louis me regarda du coin de l'oeil, il m'avait vu.

Et je recula.

Sauve les.

Sauve les putains, prend un objet je sais pas moi, et casse le lui sur la tête.

À trois vous êtes plus fort qu'un flingue non.

J'entendis un bruit, comme un coup de poing.

Sauve les.

Puis un autre, le bruit d'un flingue, le bruit d'une balle qui en ressort.

Sauve les.

Un cri, et un autre tir, et un autre cri, des râles, des pleurs, de l'agonie, de la souffrance, du regret, les bruits d'un mec qui se tape la tête avec ses mains.

Puis le noir. Peut-être que je m'étais évanoui ou peut-être qu'on m'avait assomé.






Sauve les.

Straight Love. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant