Safae prit rapidement le drap pour se couvrir les seins. Antoine me regardait toujours avec ses yeux pleins de haine et de stupéfaction. Totalement nu, de quoi réinitialiser mes souvenirs.
Moi : D...Désolé... Je suis vraiment désolé...
Safae : Putain, mais dégage t'es taré ou quoi ?
Safae se leva, un bras serrant le drap contre sa poitrine qui semblait très grande. Un autre avec lequel elle me claqua la porte au nez.
Je les entendis parler, mais les murs rendaient les mots qu'ils disaient incompréhensibles... Qu'est ce que je foutais ici ?
Antoine devrait surement se demander quel genre de taré j'étais pour me faufiler dans sa maison, puis ouvrir la porte de sa chambre en pleins ébats.Une fois dehors. Je riai. Un rire à s'en crever les oreilles, tellement fort, avec tellement de haine et d'incompréhension et de peine et de peur et de haine.
Je marchais. Je ne savais pas où mais je marchais... Safae, Antoine, Serge, Harry... Tout ça était trop pour moi.
Je ne me sentais pas triste, pas comme je l'aurai prévu, je me sentais juste vide. Avec pleins de questions dans la tête.Il faisait froid. Le vent soufflait de tous les côtés. J'étais seul dans cette forêt beaucoup trop sombre, assis sur ce "pont" dont je ne connaissais, toujours pas le nom s'il en avait un. À regarder le lac.
À vrai dire, je ne pensais à rien. Beaucoup de choses s'étaient passées, et ça en devenait fatiguant. J'avais le regard vide en jetant des pierres au lac.
Antoine arriva un quart d'heure plus tard.
Il resta debout, quelques secondes, à me voir jeter des pierres. Le visage enfoui entre mes genoux pliés à hauteur de mes cheveux.
Puis il s'assit. Et il commença à jeter des pierres aussi.Antoine : Ce que t'as vu... Et... Je... Je suis désolé de t'avoir crié dessus.
Je ravalai quelques larmes. Je detestais quand on me consolait parce que ça ne faisait que me donner plus envie de pleurer.
Je le regardai. Les yeux larmoyants.
Moi : Normal, non ? Je suis rentré chez toi sans prévenir, dans ta chamre...
Antoine : Je n'aurais pas du... Je...
Moi : Antoine. Tu te justifies trop. Je ne suis pas faché.
Antoine : Ah oui ? Alors pourquoi tu es là, au bord de ce.... De ce "ponton"...
Je l'interrompt en souriant.
Moi : Toi aussi tu ignores son nom ?
Antoine : Akram... Je le vois dans tes yeux...
Moi : Je me pose des questions, c'est tout... Et qu'est ce que vous avez tous à vous excuser comme ça ? Tu étais chez toi, dans ta chambre, entrain de baiser, quoi de plus normal ?
Une larme coula le long de ma joue. Ce qui ne faisait qu'amplifier ma colère. Et je l'effaçai aussitôt. Je n'avais pas envie de pleurer. Pas devant lui.
Antoine : Safae... C'est pas ma sœur... C'est mon ex.
Je tournai mon regard vers lui. Un regard implorant mais plein de haine.
Moi : Mais pourquoi ? Pourquoi m'avoir menti putain ? Tu pouvais me le dire dès le début et...
Antoine : Tu penses que tu aurais accepté de m'accompagner au stade si je te l'avais dit ?
Je pris un air choqué.
Moi : Quoi ? Tu me prends pour qui ? Tu crois que je suis allé avec toi parce que tu me plaisais ?
Antoine : Non... Non ? Je... Mais...
Je me levai.
Moi : Quoi ? Tu ne sais plus quoi dire ? Alors, tout ça, les croissants la douche et toutes ces merdes, c'était pour te sentir plaire ? C'était pour gonfler ton égo ?
Il se leva aussi. Puis me prit le visage de ses deux mains et rapprocha son visage du mien.
Antoine : Non ! Bien sûr que non ! Tu m'en crois capable ?
Je le repoussai.
Moi : Je ne crois plus rien. Je ne crois plus en rien.
Ses yeux reflétaient la lune, ils réfletaient tout le paysage. Ses yeux étaient vitreux. Couleur du vide.
Il me prit les mains.
Antoine : Je... Je t'apprécie vraiment.
Je souriai. Ai-je vraiment cru qu'il allait me dire "Je t'aime" ?
Moi : Il est tard... Antoine... Je dois partir... Retourne baiser ton ex.
Je rit. Rire sadique. Plein de haine mais surtout plein de lutter. Lutte contre ses beaux yeux qui m'imploraient.
Minuit. Je croyais qu'il allait être beaucoup plus tard. La porte était ouverte. Harry m'attendait.
Harry : Alors ? Tu l'aimes toujours ?
Il riait. Alors je riai aussi.
Moi : ... Je suis fatigué, Harry...
Harry : Tu n'as pas l'air si triste que ça.
Moi : Oh, tu sais, je ne m'attendais pas à beaucoup de sa part. Juste un autre hétéro qui pense avec sa queue, sans faire de généralités bien sûr.
Harry lacha un fou rire. Soulagé.
Harry : Je pensais que tu allais être beaucoup plus meurtri.
Moi : Je le pensais aussi.
Il reprit son air sérieux.
Harry : Mais tu as encore ce sourire. Qu'est ce qu'il a fait pour se faire pardonner aussi rapidement ?
Moi : Rien. Me regarder est déja suffisant. (Je souris).
Harry : Méfie-toi. Tu pourrais encore être déçu : Tu tomberas de haut.
J'étais sur mon nuage. Et avec du recul, je me dit qu'Antoine avait des envies, comme chaque être humain : Rien de mal.
Pourquoi son ex vivait-elle avec lui ? Et Serge ? Que me cachait Harry ?
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Straight Love. [BxB]
Romance"Son image me hante, son regard m'obsède, je suis accro à ses respirations, ses regards, ses sourires, ses beaux yeux bleus clairs. Mais il est hétéro et je suis gay..." Akram, 16 ans, choisi de passer ses vacances dans un village non loin de Lille...