Chapitre 24 ¤

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Le match fini, nous prîmes le chemin du retour pour revenir à la maison.

Eduardo partit un peu devant nous, Antoine et moi trainions des pieds, car il faisait le gamin, il prenait des feuilles et me les jettait, parfois il me tirait vers lui dans ses bras, parfois il me caressait les cheveux et parfois il s'aggripait à mes bras.

Au moment où le village commençait à se voir au loin, il me mit une tape là où il ne fallait pas.

Akram : Heeey ! C'est du harcélement sexuel là !

Je mis mes mains pour protéger mes fesses parce qu'il continuait quand même, en le regardant mourir de rire, ce n'était pas très drôle. J'avais crié, Eduardo se retourna pendant une seconde, et nous regarda d'un mauvais oeil en plein milieu d'un fou rire.

Quand il se tourna pour continuer son chemin, Antoine se colla à moi pour me murmurer aux oreilles.

Antoine : Il a pas l'air très gentil, ton colocataire.

Akram : Nooon ! Il est cool, on est juste en froid depuis hier.

Il s'aggripa à mon bras en se courbant le dos parce qu'il était plus grand que moi.

Antoine : Ah ouais ? Pourquoi ?

Je soupirai, et libérai mes bras des siens, son poids avait failli me faire tomber.

Akram : Rien. Juste un petit malentendu, mais il est pas très rancunier.

Nous étions devant la maison d'Antoine quand Eduardo ouvrit la porte et rentra, en nous lançant un regard noir avant.
Antoine s'arreta un moment pour contempler la façade de sa maison.

Akram : Pourquoi tu n'y vas pas ? Pourquoi vivre chez moi alors que t'as ta maison ?

Antoine : Oh, ce n'est pas ma maison, le patron nous l'avais loué à moi et Safae parce qu'on nous avait recruté en même temps, mais finalement, Safae s'était rapproché de lui et il a fini par la lui donner. Elle m'a laissé vivre avec elle, à condition de... Voilà quoi... Bref, je m'en fou pas mal, je supportais mal de vivre avec elle, c'est une vraie connasse.

Je souris.

Akram : Ça, je te le fais pas dire !

Il riait aux éclats. Mais rapidement son rire s'effaça quand Safae en sortit.

Elle portait des jeans serrés taille haute, un crop-top noir qui laissait voir son ventre bronzé plat, une veste kaki qui faisait ressortir ses cheveux blonds aux pointes. Elle était maquillée, contouring au point, collier banal pas très imposant, baskets noires avec petite plateforme blanche, et un sac en bandoulière blanc.

Safae : Mais qui voilà ! Antoine ! Tu étais où pendant tout ce temps... Tu es encore avec ton pigeon là ? Dis donc, il a vite oublié la nuit où il est venu me voir en plein milieu de la nuit en pleurs me demander de bosser.

Elle souriait malicieusement, Antoine fronçait les sourcils.
Elle sortit son téléphone, regarda l'heure rapidement et le remit dans son sac en fermant la porte.

Safae : Bon, j'ai pas trop le temps là. Ah oui, si tu pensais rentrer, n'y compte pas trop, je vis avec Serge maintenant, je lui ai donné toutes tes affaires et il a fini par les jeter car elles étaient pourries.

Elle continuait de sourir, puis se faufila entre Antoine et moi, laissant derrière elle le visage d'Antoine crispé.

Mais dès qu'il croisa mes yeux, il sourit, ou du moins fit semblant de sourir, comme si rien ne s'était passé.

Antoine : Alors, on y va ? Tu me fais découvrir ma chambre ?

Akram : Je suis pas Safae moi, compte pas trop dormir avec moi !

Il gonfla ses joues d'air, baissa ses yeux, lacha ses bras à longueur de son corps et se courba, comme pour bouder.

Antoine : Oh non... Tu me brises mes rêves là.

Akram : Et la prochaine fois que tu touches mes fesses, je te coupe la main.

Il rit.

Antoine : T'as même pas de fesses !

Akram : Arrête, je complexe déja assez comme ça, pas la peine d'en rajouter.

Je m'étais pas vexé, mais je fis semblant de l'avoir été, ça le rendit mal à l'aise et il me fit un bisou sur la joue en même temps que je galérais à ouvrir la porte qu'Eduardo avait surement fait exprès de fermer derrière lui.

Akram : Tu comptes t'acheter de nouvelles fringues ?

Je montai les escaliers et il montait derrière moi.

Antoine : Surement. J'ai encore de l'argent sur moi, mais je suis pas là pour dépenser.

Je lui ouvris la chambre d'Harry, elle était moyenne, un petit bureau, une grande armoire et un lit une place.

Akram : Et t'es là pour quoi ? Je te connais pas vraiment Antoine.

Il sourit et passa sa main sur mon épaule, en grimaçant.

Antoine : Je te raconterai cette nuit, parce que je vais pas dormir ici moi, pas envie d'entendre Serge et Safae toute la nuit.

Akram : Et tu comptes dormir où ? Toutes les chambres sont pleines.

À peine j'avais fini ma phrase qu'il répondit.

Antoine : Avec toi !

Il souriait mais je trouvais ça gênant, je l'interrogeai du regard.

Akram : Quoi ? T'es sérieux ? Ma chambre fait à peine la taille des toilettes et mon lit ne me suffit même pas. Et puis...

Antoine : Et puis quoi ? Je vais pas sauter sur toi je le promet, même si ça va être un peu difficile. Je ne l'ai pas fait quand t'étais nu !

Je lâchai un rire un peu épuisé. Et l'emmena vers ma chambre, en passant devant celle d'Eduardo, la porte était entr'ouverte, et je le vis allongé sur son lit, téléphone à la main, il avait surêment tout entendu et tant pis.

Akram : Arrête avec ça ! Bon, bref, tu vas dormir dans ma chambre et je vais dormir dans la tienne.

On entra dans ma chambre, je le sentais sourire derrière moi, il passa ses bras autour de mon cou et reposa sa tête sur mon épaule, je voyais ses dents, son sourire du coin de l'oeil.

Antoine : Tu comprends pas où quoi, c'est avec toi que je veux dormir.

Il y'eut un silence, rien ne le génait décidément.

Antoine : J'ai un secret que je ne dis à personne : J'ai peur du noir.

Je souris.

Akram : Tu devais pas trop avoir peur du noir avec Safae.

Straight Love. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant